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écrire les métiers au genre grammatical masculin et féminin. Quelles influences sur les sentiments d’efficacité personnelle et les intérêts des élèves de 3ème ?


par Justine LefàƒÂ¨vre
INETOP-CNAM - Diplôme d'état de Conseiller d'Orientation-Psychologue 2017
  

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3. Le langage : prédominance du masculin dans la langue : des effets psychologiques vecteurs d'inégalité?

3.1.Le genre grammatical masculin : prioritaire en français : quels effets?

« Tout enfant a droit à une formation [...] [qui] lui permet d'acquérir une culture, le prépare à la vie professionnelle et à l'exercice de ses responsabilités d'homme et de citoyen. [...] (Ministère de l'Éducation nationale, 1975). Cet extrait de la loi Haby est un exemple parfait pour illustrer la prédominance du genre grammatical masculin dans la langue. En effet, les termes « homme et de citoyen » doivent s'entendre ici à la fois pour les hommes et pour les femmes, citoyennes et citoyens. Pourtant, le terme « homme » est-il vraiment neutre? N'est-ce pas l'image prototypique d'un homme qui nous viendrait majoritairement à l'esprit lorsque la langue emploie le genre grammatical masculin pour renvoyer à l'ensemble de l'espèce humaine ? Et si, c'est le cas, quels sont les effets de ces représentations?

L'étude princeps de Moulton, Robinson, et Elias (1978) a montré qu'en anglais, l'utilisation du pronom « his » dans un contexte neutre est plus souvent associée à l'image d'un homme (37 % associé à une femme) par rapport à l'utilisation des pronoms « their» (pluriel neutre) et « his or her ». L'étude de Ng (1990) pourrait expliquer ce résultat. En effet, les pronoms neutres ayant un homologue qui renvoie au genre grammatical masculin sont en fait encodé en mémoire comme étant de genre grammatical masculin. Nous savons grâce aux travaux de la psychologie cognitive que le cerveau humain fonctionne selon un principe d'économie d'énergie et par diffusion de l'activation, ainsi la présentation d'un stimulus active sa propre représentation, mais également toutes les représentations qui lui sont associées (Perret, 2003). Des mots étant dans certains cas utilisés pour qualifier des hommes ne pourraient donc pas être utilisés dans un contexte neutre, car l'utilisation même du pronom activerait automatiquement la représentation d'homme qui lui est associée. En accord avec ce principe, Wilson et Ng (1988) utilise une tâche d'amorçage, ils projettent une photographie d'un visage pendant un très court laps de temps qui ne permet pas une reconnaissance du sexe de l'individu. À la suite de ces photographies, on présente des phrases utilisant le genre grammatical masculin, mais dit générique ou des phrases utilisant le genre grammatical féminin. La présentation de la phrase influe sur la reconnaissance des visages. Les phrases aux féminins activent une reconnaissance d'un visage de femme, les phrases aux masculins une reconnaissance d'homme. En France, l'utilisation de la langue française favorise également le masculin en ce qui concerne les noms de métier. À la vue des résultats précédents, nous pouvons nous demander quels sont les effets de cette prédominance du genre grammatical masculin sur la représentation des métiers.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry