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La communication politique dans les élections au Sénégal: l'exemple du PS(Parti Socialiste) et de l'AFP(Alliance des Forces de Progrès) en l'an 2000

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par Hamad Jean Stanislas Ndiaye
Université Gaston Berger de Saint-Louis (Senegal) - Maitrise de Sciences Politiques 2004
  

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A De par le jeu des alliances politiques et l'action des médias.

Au début de la recherche sur la communication de masse, les chercheurs ont été convaincus de

la toute puissance des moyens de communication, qui sont apparus comme des moyens privilégiés pour façonner l'opinion du public. Les effets sont donc définis comme étant puissants avec un réel impact sur les destinataires, puisque pour Todd GILTIN « (...) les médias produisent leurs effets à long terme (...) les effets de la communication de masse doivent être analysés en termes de stabilité et de maintien du statu quo »68.

En effet pour les auteurs de l'Ecole Allemande et du modèle critique qui postulent la puissance des effets en communication, ce sont les permanences qui sont significatives. Les médias agissent non pas sur les changements d'opinion mais remplissent une fonction de reproduction ;

ils agissent comme un facteur de stabilité et plutôt que de dire à l'acteur ce qu'il faut penser, ce

à quoi il faut penser ou comment il faut penser, les médias lui disent ce à quoi il ne faut pas penser.

Avancer pareil postulat d'un 'discours aux effets réels' pourrait, à certains égards, apparaître comme une prétention mais les suffrages recueillis par les candidats socialiste et progressiste

ne sauraient être négligés. A la lecture brute des résultats du premier tour, l'on ne peut que s'en convaincre. Abdou DIOUF sort en tête du duel avec l'opposition, quelque peu éparse, avec 41% des suffrages tandis que Moustapha NIASSE avec 17%, s'impose comme la troisième force politique du pays derrière le leader charismatique du sopi, Abdoulaye WADE.

68 cf. cours de communication politique

Le PS va bénéficier du concours de nombreux mouvements de soutien qui militent pour la réélection du président sortant ; ces regroupements, même si leur apport peut être relativisé, vont drainer des « citoyens qui n'ont connu et ne veulent connaître d'autre président que DIOUF ». Certains partis vont le rejoindre au second tour, à l'image du BCG de Jean Paul DIAS qui justifie ainsi son ralliement, en mettant la jeunesse en garde contre les « marchands d'illusions » : « Nous combattions tous Abdou Diouf, mais dès l'instant que nous avons compris que celui pour qui nous menions ce combat ne le méritait pas, nous avons pris nos responsabilités. Aujourd'hui, nous soutenons fermement le candidat du Parti socialiste, parce qu'avec lui, le changement dans la continuité n'est pas un vain mot ». C'est ainsi que le PS sera soutenu par le PAI (Parti Africain de l'indépendance), le PLS (Parti Libéral Sénégalais), le PDS/R (Parti Démocratique Sénégalais/ Rénovation) et le BCG (Bloc des Centristes Gainde) dans le cadre d'une alliance dénommée Convergence Patriotique.

L'AFP de Moustapha NIASSE n'est pas en reste car elle dirige une coalition de 8 à 9 partis politiques, dénommée la CODE 2000, la Coalition De l'Espoir 2000.

Tous ces facteurs vont contribuer à faire de l'AFP, qui aura voulu s'imposer comme la clé du

changement, la troisième force politique du pays au lendemain du premier tour du scrutin et la seconde à l'issue des législatives de 2001, devant le PS.

Dans une étude qui se veut faite par le biais des quotidiens sénégalais, le rôle des médias ne peut être occulté car cette presse aura servi de relais et de support du discours politique des candidats en lice pour la présidentielle de l'an 2000.

Quand les médias engagent des campagnes d'opinion pour soutenir une cause ou un projet, ils entendent assigner au destinataire de ces campagnes la place d'acteurs prenant la décision qu'ils soutiennent : il s'agit, pour eux, de faire en sorte non seulement que leurs récepteurs ne s'identifient pas seulement symboliquement, mais aussi qu'ils adoptent les positions d'acteurs qu'ils leur assignent.

L'influence des médias ou de la communication politique désigne le degré de certitude ou de prévisibilité de cette identification d'acteur : plus il sera prévisible que ses récepteurs adoptent

la position qu'il entend leur faire prendre, plus on pourra dire qu'un discours politique aura d'influence et jouera, par conséquent, un rôle effectif dans l'espace public.

En effet, les médias sont aussi des acteurs et des relais d'influence : en assurant l'élaboration et

la circulation des idées dans l'espace public, ils constituent les agents d'influence, et, à ce titre,

il convient, sans doute, de donner au concept de médias une acception assez large ne se limitant, en particulier, pas à la fonction des organes de diffusion de l'information. Si l'on donne

le nom de médias à l'ensemble des acteurs qui élaborent et diffusent les formes de la médiation symbolique et les représentations de la sociabilité politique et des appartenances institutionnelles, il convient de désigner par ce terme l'ensemble des acteurs qui élaborent et diffusent les opinions dont l'échange et la discussion définissent les termes et les logiques de l'espace public.

L'influence des médias est, ainsi, à ce titre, de trois ordres.

D'une part, en assurant l'élaboration et la diffusion des informations sur le monde, ils donnent aux sujets de la communication et de la sociabilité un savoir sur le monde qui les met en mesure d'exercer une fonction d'acteurs dans l'espace de la délibération, puis dans celui de la diffusion.

D'autre part, en proposant des informations sur le monde, ils déplacent, restructurent, font évoluer, les termes du débat public, ne seraitce qu'en lui donnant des termes nouveaux, des désignations renouvelées et des points de vue ou des critères renouvelés sur le monde. Les médias, en ce sens, font évoluer ce que l'on peut appeler notre compétence symbolique de communication politique.

Enfin, l'influence des médias dans le débat public tient à leur aptitude à faire naître des acteurs nouveaux de la médiation politique ou à en faire disparaître d'autres. En ce sens, les médias disposent, dans le champ politique, d'une autorité symbolique : ils proposent des logiques nouvelles au débat public et, en assurant une fonction didactique auprès des sujets singuliers de

la sociabilité, ils assurent la fonction capitale de faire naître les sujets symboliques de la communication politique, à la fois en faisant apparaître les acteurs de la vie politique, leurs stratégies, leurs pouvoirs et leurs interventions dans l'espace public.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams