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Quelle adoption de l’écriture inclusive dans la langue française et les discours politiques contemporains ?


par Manel Khalifa née Ben Salah
Université Sorbonne Paris 4 - Master sciences du langage parcours linguistique française et générale 2020
  

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2.2.2 François Hollande

François Hollande est le VIIIe Président de la Ve République. Son mandat présidentiel débute le 15 mai 2012 et s'achève le 14 mai 2017. François Hollande a montré son engagement au sujet de l'égalité femme-homme quand il était candidat aux présidentielles. En effet, il a exprimé de manière très marquée son inquiétude quant à la situation de la femme dans la société. De même, il a affiché son refus du rejet et de la marginalisation du sexe féminin de la vie professionnelle. François Hollande fut parmi les présidents qui se sont le plus impliqués dans les droits de la femme en s'engageant à amorcer un réel changement.

Cet engagement et ce souhait de bouleverser et d'améliorer la place de la femme dans la société sont « visibles » dans ses discours en tant que candidat aux élections présidentielles. En effet, le 13 avril 2012, quelques jours avant le premier tour des élections présidentielles, François Hollande prononce un discours qui met très fortement l'accent sur son inquiétude quant à la place des femmes dans la société, et qui affiche un soutien certain pour lutter contre les injustices subies par les femmes. Il dira : « Je partage les inquiétudes des citoyennes et

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citoyens face aux reculs des droits des femmes en France, en Europe et dans le monde » (Hollande, 2012, p.2), et confirme par là même sa volonté de faire de la France un pays qui valorise les droits de l'Homme et précisément ceux de la femme en tant qu'être humain égal à l'homme. Ainsi l'égalité des sexes semble être un sujet majeur parmi ses préoccupations. Cette lutte est pour lui un pas essentiel vers le progrès et le développement. Il ajoute : « Notre pays ne progressera pas si plus de la moitié de la société continue à être discriminée et freinée dans sa lutte pour l'émancipation.», « L'égalité entre les personnes est la garantie de la liberté, de l'émancipation individuelle, et du progrès collectif. » (Hollande, 2012, p.2),

L'engagement de François Hollande à travers ce discours est flagrant ; un engagement très visible par l'emploi fréquent du pronom personnel « je » qui dénote « un sujet source et maitre » de son dire (Revuz Authier, 1984, p.98) De même le recours au « je » dans un discours indique l'implication de la personne dans les promesses avancées : « La politique que je souhaite mener en faveur de l'égalité femmes-hommes aura pour objectif d'améliorer les conditions de vie des femmes de notre pays, de changer les rapports de genre vers davantage d'égalité, de liberté et d'émancipation ». On peut néanmoins deviner que deux approches sont possibles face à cet emploi répété du pronom personnel « je » ; soit l'objectif du locuteur est de persuader son interlocuteur dans le but de gagner plus de voix, soit il s'implique vraiment dans le(s) sujet(s) avancé(s).

Le terme « égalité » n'est pas en reste. Il est employé trente fois ; une manière d'insister sur l'intérêt qu'il porte à cette valeur fondamentale.

Mais ses discours sont-ils tous féminisés ? Si oui, le degré de féminisation est-il constant ?

? Discours du 08 mars 2012 - Journée Internationale des Femmes - François Hollande candidat

Le discours est écrit pour l'occasion de la Journée Internationale des Femmes. Il a une charge émotionnelle et symbolique très forte. Il est très palpable qu'il adresse ses paroles et ses pensées principalement aux femmes. Il cible clairement la population féminine en exprimant à plusieurs reprises sa solidarité, et en évoquant les nombreux projets qu'il leur a destinés. Il l'annonce d'ailleurs sans ambiguïté en répétant à quatre reprises l'expression « je m'adresse aux femmes », accentué par un « je veux saluer les femmes », « je veux saluer toutes les élues de France ». Le début même du discours s'annonce très féministe. En effet, François Hollande témoigne très rapidement au début de son discours, puis tout le long, de sa gratitude

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envers des personnalités publiques, certaines issues de son entourage politique proche, et d'autres parce qu'elles ont tout simplement oeuvré à combattre les inégalités. Reprenons les noms cités : Hélène Mandroux, Martine Aubry, Adeline Hazan, Nicole Mendez, Marie Gouze (dite Olympe de Gouges), Flora Tristan, Louise Michel, Léon Blum, François Mitterrand, Yvette Roudy, Lionel Jospin, général de Gaulle, Simone Veil, Edith Cresson, Ségolène Royal, Shirin Ebadi, Aung San Suu Kyi, Marie Curie. 14 femmes pour 4 hommes ! Aucun discours politique n'avait placé autant de femmes au-devant de la scène.

Assez rapidement il va adresser son discours à toutes les femmes : « Je m'adresse aux femmes, et notamment à celles qui se dévouent pour le bien commun, à ces infirmières, à ces aides-soignantes, à ces auxiliaires de vie, qui nous permettent d'être mieux soignés. Je m'adresse à ces caissières de la grande distribution, à ces employées de commerce, à ces employées administratives, celles qui nous reçoivent, celles qui nous accueillent, qui nous permettent d'être informés de nos droits », « à ces femmes qui souffrent de l'insécurité ou des violences ». On trouve dans ce discours un candidat conscient de la situation, qui s'adresse au peuple et non pas uniquement à une classe d'élites ; responsable et engagé, qui s'exprime librement et avec beaucoup d'émotions face à la situation des femmes « à toutes ces femmes de France, je veux leur dire ma gratitude, ma reconnaissance et également mon engagement.».

Son engagement est visible à travers l'évocation des sujets tels que l'amélioration de la place de la femme en tant que travailleuse, mère et victime. Il cite et remercie celles et ceux des personnalités publiques ou intellectuelles qui ont oeuvré à lutter contre les inégalités sexuelles et pour une considération de la femme comme un être actif, apte à participer au développement de la société. Il a rappelé la volonté de l'ancien Président François Mitterrand d'appliquer la loi de la parité professionnelle en disant : « François Mitterrand qui nomma pour la première fois une femme au ministère des Droits des femmes, Yvette Roudy. Yvette Roudy, qui fit voter en 1983, une loi sur l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, encore timidement, si timidement, appliquée. ». Il souhaite être dans cette continuité en créant à nouveau une ministre des Droits de la femme. Il réitère une promesse : « Autant de femmes que d'hommes composeront le prochain gouvernement. ». Dans le même esprit, il a mis l'accent sur l'initiative du général de Gaulle qui à la fin de la Seconde guerre mondiale a créé une loi permettant le droit de vote aux femmes « Je sais ce que l'on doit à de grandes figures de la République, au général de Gaulle qui a accordé, enfin, à la Libération, le droit

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de vote des femmes, par une ordonnance du 5 octobre 1944. ... pour qu'enfin les femmes puissent devenir des citoyennes ».

Son discours prend l'accent d'une plaidoirie en faveur des droits de la femme, avec le souhait de montrer que ses priorités en tant que futur Président seront destinées aux femmes.

Parler des femmes et de leurs situations peut être un indicateur du féminisme d'un candidat aux élections présidentielles, mais cela n'est bien entendu pas suffisant. Il faut ajouter à cette approche l'analyse de la féminisation de la langue employée par celui-ci.

On peut constater que le substantif « femme » est employé soixante-dix-huit fois. Une telle répétition d'un même mot dans un discours politique dévoile l'importance que le destinataire compte attribuer au sujet, et la force d'impact sur le récepteur. On remarque aussi une importante « féminisation » du vocabulaire. L'emploi tout au long du discours des pronoms personnels qui indique le féminin à la troisième personne du singulier « elle », et du pluriel « elles », est très répétitif - « elles montrent l'exemple, elles sont mieux que des symboles, elles sont la preuve que le combat des femmes.... ».

Cette écriture inclusive se remarque aussi par l'emploi de pronoms démonstratifs féminins « celles » : « Je pense aussi à celles qui n'en meurent pas mais qui se consument silencieusement dans la honte, dans la peur, dans la solitude », « Je m'adresse aux femmes, et notamment à celles qui se dévouent pour le bien commun ». Tout comme l'utilisation de « toute(s) » et « chacune(s) » qui sont des termes fréquemment employés par François Hollande : « pour toutes les femmes et pas seulement pour les mineures, et de façon confidentielle pour toutes .», « Je veillerai à ce que chacune en soit informée pour pouvoir y recourir .».

Ces pronoms en général, personnels et démonstratifs en particulier, renvoient à une seule catégorie de personnes, la femme. Il semble évident que l'intérêt du candidat est de valoriser le sexe féminin avec, et les mots et le mode d'écriture.

Il est difficile de nier le côté féministe de ce discours face à une telle profusion de signes de féminisation. On trouve très peu de paragraphes qui ne mentionnent pas la femme ; on ne trouve pratiquement aucun paragraphe dont la grammaire et le vocabulaire dans le genre féminin sont exclus. L'accord au genre féminin « e » s'empare de la majorité des adjectifs et des participes passés - « première », « nombreuses », « élue », etc.

Le langage est très majoritairement féminisé. Toutefois on peut signaler que le président a souvent recours au genre indifférencié, c'est à dire masculin, lorsqu'il s'adresse à la

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population, comme dans l'exemple « ...trois millions de Français aient participé à cette belle consultation. ». Il faut savoir raison garder, et ne pas chercher à féminiser tout et à tout prix. Le candidat désigne ici le peuple français et non pas uniquement les hommes.

On constate que ce discours de François Hollande est assez « révolutionnaire » par son degré de féminisme, dans la forme et dans le fond. Son implication envers toutes les femmes de France et dans le monde, montre la portée qu'il veut donner à son intervention. Il s'adresse aussi aux femmes étrangères immigrées, en évoquant l'exemple de Marie Curie : « je pense à une jeune immigrée polonaise venue ici en France..., Maria Skodowska. Le monde entier la connaît sous le nom de Marie Curie. Elle a apporté deux prix Nobel à la France » ; en parlant de la femme arabe et sa protestation pour devenir une femme libre : « Et ma pensée va particulièrement vers les femmes du monde arabe, ces femmes qui ont pris une part décisive dans le printemps démocratique... » ; sans oublier aussi le continent américain : « La date du 8 mars a été choisie pour commémorer une révolte, celle d'ouvrières américaines.... ».

Ces exemples révèlent l'engagement de François Hollande et sa volonté de défendre la cause féminine, ainsi que son souhait d'agir dans l'intérêt collectif.

La répétition du mot « émancipation » va dans ce sens : « Le féminisme, c'est un levier pour l'émancipation et transformation d'une société comme la nôtre. », « Cette rencontre entre la lutte des femmes pour leur émancipation », « Flora Tristan, une des grandes voix du monde ouvrier, a évoqué pour la première fois, l'émancipation des femmes. », « la femme devait être elle-même l'artisane de son émancipation », « il n'y a pas que des femmes qui ont permis l'émancipation et la liberté. ». Cette insistance dévoile la profondeur et l'importance qu'il accorde à la liberté de la femme, des femmes de tous pays confondus.

La liberté, l'égalité, et tout autre valeur de cet ordre sont l'oxygène de l'être humain. L'évocation à de nombreuses reprises par le candidat de ces valeurs, égalité, dignité, fraternité et liberté, montre l'importance qu'il leur accorde - « La République, c'est aussi la fraternité », « Des femmes qui continuent de lutter, qui ont lancé un appel pour la dignité et l'égalité », « il n'y a pas que des femmes qui ont permis l'émancipation et la liberté ».

? Discours du 13 avril 2012 - François Hollande encore candidat

Comparativement au discours du 08 mars, ce discours se situe presque au même niveau de féminisme et d'engagement. À la lecture de ce discours, on reste conforté dans le sentiment d'être face à un homme qui désire un changement radical, un changement de fond, comme en témoigne d'ailleurs le titre « le changement, c'est maintenant ». On a le sentiment très fort

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aussi d'être face à un candidat féministe qui cherche à rééquilibrer les droits de chacun-chacune, afin de tendre vers une égalité concrète des deux sexes dans tous les domaines, « Si je suis élu, j'ouvrirais un nouveau champ de conquêtes pour les droits des femmes, pour passer de l'égalité des droits à l'égalité réelle. ». Après lecture de différents discours de différentes personnalités politiques, tout sexe confondu, on remarquera qu'il est assez rare de trouver un discours politique aussi féministe ; on pourrait presque dire « entièrement » féministe. On aurait presque le sentiment que ce discours n'est qu'à l'adresse des femmes. Par ailleurs, ce discours de François Hollande est aussi très surprenant d'originalité par le nombre d'engagements pris en faveur des femmes. Ils seront au nombre de quarante ; fait unique chez un candidat à la présidence. De même la répétition (soixante fois) des termes « jeune(s)-filles(s)/jeune(s)-femme(s)/femme(s)/», montre d'autant plus que ce discours s'adresse aux femmes.

Le langage employé est très féminisé, avec une écriture inclusive mise en valeur par l'utilisation de plusieurs règles. On peut tout d'abord remarquer le recours à la féminisation des noms de métiers, comme dans l'exemple suivant « Je veillerai à ce que des postes d'infirmiers et infirmières scolaires soient créés ». Cette phrase montre clairement que François Hollande cherche réellement à différencier les deux sexes. Cette recherche de l'égalité des noms de métiers dans la langue renvoie au désir de tendre vers une autre égalité, celle de l'égalité professionnelle. D'ailleurs l'emploi à de nombreuses reprises de l'expression « égalité professionnelle » en est une représentation supplémentaire. Les constructions de phrases se font souvent dans une forme de « parité sexuelle ». Il a souvent recourt à l'écriture inclusive, comme dans les exemples suivants: « Je partage les inquiétudes des citoyennes et citoyens face aux reculs des droits des femmes en France, en Europe et dans le monde », « Je m'y attèlerai dès le 7 mai prochain si les Français et les Françaises me font confiance ». Ainsi il emploie le mot dans sa forme au féminin et au masculin afin de montrer qu'il s'adresse à deux groupes bien distincts. En distinguant chacun d'eux, il donne une réalité concrète à ceux et celles à qui il s'adresse, et les place de la sorte sur un même pied d'égalité. On retrouvera aussi cet esprit dans les phrases « pour permettre à toutes et tous de mieux articuler vie personnelle et professionnelle », « La sécurité doit être un droit pour tous et toutes.». On remarquera aussi l'équilibre qu'il cherche à établir en employant autant de fois la forme féminin-masculin (toutes et tous) et masculin-féminin tous et toutes. Ce point est essentiel pour montrer que son discours a été réfléchi à la virgule près. Cette recherche de l'équilibre absolu montre que rien n'est laissé au hasard, et qu'il y a un désir de cohérence

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entre les intentions revendiquées et le discours même.

Ces différents emplois de la féminisation du langage ont bien entendu pour objectif d'aller dans le sens du « féminisme » qu'il revendique, comme il est écrit dans son discours « Parce que je suis féministe, je m'inscris dans ce mouvement de progrès ». Il a voulu rendre visible ce féminisme non seulement à travers ses promesses mais aussi à travers les mots. Cela explique aussi la multiplication dans ce discours des règles employées de la féminisation de la langue. En effet, s'ajoute aux règles précédentes, celle de l'accord de participe passé avec le

sujet féminin comme : « Les femmes se sont battues pour disposer librement de leur corps et

les avancées qu'elles ont acquises », ou bien l'accord de l'adjectif comme «Les résistances sont nombreuses ».

Ce que l'on peut remarquer aussi dans ce discours est que François Hollande n'a pas seulement recourt à la féminisation de la langue par l'écriture inclusive, mais aussi par l'utilisation de l'écriture épicène, en employant la règle du point médian comme dans l'exemple suivant « Garantir l'accès à la contraception, notamment pour les mineur-e-s. ». Un tel emploi des différentes formes d'écriture féminisées montre le défi que Hollande se donne contre toute sorte d'inégalités. L'objectif étant aussi de prouver sa sincérité aux destinataires.

Ce discours de François Hollande est l'exemple le plus représentatif des discours féministes, de par le recourt très fréquent aux règles de féminisation de la langue, mais aussi de la diversité de sujets féminins traités - lutte contre la violence sexuelle, le partage des tâches de la famille entre les deux parents, la parité politique et le partage du pouvoir, l'encouragement à l'éducation et la sensibilisation contre le sexisme, etc.

Pour renforcer son appartenance au courant féministe, François Hollande promet aux femmes la création d'un ministère de droits des femmes - « La création d'un ministère des droits des femmes est la première étape d'une politique que je souhaite ambitieuse et qui, à mon sens, doit être au coeur du projet de société de la gauche, que je veux porter ».

Certes, François Hollande déclare de manière très claire dans ses discours du 08 mars et du 13 avril 2012 qu'il mettra tout en oeuvre pour une égalité des sexes. Certes, il annonce des réformes pour améliorer la situation de la femme, et de s'assurer qu'elles seront appliquées. Certes ces deux discours sont très féministes. Mais il n'est alors que candidat à la Présidence de la République. Pour connaitre son degré de féminisme, il faut en évaluer la continuité dans

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les discours qu'il formulera ensuite. C'est pourquoi il est important d'analyser quelques discours prononcés pendant sa présidence, et de voir s'il en a pérennisé la forme et le fond. Pour cela on a choisi ceux du 06 mai 2012 et du 1er décembre 2016 (rectifié le 21 juin 2017). Nous avons choisi le discours du 6 mai car il s'agit du premier discours du Président François Hollande. Ce discours allait donc poser les fondations de sa volonté de recourir à des discours dits inclusifs. De même le discours du 1er décembre est intéressant à analyser dans la mesure où il vise à dresser le bilan de ses réalisations dans le cadre de son mandat. Ce discours de fin de mandat revient également sur ses engagements pour l'égalité des sexes.

? Discours du 06 mai 2012 - François Hollande Président

Le discours du 06 mai est celui de la victoire pour François Hollande. Ce discours semble plus ou moins spontané, mais assurément court. Au-delà de cela est-il féministe ? L'écriture inclusive est-elle employée ?

On peut déjà remarquer que le discours du Président de la République commence par « Mes chers concitoyens », « Les Français (...) ». La place de cette phrase est très importante. C'est la première phrase que les destinataires entendront. C'est la première phrase du premier discours du Président de la République. Le premier qu'il énonce pour exprimer la joie de sa victoire, pour remercier le peuple français, mais aussi pour rappeler ses projets.

Malgré l'importance de ce discours, François Hollande fait le choix de n'évoquer le sexe féminin qu'à très peu de reprises - au nombre de quatre, contre 27 pour le sexe masculin.

De même, il emploie la formulation « Je serai le président de tous » et non pas « je serai le président de toutes et de tous ». Une telle phrase peut choquer les féministes et les femmes de manière générale. L'absence du pronom « toutes » exclue les femmes de ce discours. Il peut aussi donner le sentiment d'un désengagement du Président dans les futurs projets annoncés en faveur des femmes. Cela peut s'expliquer par le fait qu'Hollande n'a plus à séduire un électorat féminin pour gagner les élections puisqu'il a été élu. Aussi, manifeste-t-il moins ses inquiétudes quant à la situation des femmes. Mais ce revirement persiste-t-il tout au long du discours ?

La réponse est oui. Dans ce discours, le mot « femme(s) » n'est employé qu'une seule fois, le langage n'est pas féminisé. La plupart des termes énoncés sont au masculin : « aux électeurs », « nos citoyens », « les français », « tous les républicains ». Alors que ces mots existent au féminin et auraient pu être associés à leurs équivalents masculins (électrices,

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républicaines, concitoyennes, et françaises). À la décharge du locuteur, on apporte une nuance pour ce qui est de la phrase « j'aime les Français et je veux qu'entre nous, il y ait cette relation ». Il aurait été compliqué, si ce n'est indélicat pour un homme public, qui plus est le Président de la République d'y avoir ajouté « les Françaises ». Cela peut donner à tort une connotation sexuelle à la phrase.

On remarque une absence totale de l'utilisation de l'écriture inclusive, et qu'une majorité de termes employés sont masculins.

Sans en conclure qu'il est soudainement devenu anti-féminisme ou indifférent à la situation des femmes, son choix de s'adresser à la population française s'oriente néanmoins vers des termes appartenant à un champ lexical « neutre », et à des termes génériques qui regroupent les deux sexes.

Cependant il utilise à deux reprises une forme féminisée, comme dans les phrases suivantes « J'exprime ma profonde gratitude à toutes celles et à tous ceux qui ont, par leurs suffrages, rendu cette victoire possible. », « Chacune et chacun en France, dans la République, sera traité à égalité de droit et de devoir ». Le mot « femme » est utilisé le même nombre de fois que le mot « homme », et ceci de façon liée : « l'égalité aussi entre les hommes et les femmes », « tout ce qui fait finalement la force d'âme d'un homme ou d'une femme ». L'objectif de marquer une égalité des sexes à travers l'écriture se remarque peu, contrairement aux discours précédents du candidat, mais existe bien.

De même, il reste dans la continuité en rappelant quelques-uns de ses engagements qui incluent les femmes : « Les valeurs de la République, la liberté, l'égalité, la fraternité, la dignité humaine, l'égalité aussi entre les hommes et les femmes, la laïcité. Tout cela, c'est autant de leviers pour nous permettre d'accomplir la mission qui est la mienne. ».

À la lecture de ce discours, on se rend tout de même compte que celui-ci est bien moins féministe et féminisé que les précédents. Qu'en est-il par la suite ? Cela dénote-t-il un revirement, une situation qui a toujours été mais est restée cachée par un candidat ambitieux ? Ou cela est-il tout simplement dû à la spontanéité et la brièveté du discours ?

Pour répondre à cette question, on a choisi d'analyser le discours de fin de mandat de François Hollande, à savoir celui du 1er décembre 2016.

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? Discours du 1er décembre 2016 - fin de mandat de François Hollande

Dans ce discours François Hollande résume ses grandes réalisations pendant son mandat présidentiel. Ce discours est beaucoup plus neutre quant à son destinataire. Il s'adresse de manière plus générale au peuple français dans sa forme masculine. Mais on peut remarquer que l'emploi du masculin est prédominant : « français », « concitoyens », « élus », « chers compatriotes » (employés trois fois), « travailleurs français». Il ne s'est pas embarrassé avec la forme féminine de ces mots qui existent pourtant bien : françaises, concitoyennes, élues, chères, travailleuses françaises.

Cependant, il évoque de nouveau son engagement dans la lutte contre les inégalités envers les femmes, en employant une forme inclusive : « l'égalité entre les femmes et les hommes a été renforcée et la lutte contre les discriminations, celles qui blessent, a été amplifiée.». Il en est de même avec l'utilisation du pronom indéfini désignant le genre féminin dans la phrase suivante « J'ai fait en sorte qu'à chacune et à chacun, puisse être accordée une complémentaire santé ». On peut remarquer aussi que les mots « femmes » et « chacune » ont une place d'honneur ; ils sont cités en premier. L'idée est peut-être d'apporter une légère compensation.

Finalement il y a peu de choses à dire concernant la forme féminisée, si ce n'est qu'en dehors des deux phrases citées ci-dessus, elle est tout simplement absente.

On peut en déduire que les deux discours précédemment étudiés, sont des discours de circonstance donnés dans un contexte précis (comme à l'occasion de la Journée internationale des femmes), ou encore un discours dans lequel il se place clairement en candidat aux élections présidentielles.

Le discours n'est pas féministe, mais est-ce à dire que l'homme ne l'est pas ? On ne pense pas. François Hollande a oeuvré en faveur de l'égalité des sexes et à l'amélioration des conditions de la femme. Comparativement à ses prédécesseurs il n'a pas démérité dans son engagement pour aider les femmes à retrouver une reconnaissance sociale et politique. Alors, comment expliquer ses choix langagiers ? Une des premières pistes est que le président ne souhaite peut-être pas que son mandat soit « parasité » par le débat sur l'écriture inclusive. Choisir de rédiger tous ses discours de façon inclusive pourrait être assimilé à une revendication politique. Nous pouvons également émettre l'idée que le président soit aidé dans la rédaction de ses discours, comme cela se fait assez communément, par un spécialiste des discours. Or, ce dernier n'est peut être pas favorable au recours à l'écriture inclusive dont les règles sont encore débattues. Enfin, comme énoncé précédemment, le combat contre

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l'égalité homme femme si cher au candidat a peut être été relayé au second plan du Président, dans le but de prioriser d'autres sujets.

? Ses engagements en quelques chiffres :

? Représentation nationale au sein des Parlements9 :

- Lors des premières élections législatives suivant l'ordonnance du 21 avril 1944, 33 femmes ont été élues députées lors des élections d'octobre 1945, sur 586 député.e.s. Elles représentaient alors 5,6 % des élu-e-s.

- En octobre 2014, le Sénat est composé 25% de sénatrices (87 sur 348) contre 22,1% en 2011 (77 sur 348).

? Parité administrative, économique et sociale fin 2015, les femmes représentent10 :

- 55% de la fonction publique d'Etat

- 61,3% des postes dans la fonction publique territoriale

- 77,6% des postes de la fonction publique hospitalière

- 11% des préfet.e.s sont des femmes.

? Représentation des femmes des primo nominations ministérielles sur les emplois à la

décision du Gouvernement11 :

- 30% de primo-nomination de femmes en 2016, (obligation légale de 30%),

- 33% en 2015 (obligation légale de 30%),

- 32% en 2014 (obligation légale de 20%),

- 32% en 2013 (une obligation légale de 20%),

- 27% en 2012.

9 Sources : HCE, Parité en politique : entre progrès et stagnations, 2015, et HCE, Les chiffres clés de la parité aux élections sénatoriales, 2018.

10 Source : Rapport annuel sur l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique, Edition 20167, publication août 2018 ; Chiffres-clé 2015 de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique.

11 Sources : Bilan annuel de la mise en oeuvre du dispositif des nominations équilibrées au cours de l'année 2018, Rapport 2018, publié en 2019 ; Rapport annuel pour l'année 2015 sur le dispositif des « nominations équilibrées » dans les emplois supérieurs et dirigeants de la fonction publique, Ministère de la fonction publique, 2016 ; Présentation de la politique Cadres dirigeants de l'Etat, Secrétariat général du gouvernement, 2017.

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? Accès aux responsabilités économiques12 :

- En 2013, les CESER (Conseils Economiques, Sociaux et Environnementaux Régionaux) sont composés de 27% de femmes et 73% d'hommes.

- En 2015, au Conseil économique, social et environnemental :

o 45,7% des conseiller.e.s sont des femmes,

o 2,5% des postes de gouvernance sont occupés par des femmes,

o 39,9% des travaux sont rapportés par des femmes,

o 29% des expert.e.s auditionné.e.s sont des femmes.

? Conseils d'administration13

- En 2016, il y a 38,4% d'administratrices dans les entreprises du SBF120. (33,7% en 2015, 30,5% en 2014 et 27,3% en 2013).

- En 2014, les femmes représentent 38% des créateur.rice.s d'entreprise (32% en 2010) et représentent 40% des auto-entrepreneur.se.s (29% en 2006).

? Parité à l'Assemblée nationale et au Sénat14

- Part des femmes en 2012 parmi les députés élus 26.8 %, elles étaient 5.9% en 1993 - Part des femmes en 2014 parmi les sénateurs 25 %, elles étaient 5.9% en 1998 .

Au-delà de ces chiffres, et des valeurs contenues dans les tableaux en page 28, il est intéressant d'analyser certains aspects de la vie de François Hollande. En effet, un examen des aspects personnels de sa vie nous permettra de découvrir sa relation avec les femmes et l'influence de ces dernières sur ses décisions et ses valeurs.

12 Source : HCE-Guide de la parité version longue février 2014 ; Délégation aux droits des femmes et à l'égalité du CESE, mai 2016.

13 Source : SBF120, Palmarès IFA Ethics & Boards de la composition des conseils, février 2017 ; Ministère du redressement productif, 2013, Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, Vers l'égalité réelle entre les femmes et les hommes, Chiffres clés 2016.

14 Source : Insee - Observatoire des inégalités

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Beaucoup de femmes ont pu avoir une influence dans les choix de François Hollande, mais celle qui semble avoir le plus forgé sa personnalité depuis son enfance, est sa mère Nicole Tribert, une assistante sociale et catholique de gauche. Il suivra d'ailleurs le même courant idéologique de gauche qu'elle. Il s'inscrira au Parti socialiste, et elle en fera de même par la suite. Elle n'a cessé de soutenir son fils et de le conseiller. Elle a toujours été présente pour porter les ambitions de François Hollande - « tout au long de l'ascension politique de son fils, Nicole Tribert n'aura de cesse de le soutenir » (Poyard, s.d.). Nicole Tribert aura été le premier exemple et symbole de la femme forte, celle qui ne lâche pas. Il dira lors d'une interview « c'était ma plus fidèle militante » (Poyard, s.d.). Cette femme, cette mère était la première de son entourage à symboliser l'engagement féministe - une femme qui défendait les droits du sexe auquel elle appartenait. Il a placé ses pas dans ceux de sa mère quant à son positionnement face aux principes d'égalité.

Ses pas ont continué de s'inscrire dans ceux d'une autre femme, la mère de ses quatre enfants, Ségolène Royal. Ils se rencontrent à l'ENA. Fraîchement diplômée, elle appartiendra, comme son mari, au paysage politique français. Ils entrent tous les deux à l'Élysées en tant que conseillers de François Mitterrand. Ils seront aussi tous les deux députés, elle des Deux-Sèvres et lui de Corrèze. Sa carrière politique décolle pendant que celle de François Hollande est en sommeil ; elle devient ministre de l'Environnement en 1992. Tous les deux sont avant-gardistes, contre le mariage, ils vivront en union libre. Malgré leur séparation, et pour elle une défaite aux élections présidentielles de 2007, elle n'aura de cesse de soutenir son ex-compagnon, malgré parfois une concurrence certaine. Elle sera à ses côtés tout au long de la campagne présidentielle dans laquelle il s'engage, et ce jusqu'à sa victoire aux élections de 2012. Au vu de ces éléments, il est assez intuitif de penser que partager la vie d'une femme engagée en politique ne peut vous dédire d'un engagement en faveur des droits de la femme. François Hollande rendra hommage à plusieurs reprises aux femmes de manière générale, et en particulier à Ségolène Royale dans une interview donnée pour le magazine ELLE : « Elle a été, comme beaucoup de femmes, capable de concilier sa carrière et sa vie de famille ».

On ne peut parler des femmes qui ont joué un rôle dans sa vie sans mentionner Valérie Trierweiler, journaliste, membre de la rédaction du magazine Paris Match, et présentatrice des émissions politiques sur une chaîne de télévision (2005-2011). Elle partage sa vie durant neuf ans. C'est une femme engagée et indépendante, qui dira d'ailleurs ne pas vouloir du statut de première dame de France qui la relègue au rôle de « femme de ». Elle estime avoir à elle-seule un statut social et professionnel à part entière. François Hollande n'ira jamais à l'encontre de cette décision.

43

On peut ajouter un autre nom à cette liste. Yvette Roudy aura été un autre pilier pour François Hollande. Fidèle à ses principes, députée européenne de 1979 à 1981 et ministre des Droits de la femme pendant cinq ans dans le gouvernement de François Mitterrand, elle annonce en octobre 2011 qu'elle soutient le candidat François Hollande au primaire socialiste (après avoir soutenu Ségolène Royal au premier tour). Elle dira : « des deux candidats restant en lice (Hollande et Aubry), il est le seul qui ait donné de véritables preuves de son attachement aux droits des femmes en pesant de tout son poids pour augmenter la représentativité des femmes à l'Assemblée nationale lors des dernières législatives. » (Poyard, s.d.). Fidèle à ses principes, elle trouve chez Hollande le meilleur défenseur du sexe féminin, et croit en son honnêteté dans sa volonté et capacité à faire évoluer la situation de la femme.

De même, on ne peut évoquer les femmes qui ont entouré François Hollande sans parler de sa porte-parole Najat Vallaud-Belkacem ; d'abord dans la campagne des primaires du PS en 2009, puis pour l'élection présidentielle de 2012, puis du gouvernement. Elle sera la quatrième femme porte-parole de gouvernement (sur 25 jusqu'en 2017) de cette si petite liste, les précédentes étant : Georgina Dufoix (1984-1986 sous François Mitterrand), Catherine Trautmann (1997-1998 sous Jacques Chirac), Christine Albanel (mai-juin 2007 sous Nicolas Sarkozy), Valérie Pécresse (2011-2012 sous Nicolas Sarkozy). Najat Vallaud-Belkacem récupère par la suite le ministère des Droits de la femme, puis en 2014 celui de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Le remaniement de 2014 du gouvernement la fera à 36 ans la première femme ministre de l'Éducation nationale. François Hollande, ainsi que son gouvernement, a su, en plaçant sa confiance en une femme, réhabiliter la place de celle-ci dans l'environnement politique.

On peut assez facilement déduire que, au-delà de ses valeurs personnelles et de sa perception qui lui est propre, le féminisme dont est empreint François Hollande est aussi le fruit d'un entourage féminin non négligeable. Sans remettre en question l'importance qu'il accorde naturellement à la place de la femme dans la société et en politique, son entourage féminin a dû néanmoins contribuer à valoriser cette place.

Cet entourage composé de femmes d'influence est-il le seul facteur de son féminisme ?

Il est indéniable que la famille, l'entourage, la vie personnelle, au sens large, ainsi que professionnelle ont un impact primordiale sur nos orientations et nos choix, mais ces aspects multifactoriels ne sont peut-être pas suffisants pour expliquer les convictions féministes d'une personne.

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C'est la raison qui nous amène à étudier les aspects psychologiques et historiques qui ont pu influencer François Hollande.

Concernant l'approche psychologique et son incidence sur sa vie politique, on s'en réfère à l'analyse de Pascal de Sutter, docteur en psychologie politique, qui décrit François Hollande comme un homme pacifique, calme et raisonnable. Ces trois caractéristiques contribuent à ce que la personne fasse des choix de manière réfléchie, et en toute conscience de l'importance de chaque sujet. Pascal Sutter ajoutera à son analyse : « Il n'a aucun goût pour la domination hiérarchique et, contrairement aux autres candidats, n'éprouve pas de joie à "tuer" l'adversaire. » (Labbé et Recasens, 2012). Sûrement un des facteurs qui lui a permis de gagner une partie des voix des électeurs et électrices, ainsi que leur confiance. Cette capacité à avancer calmement est un vecteur pour mener une bataille au long court. Ce trait de caractère a favorisé sa lutte contre la discrimination faite aux femmes. Sutter écrira « un trait psychologique particulièrement adapté pour gérer les crises internationales. ».

Quant aux évènements historiques à l'étranger qui coïncident avec les élections présidentielles en France, on peut citer la nomination de Pauline Marois, première ministre en 2012 au Québec, après avoir été première femme chef d'un parti politique en 2007. Ainsi pour la première fois dans l'histoire de ce pays, une femme occupe un poste politique de cette envergure.

Cet événement a pu contribuer à ce que François Hollande et son gouvernement s'inscrivent dans la continuité du projet de la parité lancé timidement par François Mitterrand.

Comparé à la France, le Québec est le bon élève en matière de féminisation. Un ministère à la Condition féminine est créé dès 1979, dont Pauline Marois sera d'ailleurs chef de cabinet. Certes, en France, son presque équivalent est créé dès 1974 par Valérie Giscard d'Estaing, mais ce sera un secrétariat d'Etat et non un ministère de plein droit. Il devient un ministère de plein exercice sous Laurent Fabius en 1986, mais ne cessera de passer d'un « statut » à l'autre les années suivantes.

Plusieurs facteurs ont joué dans l'implication de François Hollande pour lutter contre l'inégalité des sexes, améliorer les droits de la femme ainsi que son émancipation, et enfin la rendre plus visible dans le secteur politique et dans la société de façon plus générale.

Son entourage, sa personnalité, ses valeurs, ses convictions profondes quant au bien-fondé de la cause, et sans doute l'influence du modèle québécois, sont des éléments-clés qui ont contribué à la mise en oeuvre du programme féministe de François Hollande. En revanche cela

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n'apparait pas de manière constante à travers tous ses discours politiques, dans lesquels l'écriture inclusive et/ou la langue féminisée sont parfois absentes. Sorti des discours de circonstance, son choix se porte plus vers l'utilisation de termes génériques dans lesquels hommes et femmes sont réunis. On retrouve souvent « peuple français », « concitoyens », « compatriotes », « tous », etc.

Son bilan en faveur des femmes sera plus flagrant dans son action « sur le terrain » que dans le texte. Nous avons précédemment évoqué les raisons politiques et de rédaction des discours par un tiers. Il est également possible que François Hollande soit plus un homme d'actions que de paroles. Il considère peut être que le recours à l'écriture inclusive ne favorise pas réellement l'égalité des sexes, contrairement à sa loi des quotas par exemple.

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? Comparatif des termes employés et leur fréquence :

Tableau : comparatif des mots féminins/masculins entre les quatre discours

Noms
féminins

08/03/12
Nb de fois

13/04/12
Nb de fois

06/05/12
Nb de fois

01/12/16
(rectif
21/06/2017)
Nb de fois

Mots masculins

08/03/12
Nb de fois

13/04/12
Nb de fois

06/05/12
Nb de fois

01/12/16
(rectif
21/06/2017)
Nb de fois

Mesdames

1

0

1

0

Messieurs

1

0

1

4

Citoyennes

3

1

0

0

Citoyens /

concitoyens

3

1

3

1

Françaises

4

1

0

0

Français

4

1

7

1

Elues

1

0

0

0

Elus

1

0

0

1

Jeunes filles / Femmes

103

60

1

1

Jeunes / hommes

26

28

1

1

Elles

44

3

0

0

Ils

3

0

0

0

Celles

8

0

1

0

Ceux

6

0

2

1

Chacune

1

0

2

1

Chacun

0

1

3

1

Toutes

11

0

1

0

Tous

10

0

10

0

Toutes et tous

0

1

0

0

Tous et toutes

0

2

0

0

Féminisme

6

1

0

0

Compatriotes

0

0

0

4

Féministe

2

2

0

0

 
 
 
 
 

Parité

5

10

0

0

 
 
 
 
 

Egalité

15

33

4

1

 
 
 
 
 

Inégalité

0

6

0

0

 
 
 
 
 

47

Tableau : comparatif des pronoms personnels employés entre les quatre discours

Termes employés

08/03/12
Nb de fois

13/04/12
Nb de fois

06/05/12
Nb de fois

01/12/16

(rectif 21/06/2017)
Nb de fois

Je

0

1

0

0

Nous

0

1

0

0

Vous

0

1

0

0

Tableau : comparatif des pronoms personnels « implicatifs » entre les quatre discours :

Pronoms
personnels

08/03/12
Nb de fois

13/04/12
Nb de fois

06/05/12
Nb de fois

01/12/16

(rectif 21/06/2017)
Nb de fois

Je

67

40

34

26

Nous

41

10

20

10

Vous

11

0

8

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