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Journalisme et fabrique sociolinguistique


par Gradi WILINA NSIMITi
Université Catholique du Congo  - Master en Journalisme, Information et Communication  2023
  

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I.2.2. La sémiolinguistique du discours

I.2.2.1. Fondamentaux de la théorie

De sémiologie et sémiotique, respectivement science du signe dans la vie sociale pour l'une et étude du signe, de leur système et leur signification. Et linguistique, étude de la structure des langues et du langage. La sémiolinguistique se veut être l'étude de la relation entre les faits du langage et les phénomènes psycho ou sociolangagiers. Elle a pour ambition la construction sociolangagière du sens réalisé à travers un sujet parlant, qui est lui-même psycho-socio-langagier.58(*) Chère à Charaudeau, la sémiolinguistique tente de proposer une approche d'analyse du discours en suggérant une grille pour étudier l'acte de langage dans son intégralité. Et rechercher dans le discours, le processus de sémiotisation, de sémiologisation, de signification59(*). Étant dans une interdisciplinarité, la sémiolinguistique puise ses ressources principalement dans les travaux traitant de l'analyse du discours à partir des approches de Pécheux.

Elle part de l'hypothèse selon laquelle, le langage comprend plusieurs dimensions ;

- Une dimension cognitive : elle permet de connaître le rôle du langage dans le monde, selon qu'il en soit la perception de ce dernier, ou si à travers le langage une opération de catégorisation du monde s'effectue.

- Une dimension sociale et psychosociale : cette dimension du langage sert à questionner les valeurs des échanges des signes et sur la valeur de faits de langage dans la société.

- Une dimension sémiotique : la dimension sémiotique stipule que dans la construction du sens du langage, passe par un processus de sémiologisation et de sémiosis60(*). Mais d'étudier les formes dans lesquelles s'investissent les significations ; les mots, les phrases ou le texte.

Pour rendre cette grille théorique applicable, l'auteur se fonde sur le `de quoi nous parle le langage' et sur le `comment nous parle le langage61(*)'. La recherche du sens et de la signification s'investissent dans une conceptualisation et technique, lieu d'appréhension et d'organisation du projet sémiolinguistique.

I.2.2.2. Concepts et processus d'analyse

Les concepts et processus d'analyse sont en effet le cadre pour mettre en pratique les postulats théoriques de sa science. Charaudeau parle en termes d'appareil langagier (énonciatif, narratif, et argumentatif), l'organisation formelle de mise en discours.

Repérage dans l'explicite discours, et la compétence, reposant sur trois cadres et trois composantes62(*).

I.2.2.2.1. Le double processus de sémiotisation

Charaudeau postule un double processus de sémiotisation qui influe sur le monde. L'un est celui de la transformation, qui partant d'un monde à signifier transforme celui-ci en `monde signifié' sous l'action d'un sujet parlant. Et l'autre, celui de la transaction qui fait de ce monde signifié un objet d'échange avec un autre sujet parlant qui joue le rôle de destinataire de cet objet63(*).

- Le processus de transformation

Il comprend quatre types d'opérations pour étudier le premier niveau de sémiotisation du monde. (nous n'allons pas nous appesantir là-dessus étant donné que notre étude se penche sur le processus de transaction pour compléter l'approche praxématique).

- L'identification : c'est le niveau de l'identité des éléments matériels qui constituent le monde. C'est-à-dire, que pour étudier un fait langagier, il faut d'abord le désigner, c'est ainsi que les êtres du monde deviennent des identités nominales. (un homme, une femme, un acteur, un journaliste, ...).

- La qualification : c'est le niveau descriptif, les êtres du monde sont reconnaissables à partir de leurs propriétés, qui les discriminent, les différencient, les spécifient et motivent la manière d'être. Ils deviennent alors des identités descriptives (un homme politique, une femme docteure, un journalistique politique...).

- L'action : c'est le niveau narratif, ces êtres du monde agissent, et ces actions leurs donnent une raison d'être en faisant quelque chose. Ils deviennent, sur ce point, des identités narratives.

- La causation : il y a ici le rapport de causalité entre le deuxième et le troisième niveau, car la qualification de ces êtres justifie l'action. La causalité est donc le niveau qui prend en compte le motif ou motivation de l'action. (le président de la République s'adresse à la nation au sujet du calendrier électoral).

Le processus de transaction alloue également quatre principes, non entièrement différents de la transformation, car se complétant sur certains niveaux. Certains principes se dynamisent en relation avec un type de transformation.

- Le principe d'interaction : il stipule que tout acte de langage est un échange entre deux partenaires qui se reconnaissent semblables (parce que le succès de l'échange repose sur un partage d'un savoir commun et des finalités) et différents, car chaque partenaire joue un rôle précis, celui d'un sujet-émettant produisant un acte de langage et un recevant-interprétant de cet acte.

- Le principe de pertinence : il est question de contrat socio-langagier de l'acte du langage. Une communication, un échange n'a de pertinence que lorsque les deux partenaires partagent le même code référent. L'acte de langage doit être approprié à son contexte et sa finalité. 64(*)

- Le principe d'influence : il postule que tout sujet-émettant produisant un acte de langage cherche atteint son recevant-interprétant soit pour l'émouvoir, soit pour le faire agir, soit pour orienter sa pensée. Dans cette même logique, le recevant-interprétant sait qu'il est la cible.

- Le principe de régulation : ce principe postule le fait le principe d'influence doit être régulé entre les deux partenaires, car s'il y a influence au niveau du sujet-émettant, il peut également y avoir une contre-influence65(*). La figure suivante nous démontra ce double processus.

Nous ne tenons pas à nous attarder sur les autres outils et concepts d'analyse que nous présente Charaudeau, par besoin de restriction, les approches théoriques sont en effet une construction logique qui seront explicitement comprises dans le niveau d'analyse et interprétation de résultats.

* 58 P., CHARAUDEAU, « une analyse sémiolinguistique du discours », in revue langages, n°117, Paris, Hachette, 1995, pp 13.

* 59 C., GILLET« Langages et Discours-Éléments de sémiolinguistique », Etudes de communication, (en ligne), 2, 1983, mis en ligne le 17 MAI 2012, consulté le 17 AVRIL 2023 à 10 :56. URL : https://journals.openedition.org/edc/3319

* 60 Utilisée dans le courant peircien, pour désigner le processus selon lequel un signe signifie quelque chose pour quelqu'un.

* 61 C., GILLET, op.cit. pp 2.

* 62 Idem

* 63 P., CHARAUDEAU, Op.cit, pp 2.

* 64 P., CHARAUDEAU, Op.cit, pp 3.

* 65 P., CHARAUDEAU, Op.cit. pp 4.

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