I-3 MÉTHODES ÉLECTROCHIMIQUES D'ANALYSES
Les techniques électrochimiques sont des outils
d'analyse classique très utiles en chimie analytique pour leur
facilité d'emploi (elles utilisent un seul instrument de mesure), leur
précision et la fiabilité des mesures qu'elles permettent
d'effectuer. Sensibles et sélectives, elles peuvent servir à la
détermination de plusieurs éléments dans la même
matrice, et sont adaptées à la détection des pesticides et
des métaux lourds dans l'environnement. Suivant la nature des
espèces électroactives et le type d'informations
recherchées au cours d'une analyse, on peut faire appel à une
méthode électrochimique appropriée. Ce travail
étant porté sur l'analyse des pesticides à l'état
de trace, les méthodes impulsionnelles d'analyse sont les plus
indiquées à cet effet. Il existe plusieurs méthodes
électrochimiques, mais nous ne présenterons que celles
utilisées tout au long de ce travail: la voltammétrie cyclique
(CV), la voltammétrie à onde carée (VOC) et la
spectroscopie d'impédance électrochimique (SIE).
I.3.1 Voltammétrie cyclique
Elle consiste à faire varier en aller et retour (entre
deux bornes Ei et Ef) le potentiel d'une électrode dite électrode
de travail et à enregistrer le courant correspondant. Les signaux
enregistrés (Figure 3) sont caractérisés par plusieurs
paramètres tels que :
L'écart AEp entre les potentiels de pics anodique et
cathodique donné par la relation (I1), dans laquelle Epa est le
potentiel du pic anodique et Epc le potentiel du pic cathodique.
AEp= Epa- Epc .. (I-1) La relation entre le courant des
pics (ip) et la vitesse de défilement (V) des potentiels est
donnée par l'équation (I-2) de Randles-Sevcick. Dans cette
équation, (n) est le nombre d'électrons échangés
par la réaction chimique étudiée, (A) la surface de
l'électrode, (D) le coefficient de diffusion de l'espèce
électroactive, (V) la vitesse de balayage de potentiel, (C)
concentration de l'espèce électroactive.
Ip= (2.69 x
105)n3/2AD1/2v1/2C (I-2) La
grandeur E1/2 est appelée potentiel de demi pic et donnée par
:
E1/2 =1/2(Epc- Epa) (I-3)
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Ei : Potentiel initial Ef : Potentiel final ia :
Intensité anodique ic : Intensité cathodique
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Thèse de" Master of Science " de TAGNE TIEGAM RUFIS 30
Figure 3 : Courbe typique de
voltampérométrie cyclique.
D'un point de vue théorique, la voltammétrie
cyclique est la méthode de choix pour étudier la
réversibilité d'un transfert électronique. Si au
départ l'espèce redox en solution est un réducteur, le
balayage allé se fait vers les potentiels anodiques pour favoriser son
oxydation (équation I-4). Lorsque Ef est atteint, le sens de balayage
est inversé vers les potentiels
Thèse de" Master of Science " de TAGNE TIEGAM
RUFIS 31
cathodiques afin de favoriser la réduction de
l'espèce oxydante générée au cours du balayage
allé (équation I-5) (Zoski, 2007).
Balayage allé (Epa) : Red H Ox + ne (I-4)
Balayage retour (Epc): Ox + ne H Red (I-5)
Les valeurs d'Epa et Epc (respectivement les potentiels des pics
d'oxydation et de réduction) permettent de déterminer le
potentiel de demi-pic E1/2 (équation I-6) qui est une
caractéristique du système électrochimique dans les
conditions opératoires utilisées.
E1/2 = ???? (Epc + Epa ) (I- 6)
Pour un système réversible, le rapport
??????
?????? = 1. Ce rapport est
différent de 1 pour un système
irréversible et l'écart entre les potentiels de
pics anodique (EPa) et cathodique (EPc) est donné
par:
??,??????
ÄE = Epa - Epc = ... ... ... ... ...
...(I-7)
????
Où R est la constante se gaz parfaits
(J.K-1.mol-1), T la température (K), n le nombre
d'électrons échangé et F la constante de Faraday.
Les courants de pic anodique ou cathodique sont
déterminés par l'équation I-8 appelée relation de
Randles-Sevcik :
Ip = (2069 × 10-5) n3/2
AD1/2Cv1/2 (I-8)
Où n est le nombre d'électrons
échangés par l'analyte électrochimique
étudié, A la surface de l'électrode de travail
(cm2), D le coefficient de diffusion de l'espèce
électroactive (cm2/s), C la concentration de l'espèce
électroactive (mol/L) et V la vitesse de balayage du potentiel (V/s).
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