CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS
L'objectif assigné a été de contribuer
à la stratégie de relance de la filière café dans
la province de la Tshopo, au travers les territoires de Bafwasende et de
Ubundu. L'état actuel de la filière a été
étudié par analyses fonctionnelle et financière. La
matrice AFOM a été dressée et couplée. Finalement
des axes stratégiques ont été formulés en concert
avec les ODD.
L'analyse fonctionnelle nous a permis de dresser les contours
de cette filière. En effet, cette filière comprend trois acteurs
directs (producteurs, les commerçants et les torréfacteurs) et
deux acteurs indirects (ONAPAC et SNCC). Les consommateurs n'ont pas
été concernés par l'étude. Le diagnostic technique
a montré l'arriération de la filière café à
travers l'utilisation des équipements traditionnels à très
faible performance. Tous ces acteurs de la filière sont de price
takers et ceci s'explique par leurs faibles productivités. Entre
eux, ils développent diverses stratégies pour acquérir des
meilleurs prix et anticiper les risques liés aux variations des cours.
La diversification du portefeuille, les achats groupés, le stockage de
café à l'attente des meilleurs prix et la chimie, sont les
principales stratégies. Cette dernière, qualifiée de
chimie par les acteurs, consiste à tromper la vigilance des
consommateurs à leurs vendant des cafés mélangés
aux impuretés. C'est la mauvaise bonne stratégie.
L'analyse financière a consisté à
évaluer la viabilité financière de la filière. Les
comptes production-exploitation ont montré que la filière est
rentable pour tous les acteurs. Le compte consolidé a
évalué à 271 050$ la valeur ajoutée totale annuelle
avec une inégale répartition entre les acteurs. A lui seul, le
maillon des commerçants représente 87% de cette valeur.
Les bonnes conditions éco-climatiques et
édaphiques associées à l'amélioration du
marché du café sont les principaux atouts -opportunités.
Par contre le grand défi culturel exprimé par la réticence
de la population aux activités caféières, la grande
compétitivité sur le marché international et le mauvais
climat local des affaires sont les faiblesses-menaces. Pour la relance efficace
et efficiente de la filière, des actions stratégiques ont
été formulées pour l'ensemble des acteurs de la
filière. Celles-ci montrent que l'investissement dans les ressources
humaines et matérielles via les institutions privées ou
publiques, est la clé.
Ces résultats montrent un réel potentiel de
croissance de la filière café dans ces régions. La relance
de la filière café peut contribuer à l'amélioration
des indicateurs socio-économiques de ces zones et la
sédentarisation des communautés. Des grands efforts sont à
fournir pour maximiser les atouts et capitaliser les opportunités.
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D'autres informations sont nécessaires pour arriver
à une relance qui atteint ses objectifs sociaux, économiques et
environnementaux. Nous suggérons donc aux futurs chercheurs d'aborder
ces quatre investigations :
1. La détermination des pôles d'approvisionnement
du café dans la ville de Kisangani ;
2. L'évaluation de la consommation du café local
dans la ville de Kisangani ;
3. L'analyse qualitative de café vendu dans la ville
de Kisangani et les conditions d'intégration du marché local aux
marchés nationaux, régionaux et Internationaux ;
4. L'analyse prédictive des effets induits de la
relance de la filière café sur l'environnement et le mode vie des
communautés locales.
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