ANNEXES
Guide
d'entretien
Journalisme et fabrique du patrimoine
sociolinguistique: étude du processus de légitimation des
éléments de langage en politique congolais
Brève explication du titre : il est question
d'étudier la manière dont les journalistes congolais.es
véhiculent et dynamisent une variété propre du
français congolais. Ce, à partir de mots qui sont puisés
dans le milieu de la politique congolaise (ex. Glissement, La base, les
talibans, mapé, etc.) En outre, le processus de légitimation
stipule la manière dont les journalistes donnent du sens à ces
mots et qu'à travers le discours des journalistes (l'article de presse)
ces mots sont acceptés et légitimés dans la
société.
Présentation de l'intervieweur.
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Bonjour, je m'appelle WILINA NSIMITI GRADI
J'effectue une étude autour de la manière dont le
journaliste participe à la fabrique du patrimoine sociolinguistique, ce
à travers une étude interdisciplinaire du processus de
légitimation des éléments de langage en politique
congolaise.
La durée de cet entretien ne dépassera pas 1 heure.
Au cours de l'entretien, j'aimerai que les thèmes
suivants soient au centre de notre échange: l'écriture de
l'information politique, le traitement de l'information politique, la mise en
scène de l'information et l'utilisation de mots rapportés.
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Terrain
d'observation
`Au sujet de la mise en discours de
l'information politique'
Questions principales
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Questions de clarification
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? Pouvez-vous nous parler de la construction de l'information
politique?
? Quelles en sont les étapes ?
? Quels en sont les critères de sélection ?
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Pouvez-vous m'en dire plus ?
Pouvez-vous me donner un exemple ?
Pouvez-vous approfondir ?
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`Au sujet des mots et de
l'implication du journaliste (signataire)'
(TALIBAN, GLISSEMENT, BASE, MAPER, NOUVELLES UNITES ?
DEBOULONNAGE,
Questions principales
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Questions de clarification
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? Quelle réaction espérez-vous obtenir à la
suite de la publication d'un article qui comporte l'un de ces mots ?
? Avez-vous l'ambition de marquer l'esprit de vos lecteurs ?
? Comment effectuez-vous la récupération de ces
termes ?
? Avez-vous connaissance de leur utilisation ou leur
réutilisation dans la société congolaise ?
? Y'a-t-il des termes que vous avez créés ?
? Quels sont leurs significations et leurs
contextes d'utilisation ?
? Observant l'exercice de votre métier, pensez-vous qu'il
existe une langue française typique à la communauté
congolaise?
? Y'a-t-il des expressions politiques de ce genre que vous
connaissez et utiliser dans la pratique de votre métier ?
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Pouvez-vous m'en dire plus ?
Pouvez-vous me donner un exemple ?
Pouvez-vous approfondir ?
Si oui, lesquels ?
Si oui usez-vous de cela délibérément?
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ARTICLES DE
PRESSE
Élections 2023
en RDC : « Félix Tshisekedi prépare le glissement » (JM
Kabund)
A l'approche des élections générales
prévues au mois de septembre 2023, tel que la Constitution Rd congolaise
stipule à son article 73 : « Le scrutin pour l'élection du
président de la République est convoqué par la Commission
Électorale Nationale et Indépendante (CENI), 90 jours avant
l'expiration du mandat du président en exercice ».
Alors que la situation socio-économique et
sécuritaire s'enlise, le président en exercice, Félix
Tshisekedi préparerait un glissement, selon le député
national, Jean-Marc Kabund a Kabund.
Au cours d'un point de presse tenu ce lundi 18 juillet dans sa
résidence de Kingabwa à Kinshasa, Kabund a
révélé que : « le régime Tshisekedi a
décidé de mettre en péril la périodicité, la
sincérité et la transparence des élections en
préparant le glissement ainsi qu'en orchestrant une fraude massive aux
prochaines élections ».
En annonçant la création de son parti politique,
Alliance pour le Changement, ce lundi 18 juillet 2022, Jean-Marc Kabund, ex-
président ad intérim de l'UDPS a étrillé le bilan
du président Félix Tshisekedi, candidat déclaré
à sa propre succession.
Élu sur la promesse de faire de la RDC un Etat de droit
où tout sera centré sur « le peuple d'abord »,
Félix Tshisekedi a jusqu'ici un bilan de gestion mitigé,
marqué par une ribambelle de promesses non tenues.
Jean-Marc Kabund a remué le couteau dans la plaie.
Fustigeant un régime des « irresponsables jouisseurs », il se
positionne dans l'opposition contre Félix Tshisekedi, qu'il accuse
notamment d'être responsable de l'insécurité dans l'Est du
pays.
« La question de l'insécurité dans la
partie Est du pays, traduit de manière claire, l'incapacité de
Monsieur Tshisekedi à imposer la paix, la sécurité,
l'ordre et la discipline dans le pays », a-t-il indiqué.
Pour lui, en lieu et place de faire des marches de soutien aux
FARDC, il croit que le peuple congolais aurait bien décidé de
marcher contre Tshisekedi.
Tombé en disgrâce en janvier dernier à la
suite l'incident de la circulation routière ayant mis en scène
son escorte et un officier de la Garde présidentielle, incident suivi de
l'action punitive à sa résidence de Kingabwa, Jean-Marc Kabund a
tenu des propos durs à l'égard du régime de Félix
Tshisekedi dont il a été une des figures de proue durant trois
ans.
UDPS: Jean-Marc
Kabund vomi par les secrétaires nationaux de son parti
Le président intérimaire de l'UDPS, Jean-Marc
Kabund de plus en plus isolé de son parti politique.
Les secrétaires nationaux, membres de l'exécutif
national de la présidence de l'Union pour la Démocratie et le
Progrès Social (UDPS) ont, dans une déclaration faite ce vendredi
21 décembre à Kinshasa désavoué le premier
vice-président de l'assemblée Nationale et président
intérimaire de leur parti politique, Jean-Marc Kabund.
Dans leur déclaration, les secrétaires nationaux
de l'UDPS déplorent « les actes ignobles de barbarie causés
par la garde de Kabund, en s'attaquant à la Garde Républicaine,
unité d'élite de protection du Chef de l'Etat et de son entourage
ainsi que la mise en circulation des vidéos avec intention de ternir
l'image de marque de l'Autorité suprême de la Nation ».
Aussi, ils accusent JM Kabund d'avoir incité les
combattants à lui faire allégeance pour le suivre dans sa
nouvelle vision politique en opposition au pouvoir en place et aux statuts du
Parti.
« Prenons acte de la démission unilatérale
de Monsieur Jean-Marc Kabund (sans consulter ni le chef de l'Etat ni le Parti)
à la 1ère vice-présidence de l'Assemblée Nationale,
cela constituant un manque de respect et/ou un chantage à l'endroit de
la Haute Autorité de Référence du Parti. Pour ce motif,
nous condamnons cette attitude et le désavouons. Par conséquent,
lui retirons toute confiance. Demandons à nos députés
nationaux et provinciaux ainsi qu'à toute la base de l'UDPS d'en tirer
toutes les conséquences de droit et politique », peut-on lire dans
cette déclaration.
Poussé à la porte de sortie par les
différentes structures et cadres du parti dont les députés
nationaux et provinciaux ainsi que des fédérations provinciales,
Jean-Marc Kabund a Kabund a fait marche arrière en annonçant, par
le biais de son directeur de cabinet, le retrait de sa démission au
poste qu'il occupe entant que deuxième personnalité de
l'assemblée nationale.
Selon son entourage, le président intérimaire de
l'UDPS a décidé d'écouter sa base.
« La voix du peuple triomphe toujours, la
démission n'aura plus lieu. Le président Jean-Marc Kabund a tout
compris. Une page de l'histoire est irrésistiblement tournée
», avait annoncé son directeur de cabinet à la chambre basse
du parlement congolais.
RDC: Ci-gît
l'Etat de droit de Félix Tshisekedi
C'est l'histoire d'un mythe qui s'écroule. L'histoire
d'une lutte courageuse transmise de pères en fils, mais qui sombre tel
un drame Shakespearien. Tout a commencé durant une journée qui
deviendra symbole. Le 17 janvier 1988, le jour d'anniversaire de la mort de
Lumumba, Etienne Tshisekedi n'en peut plus de chanter et danser pour le
Dictateur. Il convoque un meeting au centre de Kinshasa au pont Kasa-Vubu, lieu
des pendaisons de 1966. Il ose l'ouvrir contre le Maréchal
Président, et appelle à l'avènement de la
démocratie. Le père de Félix Tshisekedi, qui venait de
fonder l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) aux
côtés d'autres anciens cadres du parti-Etat (MPR), proclame alors
l'avènement d'un « Etat de droit ». Le mot-phrase est
lâché. Tant pis si l'armée de Mobutu intervient, faisant de
nombreux morts et blessés. Tant pis si Tshisekedi est mis aux
arrêts, alors que des psychiatres le déclarent malade mental,
frappé de paranoïa...
Aux origines d'un
mythe
Les années passeront, Mobutu et son régime
pousseront les Zaïrois à bout, mais une poignée d'hommes le
résisteront. Ils sont regroupés au sein de l'Union pour la
Nation. Lambert Mende sait de quoi je parle. Sous le manguier à Limete,
ils incarnent, aux côtés d'Etienne Tshisekedi, une alternative
viable à Mobutu. Alors que le vent de la pérestroïka souffle
sur le monde, Etienne Tshisekedi est le seul, dit-on au Zaïre,
à dompter le dollars roi, qui malmène une monnaie locale qui fait
de sa populations des millionnaires pauvres. Traquée tantôt par la
police politique de Mobutu, tantôt par la crise économique, toute
une génération de jeunes gens met cap vers l'Europe où
elle entame une véritable lutte politique, rejoignant Etienne Tshisekedi
qui croule dans des prisons de Mobutu. François Mwamba et d'autres sont
aux premières loges dans les capitales européennes et forment
l'avant-garde d'une opposition qui va incarner la future scène politique
congolaise.
Cependant, si certains gardent la tête froide en
politique, beaucoup vont s'orienter vers le « BCBG », devenant les
« mikilistes », amis de musiciens et sont chantés à
longueur de journées. Ils sont également connus comme «
Shekula ». Papa Wemba les immortalise dans le phénomène
« Chance eloko mpamba ». Dans ces mêmes années 1990, un
certain Félix Tshisekedi est filmé distribuant des coups à
l'Aéroport de Zaventem à Bruxelles, défendant son paternel
Etienne Tshisekedi d'une énième entourloupette de Mobutu, en
complicité avec les autorités belges. Son seul fait d'arme en
politique, avant de disparaitre.
Au pays, une lutte sans merci est menée entre Mobutu et
l'opposition, au prix d'énormes sacrifices. Beaucoup vont tout perdre, y
compris leurs vies. La Conférence nationale souveraine arrive. Elle
déplume et déshabille la gouvernance du Maréchal. Elle
plébiscite Etienne Tshisekedi et son programme. Son « UDPS »
crée même un gouvernement parallèle sans pouvoir. Elle
étale ses fatwa et ses promesses de mieux faire. Elle jure qu'une fois
qu'elle sera au pouvoir, les Zaïrois pourront à nouveau manger
trois fois par jour. Deux doigts en l'air, le Lider-Maximo prône
grosso-modo une politique de gauche, dans une litanie de bonnes intentions
emballées dans le sobriquet « l'Etat de droit ».
L'arrivée de Laurent - Désiré Kabila et
la chute de Mobutu ne changent rien. Le pays est ravagé par les
rebellions orchestrées par les voisins du Congo. La Guerre mondiale
africaine a lieu sur les terres congolaise. A bout de souffle et comme à
chaque fois, le peuple braque ses yeux vers Limete où un Sphinx immortel
pointe toujours ses deux doigts en l'air. Mais ce vieux loup, adulé, a
l'art de manger sa feuille de match. Ni durant Mobutu, encore moins face aux
Kabila père et fils, il ne daignera prendre les rênes du Congo.
Jusqu'à se coucher définitivement, le 1er février 2017,
non sans mener son fils aux portes d'une succession tant redoutée et
à l'aube d'une lutte politique acharnée pour l'alternance.
Etat de droit version
« mikilistes »
Félix Tshisekedi réapparait en 2006 aux
côtés de son père. Il est cependant caché
derrière les caciques de l'UDPS, les vieux de la vieille école,
qui ont fait le cent coups avec Etienne Tshisekedi. Aussi, le fils
n'était pas vraiment le choix du Père. C'est en tout cas ce
qu'affirme Albert Moleka, ancien directeur de cabinet d'Etienne Tshisekedi.
Ainsi, quand il est catapulté en héritier de son paternel
à la tête d'un parti mythique qui n'en était plus un en
2018, il est tout de suite contesté par Bruno Tshibala et Valentin
Mubake, les derniers compagnons de Tshisekedi qui seront rapidement
éjectés pour laisser place à la filiation naturelle.
Après trois décennies, et alors que les premières
élections pour une alternance historique arrivent, le fils tente de
rassurer, promettant de reprendre la lutte livrée jadis par son
paternel.
En août 2018, avant de réussir à
emberlificoter Vital Kamerhe dans un accord irréaliste de coalition,
Félix Tshisekedi présente alors le contenu de l'Etat de droit. Un
programme aux ambitions à la hauteur du mythe. Mobiliser 86,71 milliards
de dollars des ressources budgétaires, augmenter le revenu moyen du
congolais à 4 288 dollars américains et générer une
croissance économique forte de 25% par an en moyenne. Le fils du Sphinx
promet entre autres de « vaincre la faim ». Ce programme de
gouvernance, dont on dit inspiré du projet de société de
l'UDPS, prévoit également un paquet de réformes à
l'effet de respecter les vertus de la démocratie ; renforcer les
institutions de l'Etat et améliorer la gouvernance administrative ;
rendre le pouvoir judiciaire indépendant du pouvoir exécutif et
du législatif ; extirper la corruption, la concussion, l'ethnicisme, le
tribalisme, le clientélisme ; et, toutes les dérives de
gouvernance.
« Faites attention à vos
prières, Dieu risque de vous exaucer », disait un
homme sage. Pendant qu'il s'y attendait le moins, la nuit du 09 janvier 2019,
Joseph Kabila drible Emmanuel Shadary et Martin Fayulu et laisse son fauteuil
à Félix Tshisekedi. Le peuple, partagé, exulte. Il
rêvait du changement. Peu importe lequel. Et puis, on parle là, du
Fils du sphinx tout de même. Ainsi, le 24 janvier, il envahit le Palais
de la nation pour être aux premières loges d'une prestation de
serment historique et féérique. Certes, pendant qu'il
s'étouffait dans son Gilet pare-balle, Félix Tshisekedi entend la
foule lui rappeler les promesses de son père : « le peuple d'abord
», une autre version du fameux « Etat de droit ». Dès
lors, il était clair que ce président n'avait de privilège
que de servir. Trop de promesses ont été faites. Les Congolais
avaient attendu trop longtemps.
Trois ans après, Adam Bombole lira cet édito
avec un sourire au coin des lèvres. Aux chiffres faramineux
annoncés, à des réformes prétendues, Félix
Tshisekedi est loin d'incarner ses prétentions. Au pire, c'est un
véritable naufrage au pouvoir. D'abord sur le plan humain,
le fils Tshisekedi n'hérite finalement pas de l'UDPS qu'avait son
père. Au contraire, Félix Tshisekedi s'accompagne au pouvoir
d'ancien « Mikilistes » qui l'ont fréquenté à
Bruxelles. Martin Fayulu me corrigera :« qui l'ont fréquenté
dans des bistrots de Bruxelles ». Peu importe, ces gens ne sont pas
là pour instaurer un Etat de droit. Ils connaissent l'opulence et
l'argent facile. Ils sont aux côtés de Félix Tshisekedi
parce que c'est leur tour. Ils ont du bonheur à rattraper. Une
dette de vie à payer. Accompagné de ces bras cassés,
Félix Tshisekedi se retrouve au coeur d'un capharnaüm dans son
propre palais. Dès la première année, une lutte sans merci
de pouvoir est provoquée. Vital Kamerhe y est entraîné. Le
Fondé a tort de confondre cette lutte pour un renouveau du Congo,
pour une « refondation de l'Etat », comme l'avait promis le nouveau
Président. Si 57 millions de dollars autour de l'affaire
préfabriquée ont bel et bien disparu, Thierry Taymans et la
Rawbank rembourseront 32 millions. Ne demandez pas par quel mécanisme.
Vital Kamerhe est cloué par la plume du Fondé -- qu'il me
pardonne dès lors. Enfermé à Makala. Limete exulte et se
met à rêver d'aller prendre son déjeuner au Fleuve Congo
Hotel. L'Etat de droit est là.
La longue agonie du
mythe
Tout à coup, les premiers couacs son là. Au
Palais, Félix Tshisekedi prend un fusil à pompe, le pointe sur sa
propre jambe et tire : il gracie Modeste Makabuza et autres, pourtant
condamnés pour corruption. Il jette néanmoins la faute à
Joseph Kabila et sa coalition. Nous sommes à la deuxième
année du mandat. Cette année-là est proclamée
« l'année de l'action ». Mais au final, même l'action
est étonnée. Il y a de l'action bien sûr, mais dans le sens
opposé. Les scandale s'enchainent. Bien souvent autour des grosses
sommes d'argent. Les proches du président sont pris la main dans le sac.
Mais n'iront pas en prison. Un peu comme le Chef de la nouvelle cellule
anti-corruption, vidéo à l'appui. L'Etat de droit est malade. En
phase terminale. Si certains vont être pris, à l'image d'Eteni
Longondo, leur détention est une mise en scène macabre. Jules
Alingete fait son show, mais il est à son tour déballé par
Tony Mwaba. Les Congolais contemplent impuissamment le spectacle
révoltant. La situation est tellement grave que le président
lui-même l'aggrave.
A Goma, face à la caméra de la RTNC,
Félix Tshisekedi ose prétendre que Vital Kamerhe, condamné
pour corruption, serait « un monsieur sérieux ». En
vérité, ce président n'est que trop sincère. Depuis
le début de sa lutte pour la consolidation du pouvoir, la politique
prend le dessus sur la raison. Toute une majorité achetée
à coup de billets verts, dans une opération de corruption qui
ferait passer Bernard Madoff pour un gendarme de Wall Street. Tshisekedi semble
étourdi. Il tente de faire appel à une équipe de choc,
celle des « Warriors ». Mais cette dernière a compris la
réalité. Au lieu de tenter de changer les choses, chacun joue
pour soi. Le Congo s'occupera de lui-même. Les louanges envers le
président deviennent alors le principal ouvrage de chaque ministre qui
quitte sa maison pour aller travailler. Ngobila et Mboso sont les meilleurs
dans cette catégorie. Quand ils sont pris la main dans le sac, ils
chantent. Ou encore, ils importent des « evunda » depuis la
Côte d'Ivoire. Tous les moyens sont bons.
Alors oui ! L'Etat de droit n'est pas que la lutte
anti-corruption. Il y a également les droits de l'homme. A son
arrivée, Félix Tshisekedi a néanmoins entrepris de
décrisper l'espace politique et de libérer la parole. Les «
Talibans », ses fanatiques en quête de raison, seront bien d'accord
avec cette partie. Néanmoins, Human Right Watch ne sera pas d'accord
avec moi. Dans sa livraison du mois de mars 2022, l'Organisation note que
« L'état de siège dans l'est du pays est accompagné
de répression ». L'opposante congolaise Ida Sawyer n'a que ses
tweets pour pleurer. Elle qui a participé copieusement à la lutte
anti-Kabila. Dans la capitale, on croirait que Joseph Kabila est toujours au
pouvoir. Les mêmes outrages au Chef de l'Etat conduisent à la
même prison de Makala. Des députés sont
arrêtés sans respect d'aucune procédure pour avoir
contredit le président ou sa famille politique. Je ne citerai aucun cas,
ni celui de Jean-Jacques Mamba.
Ci-gisent les rêves de Tshisekedi
Mais l'Etat de droit n'est pas éternel. Malade,
à l'agonie, elle finit par rendre l'âme. Deux faits
l'achèvent : d'abord le discours du président de la
République sur l'Etat de la nation. Face à la Nation,
Félix Tshisekedi reconnaît la réalité. Aucun
«Etat de droit » ne peut être possible sans une justice juste.
« En dépit de certains progrès que je salue, je ne saurais
rester indifférent, en ma qualité de Magistrat suprême, aux
cris de détresse et de désolation des Congolaises et Congolais
qui, chaque jour qui passe, réclament plus de garanties d'une bonne et
saine administration de la justice », a-t-il indiqué. Pour le Chef
de l'Etat, « notre justice devait pourtant rassurer tout le monde, nantis
ou non, puissant comme faible, en ayant pour égard que la protection des
droits. Bref, une justice qui, non seulement dit le droit, mais rassure que le
droit, alors le bon, a été dit ».
Cependant, comme depuis le début de son mandat, le dire
est toujours plus facile que le faire. Willy Bakonga, ancien ministre de
l'Enseignement primaire, est le deuxième cas qui achève l'Etat de
droit de Tshisekedi. L'ancien ministre a été condamné
à trois ans de servitude pénale principale le 29 avril 2021,
après avoir tenté de fuir le pays via Brazzaville. Il
était par ailleurs visé dans un autre dossier pour corruption et
détournement, pour lequel il était en fuite. Néanmoins,
à la surprise générale, en novembre 2021, il
bénéficie d'une... Grâce présidentielle ! Coup
de Théâtre, face à la pression du public, la ministre de la
Justice Rose Mutombo fait savoir que Bakonga devrait retourner en prison.
Mais voilà. Le 15 mars 2022, soit trois mois après la
sortie de Félix Tshisekedi à « mettre des hommes qu'il faut
à la place qu'il faut » au sein de l'appareil judiciaire congolais,
Willy Bakonga est au Palais du peuple, participant, comme député
national, à la rentrée parlementaire. Depuis
l'arrivée des Belges au Congo, un cas pareil n'est jamais
arrivé.
Bienvenue aux funérailles de l'Etat de droit
prôné par Félix Tshisekedi. Des funérailles qui
scellent par ailleurs la fin de l'Union pour la Démocratie et le
Progrès. Ci-gît un mythe qui n'avait que trop de
prétentions. Ci-gisent les rêvent des 13 Parlementaires. Depuis
l'au-delà, Etienne Tshisekedi et Frédéric Kibassa
voient leurs progénitures orchestrer le RAM, une taxe qui déplume
sans vergogne une population déjà à l'agonie. Quant
à Marcel Lihau, l'autre fondateur de l'UDPS, son fils a le
biftèque coincé dans la gorge. Il ne peut parler la bouche
pleine. Quand il le peut, il fait une tournée de selfies dans les
décombres de Bumba, le temps de contrer Martin Fayulu sur Twitter. La
population de la Mongala vit pourtant dans une misère indescriptible. La
priorité à Kinshasa est celle d'acheter des nouveaux 4×4 aux
Sénateurs, après ceux de députés. Mes
condoléances au Congo pour le décès inopiné du
rêve d'Etienne Tshisekedi et ses 13 fameux parlementaires, porteurs
pourtant d'un rêve qui était loin d'être impossible.
RDC : Le Katanga et
le monde, équation à plusieurs inconnus (Kikaya Bin
Karubi)
On semble l'oublier. Le monde a perdu le deuxième
Sécrétaire Général de l'ONU, le suédois Dag
Hammarskjöld, l'homme de la diplomatie preventive, en essayant de
résoudre l'équation katangaise, dans ce qui est
présenté comme un accident d'avion à Ndola en Zambie,
alors qu'il se rendait à des négociations de paix avec Moïse
Tchombe. Un petit pont lui est dédié sur la rivière
Makelele, avenue Mondjiba à Kinshasa.
Nous connaissons tous les ravages causés par la
secession katangaise, celle du Kasai et la rebellion muleliste des
années soixante avec en toile de fond, la guerre froide entre
américains et soviétiques. Le coup d'Etat de 1965 remet de
l'ordre en termes d'unification du pays mais 12 ans plus tard, soit en 1977-78,
les deux guerres du Shaba (redevenu Katanga) manquent de faire renaître
les sentiments autonomistes de cette province, prélude à une
balkanisation certaine du pays et pourquoi pas, par effet de contamination, de
l'Afrique toute entière.
J'étais alors étudiant à
l'Université de Lubumbashi où il se racontait dans les milieux
estudiantins que le Comte Alexandre de Marenches, patron des services secrets
français et architecte du «saut de la legion d'élite de
l'armée française» sur Kolwezi, aurait déclaré
que celui qui contrôlerait le Katanga, dominerait le monde. Il fallait
à tout prix barrer la route aux forces du FNLC (Front National de
Libération du Congo) de Mbumb Nathanael réputés
pro-soviétiques qui tentaient de s'accaparer des richesses du Katanga.
D'où le déploiement des forces marocaines et françaises au
secours du régime de Kinshasa. Petit episode dans la course à
l'hegémonie mondiale entre les blocs Est et Ouest.
Guerre froide nouvelle formule
Et voici que la nouvelle géopolitique remet le Katanga
au centre des convoitises des maîtres du monde. Ce que nous vivons
aujourd'hui n'est ni plus ni moins, qu'une autre guerre froide avec un nouvel
acteur: la Chine. Mais cette guerre froide n'aurait pas eu lieu si Washington
n'avait pas commis une grosse bavure pour laquelle les occidentaux veulent
trouver en Joseph Kabila Kabange, une victime expiatoire.
CAMPAGNE DE DIVERSION Le rapport abusivement
intitulé «Congo Hold-up» n'est pas du goût de tous les
Occidentaux qui le trouvent non seulement méchant, mais aussi immoral.
Le 4 décembre 2021 était la date prévue pour le dernier
épisode de la campagne médiatique initiée par European
Investigative Collaborations (EIC) pour empêcher en réalité
Joseph Kabila et les siens de revenir sur la scène politique. Pendant
qu'une opinion friande du sensationnel se délecte des
révélations publiées par des médias
européens et américains relayés mécaniquement par
les médias africains sous la couverture des ONGs occidentales soutenues,
elles-mêmes, par des multinationales du même bord, l'opinion
avisée s'interroge, elle, sur les motivations réelles de la
campagne de diabolisation visant, curieusement, Kabila et la Chine.
Plutôt de sensibilisation, c'est une campagne de diversion...
DES FAITS DE LA VÉRITÉ
Le moment est certainement venu de rétablir les faits
de la vérité sur le contrat sino-congolais.
Premier fait : en prévision des élections de
2006 précédées du référendum de 2005 -
processus financé à 90 % par l'Union européenne - le
peuple congolais, privé de coopération structurelle depuis le
début des années 1990, reçoit des Occidentaux la promesse
ferme du retour de leurs investissements, ce en contrepartie de sa
participation massive au scrutin.
Deuxième fait : malgré justement cette
participation massive, les investissements promis tardent cependant à
venir, et l'Union européenne ne délie ni langue, ni bourse.
Troisième fait : trahi par la non-tenue de ces
promesses, Joseph Kabila Kabange adhère à la formule
«Infrastructures en échange de l'exploitation minière»
proposée par certains pays de la région.
Quatrième fait : la formule est toutefois
proposée d'abord aux Occidentaux qui, eux, la trouvent trop
risquée pour leurs intérêts. Déformation capitaliste
oblige.
Cinquième fait : la Chine accepte de prendre les
risques et se lance dans l'aventure.
Voilà l'origine du contrat sino-congolais...
Perriollo et Kapanga : cris dans le desert d'Arizona
Plus haut, allusion est faite au refus de certains Occidentaux
de voir Joseph Kabila traîné dans la boue, et les ressources
naturelles congolaises traitées comme propriété de tout le
monde, sauf des Congolais.
Dans un document intitulé «Comment les
États-Unis ont perdu du terrain au profit de la Chine dans le concours
pour l'énergie propre«, les auteurs engagent la
responsabilité directe de Washington dans l'emprise chinoise sur les
minérais stratégiques du Katanga, en citant le cas précis
de Freeport-McMoran, entreprise minière américaine connue sous la
dénomination «Tenke Fungurume Mining«, TFM.
Deux rappels sont utiles. Premier : dans cette
joint-venture, la Gecamines avait juste 17 % des parts dans l'actionnariat
contre 32 % dans Sicomines, soit 15 % de plus. On n'a jamais entendu les
donneurs de leçons actuels dénoncer cette répartition.
Second rappel, les Américains ont vendu TFM aux
Chinois.
Rien que l'introduction édifie l'opinion
avisée.
En voici l'énoncé : «Comment les
États-Unis ont perdu du terrain au profit de la Chine dans le concours
pour l'énergie propre. Les Américains n'ont pas réussi
à sauvegarder des décennies d'investissements diplomatiques et
financiers au Congo, où la plus grande offre mondiale de cobalt est
contrôlée par des entreprises chinoises soutenues par
Pékin.
Tom Perriello l'a vu venir mais n'a rien pu faire pour
l'arrêter. André Kapanga aussi. Malgré des e-mails urgents,
des appels téléphoniques et des appels personnels, ils ont vu,
impuissants, une entreprise soutenue par le gouvernement chinois prendre
possession des Américains de l'une des plus grandes mines de cobalt au
monde.
C'était en 2016, et un accord avait été
conclu par le géant minier basé en Arizona, Freeport-McMoRan,
pour vendre le site, situé en République Démocratique du
Congo, qui figure désormais en bonne place dans l'emprise de la Chine
sur l'approvisionnement mondial en cobalt. Ce métal fait partie de
plusieurs matières premières essentielles nécessaires
à la production de batteries de voitures électriques - et est
désormais essentiel pour retirer le moteur à combustion et sevrer
le monde des combustibles fossiles qui modifient le climat.
Perriello, un diplomate américain de premier plan en
Afrique à l'époque, a tiré la sonnette d'alarme au
département d'État. M. Kapanga, alors Directeur
Général Congolais de la mine, a presque supplié
l'ambassadeur américain au Congo d'intercéder.
« C'est une erreur », se souvient M. Kapanga,
l'ayant mis en garde, suggérant que les Américains gaspillaient
des générations de relations avec le Congo, la source de plus des
deux tiers du cobalt mondial. »
Sale temps pour les occidentaux
Ce document, nous le publions en entier pour comprendre toutes
les pressions exercées sur le Président Joseph Kabila Kabange en
2016, alors année électorale. Parmi ces pressions, les sanctions
occidentales contre plusieurs personnalités congolaises proches du Chef
de l'Etat visées pour des imputations qui n'ont jamais été
matériellement ni judiciairement prouvées.
On réalise au moins que les Américains se sont
eux-mêmes mis dans de sales draps pour avoir probablement appuyé
des Européens - dont les Belges qui passent pour les meilleurs
connaisseurs du Congo - dans la phobie développée à
l'égard des Chefs d'État congolais au cours de ces 30
dernières années.
Aujourd'hui, force est de constater que les Chinois -
présents dans ce pays depuis 1973 à l'initiative du
maréchal Mobutu - ont attendu 2008 (soit 35 ans) pour
s'intéresser aux mines congolaises en 2008. Et, la première
cathode, ils ne l'ont tenue entre les mains qu'en 2015. Soit 42 ans
après.
Manono et les Kabila
Croyant détenir le monopole du bon sens,
c'est-à-dire de la rationalité, les Occidentaux viennent de se
tirer une grosse balle dans le pied avec leur fameux rapport » Congo Hold
Up«.
En effet, l'enjeu que représente le lithium dans la
fabrication des voitures électriques ramène le Katanga au-devant
de la scène.
Comme par malheur, le lithium de la RDC est certes au Katanga
(toujours le Katanga comme pour le cuivre, le cobalt et l'uranium), mais plus
précisément à Manono, dans le Tanganyika. Manono, c'est
à la fois le territoire et le village des Kabila !
Cela peut bien embarrasser plus d'un, mais le Congo - depuis
l'époque coloniale - a cette particularité d'impliquer le
leadership local dans la réalisation de tout projet intéressant
la communauté.
De ce fait, ignorer les Kabila dans la exploitation du lithium
du Tanganyika, c'est comme ignorer les Tshombe dans l'exploitation du cuivre ou
du cobalt au Lualaba ou encore les Tshisekedi dans l'exploitation du diamant au
Kasaï.
Quid du Congo courtisé ?
Dans cette guerre froide d'un genre nouveau, les Occidentaux,
eux-mêmes, ont un problème de communion. Washington, Paris et
Bruxelles peuvent avoir en commun la phobie kabilienne, mais chacun entend
préserver ses intérêts.
Washington continue de présenter la RDC comme son
intérêt stratégique en Afrique. Curieusement, c'est de
là que vient le plan de démembrement du Congo porté par un
certain Peter Pham.
Paris continue de croire dans son droit de préemption
obtenu à Berlin. Dans les médias, elle aligne ses » soldats
«. Suivez mon regard.
Bruxelles continue de rêver de sa communauté
belgo-congolaise sur le modèle de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest,
à défaut de refaire le double coup de sécession du Katanga
et du Sud-Kasaï.
Mais que fait le Congo courtisé ? Il semble avoir un
problème sérieux de choix de partenaire. Le contrat
sino-congolais en est l'exemple. Lorsqu'on voit des pays occidentaux tenter de
faire médecin après la mort pendant que des années durant
ils ont quasiment laissé la RDC crever, c'est l'indice qu'il y a du bon
dans ce contrat qui redonne vie et espoir aux Congolais. Et que quelques
ajustements dictés par l'expérience sont utiles pour redresser
effectivement le Congo.
Quand on a cette perception réaliste et pragmatique des
enjeux, on comprend la mission confiée aux barbouzes d'European
Investigative Collaborations (EIC) qui a mené « gratuitement »
ses enquêtes relayées « gratuitement » dans des
médias auxquels les journalistes d'investigation ont offert «
gratuitement » leur expertise...
RDC : L'Intersyndicale
de l'EPST accuse Nicolas Kazadi de bloquer la paie de nouvelles unités
et menace d'aller en grève
L'Intersyndicale des syndicats des enseignants de
l'Enseignement primaire, secondaire et technique exige du gouvernement Sama
Lukonde le décaissement « immédiat » et
« sans condition » de la paie complémentaire du mois
d'avril des enseignants nouvelles unités dans un délai de 48
heures faute de quoi, il menace d'aller en grève. Il a fait cette
déclaration le mardi 17 mai 2022 à Mbanza-Ngungu dans la province
du Kongo Central.
Cette structure qui milite en faveur des enseignants congolais
exige également du gouvernement de la République le
décaissement des frais de fonctionnement des établissements
scolaires dans un délai de deux jours.
Dans sa déclaration, l'intersyndicale des syndicats des
enseignants de l'EPST dit avoir constaté avec
« indignation », le non paiement jusqu'à ce jour de
70 053 enseignants nouvelles unités contrairement aux résolutions
des accords de Mbwela Lodge signés à Kisantu le 18 novembre 2021
entre le banc syndical et le gouvernement de la République.
A l'en croire, le gouvernement avait pris l'engagement de
payer toutes les nouvelles unités lors du premier trimestre de
l'année 2022. Il dit avoir constaté que ladite paie n'est pas
toujours exécutée. Il révèle en outre que le
dossier traîne au niveau du ministère des Finances.
L'Intersyndicale des syndicats des enseignants de
l'Enseignement primaire, secondaire et technique demande au premier ministre,
Jean-Michel Sama Lukonde, d'instruire le ministre des Finances, Nicolas Kazadi,
de libérer sur le champ, la paie complémentaire des enseignants
nouvelles unités pour le mois d'avril 2022.
L'intersyndicale de l'EPST rejette, par ailleurs, toute
responsabilité d'arrêt de cours qui adviendrait au gouvernement
Sama Lukonde, dépassant ce ultimatum (48h).
RDC: Vidiye Tshimanga
placé sous mandat d'arrêt provisoire
L'étau se resserre autour de Vidiye Tshimanga,
l'ex-conseiller du Chef de l'Etat.
Auditionné au parquet général près
la Cour d'Appel de Kinshasa-Gombe depuis 11 heures de ce mercredi 21 septembre
pour des faits constitutifs de prévention de corruption
présumée, Vidiye Tshimanga, ancien conseiller stratégique
du président de la République Félix Tshisekedi vient
d'être mapé, apprend POLITICO.CD de sources judiciaires.
Éclaboussé dans une affaire de corruption et
trafic d'influence dans l'acquisition des licences minières pour les
investisseurs en échange d'une participation dans une coentreprise, le
désormais ex-conseiller de Tshisekedi avait rendu rendu le tablier afin
d'avoir toute la liberté de dénoncer et lever le voile sur les
commanditaires de ce qu'il qualifie de « machination » et ainsi
démontrer, preuves à l'appui, les manipulations et
détournements de ses propos. Il avait évoqué aussi une
voie d'éthique face au scandale le concernant.
Dans l'une des vidéos publiée par Le TEMPS,
Vidiye Tshimanga propose aux investisseurs de s'associer avec sa
société congolaise, la COBAMIN.
« Avec Ivanhoe, ils ont 80%, j'en ai 20. Mes 20%
sont divisés en deux, donc vous avez 10%, c'est COBAMIN, ma
société. Les autres 10%, parce que dans la loi minière,
vous avez l'obligation d'avoir une personne congolaise dans la
société... Cette personne congolaise est quelqu'un que nous avons
choisi », a-t-il révélé.
Dans sa version, Vidiye Tshimanga a expliqué que le
contenu entier de l'enregistrement rendu public aurait été
saucissonné et sorti de son contexte.
« Ceci, aussi, afin de faire la lumière sur les
commanditaires de ce montage grossier, dont nous détenons un
enregistrement qui contredit le sens qu'ils ont voulu donner à mes
propos sortis de leurs contexte », a-t-il écrit dans sa lettre de
démission adressée au président Tshisekedi.
RDC: Tshisekedi face
à la menace Katumbi
Félix Tshisekedi fait
désormais face aux ambitions présidentielles de Moïse
Katumbi, qui veut lui prendre sa place dans des élections normalement
prévues en 2023. Comment le Chef de l'Etat congolais compte-t-il s'en
sortir ? Quelles sont ses options ?
L'histoire est un étang à
répétition. Brutus a débarqué du dos de Jules
César, Mobutu est sorti des cuisses de Lumumba. Tout comme Macky Sall,
au Sénégal, a escaladé l'arrière d'Abdoulaye Wade.
En République démocratique du Congo, cette dame indomptable a,
dans sa répétition, présenté Moïse Katumbi
dans le rôle de Judas. D'abord avec l'ancien président Joseph
Kabila, qui ira jusqu'à le qualifier ainsi. Ensuite, aujourd'hui avec
l'actuel président Félix Tshisekedi, dans une moindre mesure
certes.
En effet, alors que Joseph Kabila a longtemps paru n'avoir de
Brutus que Vital Kamerhe, ancien bras droit et ancien président de
l'Assemblée nationale, l'homme qui se targuera de l'avoir «
fabriqué » et qui a fini par rejoindre son opposition, d'un village
enfui au coeur de la région du Katanga, le Judas de Kabila a surgi. Il
s'appelle Moïse Katumbi Chapwe. En 2015, cet homme d'affaires, jadis
lieutenant fidèle de l'ancien président, enfant chéri,
gouverneur de la plus riche des provinces congolaises, se décide alors
de « poignarder » Joseph Kabila dans le dos. Lui par
contre, ne se réclame que d'une ambition légitime. Une lutte
à mort va néanmoins suivre. Une boucherie. Joseph Kabila et son
ancien protégé seront animés par une rancoeur personnelle
et dans cette lutte, le Congo entier découvrira alors l'usage du
lobbying aux Etats-Unis.
Tenez : «L'argent ne fait pas de bonheur»,
disait un homme qui en manquait. Katumbi lui, veut avoir un résultat
contraire. Si le monde entier connaît Silvio Berlusconi, autrefois
surnommé «Il Cavaliere», homme politique controversé et
homme d'affaires italien sulfureux, sans avoir les deux derniers qualificatifs
péjoratifs, le richissime homme d'affaires congolais Moïse Katumbi
arpente un chemin qui coïncide étrangement à celui de
l'italien: la fin justifie les moyens. De ses origines italiennes - son
père, Nissim Soriano, un juif originaire de l'île grecque de
Rhodes, s'y est réfugié dans l'entre-deux-guerres pour fuir
l'Italie fasciste de Benito Mussolini - Katumbi tire les traits du parcours de
Berlusconi ailleurs.
D'abord une passion pour le football, où il a
bâti son «Milan AC» d'Afrique, le TP Mazembe, pour en faire
l'un des clubs phares du continent noir. Ensuite, la richesse. Oui, l'homme est
riche. Très riche même. De ses affaires prospères en Zambie
et en Afrique du Sud dans les années 1997, à son exil,
accusé par Laurent-Désiré Kabila de soutenir, avec son
frère Raphaël Katebe, les rebelles du Rassemblement congolais pour
la démocratie (RCD), Katumbi a su adroitement revenir au pays,
aidé par un certain Augustin Katumba Mwanke, pour devenir un
précieux allié du président Joseph Kabila.
Débute alors une longue amitié. Pendant plus de
dix ans, Katumbi dirige la plus riche province de la République
démocratique du Congo. Le cuivre, principale richesse du pays et du
Katanga, est au plus haut niveau de l'histoire. Notre gouverneur se construit
alors un empire. Il gère la province, tout en ayant des activités
commerciales dans les mines. Aucune loi n'interdit alors cette combinaison
dangereuse au pays. Les affaires étaient si bonnes que le Gouverneur a
vendu en 2007 Anvil Mining, de la mine de Kinsevere qui aurait appartenu
à la Gécamines, acquise pour un million de dollars, à plus
de soixante. Aucune accusation n'aboutira à quoi que ce soit.
Par ailleurs, contrairement à un pouvoir de Kabila
pingre, Moïse Katumbi se construit tout aussi une popularité. Il
redistribue «un peu» ses bénéfices. Ils aident les
riverains. Se fait accompagner par des foules. Aidé par le TP Mazembe,
il trône, si haut, sur Lubumbashi. Et puis, la province devient de plus
en plus petite. L'homme veut plus. Ça tombe bien, Kabila est à la
recherche d'un dauphin. «AKM [Augustin Katumba Mwanke] a beaucoup
pesé dans la relation entre Kabila et Moïse [Katumbi]. A sa mort,
le Président s'est rapproché de Katumbi, qui l'a beaucoup
aidé à contrôler les finances et les deals dans le
Katanga», confie un proche de Moïse Katumbi, qui a requis
l'anonymat. Nous sommes alors en 2013, raconte notre source, un proche de
l'ancien gouverneur. Le président Kabila sort des chaotiques
élections en 2011, et ne peut plus se permettre de briguer un
troisième mandat. «Je me souviens bien de la situation. A
l'époque, le Président et Moïse étaient comme des
frères. C'est de lui-même qu'est venue l'idée.
Moïse n'en voulait pas. Il ne voulait plus faire de la politique. Il
voulait se concentrer sur les affaires et mieux organiser Mazembe»,
raconte ce député congolais.
Ces détails longs et ennuyeux datent d'une
époque lointaine, au risque de vous perdre dans cette évocation
qui concerne plutôt le futur. Toujours est-il qu'à la fin, Joseph
Kabila décidera ne de pas désigner Moïse Katumbi comme
successeur. Le 23 décembre 2014, en plein Lubumbashi, devant une
marée humaine, Moïse Katumbi change de ton contre son allié
de tous les jours: Joseph Kabila. L'histoire de trois penalties passe par
là. Le monde retiendra que c'est ainsi que l'une des plus longues
complicités politiques a pris fin en République
démocratique du Congo.
Un allié
matois
Félix Tshisekedi ne pourrait pas certes
considérer Moïse Katumbi comme un « judas »,
à contrario de Joseph Kabila. Cependant, l'histoire semble se
répéter. Ecarté de la présidentielle de 2018 et
poussé en exil, l'ancien gouverneur du Katanga doit compter sur la bonne
foi de son ami de longue date, Félix Tshisekedi, pour revenir au pays,
étant même réhabilité dans ses affaires
minières. Derrière, c'est surtout l'activisme américain
qui fait croire aux deux qu'ils auraient des ambitions communes pour se
défaire de Joseph Kabila. Mike Hammer, l'ancien ambassadeur
américain en RDC et son ami l'emberlificoteur Peter Pham, sont les
deux qui monteront un tel plan saugrenu. Grosso-modo, convaincre Félix
Tshisekedi que Moïse Katumbi ne serait pas une menace pour son
pouvoir ; les pousser à s'allier.
Néanmoins, nul au Congo n'est convaincu d'une telle
union. D'autant plus qu'elle fait intervenir d'autres variables toutes autant
compliquées. D'abord l'alliance « Cap pour le
Changement », ayant amené Tshisekedi au pouvoir, grâce
au « sacrifice » d'un certain Vital Kamerhe. Puis, il faut
y ajouter d'autres, comme des anciens Kabilistes, Modeste Bahati en tête,
puis, pour finir, y dégager la matoiserie de Moïse Katumbi, qui ne
cherche alors qu'une opportunité de retrouver son passeport congolais,
comme billet d'entrée pour une élection présidentielle et
devenir ainsi Chef d'Etat en 2023, à la place d'un Félix
Tshisekedi qui rêve lui-même de demeurer président jusque
2028. Ce cocktail qui sent du souffre est nommé « Union
Sacrée pour la Nation ».
Mais rapidement, Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi
vont se retrouver nez à nez. D'abord l'ancien président qui tente
alors de s'accaparer les pleins pouvoirs pour se préparer à sa
propre succession, ensuite, Moïse Katumbi qui rechine à prendre
part au gouvernement dit des « Warriors »,
préférant ainsi y surveiller Tshisekedi par l'entremise de ses
lieutenants, mais veiller surtout sur le processus électoral, notamment
la désignation des membres de la Commission électorale, tout en
tissant sa grande toile composée notamment d'un lobbying insolent
à l'international et des alliés en interne aussi étranges
que l'Eglise catholique en personne, par l'entremise de son
archevêché de Kinshasa, et la Conférence des prêtres,
connue comme la CENCO. Tous alors, forment ainsi l'arsenal fatal qui devrait
tomber sur Tshisekedi, alors que les élections s'approchent.
S'il a su deviner les intentions de son
« allié » au sein de l'Union Sacrée,
Félix Tshisekedi n'a cependant pas pu s'y préparer au même
titre que ce dernier pour y faire face. Le président,
épuisé par l'exercice du pouvoir, s'y retrouve même
piégé en perdant ses alliés, dont certains lui retourne
leurs vestes, tandis que d'autres tombent en disgrâce et se
retrouve ainsi à Makala à tomber malade et à attendre leur
probable évacuation. Parmi eux certes, il y a notamment Vital
Kamerhe, qui formait avec lui le fameux duo FATSHIVIT qui l'a amené au
pouvoir. Et le temps que Tshisekedi se rende compte de ses propres erreurs, le
voilà déjà faisant face à la menace.
Soudain, les premières proses d'une mélodie
brutale sont entonnées par nul autre que le prompteur de Kashobwe.
Olivier Kamitatu étale son verbe dans une diatribe sanglante contre
Tshisekedi. Pour autant, il est porte-parole d'un homme qui serait toujours en
alliance avec Tshisekedi. Simple partie visible de l'Iceberg. En coulisse,
l'activisme international s'y met. La machine Katumbi démarre. On voit
des hautes personnalités mondiales comme le Secrétaire
général de l'ONU, António Guterres, monter au
créneau pour exiger le calendrier des élections dont il n'est
même pas candidat. Néanmoins, une marionnette du
célèbre spectacle du « Super Trio », les
Congolais le voit ainsi gesticuler, promenant d'où venait
réellement sa motivation.
La
« FATSHIVIT » comme véritable
antidote
La panique gagne alors le camp de Tshisekedi. Patrick Muyaya,
ministre de la Communication, doit déserter son front anti-Rwandais pour
venir se frotter aux Katumbistes, sur les réseaux sociaux. Augustin
Kabuya, surnommé « Augy La Gaffe » tient sa petite
messe à Limete, mais il est autant esseulé qu'aphone. En
réalité, comme Joseph Kabila, Félix Tshisekedi a
été suavement mené en bateau par son ancien allié,
qui se retrouve aujourd'hui « messie sauveur » des
Congolais, face à un régime dont il a pourtant fait partie.
Certes les comparaisons s'arrêtent. Face à Joseph
Kabila qui ne pouvait pas se présenter pour un autre mandat, Moïse
Katumbi avait le soutien d'une ribambelle d'opposants politiques. Aujourd'hui,
Félix Tshisekedi ne souffre pas du même déficit. C'est
alors qu'il peut mieux cerner cette menace et y apporter réponses. Car,
dans le fond, la vraie menace face à Tshisekedi ne saurait
être un homme seul. Au contraire. L'exercice du pouvoir est la
véritable épée de Damoclès qui pend sur la
tête du président congolais. Alors que les Congolais croulent sous
des promesses irréalisées ou peu visibles, le premier danger pour
le fils d'Etienne Tshisekedi n'est autre que le bilan du « peuple
d'abord » qui manque tant à l'appel. Ainsi, redresser la
tête, se remettre en question en mettant des vrais changements en place,
pourront alors être des vrais solutions face à la menace
Katumbi.
Pour se faire, la première étape consistera sans
doute à démanteler cette union de façade sur laquelle
repose un gouvernement des Warriors qui n'aura jamais été en
guerre que contre un deuxième mandat de Tshisekedi. Un nouveau souffle
s'imposer. Compter ses alliés, renforcer ses équipes et les
mettre réellement à l'oeuvre au service des Congolais serait
déjà un bon début.
Au Palais de la Nation, il se murmure que
« FATSHI » y a déjà pensé. D'où
l'idée d'avoir été jusqu'à la Prison centrale de
Makala pour y chercher son « Ibenge ». L'autre partie de
soi-même. Vital Kamerhe pourrait aider à la reconstitution de
FATSHIVIT, le fameux duo qui avait tant convaincu les Congolais que Joseph
Kabila, qui reste tout autant un acteur majeur du jeu politique actuel. Vital
Kamerhe devrait être l'allié idéal pour conduire un vrai
gouvernement de combat. Celui qui ira chercher le vrai bilan tant attendu. Il
devrait cependant renoncer à toute ambition qui fait tant peur à
Tshisekedi, qu'à sa famille politique. Aussi, il faudra alors s'assumer.
Puisqu'une fois que l'union serait démantelée, l'armada Katumbi
pourra alors leur tomber dessus.
Mais, rappelez-vous, un seul homme ne peut être à
lui seul un problème pour un pouvoir sortant qui peut encore faire
rêver les congolais et se maintenir. Toutefois, au risque de
paraître prétentieux, nous oublions ici, à travers ces
quelques lignes, l'idée d'une vraie de l'existence d'autres facteurs qui
pourraient tous aussi faire naître d'autres challengers incarnant la
vraie surprise de ce processus électoral désormais
redouté. Il y a également la possibilité que la tenue de
ces élections et leur transparence soient le vrai enjeu qui attend le
Congo. Il y a aussi Paul Kagame, dont les liens avec certains au pays ne sont
plus à démontrer et qui risquent de perturber amplement l'avenir
de Félix Tshisekedi. Néanmoins, le Fondé ne s'adressait
qu'au futur d'un pouvoir, et à sa capacité à se maintenir,
qui passe désormais par le courage de s'assumer et sa clairvoyance
à se réconcilier avec ses véritables dépositaires.
Sinon, Dieu seul sait que la prochaine prestation de serment se fera en italien
dans ce pays. Monoko na nga Nganga.
Ituri : Félix
Tshisekedi vente les réalisations de l'IGF
Dans le cadre sa pratique du dialogue direct avec des citoyens
représentatifs de la société, le Président de la
République a échangé ce samedi 19 juin avec les forces
vives de la province de l'Ituri sur notamment les questions liées
à l'état de siège, l'enrôlement des jeunes, la
situation économique, la pandémie de Covid19.
Parlant de la situation économique, le Président
Tshisekedi a dans son intervention, félicité l'Inspection
Générale des Finances pour ses réalisations depuis son
accession au pouvoir.
« Depuis je suis là, je vous avais parlé de
déboulonnage, je vous avais parlé de lutter contre la corruption
et aujourd'hui on le voit, c'est vrai que ce n'est pas encore parfait mais il y
a déjà des avancées considérables. Aujourd'hui de
plus en plus on sent qu'il ya la peur du gendarme donc de l'État,
aujourd'hui un responsable de l'État avant de mettre l'argent de
l'État dans sa poche, il réfléchit et dit si l'IGF passe
par ici na Bebi [Ndlr] C'est à ça que sert l'État . Nous
allons restaurer tout ça », a déclaré Félix
Tshisekedi.
Par ailleurs, le Chef de l'État a dénoncé
une sorte de mafia développée au sein de l'armée et des
institutions de la République. Insatisfait, le Chef de l'État
souligne que la justice reste un de ventre mou pour son administration.
« On a parler de justice ici, vous avez raison, c'est
l'une de mes priorités et ma raison d'être insatisfait pour le
même est que la justice est un de ventre mou pour notre administration
» a-t-il souligné déplorant une sorte magouille se traduit
notamment par le refus de levée des immunités des quelques
sénateurs visés par la justice pour détournement des
deniers publics.
Félix
Tshisekedi, la Cour constitutionnelle et le glissement : les dessous d'un coup
de force
Cravate bleu ciel, costume sombre, en bleu de nuit, c'est un
Félix Tshisekedi en « Commandant en Chef » qui débarque
au Palais du peuple ce 13 décembre 2019. Le Chef de l'État
est déterminé. Il veut impulser une nouvelle dynamique, alors que
l'euphorie de l'alternance vient de passer. Sous les acclamations d'un
public incité, le voilà annonçant la grande nouvelle :
« 2020 sera l'année de l'action
! ». La salle est étourdie. Félix Tshisekedi
veut changer le Congo, il veut créer « l'Allemagne de l'Afrique
», en partant en guerre contre la corruption, mobilisant également
les recettes. Le président est si confiant qu'il annonce, devant
une salle conquise, que le nouveau budget annuel allait connaître une
augmentation spectaculaire. Car, quelques mois avant, Félix Tshisekedi a
obligé le gouvernement congolais à revoir sa proposition
budgétaire de 7 à 10.9 milliards de dollars américains. Le
« Béton, » est gonflé à bloc,
l'année qui commence serait alors celle du renouveau.
Au pied du
mur
Mais, le Congo-Kinshasa a
connu bien de promesses. Et le début de l'année 2020 ne donne pas
raison au Chef de l'État. Tenez. Dans l'ouest de Kinshasa, le chantier
des Sauts-de-mouton, que Félix Tshisekedi attendait depuis 2019, refuse
de se terminer. Son directeur de cabinet est désavoué,
après avoir fait une grosse promesse en direct d'une radio privée
: aucun saut-de-mouton n'est inauguré au 31 janvier 2020. La suite
est un enfoncement. Son programme d'urgence de 100 jours se transforme en un
bourbier. Des détournements fusent, les procès qui s'ensuivent
resteront expéditifs et punitifs, mais sans résoudre le
problème. Le « stratège » Vital
Karmerhe tombe devant la clameur publique, alors que les fameuses actions
promises par Félix Tshisekedi ne sont toujours pas au rendez-vous.
Car, entre-temps, la Covid-19 débarque. Le budget
annuel rêvé par Tshisekedi était finalement
dénué de réalité. Il est réduit, de facto,
de moitié. José Sele Yalaghuli, ministre des Finances, est
obligé de ramener son Chef de l'État à la
réalité. Un plan de Trésorerie est publié. Il
tourne autour de 5 milliards USD. De l'autre côté, dans
l'Est de la RDC, au nord, et même au sud, au moins 6 armées
étrangères élisent domicile sur le sol congolais. Y
compris le Sud-Soudan ! La traque des ADF à Beni (Nord-Kivu)
s'essouffle, des assaillants martyrisent les populations à Lubumbashi et
à Kasumbalesa (Haut-Katanga). Même situation dans l'Ituri,
où les groupes armés rivalisent en tueries. Des centaines de
Congolais sont massacrés.
À Kinshasa, c'est le dollar américain qui
traumatise la capitale congolaise. Il fait le yo-yo avec le Franc congolais.
Les mesures de rafistolage pour contrôler l'inflation s'avèrent
insuffisantes. Les prix grimpent, les Kinois suffoquent, le
« Béton » fond. Il ne sait plus à querelles
se vouer. En juin 2020, Tshisekedi célèbre les 60 ans
d'indépendance de la RDC au pied du mur, consolé par un coup de
téléphone du Roi des Belges.
«
Démissionner » Lwamba et prendre le contrôle de la
Haute Cour
Le 04 juillet 2020, Benoit Lwamba, président de la Cour
constitutionnelle, entre au bureau de Félix Tshisekedi à la
Cité de l'Union Africaine. Le juge avait demandé à
être reçu par le Chef de l'État. Il a une requête
à lui adresser. En plein confinement, il veut se rendre à
Bruxelles, pour des soins sanitaires. Mais, la conversation, qui vient de
commencer, prend une autre tournure. Car, si Félix Tshisekedi accepte
facilement de recevoir le juge-président, il a bel et bien une
idée derrière la tête. Selon un proche de Lwamba,
c'est alors que le président va lui lancer une étrange
proposition. « Il a été clairement fait savoir au
juge-président que s'il voulait se rendre à Bruxelles, et
même recevoir ses indemnités qui ont été
bloquées, il devait d'abord démissionner »,
rapporte ce proche qui a requis l'anonymat.
D'autres expliquent qu'une lettre sera aussitôt tendue
à Benoit Lwamba, portant sa démission. «Devant des
hésitations, il a été clairement
menacé », révèle un proche du juge
congolais. Les menaces seront dissuasives, y compris la promesse de paiement
d'indemnités. Car le juge finit par se rendre à Bruxelles. Une
fuite est aussitôt organisée sur les réseaux sociaux. Une
lettre, rapidement authentifiée par des proches du président
Tshisekedi, annonce publiquement la démission du juge. Elle porte bel et
bien la signature de Benoit Lwamba.
Le vendredi 10 juillet 2020, sept juges siègent
à Cour constitutionnelle pour « constater » la
démission du président, selon un étrange
procès-verbal qui a également fuité sur les réseaux
sociaux. Cependant, le jour même, un nouveau courrier arrive,
contredisant la lettre antérieure et dont l'objet est «
démenti ». Il explique que la démission du
juge-président est fausse, la qualifiant de « rumeur ». Cette
nouvelle lettre est signée par le même Benoit Lwamba, depuis
Bruxelles.
La Présidence décide alors de contre-attaquer.
Le dimanche 12 juillet, des agents de l'Agence nationale de renseignements
(ANR) font irruption à la Cour constitutionnelle, cassant la porte
principale pour s'introduire dans les locaux de la Haute Cour. Ils auraient
spécifiquement ciblé le bureau du juge-président Benoit
Lwamba, confirme à POLITICO.CD, un proche du juge congolais. Une version
corroborée par l'avocat Théodore Ngoy, dans un communiqué
parvenu à POLITICO.CD le même jour.
« En ma qualité de Conseil habituel de
Monsieur Benoit LWAMBA BINTU, Président de la Cour Constitutionnelle et
Président du Conseil Supérieur de la Magistrature de la
République Démocratique du Congo, je me fais le devoir d'informer
l'opinion nationale et internationale que ce dimanche 12 juillet 2020, il est
fait état de la présence des agents de l'Agence Nationale de
Renseignements (ANR, en sigle), venus à bord de deux jeeps, au
siège et dans les locaux, inviolables, de la Cour constitutionnelle,
comme le sont les documents et les archives de ladite Cour »,
révèle-t-il dans ce communiqué.
« Ils ont invité le Président
intérimaire de la Cour constitutionnelle et le Directeur de Cabinet
du Président de la Cour constitutionnelle, Président du Conseil
Supérieur de la Magistrature, Monsieur Benoit LWAMBA BINTU, à se
présenter aux bureaux de ce dernier, sans raisons claires et
valables », ajoute-t-il.
Lwamba n'était
qu'un début
L'opération est assumée dans le cercle du Chef
de l'État congolais. Selon nos informations, les services congolais
soupçonnent le Directeur du cabinet du juge Lwamba d'avoir produit un
faux document. Mais, il n'en sera pas question, d'autant plus que, depuis
Bruxelles, Benoit Lwamba assume le démenti et se considère,
à ce jour, toujours comme le juge-président de la Cour
constitutionnelle. Étrangement, à Kinshasa, le «
président de la Cour constitutionnelle ET président du Conseil
supérieur de la magistrature ad intérim », Funga
Molima Mwata Evariste Prince, annonce avoir transmis au président de la
République le procès-verbal de prise d'acte de la
démission d'un membre de la Cour constitutionnelle, en l'occurrence
Benoît Lwamba Bindu, de ses fonctions de président de la Cour
constitutionnelle. Selon cette correspondance du 13 juillet 2020, le
procès-verbal a été établi à la suite de la
plénière du 10 juillet 2020 par les membres de cette Haute
Cour.
À la Présidence congolaise, on affirme alors que
la démission de Lwamba est actée. Mais, l'épisode ici est
loin d'illustrer une simple querelle entre alliés politiques, même
si, depuis plusieurs mois, le Front Commun pour le Congo (FCC) et le Chef de
l'État congolais ont du mal à accorder leurs violons. Toutefois,
d'autres révélations viennent mettre en lumière la
présence d'un agissement structuré et voulu, du moins, du
côté de Félix Tshisekedi. Car pendant que la
démission de Benoit Lwamba est contestée, le Chef de
l'État avance ses pions, en procédant rapidement à des
nominations qui vont finalement prolonger le pouvoir dans une crise.
En effet, le 17 juillet 2020, Tina Salama, porte-parole
adjointe du Chef de l'État, est envoyée à la
Télévision nationale avec tout une plie de documents. Six
heures seront nécessaires pour que l'ancienne journaliste de Radio Okapi
en vienne à bout. Il s'agit d'un lot inédit d'ordonnances
signées par le président Tshisekedi. L'armée est
principalement concernée. La grande nouvelle restera la mise sur la
touche du célèbre général John Numbi. La clameur
publique atteint les États-Unis. Des diplomates américains
n'hésitent pas à féliciter le départ de leur
bête noire par une autre, le général Gabriel
Amisi. Mais, derrière l'euphorie, c'est la gueule de bois. Car
entre les 120 ordonnances des nominations au sein de l'armée et quelques
institutions judiciaires, Félix Tshisekedi en a profité pour y
glisser une qui finira par faire sourciller le pays entier.
À la Cour constitutionnelle, en plein bras de fer
autour de la démission du juge-président Lwamba, le Chef de
l'État congolais change unilatéralement trois juges. Par
ailleurs, les faits deviennent flagrants lorsqu'il est établi que ces
ordonnances n'ont pas été contre-signées par le Premier
ministre Sylvestre Ilunkamba, comme l'exige la loi. Pendant que ce dernier
se trouvait en mission dans le Haut-Katanga, c'est étrangement le
vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, Gilbert Kakonde, issu
du parti du président, qui s'est octroyé ce pouvoir, citant un
intérim, certes contesté.
Pièces contre
pièces judiciaires
Problème. La Constitution congolaise, dans son article
158, fixe les conditions de nomination au sein de la plus haute institution
judiciaire du pays. Et Félix Tshisekedi semble n'y avoir pas jeté
un oeil. Pour la petite histoire. Créée le 18
février 2006, la Cour constitutionnelle était une
première, issue de la Constitution et dont les compétences
étaient, entre autres, celle de juger le président de la
République et le Premier ministre. Institution de contre-pouvoir, la
Cour devait donc assurer l'État de droit, tout en permettant de
vérifier la conformité des lois par un contrôle.
Il faudra attendre juillet 2014 pour voir le président
Joseph Kabila nommer les neuf juges de cette Cour, qui prêteront serment
le 4 avril 2015 devant le président, les deux chambres du parlement
réunies en Congrès et le Conseil supérieur de la
magistrature. Les juges Vunduawe Te Pemako, Jean-Pierre Mavungu, Banyaku
Luape, Jean-Louis Esambo, Luamba Bindu, Corneille Wasenda, Funga
Molima, Kalonda Kele et Kilomba Ngozi Mala jurent et prennent ainsi
l'engagement de respecter la Constitution, d'agir avec honneur et
dignité.
Selon la Constitution congolaise promulguée en 2006, la
Cour constitutionnelle comprend neuf membres nommés par le
Président de la République, dont trois sur sa propre initiative,
trois désignés par le parlement réuni en Congrès et
trois désignés par le Conseil supérieur de la
magistrature. « Les deux tiers des membres de la Cour
constitutionnelle doivent être des juristes provenant de la magistrature,
du barreau ou de l'enseignement universitaire. Le mandat des membres de la Cour
constitutionnelle est de neuf ans non renouvelables », dit la
Loi fondamentale. Toujours selon la Constitution, la Cour
constitutionnelle est renouvelée par tiers tous les trois ans.
Ainsi, trois ans après avoir mis en place la Haute
Cour, Joseph Kabila signe l'ordonnance N° 18/ 038 du 14 mai 2018, nommant
les nouveaux juges dont Norbert Nkulu, Jean Ubulu et François Bokona.
Norbert Nkulu a été désigné par la
Présidence de la République et Jean Ubulu par le Conseil
supérieur de la magistrature. François Bokona a, quant à
lui, été désigné par le parlement réuni en
Congrès.
Or, Joseph Kabila, ayant nommé trois juges le 14 mai
2018, il n'était pas possible que Félix Tshisekedi puisse en
nommer trois autres avant les trois ans requis par la loi. Le nouveau Chef de
l'État aurait dû attendre mai 2021 pour opérer des
nominations. « Ces nominations ne sont pas de nature à
apporter la paix au sein de notre coalition. Elles sont faites de
manière cavalière, en plus d'être illégales. La
constitution stipule que la Cour constitutionnelle ne peut connaître de
nomination venant du Président de la République qu'après 3
ans à l'issue d'un tirage au sort. Or, le président Joseph Kabila
Kabange avait déjà nommé 3 juges en 2018. Et donc, il n'y
avait ni opportunité, ni vacance pour nommer des nouveaux juges. De
plus, les trois juges devaient venir des trois composantes, ce qui n'a pas
été le cas. Ils sont nommés unilatéralement et sont
tous issus d'une seule composante. C'est totalement
illégal », explique Adam Chalwe Munkutu,
Secrétaire national du PPRD, parti de Joseph Kabila.
Par ailleurs, le président Félix
Tshisekedi a procédé aux trois nominations de matière
unilatérale, alors que, selon la Constitution, dans son article 158
alinéa 3, il est clairement stipulé : « La Cour
constitutionnelle est renouvelée par tiers tous les trois ans.
Toutefois, lors de chaque renouvellement, il sera procédé au
tirage au sort d'un membre par groupe. »
Deux juges s'opposent
au forcing
Coup de tonnerre à Kinshasa. Les trois nominations, qui
devraient passer comme une lettre à la poste, coincent à la gorge
de deux juges. Le mardi 04 août 2020 jusqu'à midi, le décor
était planté à la Cour de cassation dans la capitale
congolaise, où les juges Jean Ubulu Mpungu et Noël Kilomba
Ngozimala, nommés présidents à la Cour de cassation par
une ordonnance du Chef de l'État Félix Tshisekedi le 17 juillet
2020, étaient attendus. « Les deux juges ne sont pas
joignables. On va devoir reporter l'événement »,
explique un des organisateurs à un journaliste de POLITICO.CD sur
place.Ni le Premier ministre, encore moins le président du Sénat
et la présidente de l'Assemblée nationale. Eux aussi
sèchent la cérémonie. Quelques heures après,
la copie d'une lettre écrite par les deux juges et adressée au
président Félix Tshisekedi est parvenue à
POLITICO.CD.
« Excellence Monsieur le Président
de la République, c'est par la voix des ondes et sans consultation
préalable, que nous avons appris, le 17 juillet 2020, nos nominations en
qualité de Présidents à la Cour de cassation, par
Ordonnance n°20/108 du 17 juillet 2020, lesquelles ont été
suivies de nos remplacements immédiats, alors que c'est depuis juillet
2014 pour le Juge KILOMBA, et avril 2018 pour le juge UBULU, que par nos
lettres respectives (...) nous avions levé l'option de ne plus
travailler à la Cour Suprême de Justice, jusqu'à
l'expiration de nos mandats de neuf ans à la Cour constitutionnelle, et
ce, conformément à la Constitution, en son article 158,
alinéa 3, ainsi qu'à la Loi-organique n°13/026 du 15 octobre
2013 », expliquent-ils dans cette correspondance
datée du 27 juillet 2020
En clair, les deux juges estiment que leurs mandats respectifs
à la Cour constitutionnelle sont de neuf (9) ans pour chacun, et sont
encore en cours. « En outre, l'Ordonnance n°20/108, du 17
juillet 2020 leur notifiée, ne fait pas allusion, dans ses visas,
à la Loi-organique portant organisation et fonctionnement de la Cour
constitutionnelle mais, elle s'est plutôt basée sur les articles
69, 79, 82, 152 et 153 de la Constitution, qui mettent en exergue votre pouvoir
sur les juridictions de l'Ordre judicaire et le Conseil Supérieur de la
Magistrature, alors que la Cour constitutionnelle ne fait pas partie de cet
Ordre de juridictions, dont seul son Président est en même temps
Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, et non les
membres de la Cour », font-ils remarquer au
président Félix Tshisekedi.
La polémique éclate. À la
Présidence congolaise, on répond :« Lorsque les
deux jugent affirment ne pas avoir été préalablement
consultés avant leur nomination, on peut leur rétorquer qu'ils
seront bien en peine de citer un texte légal qui prévoit une
quelconque consultation des intéressés, par le Président
de la République, avant leur nomination. Il n'y a donc pas d'obligation
de consultation envers les deux nominés », affirme un
communiqué du cabinet du président Félix Tshisekedi,
publié le 8 août 2020.
Le même communiqué répond également
au sujet des mandats des juges. « Les intéressés
évoquent leur mandat de neuf ans en cours. Or, ils n'ignorent pas les
prescrits de l'article 31 point 3 de la loi organique qui prévoient
l'incompatibilité de la fonction de membre de la Cour constitutionnelle
avec l'exercice de tout autre emploi public. Ainsi, le Juge constitutionnel ne
peut cumuler deux fonctions publiques au même moment. On peut rappeler le
cas du juge constitutionnel VUNDUAWE Te Pemako, appelé à d'autres
fonctions, alors que son mandat à la Cour constitutionnelle courrait
encore ».
Toutefois, selon les informations de POLITICO.CD, VUNDUAWE Te
Pemako, alors juge de la Cour constitutionnelle, avait sollicité
personnellement et par écrit, auprès de Joseph Kabila, pour
être nommé à la tête du Conseil d'État, qui
venait d'être créé en 2018, après éclatement
de la Cour suprême. Cette demande ayant donc entrainé une vacance
au niveau de la Cour constitutionnelle. Deux autres juges, dont Essambo et
Baniaku, avaient respectivement démissionné, créant une
vacance de 3 postes, ayant permis à Joseph Kabila de les remplacer sans
tirage au sort.
Par ailleurs, l'article 90 de la loi portant statuts des
magistrats, consulté par la rédaction de POLITICO.CD, affirme que
les dispositions de cette loi ne s'appliquent pas aux juges de la Cour
constitutionnelle. « Les dispositions de la présente loi
ne s'appliquent pas aux membres de la Cour constitutionnelle »,
dit-elle. Ainsi, quoique magistrats de carrière, en devenant membre
de la Cour constitutionnelle, il apparaît que l'application du statut de
magistrat à l'égard de ces deux juges reste
suspendue. « Ils sont régis dès lors par
l'ordonnance portant dispositions relatives au Statut particulier des membres
de la Cour constitutionnelle », explique, notamment, l'avocat
Jean-Paul Koso Yoha, consulté par POLITICO.CD. « Par
conséquent, aussi longtemps qu'ils exécutent les fonctions de
juge à la Cour constitutionnelle, on ne peut pas prétendre leur
appliquer le statut des magistrats pour leur opposer une nomination comme
magistrat de carrière », ajoute-t-il.
Tshisekedi
prépare-t-il un glissement ?
La guerre judiciaire battra son plein au Congo-Kinshasa.
Félix Tshisekedi voit, notamment, l'opposition, et même le camp de
Joseph Kabila, contester vigoureusement ses nominations à la Cour
constitutionnelle. Néanmoins, si la polémique est vive, c'est
surtout parce que de telles nominations à la plus haute institution
judiciaire de la RDC, visent des objectifs qui font craindre une tentative de
contrôler complètement le processus électoral à
venir.
En effet, selon la Constitution de la RDC, la Cour
constitutionnelle est, notamment, arbitre des contentieux électoraux.
C'est elle qui valide tout le processus, du calendrier à la publication
des résultats définitifs, en passant par la validation des
candidatures, ainsi que leurs rejets. À Limete, la commune du centre de
Kinshasa où se situe le siège de l'Union pour la
Démocratique et le Progrès social (UDPS), des partisans du Chef
de l'État ne cachent pas leur volonté, qui guide sans doute les
manoeuvres autour de la Cour constitutionnelle. Dans une série des
vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, des militants du
« Parlement débout », qui tiennent des sessions de discussions
à la gloire de Félix Tshisekedi, ont ouvertement fait savoir
qu'il n'y aura pas d'élections en 2023 comme le prévoit la loi,
même si le mandat actuel du Chef de l'État expirant à cette
échéance.
Ils prônent ouvertement un « glissement ». Un
message qui viendrait directement de l'entourage de Félix Tshisekedi.
Mais, la RDC n'est pas prête à accepter une telle idée.
« Monsieur [Félix Tshisekedi], nous vous voyons
venir. Tel Kabila, vous êtes à la manoeuvre pour inféoder
la Justice. L'État de droit commence par le respect des
textes», dénonce l'avocat Firmin Yangambi, bâtonnier de
Kisangani, via son compte Twitter. « Donc remplacer la
« Cour constitutionnelle » de Kabila par la
« Cour constitutionnelle » de Tshisekedi ? Ce n'est
pas l'État de droit ni la saine justice pour lesquels nous nous battons.
Il faut une Cour constitutionnelle indépendante de qui que ce
soit », ajoute cet avocat proche de Moïse Katumbi.
Félix Tshisekedi se prépare à un
glissement, à l'image du report des élections de 2016, qui avait
occasionné de violentes contestations dans les rues du pays. C'est
en tout cas ce que craignent beaucoup en RDC, en regardant les querelles autour
de la Cour constitutionnelle. « Qu'y a-t-il derrière le
tour de passe-passe constitutionnel mal ficelé que le magicien
#FatshiBéton veut nous faire gober en triturant la composition de la
Cour Constitutionnelle ? La deuxième année du quinquennat de tous
les changements est largement entamée, sans résultats tangibles
au compteur, avec en ligne de mire 2023. Comment faire pour durer
au-delà du terme constitutionnel, de crainte de n'être
congédié par le souverain primaire ? Glisser ! »,
s'exclame un internaute.
Autour du Chef de l'État congolais, on dément,
sans pourtant expliquer tous ces passages en force autour de la Cour
constitutionnelle. Mais, c'est l'image que prend le pouvoir de Félix
Tshisekedi. Récemment, Human Rights Watch et l'Onu ont noté une
hausse sensible des cas de violations des droits de l'homme, dont des menaces
et harcèlement envers des journalistes. Si les responsables politiques
autour du président congolais n'ont pas ouvertement évoqué
un éventuel report des élections de 2023, les actions
posées et la réalité semblent aller dans ce sens. À
moins de trois ans de l'échéance, aucune préparation n'est
visible du côté de la Commission électorale nationale
indépendante (CENI), qui doit commencer par la désignation
polémique des nouveaux acteurs, ainsi qu'un appel à des reformes
et dialogue, initié par des proches de Tshisekedi, qui risquent, en
réalité, de prendre du temps.
Est-ce une porte ouverte vers un glissement ?
Rencontre Tshisekedi
et les bourgmestres : La salubrité et la sécurité de la
capitale au centre des échanges
La salubrité et la sécurité dans la ville
de Kinshasa ont été au centre de l'audience que le
Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a accordée,
jeudi à la Cité de l'Union africaine, aux bourgmestres et
bourgmestres adjoints des 24 communes de la ville de Kinshasa nouvellement
nommés.
Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngonbila Mbaka
a déclaré à la presse au sortir de l'audience, que le Chef
de l'État a expliqué aux chefs de l'administration municipale de
la ville de Kinshasa sa vision en ce qui concerne la salubrité et la
sécurité, notamment le « phénomène
kuluna« .
Le gouverneur Ngonbila a reconnu que la ville de Kinshasa est
encore salle, bien que des efforts aient été faits pour la sortir
de la liste des 25 villes les plus sales du monde. » Il reste encore
beaucoup à faire », a-t-il souligne.
Les bourgmestres ont été conduits auprès
du Chef de l'État par le vice-premier ministre, ministre de
l'intérieur, Daniel Aselo Okito wa Nkoi.
Cette rencontre entre le Président de la
République et les autorités municipales intervient trois jours
après le lancement de l'opération «coup de poing» sur
le boulevard Lumumba par le gouverneur de la ville de Kinshasa.
Elle a consisté à l'éradication des
marchés pirates, enlèvement des épaves et véhicules
mal garés, destruction des kiosques et terrasses de fortune, garages
pirates, l'interpellation des vendeuses et vendeurs de l'eau
conditionnée dans des sachets plastiques communément
appelée «eau pure», la délocalisation des parkings des
véhicules et arrêts de bus, mais aussi de l'évacuation des
points noirs ou décharges pirates des déchets pour assurer
l'assainissement des lieux.
Pour la réussite de cette opération, les
bourgmestres des communes de Kimbanseke, Masina, N'djili, Matete et Limete ont
été instruits d'appliquer sans faille toutes ces mesures.
Cette même opération va se poursuivre vendredi
à la place Kintambo-magasin et ses environs, signale-t-on.
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