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La communication politique dans les élections au Sénégal: l'exemple du PS(Parti Socialiste) et de l'AFP(Alliance des Forces de Progrès) en l'an 2000

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par Hamad Jean Stanislas Ndiaye
Université Gaston Berger de Saint-Louis (Senegal) - Maitrise de Sciences Politiques 2004
  

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B De par la dimension personnelle des candidats.

Avec l'élection présidentielle des 21 février et 19 mars 2000, les hommes politiques sénégalais

sont, peutêtre sans s'en rendre compte, entrés dans l'ère de la campagne électorale personnalisée. Une campagne où l'idéologie et le programme politicoéconomique sont relégués en arrière plan au profit de la politique spectacle. Dans cette formule inventée par les Nordaméricains, seule compte l'image, la bonne image du candidat. Le marketing politique adopte désormais les mêmes outils que la publicité.

Le candidat socialiste sera apparu comme l'un des leaders sinon le plus charismatique de la scène politique du pays depuis le départ de Senghor. Son passé au sein de la haute administration va beaucoup militer en sa faveur avec son passé de technocrate et travailleur sérieux, rigoureux et consciencieux. Cet homme, tant par la carrure que par le regard, intime le respect et fascine même jusque dans le camp adverse de l'opposition. Et ce n'est nullement un hasard si en parlant de changement, beaucoup de sénégalais aient reconnu la grandeur et la valeur de cet homme d'Etat dont l'entourage reste, selon eux, le maillon faible . L'atmosphère tendu qui entoure le scrutin de l'an 2000 aura aussi aidé le candidat DIOUF dont le peuple a toujours gardé une image d'homme d'Etat serein, pacifique, posé et ayant un sens assez élevé des responsabilités qui sont les siennes. Aussi, va t'il sans trop le vouloir ou même s'en rendre compte, constituer l'homme de la stabilité, à un moment où certains leaders de l'opposition ne manquaient pas de faire allusion directe au coup d'Etat qui frappait la Côte d'Ivoire voisine. Il

ne fallait surtout pas que le chaos envahisse l'un des rares îlots de paix et de stabilité non seulement du brasier ouest africain, mais d'un continent secoué et déchiré par toutes sortes de conflits. DIOUF avait aussi su faire preuve de tact et de beaucoup de réalisme dans la crise avec le voisin nord mauritanien, conflit durant lequel les échos de missiles irakiens braqués sur

le Sénégal avaient fini de circuler au sein des populations.

C'est donc cet homme, n'ayant globalement rien perdu de ses valeurs humaines qui se sera présenté devant le jugement électoral des sénégalais. Sa volonté d'apaiser le climat politique aura eu des effets de même que son éternel refus de s'attaquer à ses adversaires politiques dans

les débats qui rythment la campagne ; et pour lui « sur le chemin qui nous réunit, il faut chercher ce qui nous unit ».

NIASSE va, pour sa part, bénéficier d'une forte et spontanée adhésion et d'un grand élan de

sympathie. Ce qui est sans nul doute du à son 'courage politique'. Les sénégalais n'avaient jamais été habitués à pareil schisme et cassure au sein du régime socialiste, un parti au pouvoir qui avait plus ou moins réussi à toujours discipliner ses troupes et les réunir autour de l'essentiel.

En effet, son irruption sur la scène de l'opposition va bouleverser les calculs, les pronostics et

les données du paysage politique. Plus, elle va lui imprimer une nouvelle dimension ; celleci se caractérise notamment par un engouement certain de la population en droit de vote pour le scrutin de l'an 2000.

Et le discours de NIASSE aura été « assez crédible » aux yeux du peuple.

Il est incontestable que son entrée en "indépendant" sur la scène politique aura perturbé la hiérarchie traditionnelle des partis. Niasse en jouant à fond sur son côté rassurant et sage, a su séduire pas mal de déçus du PS, qui hésitaient pour autant à s'engager aux côtés de l'imprévisible Wade. Autre facteur déterminant, l'âge. En l'an 2000, Niasse a l'avenir devant lui, Wade est en fin de carrière. Les professeurs d'université, une centaine, qui ont créé l'Alliance Nationale des Universitaires pour le Progrès (ANUP) , un groupe de soutien à Niasse, estimeront qu'il « est le seul à pouvoir assurer une alternance crédible, dans la stabilité (...)Le plus important (...), c'est de mener avec Niasse une réflexion sur le devenir du Sénégal ».

Ancien Premier Ministre, Ministre d'Etat et Ministre des Affaires Etrangères, la dimension personnelle du leader progressiste aura certainement permis une oreille attentive du côté des citoyens sénégalais, lui que l'on dit jouir d'une importante assise financière, d'un enracinement politique et des réseaux internationaux lui permettant de soutenir la confrontation avec l'entourage de DIOUF. Lisant la résolution générale du premier congrès ordinaire de l'AFP tenu à Dakar les 1er et 2 mars 2003, Bouna Mouhamed SECK, chargé des élections du parti notera que « dès la déclaration du 16 juin 1999, des milliers d'hommes, de femmes, et de jeunes

se sont faits l'écho d'un immense espoir qui a été le socle sur lequel s'est bât i le parti ».

Le contexte aura accompagné et soutenu le parti progressiste ainsi que le reconnaît son leader, pour qui, «l'AFP a vu le jour dans un contexte particulièrement riche en événements, au mois

de juillet 1999, au moment où les sénégalaises et les sénégalais étaient habités par de multiples

interrogations sur le présent et sur l'avenir de leur pays ». S'y ajoute que « cet appel avait conforté dans leur lutte, ceux qui, déjà refusaient toute compromission avec le régime en place

et s'étaient engagés dans la voie de mener à l'alternance démocratique »69 . En ce sens il

« aura contribué à transformer une aspiration en une alternance politique, en une réalité qui aura montré que le mode de développement du pouvoir au Sénégal pouvait non seulement se faire de manière démocratique, mais pouvait également s'effectuer sous la forme d'une alternance politique consacrant la chute d'un régime qui avait régné pendant quarante ans »70.

Il est aussi aisé de remarquer que le discours de NIASSE aura suscité beaucoup plus d'adhésion chez les femmes et les jeunes, piliers de l'électorat. Se voulant incarner le « Parti des Femmes et des Jeunes », le leader de l'AFP va militer pour la promotion de la Femme et du Jeune et « plus de la femme d'ailleurs, car elle est la maman du jeune mais ce dernier reste porteur d'espoir, de force et de vitalité ».

Malgré la réalité des effets du discours politique sur les citoyens, cet impact est à relativiser vu que « le discours du responsable politique, qui reste essentiellement autoréférentiel, n'est pas toujours bien et directement compris par le public ('l'électorat'). L'expression politique risque d'apparaître comme déconnectée de la réalité sociale et de perdre ainsi sa raison d'être aux yeux du citoyen confondue avec la logique médiatique actuellement dominante, la médiation ne remplit donc plus son rôle d'aide à l'échange démocratique » 71 .

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand