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Journalisme et fabrique sociolinguistique


par Gradi WILINA NSIMITi
Université Catholique du Congo  - Master en Journalisme, Information et Communication  2023
  

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ANNEXES

Guide d'entretien

Journalisme et fabrique du patrimoine sociolinguistique: étude du processus de légitimation des éléments de langage en politique congolais

Brève explication du titre : il est question d'étudier la manière dont les journalistes congolais.es véhiculent et dynamisent une variété propre du français congolais. Ce, à partir de mots qui sont puisés dans le milieu de la politique congolaise (ex. Glissement, La base, les talibans, mapé, etc.) En outre, le processus de légitimation stipule la manière dont les journalistes donnent du sens à ces mots et qu'à travers le discours des journalistes (l'article de presse) ces mots sont acceptés et légitimés dans la société.

Présentation de l'intervieweur.

Bonjour, je m'appelle WILINA NSIMITI GRADI

J'effectue une étude autour de la manière dont le journaliste participe à la fabrique du patrimoine sociolinguistique, ce à travers une étude interdisciplinaire du processus de légitimation des éléments de langage en politique congolaise.

La durée de cet entretien ne dépassera pas 1 heure.

Au cours de l'entretien, j'aimerai que les thèmes suivants soient au centre de notre échange: l'écriture de l'information politique, le traitement de l'information politique, la mise en scène de l'information et l'utilisation de mots rapportés.

Terrain d'observation

`Au sujet de la mise en discours de l'information politique'

Questions principales

Questions de clarification

? Pouvez-vous nous parler de la construction de l'information politique?

? Quelles en sont les étapes ?

? Quels en sont les critères de sélection ?

Pouvez-vous m'en dire plus ?

Pouvez-vous me donner un exemple ?

Pouvez-vous approfondir ?

`Au sujet des mots et de l'implication du journaliste (signataire)'

(TALIBAN, GLISSEMENT, BASE, MAPER, NOUVELLES UNITES ? DEBOULONNAGE,

Questions principales

Questions de clarification

? Quelle réaction espérez-vous obtenir à la suite de la publication d'un article qui comporte l'un de ces mots ?

? Avez-vous l'ambition de marquer l'esprit de vos lecteurs ?

? Comment effectuez-vous la récupération de ces termes ?

? Avez-vous connaissance de leur utilisation ou leur réutilisation dans la société congolaise ?

? Y'a-t-il des termes que vous avez créés ?

? Quels sont leurs significations et leurs contextes d'utilisation ?

? Observant l'exercice de votre métier, pensez-vous qu'il existe une langue française typique à la communauté congolaise?

? Y'a-t-il des expressions politiques de ce genre que vous connaissez et utiliser dans la pratique de votre métier ?

Pouvez-vous m'en dire plus ?

Pouvez-vous me donner un exemple ?

Pouvez-vous approfondir ?

Si oui, lesquels ?

Si oui usez-vous de cela délibérément?

 
 

ARTICLES DE PRESSE

Élections 2023 en RDC : « Félix Tshisekedi prépare le glissement » (JM Kabund)

A l'approche des élections générales prévues au mois de septembre 2023, tel que la Constitution Rd congolaise stipule à son article 73 : « Le scrutin pour l'élection du président de la République est convoqué par la Commission Électorale Nationale et Indépendante (CENI), 90 jours avant l'expiration du mandat du président en exercice ».

Alors que la situation socio-économique et sécuritaire s'enlise, le président en exercice, Félix Tshisekedi préparerait un glissement, selon le député national, Jean-Marc Kabund a Kabund.

Au cours d'un point de presse tenu ce lundi 18 juillet dans sa résidence de Kingabwa à Kinshasa, Kabund a révélé que : « le régime Tshisekedi a décidé de mettre en péril la périodicité, la sincérité et la transparence des élections en préparant le glissement ainsi qu'en orchestrant une fraude massive aux prochaines élections ».

En annonçant la création de son parti politique, Alliance pour le Changement, ce lundi 18 juillet 2022, Jean-Marc Kabund, ex- président ad intérim de l'UDPS a étrillé le bilan du président Félix Tshisekedi, candidat déclaré à sa propre succession.

Élu sur la promesse de faire de la RDC un Etat de droit où tout sera centré sur « le peuple d'abord », Félix Tshisekedi a jusqu'ici un bilan de gestion mitigé, marqué par une ribambelle de promesses non tenues.

Jean-Marc Kabund a remué le couteau dans la plaie. Fustigeant un régime des « irresponsables jouisseurs », il se positionne dans l'opposition contre Félix Tshisekedi, qu'il accuse notamment d'être responsable de l'insécurité dans l'Est du pays.

« La question de l'insécurité dans la partie Est du pays, traduit de manière claire, l'incapacité de Monsieur Tshisekedi à imposer la paix, la sécurité, l'ordre et la discipline dans le pays », a-t-il indiqué.

Pour lui, en lieu et place de faire des marches de soutien aux FARDC, il croit que le peuple congolais aurait bien décidé de marcher contre Tshisekedi.

Tombé en disgrâce en janvier dernier à la suite l'incident de la circulation routière ayant mis en scène son escorte et un officier de la Garde présidentielle, incident suivi de l'action punitive à sa résidence de Kingabwa, Jean-Marc Kabund a tenu des propos durs à l'égard du régime de Félix Tshisekedi dont il a été une des figures de proue durant trois ans.

UDPS: Jean-Marc Kabund vomi par les secrétaires nationaux de son parti

Le président intérimaire de l'UDPS, Jean-Marc Kabund de plus en plus isolé de son parti politique.

Les secrétaires nationaux, membres de l'exécutif national de la présidence de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) ont, dans une déclaration faite ce vendredi 21 décembre à Kinshasa désavoué le premier vice-président de l'assemblée Nationale et président intérimaire de leur parti politique, Jean-Marc Kabund.

Dans leur déclaration, les secrétaires nationaux de l'UDPS déplorent « les actes ignobles de barbarie causés par la garde de Kabund, en s'attaquant à la Garde Républicaine, unité d'élite de protection du Chef de l'Etat et de son entourage ainsi que la mise en circulation des vidéos avec intention de ternir l'image de marque de l'Autorité suprême de la Nation ».

Aussi, ils accusent JM Kabund d'avoir incité les combattants à lui faire allégeance pour le suivre dans sa nouvelle vision politique en opposition au pouvoir en place et aux statuts du Parti.

« Prenons acte de la démission unilatérale de Monsieur Jean-Marc Kabund (sans consulter ni le chef de l'Etat ni le Parti) à la 1ère vice-présidence de l'Assemblée Nationale, cela constituant un manque de respect et/ou un chantage à l'endroit de la Haute Autorité de Référence du Parti. Pour ce motif, nous condamnons cette attitude et le désavouons. Par conséquent, lui retirons toute confiance. Demandons à nos députés nationaux et provinciaux ainsi qu'à toute la base de l'UDPS d'en tirer toutes les conséquences de droit et politique », peut-on lire dans cette déclaration.

Poussé à la porte de sortie par les différentes structures et cadres du parti dont les députés nationaux et provinciaux ainsi que des fédérations provinciales, Jean-Marc Kabund a Kabund a fait marche arrière en annonçant, par le biais de son directeur de cabinet, le retrait de sa démission au poste qu'il occupe entant que deuxième personnalité de l'assemblée nationale.

Selon son entourage, le président intérimaire de l'UDPS a décidé d'écouter sa base.

« La voix du peuple triomphe toujours, la démission n'aura plus lieu. Le président Jean-Marc Kabund a tout compris. Une page de l'histoire est irrésistiblement tournée », avait annoncé son directeur de cabinet à la chambre basse du parlement congolais.

RDC: Ci-gît l'Etat de droit de Félix Tshisekedi

C'est l'histoire d'un mythe qui s'écroule. L'histoire d'une lutte courageuse transmise de pères en fils, mais qui sombre tel un drame Shakespearien. Tout a commencé durant une journée qui deviendra symbole. Le 17 janvier 1988, le jour d'anniversaire de la mort de Lumumba, Etienne Tshisekedi n'en peut plus de chanter et danser pour le Dictateur. Il convoque un meeting au centre de Kinshasa au pont Kasa-Vubu, lieu des pendaisons de 1966. Il ose l'ouvrir contre le Maréchal Président, et appelle à l'avènement de la démocratie. Le père de Félix Tshisekedi, qui venait de fonder l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) aux côtés d'autres anciens cadres du parti-Etat (MPR), proclame alors l'avènement d'un « Etat de droit ». Le mot-phrase est lâché. Tant pis si l'armée de Mobutu intervient, faisant de nombreux morts et blessés. Tant pis si Tshisekedi est mis aux arrêts, alors que des psychiatres le déclarent malade mental, frappé de paranoïa... 

Aux origines d'un mythe

Les années passeront, Mobutu et son régime pousseront les Zaïrois à bout, mais une poignée d'hommes le résisteront. Ils sont regroupés au sein de l'Union pour la Nation. Lambert Mende sait de quoi je parle. Sous le manguier à Limete, ils incarnent, aux côtés d'Etienne Tshisekedi, une alternative viable à Mobutu. Alors que le vent de la pérestroïka souffle sur le monde,  Etienne Tshisekedi est le seul, dit-on au Zaïre, à dompter le dollars roi, qui malmène une monnaie locale qui fait de sa populations des millionnaires pauvres. Traquée tantôt par la police politique de Mobutu, tantôt par la crise économique, toute une génération de jeunes gens met cap vers l'Europe où elle entame une véritable lutte politique, rejoignant Etienne Tshisekedi qui croule dans des prisons de Mobutu. François Mwamba et d'autres sont aux premières loges dans les capitales européennes et forment l'avant-garde d'une opposition qui va incarner la future scène politique congolaise.

Cependant, si certains gardent la tête froide en politique, beaucoup vont s'orienter vers le « BCBG », devenant les « mikilistes », amis de musiciens et sont chantés à longueur de journées. Ils sont également connus comme « Shekula ». Papa Wemba les immortalise dans le phénomène « Chance eloko mpamba ». Dans ces mêmes années 1990, un certain Félix Tshisekedi est filmé distribuant des coups à l'Aéroport de Zaventem à Bruxelles, défendant son paternel Etienne Tshisekedi d'une énième entourloupette de Mobutu, en complicité avec les autorités belges. Son seul fait d'arme en politique, avant de disparaitre.

Au pays, une lutte sans merci est menée entre Mobutu et l'opposition, au prix d'énormes sacrifices. Beaucoup vont tout perdre, y compris leurs vies. La Conférence nationale souveraine arrive. Elle déplume et déshabille la gouvernance du Maréchal. Elle plébiscite Etienne Tshisekedi et son programme. Son « UDPS » crée même un gouvernement parallèle sans pouvoir. Elle étale ses fatwa et ses promesses de mieux faire. Elle jure qu'une fois qu'elle sera au pouvoir, les Zaïrois pourront à nouveau manger trois  fois par jour. Deux doigts en l'air, le Lider-Maximo prône grosso-modo une politique de gauche, dans une litanie de bonnes intentions emballées dans le sobriquet « l'Etat de droit ».

L'arrivée de Laurent - Désiré Kabila et la chute de Mobutu ne changent rien. Le pays est ravagé par les rebellions orchestrées par les voisins du Congo. La Guerre mondiale africaine a lieu sur les terres congolaise. A bout de souffle et comme à chaque fois, le peuple braque ses yeux vers Limete où un Sphinx immortel pointe toujours ses deux doigts en l'air. Mais ce vieux loup, adulé, a l'art de manger sa feuille de match. Ni durant Mobutu, encore moins face aux Kabila père et fils, il ne daignera prendre les rênes du Congo. Jusqu'à se coucher définitivement, le 1er février 2017, non sans mener son fils aux portes d'une succession tant redoutée et à l'aube d'une lutte politique acharnée pour l'alternance.

Etat de droit version « mikilistes »

Félix Tshisekedi réapparait en 2006 aux côtés de son père. Il est cependant caché derrière les caciques de l'UDPS, les vieux de la vieille école, qui ont fait le cent coups avec Etienne Tshisekedi. Aussi, le fils n'était pas vraiment le choix du Père. C'est en tout cas ce qu'affirme Albert Moleka, ancien directeur de cabinet d'Etienne Tshisekedi. Ainsi, quand il est catapulté en héritier de son paternel à la tête d'un parti mythique qui n'en était plus un en 2018, il est tout de suite contesté par Bruno Tshibala et Valentin Mubake, les derniers compagnons de Tshisekedi  qui seront rapidement éjectés pour laisser place à la filiation naturelle.  Après trois décennies, et alors que les premières élections pour une alternance historique arrivent, le fils tente de rassurer, promettant de reprendre la lutte livrée jadis par son paternel.

En août 2018, avant de réussir à emberlificoter Vital Kamerhe dans un accord irréaliste de coalition, Félix Tshisekedi présente alors le contenu de l'Etat de droit. Un programme aux ambitions à la hauteur du mythe. Mobiliser 86,71 milliards de dollars des ressources budgétaires, augmenter le revenu moyen du congolais à 4 288 dollars américains et générer une croissance économique forte de 25% par an en moyenne. Le fils du Sphinx promet entre autres de « vaincre la faim ».  Ce programme de gouvernance, dont on dit inspiré du projet de société de l'UDPS, prévoit également un paquet de réformes à l'effet de respecter les vertus de la démocratie ; renforcer les institutions de l'Etat et améliorer la gouvernance administrative ; rendre le pouvoir judiciaire indépendant du pouvoir exécutif et du législatif ; extirper la corruption, la concussion, l'ethnicisme, le tribalisme, le clientélisme ; et, toutes les dérives de gouvernance.

« Faites attention à vos prières, Dieu risque de vous exaucer », disait un homme sage. Pendant qu'il s'y attendait le moins, la nuit du 09 janvier 2019, Joseph Kabila drible Emmanuel Shadary et Martin Fayulu et laisse son fauteuil à Félix Tshisekedi. Le peuple, partagé, exulte. Il rêvait du changement. Peu importe lequel. Et puis, on parle là, du Fils du sphinx tout de même. Ainsi, le 24 janvier, il envahit le Palais de la nation pour être aux premières loges d'une prestation de serment historique et féérique. Certes, pendant qu'il s'étouffait dans son Gilet pare-balle, Félix Tshisekedi entend la foule lui rappeler les promesses de son père : « le peuple d'abord », une autre version du fameux « Etat de droit ». Dès lors, il était clair que ce président n'avait de privilège que de servir. Trop de promesses ont été faites. Les Congolais avaient attendu trop longtemps.

Trois ans après, Adam Bombole lira cet édito avec un sourire au coin des lèvres. Aux chiffres faramineux annoncés, à des réformes prétendues, Félix Tshisekedi est loin d'incarner ses prétentions. Au pire, c'est un véritable naufrage au  pouvoir.  D'abord sur le plan humain, le fils Tshisekedi n'hérite finalement pas de l'UDPS qu'avait son père. Au contraire, Félix Tshisekedi s'accompagne au pouvoir d'ancien « Mikilistes » qui l'ont fréquenté à Bruxelles. Martin Fayulu me corrigera :« qui l'ont fréquenté dans des bistrots de Bruxelles ». Peu importe, ces gens ne sont pas là pour instaurer un Etat de droit. Ils connaissent l'opulence et l'argent facile. Ils sont aux côtés de Félix Tshisekedi parce que c'est leur tour. Ils ont du bonheur à rattraper.  Une dette de vie à payer. Accompagné de ces bras cassés, Félix Tshisekedi se retrouve au coeur d'un capharnaüm dans son propre palais. Dès la première année, une lutte sans merci de pouvoir est provoquée. Vital Kamerhe y est entraîné. Le Fondé a tort de confondre cette lutte  pour un renouveau du Congo, pour une « refondation de l'Etat », comme l'avait promis le nouveau Président. Si 57 millions de dollars autour de l'affaire préfabriquée ont bel et bien disparu, Thierry Taymans et la Rawbank rembourseront 32 millions. Ne demandez pas par quel mécanisme. Vital Kamerhe est cloué par la plume du Fondé -- qu'il me pardonne dès lors. Enfermé à Makala. Limete exulte et se met à rêver d'aller prendre son déjeuner au Fleuve Congo Hotel. L'Etat de droit est là.

La longue agonie du mythe

Tout à coup, les premiers couacs son là. Au Palais, Félix Tshisekedi prend un fusil à pompe, le pointe sur sa propre jambe et tire : il gracie Modeste Makabuza et autres, pourtant condamnés pour corruption. Il jette néanmoins la faute à Joseph Kabila et sa coalition. Nous sommes à la deuxième année du mandat. Cette année-là est proclamée « l'année de l'action ». Mais au final, même l'action est étonnée. Il y a de l'action bien sûr, mais dans le sens opposé. Les scandale s'enchainent. Bien souvent autour des grosses sommes d'argent. Les proches du président sont pris la main dans le sac. Mais n'iront pas en prison. Un peu comme le Chef de la nouvelle cellule anti-corruption, vidéo à l'appui. L'Etat de droit est malade. En phase terminale. Si certains vont être pris, à l'image d'Eteni Longondo, leur détention est une mise en scène macabre. Jules Alingete fait son show, mais il est à son tour déballé par Tony Mwaba. Les Congolais contemplent impuissamment le spectacle révoltant. La situation est tellement grave que le président lui-même l'aggrave.

A Goma, face à la caméra de la RTNC, Félix Tshisekedi ose prétendre que Vital Kamerhe, condamné pour corruption, serait « un monsieur sérieux ». En vérité, ce président n'est que trop sincère. Depuis le début de sa lutte pour la consolidation du pouvoir, la politique prend le dessus sur la raison. Toute une majorité achetée à coup de billets verts, dans une opération de corruption qui ferait passer Bernard Madoff pour un gendarme de Wall Street. Tshisekedi semble étourdi. Il tente de faire appel à une équipe de choc, celle des « Warriors ». Mais cette dernière a compris la réalité. Au lieu de tenter de changer les choses, chacun joue pour soi. Le Congo s'occupera de lui-même. Les louanges envers le président deviennent alors le principal ouvrage de chaque ministre qui quitte sa maison pour aller travailler. Ngobila et Mboso sont les meilleurs dans cette catégorie. Quand ils sont pris la main dans le sac, ils chantent. Ou encore, ils importent des « evunda » depuis la Côte d'Ivoire. Tous les moyens sont bons.

Alors oui ! L'Etat de droit n'est pas que la lutte anti-corruption. Il y a également les droits de l'homme. A son arrivée, Félix Tshisekedi a néanmoins entrepris de décrisper l'espace politique et de libérer la parole. Les « Talibans », ses fanatiques en quête de raison, seront bien d'accord avec cette partie. Néanmoins, Human Right Watch ne sera pas d'accord avec moi. Dans sa livraison du mois de mars 2022, l'Organisation note que  « L'état de siège dans l'est du pays est accompagné de répression ». L'opposante congolaise Ida Sawyer n'a que ses tweets pour pleurer. Elle qui a participé copieusement à la lutte anti-Kabila. Dans la capitale, on croirait que Joseph Kabila est toujours au pouvoir. Les mêmes outrages au Chef de l'Etat conduisent à la même prison de Makala. Des députés sont arrêtés sans respect d'aucune procédure pour avoir contredit le président ou sa famille politique. Je ne citerai aucun cas, ni celui de Jean-Jacques Mamba.

Ci-gisent les rêves de Tshisekedi

Mais l'Etat de droit n'est pas éternel. Malade, à l'agonie, elle finit par rendre l'âme. Deux faits l'achèvent : d'abord le discours du président de la République sur l'Etat de la nation. Face à la Nation, Félix Tshisekedi reconnaît la réalité. Aucun «Etat de droit » ne peut être possible sans une justice juste. « En dépit de certains progrès que je salue, je ne saurais rester indifférent, en ma qualité de Magistrat suprême, aux cris de détresse et de désolation des Congolaises et Congolais qui, chaque jour qui passe, réclament plus de garanties d'une bonne et saine administration de la justice », a-t-il indiqué. Pour le Chef de l'Etat, « notre justice devait pourtant rassurer tout le monde, nantis ou non, puissant comme faible, en ayant pour égard que la protection des droits. Bref, une justice qui, non seulement dit le droit, mais rassure que le droit, alors le bon, a été dit ».

Cependant, comme depuis le début de son mandat, le dire est toujours plus facile que le faire. Willy Bakonga, ancien ministre de l'Enseignement primaire, est le deuxième cas qui achève l'Etat de droit de Tshisekedi. L'ancien ministre a été condamné à trois ans de servitude pénale principale le 29 avril 2021, après avoir tenté de fuir le pays via Brazzaville. Il était par ailleurs visé dans un autre dossier pour corruption et détournement, pour lequel il était en fuite. Néanmoins, à la surprise générale, en novembre 2021, il bénéficie d'une... Grâce présidentielle ! Coup de Théâtre, face à la pression du public, la ministre de la Justice Rose Mutombo fait savoir que Bakonga devrait retourner en prison.  Mais voilà.  Le 15 mars 2022, soit trois mois après la sortie de Félix Tshisekedi à « mettre des hommes qu'il faut à la place qu'il faut » au sein de l'appareil judiciaire congolais, Willy Bakonga est au Palais du peuple, participant, comme député national, à la rentrée parlementaire.  Depuis l'arrivée des Belges au Congo, un cas pareil n'est jamais arrivé.

Bienvenue aux funérailles de l'Etat de droit prôné par Félix Tshisekedi. Des funérailles qui scellent par ailleurs la fin de l'Union pour la Démocratie et le Progrès. Ci-gît un mythe qui n'avait que trop de prétentions. Ci-gisent les rêvent des 13 Parlementaires. Depuis l'au-delà, Etienne Tshisekedi  et Frédéric Kibassa voient leurs progénitures orchestrer le RAM, une taxe qui déplume sans vergogne une population déjà à l'agonie. Quant à Marcel Lihau, l'autre fondateur de l'UDPS, son fils a le biftèque coincé dans la gorge. Il ne peut parler la bouche pleine. Quand il le peut, il fait une tournée de selfies dans les décombres de Bumba, le temps de contrer Martin Fayulu sur Twitter. La population de la Mongala vit pourtant dans une misère indescriptible. La priorité à Kinshasa est celle d'acheter des nouveaux 4×4 aux Sénateurs, après ceux de députés. Mes condoléances au Congo pour le décès inopiné du rêve d'Etienne Tshisekedi et ses 13 fameux parlementaires, porteurs pourtant d'un rêve qui était loin d'être impossible.

RDC : Le Katanga et le monde, équation à plusieurs inconnus (Kikaya Bin Karubi)

On semble l'oublier. Le monde a perdu le deuxième Sécrétaire Général de l'ONU, le suédois Dag Hammarskjöld, l'homme de la diplomatie preventive, en essayant de résoudre l'équation katangaise, dans ce qui est présenté comme un accident d'avion à Ndola en Zambie, alors qu'il se rendait à des négociations de paix avec Moïse Tchombe. Un petit pont lui est dédié sur la rivière Makelele, avenue Mondjiba à Kinshasa.

Nous connaissons tous les ravages causés par la secession katangaise, celle du Kasai et la rebellion muleliste des années soixante avec en toile de fond, la guerre froide entre américains et soviétiques. Le coup d'Etat de 1965 remet de l'ordre en termes d'unification du pays mais 12 ans plus tard, soit en 1977-78, les deux guerres du Shaba (redevenu Katanga) manquent de faire renaître les sentiments autonomistes de cette province, prélude à une balkanisation certaine du pays et pourquoi pas, par effet de contamination, de l'Afrique toute entière.

J'étais alors étudiant à l'Université de Lubumbashi où il se racontait dans les milieux estudiantins que le Comte Alexandre de Marenches, patron des services secrets français et architecte du «saut de la legion d'élite de l'armée française» sur Kolwezi, aurait déclaré que celui qui contrôlerait le Katanga, dominerait le monde. Il fallait à tout prix barrer la route aux forces du FNLC (Front National de Libération du Congo) de Mbumb Nathanael réputés pro-soviétiques qui tentaient de s'accaparer des richesses du Katanga. D'où le déploiement des forces marocaines et françaises au secours du régime de Kinshasa. Petit episode dans la course à l'hegémonie mondiale entre les blocs Est et Ouest.

Guerre froide nouvelle formule

Et voici que la nouvelle géopolitique remet le Katanga au centre des convoitises des maîtres du monde. Ce que nous vivons aujourd'hui n'est ni plus ni moins, qu'une autre guerre froide avec un nouvel acteur: la Chine. Mais cette guerre froide n'aurait pas eu lieu si Washington n'avait pas commis une grosse bavure pour laquelle les occidentaux veulent trouver en Joseph Kabila Kabange, une victime expiatoire.

CAMPAGNE DE DIVERSION
Le rapport abusivement intitulé «Congo Hold-up» n'est pas du goût de tous les Occidentaux qui le trouvent non seulement méchant, mais aussi immoral. Le 4 décembre 2021 était la date prévue pour le dernier épisode de la campagne médiatique initiée par European Investigative Collaborations (EIC) pour empêcher en réalité Joseph Kabila et les siens de revenir sur la scène politique. Pendant qu'une opinion friande du sensationnel se délecte des révélations publiées par des médias européens et américains relayés mécaniquement par les médias africains sous la couverture des ONGs occidentales soutenues, elles-mêmes, par des multinationales du même bord, l'opinion avisée s'interroge, elle, sur les motivations réelles de la campagne de diabolisation visant, curieusement, Kabila et la Chine. Plutôt de sensibilisation, c'est une campagne de diversion...

DES FAITS DE LA VÉRITÉ

Le moment est certainement venu de rétablir les faits de la vérité sur le contrat sino-congolais.

Premier fait : en prévision des élections de 2006 précédées du référendum de 2005 - processus financé à 90 % par l'Union européenne - le peuple congolais, privé de coopération structurelle depuis le début des années 1990, reçoit des Occidentaux la promesse ferme du retour de leurs investissements, ce en contrepartie de sa participation massive au scrutin.

Deuxième fait : malgré justement cette participation massive, les investissements promis tardent cependant à venir, et l'Union européenne ne délie ni langue, ni bourse.

Troisième fait : trahi par la non-tenue de ces promesses, Joseph Kabila Kabange adhère à la formule «Infrastructures en échange de l'exploitation minière» proposée par certains pays de la région.

Quatrième fait : la formule est toutefois proposée d'abord aux Occidentaux qui, eux, la trouvent trop risquée pour leurs intérêts. Déformation capitaliste oblige.

Cinquième fait : la Chine accepte de prendre les risques et se lance dans l'aventure.

Voilà l'origine du contrat sino-congolais...

Perriollo et Kapanga : cris dans le desert d'Arizona

Plus haut, allusion est faite au refus de certains Occidentaux de voir Joseph Kabila traîné dans la boue, et les ressources naturelles congolaises traitées comme propriété de tout le monde, sauf des Congolais.

Dans un document intitulé «Comment les États-Unis ont perdu du terrain au profit de la Chine dans le concours pour l'énergie propre«, les auteurs engagent la responsabilité directe de Washington dans l'emprise chinoise sur les minérais stratégiques du Katanga, en citant le cas précis de Freeport-McMoran, entreprise minière américaine connue sous la dénomination «Tenke Fungurume Mining«, TFM.

Deux rappels sont utiles.
Premier : dans cette joint-venture, la Gecamines avait juste 17 % des parts dans l'actionnariat contre 32 % dans Sicomines, soit 15 % de plus. On n'a jamais entendu les donneurs de leçons actuels dénoncer cette répartition.

Second rappel, les Américains ont vendu TFM aux Chinois.

Rien que l'introduction édifie l'opinion avisée.

En voici l'énoncé : «Comment les États-Unis ont perdu du terrain au profit de la Chine dans le concours pour l'énergie propre. Les Américains n'ont pas réussi à sauvegarder des décennies d'investissements diplomatiques et financiers au Congo, où la plus grande offre mondiale de cobalt est contrôlée par des entreprises chinoises soutenues par Pékin.

Tom Perriello l'a vu venir mais n'a rien pu faire pour l'arrêter. André Kapanga aussi. Malgré des e-mails urgents, des appels téléphoniques et des appels personnels, ils ont vu, impuissants, une entreprise soutenue par le gouvernement chinois prendre possession des Américains de l'une des plus grandes mines de cobalt au monde.

C'était en 2016, et un accord avait été conclu par le géant minier basé en Arizona, Freeport-McMoRan, pour vendre le site, situé en République Démocratique du Congo, qui figure désormais en bonne place dans l'emprise de la Chine sur l'approvisionnement mondial en cobalt. Ce métal fait partie de plusieurs matières premières essentielles nécessaires à la production de batteries de voitures électriques - et est désormais essentiel pour retirer le moteur à combustion et sevrer le monde des combustibles fossiles qui modifient le climat.

Perriello, un diplomate américain de premier plan en Afrique à l'époque, a tiré la sonnette d'alarme au département d'État. M. Kapanga, alors Directeur Général Congolais de la mine, a presque supplié l'ambassadeur américain au Congo d'intercéder.

« C'est une erreur », se souvient M. Kapanga, l'ayant mis en garde, suggérant que les Américains gaspillaient des générations de relations avec le Congo, la source de plus des deux tiers du cobalt mondial. »

Sale temps pour les occidentaux

Ce document, nous le publions en entier pour comprendre toutes les pressions exercées sur le Président Joseph Kabila Kabange en 2016, alors année électorale. Parmi ces pressions, les sanctions occidentales contre plusieurs personnalités congolaises proches du Chef de l'Etat visées pour des imputations qui n'ont jamais été matériellement ni judiciairement prouvées.

On réalise au moins que les Américains se sont eux-mêmes mis dans de sales draps pour avoir probablement appuyé des Européens - dont les Belges qui passent pour les meilleurs connaisseurs du Congo - dans la phobie développée à l'égard des Chefs d'État congolais au cours de ces 30 dernières années.

Aujourd'hui, force est de constater que les Chinois - présents dans ce pays depuis 1973 à l'initiative du maréchal Mobutu - ont attendu 2008 (soit 35 ans) pour s'intéresser aux mines congolaises en 2008. Et, la première cathode, ils ne l'ont tenue entre les mains qu'en 2015. Soit 42 ans après.

Manono et les Kabila

Croyant détenir le monopole du bon sens, c'est-à-dire de la rationalité, les Occidentaux viennent de se tirer une grosse balle dans le pied avec leur fameux rapport » Congo Hold Up«.

En effet, l'enjeu que représente le lithium dans la fabrication des voitures électriques ramène le Katanga au-devant de la scène.

Comme par malheur, le lithium de la RDC est certes au Katanga (toujours le Katanga comme pour le cuivre, le cobalt et l'uranium), mais plus précisément à Manono, dans le Tanganyika. Manono, c'est à la fois le territoire et le village des Kabila !

Cela peut bien embarrasser plus d'un, mais le Congo - depuis l'époque coloniale - a cette particularité d'impliquer le leadership local dans la réalisation de tout projet intéressant la communauté.

De ce fait, ignorer les Kabila dans la exploitation du lithium du Tanganyika, c'est comme ignorer les Tshombe dans l'exploitation du cuivre ou du cobalt au Lualaba ou encore les Tshisekedi dans l'exploitation du diamant au Kasaï.

Quid du Congo courtisé ?

Dans cette guerre froide d'un genre nouveau, les Occidentaux, eux-mêmes, ont un problème de communion. Washington, Paris et Bruxelles peuvent avoir en commun la phobie kabilienne, mais chacun entend préserver ses intérêts.

Washington continue de présenter la RDC comme son intérêt stratégique en Afrique. Curieusement, c'est de là que vient le plan de démembrement du Congo porté par un certain Peter Pham.

Paris continue de croire dans son droit de préemption obtenu à Berlin. Dans les médias, elle aligne ses » soldats «. Suivez mon regard.

Bruxelles continue de rêver de sa communauté belgo-congolaise sur le modèle de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, à défaut de refaire le double coup de sécession du Katanga et du Sud-Kasaï.

Mais que fait le Congo courtisé ? Il semble avoir un problème sérieux de choix de partenaire. Le contrat sino-congolais en est l'exemple. Lorsqu'on voit des pays occidentaux tenter de faire médecin après la mort pendant que des années durant ils ont quasiment laissé la RDC crever, c'est l'indice qu'il y a du bon dans ce contrat qui redonne vie et espoir aux Congolais. Et que quelques ajustements dictés par l'expérience sont utiles pour redresser effectivement le Congo.

Quand on a cette perception réaliste et pragmatique des enjeux, on comprend la mission confiée aux barbouzes d'European Investigative Collaborations (EIC) qui a mené « gratuitement » ses enquêtes relayées « gratuitement » dans des médias auxquels les journalistes d'investigation ont offert « gratuitement » leur expertise...

RDC : L'Intersyndicale de l'EPST accuse Nicolas Kazadi de bloquer la paie de nouvelles unités et menace d'aller en grève

L'Intersyndicale des syndicats des enseignants de l'Enseignement primaire, secondaire et technique exige du gouvernement Sama Lukonde le décaissement « immédiat » et « sans condition » de la paie complémentaire du mois d'avril des enseignants nouvelles unités dans un délai de 48 heures faute de quoi, il menace d'aller en grève. Il a fait cette déclaration le mardi 17 mai 2022 à Mbanza-Ngungu dans la province du Kongo Central.

Cette structure qui milite en faveur des enseignants congolais exige également du gouvernement de la République le décaissement des frais de fonctionnement des établissements scolaires dans un délai de deux jours.

Dans sa déclaration, l'intersyndicale des syndicats des enseignants de l'EPST dit avoir constaté avec « indignation », le non paiement jusqu'à ce jour de 70 053 enseignants nouvelles unités contrairement aux résolutions des accords de Mbwela Lodge signés à Kisantu le 18 novembre 2021 entre le banc syndical et le gouvernement de la République.

A l'en croire, le gouvernement avait pris l'engagement de payer toutes les nouvelles unités lors du premier trimestre de l'année 2022. Il dit avoir constaté que ladite paie n'est pas toujours exécutée. Il révèle en outre que le dossier traîne au niveau du ministère des Finances.

L'Intersyndicale des syndicats des enseignants de l'Enseignement primaire, secondaire et technique demande au premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, d'instruire le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, de libérer sur le champ, la paie complémentaire des enseignants nouvelles unités pour le mois d'avril 2022.

L'intersyndicale de l'EPST rejette, par ailleurs, toute responsabilité d'arrêt de cours qui adviendrait au gouvernement Sama Lukonde, dépassant ce ultimatum (48h).

RDC: Vidiye Tshimanga placé sous mandat d'arrêt provisoire

L'étau se resserre autour de Vidiye Tshimanga, l'ex-conseiller du Chef de l'Etat.

Auditionné au parquet général près la Cour d'Appel de Kinshasa-Gombe depuis 11 heures de ce mercredi 21 septembre pour des faits constitutifs de prévention de corruption présumée, Vidiye Tshimanga, ancien conseiller stratégique du président de la République Félix Tshisekedi vient d'être mapé, apprend POLITICO.CD de sources judiciaires.

Éclaboussé dans une affaire de corruption et trafic d'influence dans l'acquisition des licences minières pour les investisseurs en échange d'une participation dans une coentreprise, le désormais ex-conseiller de Tshisekedi avait rendu rendu le tablier afin d'avoir toute la liberté de dénoncer et lever le voile sur les commanditaires de ce qu'il qualifie de « machination » et ainsi démontrer, preuves à l'appui, les manipulations et détournements de ses propos. Il avait évoqué aussi une voie d'éthique face au scandale le concernant.

Dans l'une des vidéos publiée par Le TEMPS, Vidiye Tshimanga propose aux investisseurs de s'associer avec sa société congolaise, la COBAMIN.

« Avec Ivanhoe, ils ont 80%, j'en ai 20. Mes 20% sont divisés en deux, donc vous avez 10%, c'est COBAMIN, ma société. Les autres 10%, parce que dans la loi minière, vous avez l'obligation d'avoir une personne congolaise dans la société... Cette personne congolaise est quelqu'un que nous avons choisi », a-t-il révélé.

Dans sa version, Vidiye Tshimanga a expliqué que le contenu entier de l'enregistrement rendu public aurait été saucissonné et sorti de son contexte.

« Ceci, aussi, afin de faire la lumière sur les commanditaires de ce montage grossier, dont nous détenons un enregistrement qui contredit le sens qu'ils ont voulu donner à mes propos sortis de leurs contexte », a-t-il écrit dans sa lettre de démission adressée au président Tshisekedi.

RDC: Tshisekedi face à la menace Katumbi

Félix Tshisekedi fait désormais face aux ambitions présidentielles de Moïse Katumbi, qui veut lui prendre sa place dans des élections normalement prévues en 2023. Comment le Chef de l'Etat congolais compte-t-il s'en sortir ? Quelles sont ses options ?

L'histoire est un étang à répétition. Brutus a débarqué du dos de Jules César, Mobutu est sorti des cuisses de Lumumba. Tout comme Macky Sall, au Sénégal, a escaladé l'arrière d'Abdoulaye Wade. En République démocratique du Congo, cette dame indomptable a, dans sa répétition, présenté Moïse Katumbi dans le rôle de Judas. D'abord avec l'ancien président Joseph Kabila, qui ira jusqu'à le qualifier ainsi. Ensuite, aujourd'hui avec l'actuel président Félix Tshisekedi, dans une moindre mesure certes.

En effet, alors que Joseph Kabila a longtemps paru n'avoir de Brutus que Vital Kamerhe, ancien bras droit et ancien président de l'Assemblée nationale, l'homme qui se targuera de l'avoir « fabriqué » et qui a fini par rejoindre son opposition, d'un village enfui au coeur de la région du Katanga, le Judas de Kabila a surgi. Il s'appelle Moïse Katumbi Chapwe.  En 2015, cet homme d'affaires, jadis lieutenant fidèle de l'ancien président, enfant chéri, gouverneur de la plus riche des provinces congolaises, se décide alors de « poignarder » Joseph Kabila dans le dos. Lui par contre, ne se réclame que d'une ambition légitime. Une lutte à mort va néanmoins suivre. Une boucherie. Joseph Kabila et son ancien protégé seront animés par une rancoeur personnelle et dans cette lutte, le Congo entier découvrira alors l'usage du lobbying aux Etats-Unis.

Tenez : «L'argent ne fait pas de bonheur», disait un homme qui en manquait. Katumbi lui, veut avoir un résultat contraire. Si le monde entier connaît Silvio Berlusconi, autrefois surnommé «Il Cavaliere», homme politique controversé et homme d'affaires italien sulfureux, sans avoir les deux derniers qualificatifs péjoratifs, le richissime homme d'affaires congolais Moïse Katumbi arpente un chemin qui coïncide étrangement à celui de l'italien: la fin justifie les moyens. De ses origines italiennes - son père, Nissim Soriano, un juif originaire de l'île grecque de Rhodes, s'y est réfugié dans l'entre-deux-guerres pour fuir l'Italie fasciste de Benito Mussolini - Katumbi tire les traits du parcours de Berlusconi ailleurs. 

D'abord une passion pour le football, où il a bâti son «Milan AC» d'Afrique, le TP Mazembe, pour en faire l'un des clubs phares du continent noir. Ensuite, la richesse. Oui, l'homme est riche. Très riche même. De ses affaires prospères en Zambie et en Afrique du Sud dans les années 1997, à son exil, accusé par Laurent-Désiré Kabila de soutenir, avec son frère Raphaël Katebe, les rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), Katumbi a su adroitement revenir au pays, aidé par un certain Augustin Katumba Mwanke, pour devenir un précieux allié du président Joseph Kabila.

Débute alors une longue amitié. Pendant plus de dix ans, Katumbi dirige la plus riche province de la République démocratique du Congo. Le cuivre, principale richesse du pays et du Katanga, est au plus haut niveau de l'histoire. Notre gouverneur se construit alors un empire. Il gère la province, tout en ayant des activités commerciales dans les mines. Aucune loi n'interdit alors cette combinaison dangereuse au pays. Les affaires étaient si bonnes que le Gouverneur a vendu en 2007 Anvil Mining, de la mine de Kinsevere qui aurait appartenu à la Gécamines, acquise pour un million de dollars, à plus de soixante. Aucune accusation n'aboutira à quoi que ce soit.

Par ailleurs, contrairement à un pouvoir de Kabila pingre, Moïse Katumbi se construit tout aussi une popularité. Il redistribue «un peu» ses bénéfices. Ils aident les riverains. Se fait accompagner par des foules. Aidé par le TP Mazembe, il trône, si haut, sur Lubumbashi. Et puis, la province devient de plus en plus petite. L'homme veut plus. Ça tombe bien, Kabila est à la recherche d'un dauphin. «AKM [Augustin Katumba Mwanke] a beaucoup pesé dans la relation entre Kabila et Moïse [Katumbi]. A sa mort, le Président s'est rapproché de Katumbi, qui l'a beaucoup aidé à contrôler les finances et les deals dans le Katanga», confie un proche de Moïse Katumbi, qui a requis l'anonymat. Nous sommes alors en 2013, raconte notre source, un proche de l'ancien gouverneur. Le président Kabila sort des chaotiques élections en 2011, et ne peut plus se permettre de briguer un troisième mandat. «Je me souviens bien de la situation. A l'époque, le Président et Moïse étaient comme des frères. C'est de lui-même qu'est  venue l'idée. Moïse n'en voulait pas. Il ne voulait plus faire de la politique. Il voulait se concentrer sur les affaires et mieux organiser Mazembe», raconte ce député congolais.

Ces détails longs et ennuyeux datent d'une époque lointaine, au risque de vous perdre dans cette évocation qui concerne plutôt le futur. Toujours est-il qu'à la fin, Joseph Kabila décidera ne de pas désigner Moïse Katumbi comme successeur. Le 23 décembre 2014, en plein Lubumbashi, devant une marée humaine, Moïse Katumbi change de ton contre son allié de tous les jours: Joseph Kabila. L'histoire de trois penalties passe par là. Le monde retiendra que c'est ainsi que l'une des plus longues complicités politiques a pris fin en République démocratique du Congo.

Un allié matois

Félix Tshisekedi ne pourrait pas certes considérer Moïse Katumbi comme un « judas », à contrario de Joseph Kabila. Cependant, l'histoire semble se répéter. Ecarté de la présidentielle de 2018 et poussé en exil, l'ancien gouverneur du Katanga doit compter sur la bonne foi de son ami de longue date, Félix Tshisekedi, pour revenir au pays, étant même réhabilité dans ses affaires minières. Derrière, c'est surtout l'activisme américain qui fait croire aux deux qu'ils auraient des ambitions communes pour se défaire de Joseph Kabila. Mike Hammer, l'ancien ambassadeur américain en RDC  et son ami l'emberlificoteur Peter Pham, sont les deux qui monteront un tel plan saugrenu. Grosso-modo, convaincre Félix Tshisekedi que Moïse Katumbi ne serait pas une menace pour son pouvoir ; les pousser à s'allier.

Néanmoins, nul au Congo n'est convaincu d'une telle union. D'autant plus qu'elle fait intervenir d'autres variables toutes autant compliquées. D'abord l'alliance « Cap pour le Changement », ayant amené Tshisekedi au pouvoir, grâce au « sacrifice » d'un certain Vital Kamerhe. Puis, il faut y ajouter d'autres, comme des anciens Kabilistes, Modeste Bahati en tête, puis, pour finir, y dégager la matoiserie de Moïse Katumbi, qui ne cherche alors qu'une opportunité de retrouver son passeport congolais, comme billet d'entrée pour une élection présidentielle et devenir ainsi Chef d'Etat en 2023, à la place d'un Félix Tshisekedi qui rêve lui-même de demeurer président jusque 2028. Ce cocktail qui sent du souffre est nommé « Union Sacrée pour la Nation ».

Mais rapidement, Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi vont se retrouver nez à nez. D'abord l'ancien président qui tente alors de s'accaparer les pleins pouvoirs pour se préparer à sa propre succession, ensuite, Moïse Katumbi qui rechine à prendre part au gouvernement dit des « Warriors », préférant ainsi y surveiller Tshisekedi par l'entremise de ses lieutenants, mais veiller surtout sur le processus électoral, notamment la désignation des membres de la Commission électorale, tout en tissant sa grande toile composée notamment d'un lobbying insolent à l'international et des alliés en interne aussi étranges que l'Eglise catholique en personne, par l'entremise de son archevêché de Kinshasa, et la Conférence des prêtres, connue comme la CENCO. Tous alors, forment ainsi l'arsenal fatal qui devrait tomber sur Tshisekedi, alors que les élections s'approchent.

S'il a su deviner les intentions de son « allié » au sein de l'Union Sacrée, Félix Tshisekedi n'a cependant pas pu s'y préparer au même titre que ce dernier pour y faire face. Le président, épuisé par l'exercice du pouvoir, s'y retrouve même piégé en perdant ses alliés, dont certains lui retourne  leurs vestes, tandis que d'autres tombent en disgrâce et se retrouve ainsi à Makala à tomber malade et à attendre leur probable évacuation.  Parmi eux certes, il y a notamment Vital Kamerhe, qui formait avec lui le fameux duo FATSHIVIT qui l'a amené au pouvoir. Et le temps que Tshisekedi se rende compte de ses propres erreurs, le voilà déjà faisant face à la menace.

Soudain, les premières proses d'une mélodie brutale sont entonnées par nul autre que le prompteur de Kashobwe. Olivier Kamitatu étale son verbe dans une diatribe sanglante contre Tshisekedi. Pour autant, il est porte-parole d'un homme qui serait toujours en alliance avec Tshisekedi. Simple partie visible de l'Iceberg. En coulisse, l'activisme international s'y met. La machine Katumbi démarre. On voit des hautes personnalités mondiales comme le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, monter au créneau pour exiger le calendrier des élections dont il n'est même pas candidat. Néanmoins, une marionnette du célèbre spectacle du « Super Trio », les Congolais le voit ainsi gesticuler, promenant d'où venait réellement sa motivation.

La « FATSHIVIT » comme véritable antidote 

La panique gagne alors le camp de Tshisekedi. Patrick Muyaya, ministre de la Communication, doit déserter son front anti-Rwandais pour venir se frotter aux Katumbistes, sur les réseaux sociaux. Augustin Kabuya, surnommé « Augy La Gaffe » tient sa petite messe à Limete, mais il est autant esseulé qu'aphone. En réalité, comme Joseph Kabila, Félix Tshisekedi a été suavement mené en bateau par son ancien allié, qui se retrouve aujourd'hui « messie sauveur » des Congolais, face à un régime dont il a pourtant fait partie.

Certes les comparaisons s'arrêtent. Face à Joseph Kabila qui ne pouvait pas se présenter pour un autre mandat, Moïse Katumbi avait le soutien d'une ribambelle d'opposants politiques. Aujourd'hui, Félix Tshisekedi ne souffre pas du même déficit. C'est alors qu'il peut mieux cerner cette menace et y apporter réponses. Car, dans le fond, la vraie menace face à  Tshisekedi ne saurait être un homme seul. Au contraire. L'exercice du pouvoir est la véritable épée de Damoclès qui pend sur la tête du président congolais. Alors que les Congolais croulent sous des promesses irréalisées ou peu visibles, le premier danger pour le fils d'Etienne Tshisekedi n'est autre que le bilan du « peuple d'abord » qui manque tant à l'appel. Ainsi, redresser la tête, se remettre en question en mettant des vrais changements en place, pourront alors être des vrais solutions face à la menace Katumbi.

Pour se faire, la première étape consistera sans doute à démanteler cette union de façade sur laquelle repose un gouvernement des Warriors qui n'aura jamais été en guerre que contre un deuxième mandat de Tshisekedi. Un nouveau souffle s'imposer. Compter ses alliés, renforcer ses équipes et les mettre réellement à l'oeuvre au service des Congolais serait déjà un bon début. 

Au Palais de la Nation, il se murmure que « FATSHI » y a déjà pensé. D'où l'idée d'avoir été jusqu'à la Prison centrale de Makala pour y chercher son « Ibenge ». L'autre partie de soi-même. Vital Kamerhe pourrait aider à la reconstitution de FATSHIVIT, le fameux duo qui avait tant convaincu les Congolais que Joseph Kabila, qui reste tout autant un acteur majeur du jeu politique actuel. Vital Kamerhe devrait être l'allié idéal pour conduire un vrai gouvernement de combat. Celui qui ira chercher le vrai bilan tant attendu. Il devrait cependant renoncer à toute ambition qui fait tant peur à Tshisekedi, qu'à sa famille politique. Aussi, il faudra alors s'assumer. Puisqu'une fois que l'union serait démantelée, l'armada Katumbi pourra alors leur tomber dessus. 

Mais, rappelez-vous, un seul homme ne peut être à lui seul un problème pour un pouvoir sortant qui peut encore faire rêver les congolais et se maintenir. Toutefois, au risque de paraître prétentieux, nous oublions ici, à travers ces quelques lignes, l'idée d'une vraie de l'existence d'autres facteurs qui pourraient tous aussi faire naître d'autres challengers incarnant la vraie surprise de ce processus électoral désormais redouté. Il y a également la possibilité que la tenue de ces élections et leur transparence soient le vrai enjeu qui attend le Congo. Il y a aussi Paul Kagame, dont les liens avec certains au pays ne sont plus à démontrer et qui risquent de perturber amplement l'avenir de Félix Tshisekedi. Néanmoins, le Fondé ne s'adressait qu'au futur d'un pouvoir, et à sa capacité à se maintenir, qui passe désormais par le courage de s'assumer et sa clairvoyance à se réconcilier avec ses véritables dépositaires. Sinon, Dieu seul sait que la prochaine prestation de serment se fera en italien dans ce pays. Monoko na nga Nganga. 

Ituri : Félix Tshisekedi vente les réalisations de l'IGF

Dans le cadre sa pratique du dialogue direct avec des citoyens représentatifs de la société, le Président de la République a échangé ce samedi 19 juin avec les forces vives de la province de l'Ituri sur notamment les questions liées à l'état de siège, l'enrôlement des jeunes, la situation économique, la pandémie de Covid19.

Parlant de la situation économique, le Président Tshisekedi a dans son intervention, félicité l'Inspection Générale des Finances pour ses réalisations depuis son accession au pouvoir.

« Depuis je suis là, je vous avais parlé de déboulonnage, je vous avais parlé de lutter contre la corruption et aujourd'hui on le voit, c'est vrai que ce n'est pas encore parfait mais il y a déjà des avancées considérables. Aujourd'hui de plus en plus on sent qu'il ya la peur du gendarme donc de l'État, aujourd'hui un responsable de l'État avant de mettre l'argent de l'État dans sa poche, il réfléchit et dit si l'IGF passe par ici na Bebi [Ndlr] C'est à ça que sert l'État . Nous allons restaurer tout ça », a déclaré Félix Tshisekedi.

Par ailleurs, le Chef de l'État a dénoncé une sorte de mafia développée au sein de l'armée et des institutions de la République. Insatisfait, le Chef de l'État souligne que la justice reste un de ventre mou pour son administration.

« On a parler de justice ici, vous avez raison, c'est l'une de mes priorités et ma raison d'être insatisfait pour le même est que la justice est un de ventre mou pour notre administration » a-t-il souligné déplorant une sorte magouille se traduit notamment par le refus de levée des immunités des quelques sénateurs visés par la justice pour détournement des deniers publics.

Félix Tshisekedi, la Cour constitutionnelle et le glissement : les dessous d'un coup de force

Cravate bleu ciel, costume sombre, en bleu de nuit, c'est un Félix Tshisekedi en « Commandant en Chef » qui débarque au Palais du peuple ce 13 décembre 2019.  Le Chef de l'État est déterminé. Il veut impulser une nouvelle dynamique, alors que l'euphorie de l'alternance vient de passer.  Sous les acclamations d'un public incité, le voilà annonçant la grande nouvelle : « 2020 sera l'année de l'action ! ». La salle est étourdie. Félix Tshisekedi veut changer le Congo, il veut créer « l'Allemagne de l'Afrique », en partant en guerre contre la corruption, mobilisant également les recettes.  Le président est si confiant qu'il annonce, devant une salle conquise, que le nouveau budget annuel allait connaître une augmentation spectaculaire. Car, quelques mois avant, Félix Tshisekedi a obligé le gouvernement congolais à revoir sa proposition budgétaire de 7 à 10.9 milliards de dollars américains. Le « Béton, » est gonflé à bloc, l'année qui commence serait alors celle du renouveau.

Au pied du mur

Mais, le Congo-Kinshasa a connu bien de promesses. Et le début de l'année 2020 ne donne pas raison au Chef de l'État. Tenez. Dans l'ouest de Kinshasa, le chantier des Sauts-de-mouton, que Félix Tshisekedi attendait depuis 2019, refuse de se terminer. Son directeur de cabinet est désavoué, après avoir fait une grosse promesse en direct d'une radio privée : aucun saut-de-mouton n'est inauguré au 31 janvier 2020.  La suite est un enfoncement. Son programme d'urgence de 100 jours se transforme en un bourbier. Des détournements fusent, les procès qui s'ensuivent resteront expéditifs et punitifs, mais sans résoudre le problème.  Le « stratège » Vital Karmerhe tombe devant la clameur publique, alors que les fameuses actions promises par Félix Tshisekedi ne sont toujours pas au rendez-vous.

Car, entre-temps, la Covid-19 débarque. Le budget annuel rêvé par Tshisekedi était finalement dénué de réalité. Il est réduit, de facto, de moitié. José Sele Yalaghuli, ministre des Finances, est obligé de ramener son Chef de l'État à la réalité. Un plan de Trésorerie est publié. Il tourne autour de 5 milliards USD.  De l'autre côté, dans l'Est de la RDC, au nord, et même au sud, au moins 6 armées étrangères élisent domicile sur le sol congolais. Y compris le Sud-Soudan !  La traque des ADF à Beni (Nord-Kivu) s'essouffle, des assaillants martyrisent les populations à Lubumbashi et à Kasumbalesa (Haut-Katanga). Même situation dans l'Ituri, où les groupes armés rivalisent en tueries. Des centaines de Congolais sont massacrés.

À Kinshasa, c'est le dollar américain qui traumatise la capitale congolaise. Il fait le yo-yo avec le Franc congolais. Les mesures de rafistolage pour contrôler l'inflation s'avèrent insuffisantes. Les prix grimpent, les Kinois suffoquent, le « Béton » fond. Il ne sait plus à querelles se vouer.  En juin 2020, Tshisekedi célèbre les 60 ans d'indépendance de la RDC au pied du mur, consolé par un coup de téléphone du Roi des Belges.

« Démissionner »  Lwamba et prendre le contrôle de la Haute Cour

Le 04 juillet 2020, Benoit Lwamba, président de la Cour constitutionnelle, entre au bureau de Félix Tshisekedi à la Cité de l'Union Africaine. Le juge avait demandé à être reçu par le Chef de l'État. Il a une requête à lui adresser.  En plein confinement, il veut se rendre à Bruxelles, pour des soins sanitaires.  Mais, la conversation, qui vient de commencer, prend une autre tournure. Car, si Félix Tshisekedi accepte facilement de recevoir le juge-président, il a bel et bien une idée derrière la tête.  Selon un proche de Lwamba, c'est alors que le président va lui lancer une étrange proposition. « Il a été clairement fait savoir au juge-président que s'il voulait se rendre à Bruxelles, et même recevoir ses indemnités qui ont été bloquées, il devait d'abord démissionner », rapporte ce proche qui a requis l'anonymat.

D'autres expliquent qu'une lettre sera aussitôt tendue à Benoit Lwamba, portant sa démission. «Devant des hésitations, il a été clairement menacé », révèle un proche du juge congolais. Les menaces seront dissuasives, y compris la promesse de paiement d'indemnités. Car le juge finit par se rendre à Bruxelles. Une fuite est aussitôt organisée sur les réseaux sociaux. Une lettre, rapidement authentifiée par des proches du président Tshisekedi, annonce publiquement la démission du juge. Elle porte bel et bien la signature de Benoit Lwamba.

 Le vendredi 10 juillet 2020, sept juges siègent à Cour constitutionnelle pour « constater » la démission du président, selon un étrange procès-verbal qui a également fuité sur les réseaux sociaux. Cependant, le jour même, un nouveau courrier arrive, contredisant la lettre antérieure et dont l'objet est « démenti ». Il explique que la démission du juge-président est fausse, la qualifiant de « rumeur ». Cette nouvelle lettre est signée par le même Benoit Lwamba, depuis Bruxelles.

La Présidence décide alors de contre-attaquer. Le dimanche 12 juillet, des agents de l'Agence nationale de renseignements (ANR) font irruption à la Cour constitutionnelle, cassant la porte principale pour s'introduire dans les locaux de la Haute Cour. Ils auraient spécifiquement ciblé le bureau du juge-président Benoit Lwamba, confirme à POLITICO.CD, un proche du juge congolais. Une version corroborée par l'avocat Théodore Ngoy, dans un communiqué parvenu à POLITICO.CD le même jour.

« En ma qualité de Conseil habituel de Monsieur Benoit LWAMBA BINTU, Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature de la République Démocratique du Congo, je me fais le devoir d'informer l'opinion nationale et internationale que ce dimanche 12 juillet 2020, il est fait état de la présence des agents de l'Agence Nationale de Renseignements (ANR, en sigle), venus à bord de deux jeeps, au siège et dans les locaux, inviolables, de la Cour constitutionnelle, comme le sont les documents et les archives de ladite Cour », révèle-t-il dans ce communiqué.

« Ils ont invité le Président intérimaire de la Cour constitutionnelle et le Directeur de Cabinet du Président de la Cour constitutionnelle, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, Monsieur Benoit LWAMBA BINTU, à se présenter aux bureaux de ce dernier, sans raisons claires et valables »,   ajoute-t-il.

Lwamba n'était qu'un début

L'opération est assumée dans le cercle du Chef de l'État congolais. Selon nos informations, les services congolais soupçonnent le Directeur du cabinet du juge Lwamba d'avoir produit un faux document. Mais, il n'en sera pas question, d'autant plus que, depuis Bruxelles, Benoit Lwamba assume le démenti et se considère, à ce jour, toujours comme le juge-président de la Cour constitutionnelle.   Étrangement, à Kinshasa, le « président de la Cour constitutionnelle ET président du Conseil supérieur de la magistrature ad intérim »,  Funga Molima Mwata Evariste Prince, annonce avoir transmis au président de la République le procès-verbal de prise d'acte de la démission d'un membre de la Cour constitutionnelle, en l'occurrence Benoît Lwamba Bindu, de ses fonctions de président de la Cour constitutionnelle. Selon cette correspondance du 13 juillet 2020, le procès-verbal a été établi à la suite de la plénière du 10 juillet 2020 par les membres de cette Haute Cour.

À la Présidence congolaise, on affirme alors que la démission de Lwamba est actée. Mais, l'épisode ici est loin d'illustrer une simple querelle entre alliés politiques, même si, depuis plusieurs mois, le Front Commun pour le Congo (FCC) et le Chef de l'État congolais ont du mal à accorder leurs violons. Toutefois, d'autres révélations viennent mettre en lumière la présence d'un agissement structuré et voulu, du moins, du côté de Félix Tshisekedi. Car pendant que la démission de Benoit Lwamba est contestée, le Chef de l'État avance ses pions, en procédant rapidement à des nominations qui vont finalement prolonger le pouvoir dans une crise.

En effet, le 17 juillet 2020, Tina Salama, porte-parole adjointe du Chef de l'État, est envoyée à la Télévision nationale avec tout une plie de documents. Six heures seront nécessaires pour que l'ancienne journaliste de Radio Okapi en vienne à bout. Il s'agit d'un lot inédit d'ordonnances signées par le président Tshisekedi. L'armée est principalement concernée. La grande nouvelle restera la mise sur la touche du célèbre général John Numbi. La clameur publique atteint les États-Unis. Des diplomates américains n'hésitent pas à féliciter le départ de leur bête noire par une autre, le général Gabriel Amisi. Mais, derrière l'euphorie, c'est la gueule de bois. Car entre les 120 ordonnances des nominations au sein de l'armée et quelques institutions judiciaires, Félix Tshisekedi en a profité pour y glisser une qui finira par faire sourciller le pays entier.

À la Cour constitutionnelle, en plein bras de fer autour de la démission du juge-président Lwamba, le Chef de l'État congolais change unilatéralement trois juges. Par ailleurs, les faits deviennent flagrants lorsqu'il est établi que ces ordonnances n'ont pas été contre-signées par le Premier ministre Sylvestre Ilunkamba, comme l'exige la loi. Pendant que ce dernier se trouvait en mission dans le Haut-Katanga, c'est étrangement le vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, Gilbert Kakonde, issu du parti du président, qui s'est octroyé ce pouvoir, citant un intérim, certes contesté.

Pièces contre pièces judiciaires

Problème. La Constitution congolaise, dans son article 158, fixe les conditions de nomination au sein de la plus haute institution judiciaire du pays. Et Félix Tshisekedi semble n'y avoir pas jeté un oeil.  Pour la petite histoire. Créée le 18 février 2006, la Cour constitutionnelle était une première, issue de la Constitution et dont les compétences étaient, entre autres, celle de juger le président de la République et le Premier ministre. Institution de contre-pouvoir, la Cour devait donc assurer l'État de droit, tout en permettant de vérifier la conformité des lois par un contrôle.

Il faudra attendre juillet 2014 pour voir le président Joseph Kabila nommer les neuf juges de cette Cour, qui prêteront serment le 4 avril 2015 devant le président, les deux chambres du parlement réunies en Congrès et le Conseil supérieur de la magistrature.  Les juges Vunduawe Te Pemako, Jean-Pierre Mavungu, Banyaku Luape, Jean-Louis Esambo, Luamba Bindu, Corneille Wasenda,  Funga Molima,  Kalonda Kele et Kilomba Ngozi Mala jurent et prennent ainsi l'engagement de respecter la Constitution, d'agir avec honneur et dignité.

Selon la Constitution congolaise promulguée en 2006, la Cour constitutionnelle comprend neuf membres nommés par le Président de la République, dont trois sur sa propre initiative, trois désignés par le parlement réuni en Congrès et trois désignés par le Conseil supérieur de la magistrature. « Les deux tiers des membres de la Cour constitutionnelle doivent être des juristes provenant de la magistrature, du barreau ou de l'enseignement universitaire. Le mandat des membres de la Cour constitutionnelle est de neuf ans non renouvelables », dit la Loi fondamentale.  Toujours selon la Constitution, la Cour constitutionnelle est renouvelée par tiers tous les trois ans.

Ainsi, trois ans après avoir mis en place la Haute Cour, Joseph Kabila signe l'ordonnance N° 18/ 038 du 14 mai 2018, nommant les nouveaux juges dont Norbert Nkulu, Jean Ubulu et François Bokona. Norbert Nkulu a été désigné par la Présidence de la République et Jean Ubulu par le Conseil supérieur de la magistrature. François Bokona a, quant à lui, été désigné par le parlement réuni en Congrès.

Or, Joseph Kabila, ayant nommé trois juges le 14 mai 2018, il n'était pas possible que Félix Tshisekedi puisse en nommer trois autres avant les trois ans requis par la loi. Le nouveau Chef de l'État aurait dû attendre mai 2021 pour opérer des nominations. « Ces nominations ne sont pas de nature à apporter la paix au sein de notre coalition. Elles sont faites de manière cavalière, en plus d'être illégales. La constitution stipule que la Cour constitutionnelle ne peut connaître de nomination venant du Président de la République qu'après 3 ans à l'issue d'un tirage au sort. Or, le président Joseph Kabila Kabange avait déjà nommé 3 juges en 2018. Et donc, il n'y avait ni opportunité, ni vacance pour nommer des nouveaux juges. De plus, les trois juges devaient venir des trois composantes, ce qui n'a pas été le cas. Ils sont nommés unilatéralement et sont tous issus d'une seule composante. C'est totalement illégal », explique Adam Chalwe Munkutu, Secrétaire national du PPRD, parti de Joseph Kabila.  

Par ailleurs, le président Félix  Tshisekedi a procédé aux trois nominations de matière unilatérale, alors que, selon la Constitution, dans son article 158 alinéa 3, il est clairement stipulé : « La Cour constitutionnelle est renouvelée par tiers tous les trois ans. Toutefois, lors de chaque renouvellement, il sera procédé au tirage au sort d'un membre par groupe. »

Deux juges s'opposent au forcing

Coup de tonnerre à Kinshasa. Les trois nominations, qui devraient passer comme une lettre à la poste, coincent à la gorge de deux juges. Le mardi 04 août 2020 jusqu'à midi, le décor était planté à la Cour de cassation dans la capitale congolaise, où les juges Jean Ubulu Mpungu et Noël Kilomba Ngozimala, nommés présidents à la Cour de cassation par une ordonnance du Chef de l'État Félix Tshisekedi le 17 juillet 2020, étaient attendus. « Les deux juges ne sont pas joignables. On va devoir reporter l'événement », explique un des organisateurs à un journaliste de POLITICO.CD sur place.Ni le Premier ministre, encore moins le président du Sénat et la présidente de l'Assemblée nationale. Eux aussi sèchent la cérémonie.  Quelques heures après, la copie d'une lettre écrite par les deux juges et adressée au président Félix Tshisekedi est parvenue à POLITICO.CD. 

 « Excellence Monsieur le Président de la République, c'est par la voix des ondes et sans consultation préalable, que nous avons appris, le 17 juillet 2020, nos nominations en qualité de Présidents à la Cour de cassation, par Ordonnance n°20/108 du 17 juillet 2020, lesquelles ont été suivies de nos remplacements immédiats, alors que c'est depuis juillet 2014 pour le Juge KILOMBA, et avril 2018 pour le juge UBULU, que par nos lettres respectives (...) nous avions levé l'option de ne plus travailler à la Cour Suprême de Justice, jusqu'à l'expiration de nos mandats de neuf ans à la Cour constitutionnelle, et ce, conformément à la Constitution, en son article 158, alinéa 3, ainsi qu'à la Loi-organique n°13/026 du 15 octobre 2013 »,  expliquent-ils dans cette correspondance datée du 27 juillet 2020

En clair, les deux juges estiment que leurs mandats respectifs à la Cour constitutionnelle sont de neuf (9) ans pour chacun, et sont encore en cours. « En outre, l'Ordonnance n°20/108, du 17 juillet 2020 leur notifiée, ne fait pas allusion, dans ses visas, à la Loi-organique portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle mais, elle s'est plutôt basée sur les articles 69, 79, 82, 152 et 153 de la Constitution, qui mettent en exergue votre pouvoir sur les juridictions de l'Ordre judicaire et le Conseil Supérieur de la Magistrature, alors que la Cour constitutionnelle ne fait pas partie de cet Ordre de juridictions, dont seul son Président est en même temps Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, et non les membres de la Cour »,  font-ils remarquer au président Félix Tshisekedi.

La polémique éclate. À la Présidence congolaise, on répond :« Lorsque les deux jugent affirment ne pas avoir été préalablement consultés avant leur nomination, on peut leur rétorquer qu'ils seront bien en peine de citer un texte légal qui prévoit une quelconque consultation des intéressés, par le Président de la République, avant leur nomination. Il n'y a donc pas d'obligation de consultation envers les deux nominés », affirme un communiqué du cabinet du président Félix Tshisekedi, publié le 8 août 2020.

Le même communiqué répond également au sujet des mandats des juges. « Les intéressés évoquent leur mandat de neuf ans en cours. Or, ils n'ignorent pas les prescrits de l'article 31 point 3 de la loi organique qui prévoient l'incompatibilité de la fonction de membre de la Cour constitutionnelle avec l'exercice de tout autre emploi public. Ainsi, le Juge constitutionnel ne peut cumuler deux fonctions publiques au même moment. On peut rappeler le cas du juge constitutionnel VUNDUAWE Te Pemako, appelé à d'autres fonctions, alors que son mandat à la Cour constitutionnelle courrait encore ».

Toutefois, selon les informations de POLITICO.CD, VUNDUAWE Te Pemako, alors juge de la Cour constitutionnelle, avait sollicité personnellement et par écrit, auprès de Joseph Kabila, pour être nommé à la tête du Conseil d'État, qui venait d'être créé en 2018, après éclatement de la Cour suprême. Cette demande ayant donc entrainé une vacance au niveau de la Cour constitutionnelle. Deux autres juges, dont Essambo et Baniaku, avaient respectivement démissionné, créant une vacance de 3 postes, ayant permis à Joseph Kabila de les remplacer sans tirage au sort.

Par ailleurs, l'article 90 de la loi portant statuts des magistrats, consulté par la rédaction de POLITICO.CD, affirme que les dispositions de cette loi ne s'appliquent pas aux juges de la Cour constitutionnelle. « Les dispositions de la présente loi ne s'appliquent pas aux membres de la Cour constitutionnelle », dit-elle. Ainsi, quoique magistrats de carrière, en devenant membre de la Cour constitutionnelle, il apparaît que l'application du statut de magistrat à l'égard de ces deux juges reste suspendue. « Ils sont régis dès lors par l'ordonnance portant dispositions relatives au Statut particulier des membres de la Cour constitutionnelle », explique, notamment, l'avocat Jean-Paul Koso Yoha, consulté par POLITICO.CD. « Par conséquent, aussi longtemps qu'ils exécutent les fonctions de juge à la Cour constitutionnelle, on ne peut pas prétendre leur appliquer le statut des magistrats pour leur opposer une nomination comme magistrat de carrière », ajoute-t-il.

Tshisekedi prépare-t-il un glissement ?

La guerre judiciaire battra son plein au Congo-Kinshasa. Félix Tshisekedi voit, notamment, l'opposition, et même le camp de Joseph Kabila, contester vigoureusement ses nominations à la Cour constitutionnelle. Néanmoins, si la polémique est vive, c'est surtout parce que de telles nominations à la plus haute institution judiciaire de la RDC, visent des objectifs qui font craindre une tentative de contrôler complètement le processus électoral à venir. 

En effet, selon la Constitution de la RDC, la Cour constitutionnelle est, notamment, arbitre des contentieux électoraux. C'est elle qui valide tout le processus, du calendrier à la publication des résultats définitifs, en passant par la validation des candidatures, ainsi que leurs rejets. À Limete, la commune du centre de Kinshasa où se situe le siège de l'Union pour la Démocratique et le Progrès social (UDPS), des partisans du Chef de l'État ne cachent pas leur volonté, qui guide sans doute les manoeuvres autour de la Cour constitutionnelle. Dans une série des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, des militants du « Parlement débout », qui tiennent des sessions de discussions à la gloire de Félix Tshisekedi, ont ouvertement fait savoir qu'il n'y aura pas d'élections en 2023 comme le prévoit la loi, même si le mandat actuel du Chef de l'État expirant à cette échéance.

Ils prônent ouvertement un « glissement ». Un message qui viendrait directement de l'entourage de Félix Tshisekedi. Mais, la RDC n'est pas prête à accepter une telle idée.  « Monsieur [Félix Tshisekedi], nous vous voyons venir. Tel Kabila, vous êtes à la manoeuvre pour inféoder la Justice. L'État de droit commence par le respect des textes», dénonce l'avocat Firmin Yangambi, bâtonnier de Kisangani, via son compte Twitter. « Donc remplacer la « Cour constitutionnelle » de Kabila par la « Cour  constitutionnelle » de Tshisekedi ? Ce n'est pas l'État de droit ni la saine justice pour lesquels nous nous battons. Il faut une Cour constitutionnelle indépendante de qui que ce soit », ajoute cet avocat proche de Moïse Katumbi.

Félix Tshisekedi se prépare à un glissement, à l'image du report des élections de 2016, qui avait occasionné de  violentes contestations dans les rues du pays. C'est en tout cas ce que craignent beaucoup en RDC, en regardant les querelles autour de la Cour constitutionnelle. « Qu'y a-t-il derrière le tour de passe-passe constitutionnel mal ficelé que le magicien #FatshiBéton veut nous faire gober en triturant la composition de la Cour Constitutionnelle ? La deuxième année du quinquennat de tous les changements est largement entamée, sans résultats tangibles au compteur, avec en ligne de mire 2023. Comment faire pour durer au-delà du terme constitutionnel, de crainte de n'être congédié par le souverain primaire ? Glisser ! », s'exclame un internaute.

Autour du Chef de l'État congolais, on dément, sans pourtant expliquer tous ces passages en force autour de la Cour constitutionnelle. Mais, c'est l'image que prend le pouvoir de Félix Tshisekedi. Récemment, Human Rights Watch et l'Onu ont noté une hausse sensible des cas de violations des droits de l'homme, dont des menaces et harcèlement envers des journalistes. Si les responsables politiques autour du président congolais n'ont pas ouvertement évoqué un éventuel report des élections de 2023, les actions posées et la réalité semblent aller dans ce sens. À moins de trois ans de l'échéance, aucune préparation n'est visible du côté de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui doit commencer par la désignation polémique des nouveaux acteurs, ainsi qu'un appel à des reformes et dialogue, initié par des proches de Tshisekedi, qui risquent, en réalité, de prendre du temps. 

Est-ce une porte ouverte vers un glissement ?

Rencontre Tshisekedi et les bourgmestres : La salubrité et la sécurité de la capitale au centre des échanges

La salubrité et la sécurité dans la ville de Kinshasa ont été au centre de l'audience que le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a accordée, jeudi à la Cité de l'Union africaine, aux bourgmestres et bourgmestres adjoints des 24 communes de la ville de Kinshasa nouvellement nommés.

Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngonbila Mbaka a déclaré à la presse au sortir de l'audience, que le Chef de l'État a expliqué aux chefs de l'administration municipale de la ville de Kinshasa sa vision en ce qui concerne la salubrité et la sécurité, notamment le « phénomène kuluna« .

Le gouverneur Ngonbila a reconnu que la ville de Kinshasa est encore salle, bien que des efforts aient été faits pour la sortir de la liste des 25 villes les plus sales du monde. » Il reste encore beaucoup à faire », a-t-il souligne.

Les bourgmestres ont été conduits auprès du Chef de l'État par le vice-premier ministre, ministre de l'intérieur, Daniel Aselo Okito wa Nkoi.

Cette rencontre entre le Président de la République et les autorités municipales intervient trois jours après le lancement de l'opération «coup de poing» sur le boulevard Lumumba par le gouverneur de la ville de Kinshasa.

Elle a consisté à l'éradication des marchés pirates, enlèvement des épaves et véhicules mal garés, destruction des kiosques et terrasses de fortune, garages pirates, l'interpellation des vendeuses et vendeurs de l'eau conditionnée dans des sachets plastiques communément appelée «eau pure», la délocalisation des parkings des véhicules et arrêts de bus, mais aussi de l'évacuation des points noirs ou décharges pirates des déchets pour assurer l'assainissement des lieux.

Pour la réussite de cette opération, les bourgmestres des communes de Kimbanseke, Masina, N'djili, Matete et Limete ont été instruits d'appliquer sans faille toutes ces mesures.

Cette même opération va se poursuivre vendredi à la place Kintambo-magasin et ses environs, signale-t-on.

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