WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le concept d'Ontologie Sociale

( Télécharger le fichier original )
par Jules Donzelot
Université de Provence - Master 1 - Maà®trise de philosophie 2004
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

formulation et amelioration de l'hypothèse

Gilbert chercher à trouver les conditions qui entourent un usage pleinement approprié du pronom «nous». Dans cette optique, elle commente ainsi les exemples précédents : « Nous avons vu qu'il y avait matière à considérer comme inapproprié un usage de «nous» dans les questions de la forme «Et si nous faisions ceci ensemble ?» lorsque les personnes concernées n'avaient pas préalablement manifesté leur disposition à faire ceci ensemble. C'est pourquoi nous devons maintenant examiner cette hypothèse : que le plein usage approprié du pronom Nous dans «Et si nous faisions A ?» requiert que chacune des personnes concernées ait en effet exprimée aux autres sa volonté de faire A avec eux. » Cette hypothèse trouve son énonciation formelle en H1 :

H1 : Le pronom «nous» dans «Et si nous faisions A ?» fait l'objet d'un usage pleinement approprié par X vis-à-vis de X, Y et Z si et seulement si X, Y et Z ont respectivement manifesté la volonté de partager une action.

Cette hypothèse manifeste l'idée selon laquelle la simple manifestation de la volonté de participer conjointement à des actions assure la légitimité de l'usage de «nous». Autrement dit, un groupe social existerait en tant que tel à partir du moment où les individus concernés auraient manifesté leur volonté de réaliser certaines actions avec les autres. Une objection vient immédiatement à l'encontre de cette hypothèse : Imaginons que trois individus ont la volonté de faire un voyage ensemble mais qu'ils ne l'expriment jamais. Peut-on dire alors que ces trois personnes constituent un groupe ? Il semble évident que non. Cette objection conduit à reformuler la première hypothèse de la manière suivante :

H2 : Le pronom «nous» dans «Et si nous faisions A ?» fait l'objet d'un usage pleinement approprié par X vis-à-vis de X, Y et Z si et seulement si X, Y et Z ont respectivement manifesté la volonté de partager une action et que chacun est conscient de la volonté des autres de se joindre effectivement au groupe.

H2 rencontre à son tour une objection : Imaginons que Bernard sache, par l'intermédiaire de Célia, que Sylvia aimerait se lier d'amitié avec lui. Si alors Bernard utilisait le pronom «nous» en s'adressant à Sylvia, son usage devrait encore être qualifié de tendancieux, car Célia a très bien pu mentir à Bernard quant à l'intention de Sylvia. Cette objection conduit à une nouvelle formulation de l'hypothèse :

H3 : En disant « Et si nous faisions A ? », X emploie le pronom «nous» dans son sens plein en référant à lui-même, Y et Z si et seulement si X, Y et Z possèdent respectivement la volonté de faire A avec les autres dans les circonstances en question, et si chacun sait que le fait d'agir ensemble n'a lieu d'être que parce que chacun a directement exprimé sa volonté auprès des autres.

Gilbert ajoute ici la condition selon laquelle la volonté doit être directement exprimée afin que la condition d'authenticité soit satisfaite. En effet, si Bernard dit «nous» à Sylvia en croyant qu'elle les perçoit déjà comme un «nous» (car c'est ce que Célia lui a raconté) alors que ce n'est pas le cas (Célia a menti), alors l'usage de Bernard est approprié d'un point de vue épistémique (Bernard est fidèle à sa croyance) mais il est inapproprié d'un point de vue sémantique (car la croyance de Bernard est fausse d'un point de vue objectif). Or il est nécessaire que les conditions associées à un usage pleinement correct de «nous» soient réalisées non seulement au niveau de la croyance, mais aussi au niveau de ce qui est vraiment. Autrement dit, il est nécessaire que les croyances de Bernard et de Sylvia s'accordent afin qu'un groupe puisse réellement exister. Ce que Bernard croit que Sylvia croit, Sylvia doit vraiment le croire. Nous rallons retrouver l'idée qu'abrite cette condition sémantique dans le concept de « savoir commun. »

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote