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La coopération franco-gabonaise en matière d'armement et d'équipements des forces de défense du Gabon 1960-2017.


par Davy Ndouve Nguema
Université Omar Bongo de Libreville (Gabon) - Master  2018
  

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B- Une portée géostratégique

Il faut remonter au temps de la colonisation française au Gabon, des rivalités inter coloniales et des résistances locales à la colonisation pour trouver l'origine de la présence militaire française au Gabon.

En effet, les nécessités coloniales avaient conduit à l'installation des administrations militaires là où c'était nécessaire. A la veille de la première guerre mondiale, le pouvoir colonial entrepris d'utiliser les ressources de sa colonie pour les besoins de sa défense. Puis ses besoins évoluèrent à cause de l'aggravation des tensions européennes. Durant la première guerre mondiale, près de 25.000 africains moururent. Le rôle joué par l'empire pendant la grande guerre et plus encore pendant la deuxième guerre mondiale, Histoire de l'Afrique contemporaine de J. Kizerbo (1972), fit de l'Afrique française une pièce maîtresse de la géostratégie française. L'importance de l'Afrique se traduit dès lors par la conception de son rôle stratégie, selon P. Chaigneau (1984, pp. 12-16). Le Gabon ne représente qu'un réservoir de matières premières stratégiques et un débouché important pour les exportations de la France. Il constitue aussi un ensemble de positions stratégiques de premier plan, atout indispensable pour la défense de la liberté des voies de communication comme nous l'a affirmé le professeur Loungou lors de nos enquêtes orales. « Dans la géostratégie française en Afrique, le Gabon reste un atout majeur, elle est le partenaire historique à cause de l'évolution dans le partenariat, diplomatie militaire.»

13 Politique africaine, n° 9, mars 1983, pp. 68-84.

14 Nous nous referons à l'article de J. Owona, dans le mois en Afrique, art. pp. 3-15.

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Le système français au Gabon s'organisait en zone d'outre-mer (Z.O.M). Il couvrait l'Afrique occidentale et le Togo, territoire sous tutelle. Ce dispositif stratégique présentait un double intérêt pour la France et permettait d'une part, de s'assurer des approvisionnements en matières premières stratégiques du Gabon, grâce au contrôle établi de la Z.O.M.2. Et d'autre part, de conserver les points d'appui c'est- dire voies de communication, pour des besoins énergétiques et l'installation des commandements français. L'indépendance rendait caduc ce dispositif. En réalité, la conception de la défense du Gabon ne varie que sensiblement.

Le grand dessein de la France consiste dès lors à élaborer une coopération militaire technique et maintenir quelques bases militaires qui constituent les fondements de ses relations avec le Gabon et assurent les conceptions stratégiques du milieu d'intervention. Quelles sont les bases de la présence militaire française au Gabon ? La question mérite une réponse car celle-ci nous permettra de mieux comprendre la stratégie militaire française au Gabon.

Si les accords de défense constituent le cadre juridique de la coopération franco-gabonaise, la présence militaire française sur le territoire gabonais, les forces de présences basées à la métropole sont des éléments convainquant. Selon les textes juridiques qui lient Paris et Libreville, les autorités gabonaises ont le droit de faire appel aux troupes françaises si elles estiment que leur pays est menacé. En contrepartie, les autorités françaises peuvent disposer de l'espace territorial gabonais pour leur besoin. C'est dans ce contexte qu'il fallait envisager au plan militaire stratégique à une doctrine d'intervention. Théoriquement, une stratégie militaire s'imposait. Concrètement il était nécessaire de créer des unités capables d'agir vite et fortes en renforçant des forces en présence stationnée en Afrique placé aux côtés des armées africaines. Pour plus de clarté dans nos propos Maurice Ligot précise que

A contrario de l'invasion ou de l'ingérence, qui sont des intrusions dictatoriales d'un Etat dans les affaires intérieures d'un autre Etat, les interventions sont des actions légales, menées par un Etat, soit sur demande d'un autre Etat menacé ou en difficulté, soit pour assurer la sécurité de ses ressortissants, c'est-à-dire que l'intervention est inscrite, en permanence, dans le cadre juridique des traités, accords ou conventions, et qu'elle est demandée ou acceptée par un autre Etat en difficulté.

Pour répondre plus facilement aux obligations qui en ressortent des engagements pris par la France auprès des dirigeants gabonais, la France a trouvé nécessaire de mettre en place à la fois en France et au Gabon, des dispositifs qui pourrons répondre efficacement au cas où les circonstances pourraient l'imposer.

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Les forces permanentes pré-positionnées (bases militaires), les compagnies tournantes, les éléments français d'assistances opérationnelles.

Ces dispositifs permettent de remplir plusieurs missions, qui ne sont rien d'autre que de participer à la sécurité du Gabon, de s'engager aux côtés des forces armées nationales gabonaises comme premier échelon des forces d'intervention, et de faciliter les interventions au Gabon comme sur le continent africain. Aussi, assurer la sécurité ou l'évacuation des ressortissants français menacés en cas de crise grave, sans toutefois oublier d'assurer les intérêts de la France, et en particulier la libre circulation de leur approvisionnement ; c'est-à-dire le pétrole, manganèse, l'uranium. De ce fait, il faut aider les autres pays victime d'une agression directe ou indirecte avec lesquels la France est liée par des accords ou une solidarité, et agir par rétorsion à des actions de chantage ou de terrorisme ou agir par interposition entre belligérants pour imposer ou faire respecter le cessez-le feu et cela permettrait de participer à des actions internationales à la demande de l'ONU.

La puissance de la France a été déterminée par les autorités gabonaises eux-mêmes dans la mesure où ils ont reconnu juridiquement le poids de sa présence sur le territoire. Il est certain qu'il ne s'agit pas là de traités de défense classique15. Les avantages du Gabon portent d'une part, sur l'organisation, aux plus avantageuses, des institutions militaires et d'autre part, sur l'assurance de participation française à leur défense extérieure et parfois à leur sécurité interne. Au regard de cette analyse, la coopération militaire franco-gabonaise apparait comme un intérêt pour le Gabon désireux d'être au côté d'une puissance. Cette présence obéit à ce que disait Gaston Monnerville, lorsqu'il s'adressait à l'assemblée consultative en 1945 rappelait que « l'existence de l'Empire français, au moment de la répartition des responsabilités à Yalta et à Postdam, avait permis à la France d'être un pays victorieux et par conséquent de siéger parmi les grands du conseil de sécurité de l'ONU. » Après avoir montré les fondements de la présence française au Gabon, nous allons nous attacher à décrire son rôle. Les forces françaises pré-positionnées au Gabon sont sous l'appellation du 6ème Bataillon d'infanterie de la Marine (BIMa). Elles sont appuyées par un détachement de l'armée de l'air française. La plus importante base se trouve à Libreville, plus précisément au « Camp de Gaulle ». C'est à cet endroit que sont stockés sur une surface de 29 hectares, les matériels, le carburant et les approvisionnements indispensables pour les éventuelles interventions. Une autre base existe dans la province natale de l'ancien chef d'Etat gabonais, Omar Bongo

15 Voir accords de défense dans l'annexe

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Ondimba. Il s'agit de la base de Mvengué qui possède un dispositif non négligeable. On ne saurait oublier la base de Port-Gentil dans la capitale économique du Gabon, qui protège les installations pétrolières ainsi que les ressortissants français qui s'y trouvent.

A la fin de ce chapitre, il était question pour nous d'aborder les fondements juridiques de la coopération franco-gabonaise qui lient les deux Etats en matière d'armement et d'équipements des forces de défense. En effet, dans le cadre de la coopération justement, nous constatons que l'aspect juridique fut un élément très important dans le processus de la signature des accords de défense entre les deux Républiques. Alors, la problématique qui nous a permis de donner un sens à ce travail était de savoir ; sur quoi s'appuyaient les fondements juridiques de cette coopération ? Au vue de cette problématique, s'est dégagé un certains nombres d'arguments qui nous ont permis de faire des analyses objectives et critiques.

Le premier argument que nous retenons est celui du contenu des accords de défense qui nous permet de mieux cerner les conventions en en matière de défense. Le second argument est celui d'assistance militaire technique. Il faut dire aujourd'hui que le nombre de coopérants français a largement diminué depuis la révision de 2010. Enfin il y'a les enjeux de cette coopération qui nous parait assez intéressant dans les relations bilatérales entre les deux Etats. D'une part nous avions les enjeux géopolitiques, et d'autre part, les enjeux géostratégiques qui nous permettent de comprendre la présence française au Gabon et pourquoi la France reste aujourd'hui un verrou pour la France.

En somme, il se confirme que la période 1959-1960 marque davantage une charnière qu'une période homogène. Les deux sous-périodes qui ont été distinguées apparaissent difficilement comparables puisque au cours de la première, le Gabon est placé dans la dépendance française, par le truchement de l'aide, et ce n'est qu'au cours de la seconde période que le Gabon commence vraiment à prendre en charge son destin en main. L'analyse finale que l'on peut porter sur les fondements de cette coopération selon la période que nous nous sommes focalisée ou que l'on situe cette analyse. Nous constatons que le Gabon est parvenu jusqu'en 1960 à prendre le relai de l'aide Française pour mieux assurer l'organisation de son armée. Le Gabon qui accède le 6 décembre 1966 au concert des nations indépendantes, les autorités politiques de l'époque décident de la mise sur pied d'une armée. Immédiatement, en 1961, le besoin des effectifs se fait ressentir, un recrutement est lancé à travers le pays pour grossir les effectifs des personnels exécutants et de l'encadrement. En 1966, l'organisation des unités à l'intérieur du pays s'impose. Des détachements dans les provinces se réalisent à

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Oyem, Franceville, Mouila et Tchibanga. Ces détachements en effet, sont aujourd'hui devenus des régions militaires.

En 1972, avec l'augmentation des effectifs et l'acquisition de nouveaux matériels, l'armée gabonaise devient les `'Forces Terrestre et Navales» avec pour devise : QUI S'Y FROTTE, S'Y PIQUE». Cet aspect a constitué à l'époque une des raisons fondamentales qui a motivé les dirigeants gabonais à signer avec la France les accords de coopération militaire. Tel qu'il se présente, cette partie se propose d'aborder l'organisation institutionnelle et la politique d'armement et d'équipements militaires entre la France et le Gabon.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery