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La gestion des risques de taux d'intérêt et de change par l'approche ALM: Le cas de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD)


par Arouna Soro
CESAG - Master en Banque et Finance 2006
  

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Chapitre 8 :
RECOMMANDATIONS

Nos recommandations concerneront la Gestion Actif/Passif et le séjour du stagiaire au sein de la BOAD.

8.1/- La Gestion Actif/Passif

Pour parfaire la Gestion Actif/Passif de la BOAD, il serait souhaitable :

- d'accroître l'effectif de la DGR car nous trouvons que l'ALM repose sur deux (2) personnes uniquement. Leur absence simultanée, surtout si elle est imprévue, pourrait paralyser cette division.

- d'améliorer le système d'informations pour disposer en temps réel des informations nécessaires aux simulations : courbe des taux, cours de change, alimentation de APS, ordinateurs lents.

- d'améliorer l'outil de simulation de sorte à fournir des résultats comme l'incidence des risques financiers sur la valeur patrimoniale de la Banque, la position ouverte par devise, la devise où la Banque est la plus exposée et sa volatilité.

- d'accélérer le projet de mise en oeuvre d'une comptabilité de gestion et d'un contrôle de gestion débouchant sur l'éclatement notionnel de la Banque en centres de responsabilités. Ceci favoriserait la prise en compte des taux de cessions internes dans la tarification, l'allocation des fonds propres aux différents centres de responsabilité et la mesure de leurs performances.

- de réétudier l'idée d'un transfert du risque de change aux clients par indexation des prêts sur le panier des devises d'emprunt de la Banque. Nous estimons que ces clients sont moins aptes à gérer efficacement ce risque que la BOAD qui détient, vis-à-vis desdits clients, un avantage comparatif en terme de compétences humaines, de ressources financières et matérielles. En appliquant une telle mesure, la BOAD court le risque de fragiliser ces opérateurs économiques et d'hypothéquer le remboursement des prêts qu'elle leur a consenti. Avec des opérateurs économiques fragilisés, c'est l'économie de la zone UEMOA dans son ensemble qui en pâtira.

Par ailleurs, le fait d'envisager des swaps de devises pour convertir en Euro la dette de la Banque libellée dans d'autres devises ramenant ainsi le panier des monnaies à deux seulement, le franc CFA et l'Euro, n'est pas exempte de risque. En effet, désormais la Banque empruntera en Euro et prêtera en franc CFA ce qui donne une illusion de bonne couverture du risque de change pour autant qu'il y ait un adossement parfait en taux d'intérêt et en maturités. En effet un changement adverse de parité entre le franc CFA et l'Euro ou un décrochage du premier par rapport au dernier cité est source de pertes de change éventuelles. La crise argentine de la première moitié des années 90 a révélé cette illusion qui poussait les banques à croire que leur position de change était nulle car elles empruntaient en USD et prêtaient également en USD. Mais la faiblesse du peso face au dollar américain a fini par fragiliser les clients qui n'arrivaient plus à rembourser leurs emprunts libellés en dollar. C'est donc une illusion de couverture du risque de change car ce dernier se dissimule derrière un risque de contrepartie en USD.

En outre, le client qui sait qu'il supporte contre son gré un risque de change, pourrait se tourner vers d'autres sources alternatives de financement s'il sent que la solution de la BOAD lui revient plus cher. Il y a donc là un risque commercial de perte de part de marché. Au total, un effet de boomerang est à craindre avec l'entrée en vigueur futur du transfert du risque de change aux clients.

- de mettre en place un comité de réflexion pour la mise en oeuvre de la mesure de valeur du risque de taux d'intérêt et de faire des propositions à la haute direction de la Banque. Dans un premier temps, ce comité pourrait étudier les conditions d'établissement du bilan en valeur de marché et de proposer une méthode de calcul des VAN, duration et convexité pour que la mesure du risque soit plus précise.

- de réévaluer la pertinence des seuils d'intervention pour la couverture des risques de taux d'intérêt et de change. Nous avons constaté qu'ils n'ont jamais été atteints voire dépassés depuis qu'ils ont été fixés. Est-ce le signe d'une bonne gestion ou d'une mauvaise évaluation de ces seuils? En réponse aux questions que nous avons posées autour de nous sur le sujet, leur calcul daterait du début des années 80. Si tel est vraiment le cas, leur pertinence à ce jour est alors sujette à caution. L'avantage de leur réévaluation est de contribuer à une saine appréciation de l'exposition de la Banque aux risques. En outre, les taux clients incluant une prime de risque, des seuils d'intervention élevés signifient un renchérissement des taux client ce qui entame la compétitivité des prix de la Banque et fait courir un risque de perte de part de marché.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984