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La communication politique dans les élections au Sénégal: l'exemple du PS(Parti Socialiste) et de l'AFP(Alliance des Forces de Progrès) en l'an 2000

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par Hamad Jean Stanislas Ndiaye
Université Gaston Berger de Saint-Louis (Senegal) - Maitrise de Sciences Politiques 2004
  

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« Pour un Sénégal autrement géré ».

Au regard des enjeux majeurs qui entouraient le scrutin du 27 février et plus tard du 19 mars

2000, le combat des partis d'opposition sera principalement axé sur la transparence et la régularité de l'élection présidentielle. L'AFP et la CODE 2000 ne vont pas s'y soustraire, bien

32 Allocution de Moustapha NIASSE, commémoration du 3ème anniversaire de l'AFP, Dakar, samedi 24 août

2002 Hôtel Méridien Président

33 Quotidien Le Matin du 23 février 2000

au contraire car l'occasion était trop belle pour obtenir de façon définitive, ou du moins pour

les élections du moment, toutes les garanties pour assurer le minimum de consensus politique dans l'arène. La virulence que l'on aura prêté au leader progressiste en quittant avec fracas le PS, va se confirmer, s'ajoutant à une forte détermination partagée aussi par le reste de l'opposition qui sent le moment propice de la première alternance au sommet de l'Etat sénégalais.

Cette référence démocratique que constitue le Sénégal à tort ou à raison sur un continent où le bruit des bottes ne cesse de marteler les sentiers, avait les airs d'une démocratie sans alternance que le même parti sous différentes appellations suivant les époques aura dirigé.

Aussi avant d'envisager de gérer autrement le Sénégal, fallaitil se défaire du système en place.

Pour l'AFP, le changement devait revêtir les habits de la bonne gouvernance et du développement auto géré ; une nécessité qui, selon son leader « s'est imposée d'ellemême parce que les contextes politiques changeant, il faut savoir s'adapter aux contextes politiques sans renoncer à ses idées et principes ». En ce sens, il ne pouvait être incarné par DIOUF qui prétendait établir « le changement dans la continuité ». L'AFP et tous ses partis alliés militaient donc pour la « remise en cause de tout un style politique, tout un mode de gouvernance (...) dans un parti (...) vieilli et ayant volontairement tourné le dos à tout effort d'innovation, de rénovation, de rajeunissement et d'adaptation aux circonstances et demandes du peuple sénégalais ».

En optant pour le « Nous avons choisi l'espoir » et en invitant les sénégalais à construire leur

« ...avenir...maintenant », le leader de l'AFP avoue que ce choix inscrivait son parti « dans le futur et non dans un constat statique, factuel, figé ou une sorte de comportement rétif. Ce slogan traduisait tout un passé que nous venions d'évaluer dans ses composantes successives, une résolution du moment présent s'inscrivant dans l'avenir ». Malgré tout, Moustapha NIASSE révélera que « l'AFP a fait de la communication politique sans le savoir et sans en prendre conscience ...le parti a juste fait confiance à une expérience politique acquise sur le terrain...Nous avons juste été imbus des éléments théoriques de la communication pour essayer

de les appliquer en fonction des circonstances du moment. Après avoir défini des objectifs

globaux et sectoriels il restait à mettre en oeuvre nos intelligences et nos réflexes d'hommes pensants pour les atteindre».

Mais quel devait donc être l'image de l'AFP en l'an 2000 ?

Pour son leader le souci n'était pas de préserver ou de fabriquer une quelconque image.

« L'objectif était de redonner espoir à la jeunesse sénégalaise et de l'associer à la constitution

et à la construction du module qui devait constituer son avenir ». Ce qui aura permis aux camarades de NIASSE d' « agir librement et de manière naturelle, d'éviter la confusion naturelle entre le PS qu'il avait quitté et un `PS bis' qu'aurait pu être l'AFP ».

Pour échapper à une telle contrainte, la formation progressiste s'est refusée à être « un `clone

du PS' ou un parti qui s'oppose à lui comme seule motivation de son existence et de sa vie, comme seul élément d'analyse comparative ». Ce que le leader résume en disant avoir réussi à

ne pas tomber dans ce réflexelà.

Face au PS, l'AFP devait marquer sa différence et manifester son indépendance au nom de sa propre identité et du projet national qu'elle porte depuis sa création.

Pour l'AFP, diriger un pays c'est d'une part, « vouloir comprendre et promouvoir ses propres

valeurs au service de l'intérêt général (...) pour viser l'efficacité » et d'autre part, « assurer une conduite équilibrée des options et des actions qui font l'histoire ». Il faut donc

« s'affranchir de tous les réflexes de boulimie, pour que se réalisent, dans l'unité et dans la concorde nationale, le génie sénégalais et les valeurs d'une société apaisée et juste » de sorte à créer ou à restaurer l'éthique politique et républicaine. Le leader progressiste se dira « prêt à donner au combat politique (...) une nouvelle dimension, des moyens nouveaux et une finalité nationale pour la promotion d'un Sénégal dirigé autrement » pour l'idéal de liberté dont le pays semblait si intensément avoir besoin. Dans cette nouvelle manière de gérer, il « laisse l'entière liberté de choisir, en toute conscience » et s'en remet à la liberté pour chaque citoyen

de l' « accompagner et d'évoluer dans un autre cadre ».

En s'engageant dans l'opposition sénégalaise il avait « fait le choix de lutter pour l'avènement d'un nouveau type de société qui refuse définitivement la division des populations en deux catégories :celle de ceux qui produisent en souffrant,comme les paysans et les travailleurs de tous niveaux et celle de ceux qui profitent de la souffrance des autres, dans les villes et les campagnes, en se hissant à des postes de responsabilités où ils trônent et croient que leur pouvoir du moment les couvre de privilèges et les place audessus de la loi et du droit »34 Ce

34 Allocution de Moustapha NIASSE, commémoration du 3ème anniversaire de l'AFP, Dakar, samedi 24 août

2002 Hôtel Méridien Président

qui traduit une volonté de contribuer, sous un jour et avec un mode nouveaux, à la nécessaire reprise de conscience des maux dont souffrait le pays 35

Dans la communication politique de son leader lors de cette campagne placée sous le sceau de l'éthique et de la morale, les signes n'auront pas manqué, tel ce mouchoir blanc que s'emploie

à agiter le candidat de l'AFP et de la CODE 2000. Il avouera en tenir l'inspiration de Kenneth KAUNDA, ancien Président de la Zambie (ex Rhodésie du Nord) , qui le tenait à la main et du Président Léopold Sédar SENGHOR qui l'avait toujours dans sa poche. Sa synthèse à lui aura

été de « l'avoir à portée de main et de l'agiter » ; le sens qui s'y attache demeure « une

adhésion à la pureté, à l'honnêteté, la volonté de vivre en homme libre et de lutter contre la corruption ».

En tentant d'apprécier le discours politique de ces deux formations que sont le PS et l'AFP, nous avons pu prendre la mesure de tout l'antagonisme qu'un tel duel à distance pouvait sécréter. Le discours sera, sans conteste, apparu contradictoire pour deux partis aux objectifs foncièrement opposés; le PS misant sur son maintien au pouvoir par une confiance renouvelée à son leader au travers d'un nouveau mandat et l'AFP, nouvelle formation dont le chef de file est issu des rangs socialistes et qui s'oppose désormais au régime d'Abdou DIOUF.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams