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Dynamique urbaine et gestion foncière dans les villages intégrés à  la ville. Le cas de Sapia, Tagoura et Zakoua à  Daloa (Côte d’Ivoire).


par KOUADIO YAO GUERSCHOM N'Gotta
Université Jean Lorougnon Guede de Daloa - Master 2 2019
  

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2. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET

Trois raisons justifient le choix de notre sujet intitulé : « Dynamique urbaine et gestion foncière dans les villages intégrés à la ville : le cas de Sapia, Tagoura et Zakoua à Daloa (Côte d'Ivoire) ».

La première raison est d'ordre scientifique. En effet, l'étude est portée sur le phénomène de l'urbanisation et ses implications sur l'espace rural environnant. Il est question dans ce mémoire connaître l'impact de l'intégration des villages périurbains à la ville de Daloa. Par ailleurs, l'institution Universitaire a pour vocation de promouvoir le développement local et universel. D'où l'intérêt accordé aux problèmes de développement que rencontre la ville de Daloa qui abrite l'Université Jean Lorougnon Guédé.

La deuxième raison est d'ordre social. Au plan social, les problèmes que pose l'intégration des villages aux espaces urbains sont considérables et perceptibles à tous les niveaux. L'intégration des villages Sapia, Tagoura et Zakoua à la ville de Daloa pose des problèmes d'aménagement et de gestion foncière. Aussi, les populations sont-elles exposées à des problèmes d'accès au foncier, au logement, aux équipements et infrastructures et à des problèmes d'accès à un cadre de vie salubre.

La recherche scientifique étant un outil d'aide décisionnel pour les administrateurs des territoires, ce mémoire pourrait servir de guide aux décideurs et aux gestionnaires des villes ivoiriennes en général, ceux de la ville de Daloa en particulier. En outre, cette étude pourrait constituer une base de données pour l'aménagement et une meilleure gestion des villes ivoiriennes.

La troisième raison est d'ordre personnel. En effet, c'est le rôle du chercheur de théoriser tout ce qui apparait comme donnée empirique que l'on peut observer. Par conséquent, les effets des mutations de l'espace rural sont perceptibles et irréversibles. Ces mutations ont un impact sur le développement socio-économique et spatio-environnemental, tant des espaces ruraux en mutation que de la ville en croissance. Toutes choses qui ont animé notre curiosité et aboutit à la formulation de ce sujet de recherche.

3. REVUE DE LA LITTERATURE

A l'échelle du monde et plus particulièrement dans les pays en développement, la relation entre l'étalement des villes et la gestion foncière est une préoccupation majeure de développement ; la question foncière étant au coeur de tous processus de développement territorial. Pour appréhender cette étude, nous avons passé en revue les écrits relatifs aux

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thématiques suivantes : les facteurs de la dynamique urbaine ; l'étalement urbain ; la gestion foncière ; la transformation des espaces périurbains.

3.1. Les facteurs de la dynamique urbaine

La dynamique urbaine est un phénomène étroitement lié à la croissance démographique. Ainsi, HAERINGER P. (1977) affirme que : « l'extension d'Abidjan a été rapide parce qu'il fallait assumer sans trop de mal plusieurs doublements de la population ». De même CHALINE (2000, p. 21) explique que les transformations des villes dépendent à la fois des facteurs exogènes dont les courants migratoires traduisent bien l'importance et d'une dynamique interne qui s'exprime notamment par la mobilité résidentielle et par les changements progressifs dans l'occupation sociale de l'espace intra-urbain.

Selon VÉRON J. (2008, p.14), « la ville s'agrandit par l'arrivée de migrants désireux d'échapper à la misère rurale, le poids démographique des villes augmente, les décideurs qui y vivent tendent à favoriser les villes, lors de l'attribution des ressources publiques, les villes deviennent encore un peu plus attractives, de nouveaux migrants arrivent en ville, le pouvoir politique des villes est renforcé ». Ainsi, DURREAU F. (2008) explique que « la proportion de la population résidant en ville augmentera dans les prochaines décennies, et même si les migrations depuis les campagnes vers les villes diminuent, la jeunesse des structures par âges des populations résidant déjà en ville entretiendra des rythmes d'accroissement élevés, supérieurs à ceux observés en milieu rural ».

Quant à VÉRON J. (2008, p. 4), il indique qu' « un pays dans lequel la proportion des citadins est réduite est aussi un pays peu avancé dans la transition de sa fécondité. Cependant, la relation entre croissance de la population totale et taux d'urbanisation pourrait être inverse : la croissance démographique serait d'autant plus rapide que le degré d'urbanisation d'un pays serait bas, la transition démographique étant moins avancée dans un pays peu urbanisé ».

Cette pensée est corroborée par Miguel Villa (1996) qui a distingué les pays d'Amérique latine en fonction de leurs niveaux d'urbanisation pour voir quel lien pouvait être établi avec le degré d'avancement de la transition démographique. Les pays les plus urbanisés, comme l'Argentine, le Chili et l'Uruguay, dont les taux étaient supérieurs à 85 % à la fin de la décennie 1980, étaient les plus avancés dans la transition démographique. Les pays moins urbanisés comme le Guatemala, Haïti et le Honduras (taux inférieurs à 45

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%) amorçaient alors seulement leur transition démographique. Les pays ayant des niveaux d'urbanisation intermédiaires présentaient quant à eux une certaine diversité, leur degré d'avancement dans la transition démographique ne correspondant pas à la hiérarchie des taux d'urbanisation.

Selon l'agence européenne pour l'environnement (rapport 2006, p. 6), « la croissance démographique des agglomérations n'explique désormais qu'une partie de l'étalement urbain. L'étalement urbain intervient dans une zone donnée lorsque le taux d'occupation des terres et la consommation de celles-ci à des fins d'urbanisation sont plus rapides que la croissance de la population sur une période donnée. Il est plus causé par l'évolution des modes de vie et de consommation que par celle de la population »

Par ailleurs, la dynamique urbaine est impactée par le développement des activités économiques. C'est ce qui justifie les propos d'ATTA K. (1978) qui indique que la ville résulte de l'inscription sur le terrain de la croissance économique : « les espaces urbains se sont toujours organisés à partir d'un seul ou de deux grands axes routiers qui traversent la ville en largeur et en longueur ». Poursuivant, il affirme que « l'extension spatiale de la ville de Bouaké s'est faite à partir de la gare qui a ravi le rôle de centre de gravité de la ville au poste militaire. Cette extension spatiale est aussi le fruit du fort attrait de la ville lié à son rôle de centre administratif régional et d'une forte immigration (ATTA K. 1984).

Selon KADET B. (1999), la dynamique de l'extension de Guiglo a été possible grâce à la politique de développement économique et social de l'Etat ivoirien. Guiglo a bénéficié d'importants investissements à la fin des années 1960 (FRAR, FIAU et plans quinquennaux). A ce propos, FUJITA et THISSE (2003) indiquent que « l'agglomération serait la contrepartie territoriale de la croissance économique ».

Quant à BEAUCIRE F. et al. (2007, p. 22), ils soutiennent que « si dans le cadre du développement des activités de service, les emplois ont tendance à se polariser dans le centre de l'agglomération, les coûts du foncier subséquents ont tendance à reléguer les activités consommatrices d'espace dans le domaine périurbain ».

En revanche, POLESE M. (2010, p.5), explique que « la relation positive entre taille urbaine et productivité ne se vérifie qu'à l'intérieur d'un même pays, non pas entre pays. L'effet positif de la taille urbaine disparait dès que l'on fait entrer des différences nationales de développement. La contribution de l'agglomération (par voie d'urbanisation ou de croissance urbaine) aux hausses de productivité est statique par l'intermédiaire de la répartition spatiale des ressources ». De même, VÉRON J. (2008, p. 2) soutient que

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« l'accumulation de la population dans des cités toujours plus grandes serait devenue un phénomène largement autonome, voire "antiéconomique", particulièrement dans les pays en développement ».

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