1.3. Cheminement intrinsèque
Nous devons maintenant nous intéresser à cette
autre voie que Leibniz a empruntée pour en venir au même
système. Alors que nous sommes précédemment partis de
considérations physiques pour en venir à la
nécessité de la remise en cause du mécanisme par la
métaphysique, nous allons voir comment Leibniz contribuera à des
problèmes initialement métaphysiques, comme ceux de la
vérité ou de la substance, en en tirant des conséquences
toutes aussi importantes pour son système. L'essentiel dans cette
démarche duale, à nos yeux comme à ceux de Leibniz, pour
la validité globale de son système, sera que ce cheminement
intrinsèque rejoigne les considérations qu'il a été
possible de faire lorsque nous avons pris un point de départ
extérieur.
Nous commencerons par analyser la méthode leibnizienne
en s'intéressant aussi bien aux principes qu'il pose qu'à la
forme que prend la rigueur logique qu'il s'impose. C'est la
considération du possible et de l'existant qui sera ensuite
abordé, problème métaphysique majeur, de tout temps mais
peut-être davantage au dix-septième siècle, qui nous
amènera à celui des attributs de Dieu et de la création.
La question de l'âme et de la substance, que nous avons
déjà abordée mais par une considération
extrinsèque, sera de nouveau traitée bien que nous partirons
cette fois de son fond et de ses propriétés. Cela combiné
aux principes précédemment posés, nous pourrons traiter
métaphysiquement de la solution leibnizienne aux problèmes de la
liberté, de la communication des substances et des idées
innées.
1.3.1. Logique et principes
La méthode logique
Leibniz sera logicien de bonne heure, voyant dans la rigueur
qui est la règle en logique un modèle aussi bien pour la
métaphysique que pour le droit. Il s'attachera donc à
éclaircir la philosophie en posant avec précision des principes
clairs et distincts. Notamment Leibniz pense que c'est par précipitation
que pêcha le plus Descartes, s'arrêtant à des propositions
qui nécessitaient encore de l'analyse pour être qualifiée
proprement de vérités.
Si Leibniz s'intéresse tant aux mathématiques,
c'est qu'il voit une matière où la méthode logique est
respectée avec scrupule. Il aspire d'ailleurs à ce que la
philosophie comme la jurisprudence puissent un jour accéder à une
méthode aussi précise et infaillible. La différence avec
Descartes est mince mais décisive, Leibniz ne recherche pas une
généralisation de la méthode mathématique, la
mathématique n'est que l'étude des nombres et des grandeurs et il
loue seulement le fait qu'elle soit capable de suivre la méthode logique
avec une rigueur exemplaire. La méthode n'est pas mathématique
car la méthode est antérieure aux mathématiques, il s'agit
de règles de raisonnement qui peuvent s'appliquer aussi bien aux objets
de la géométrie et de l'arithmétique qu'à tout type
d'objet. Leibniz ne se soumet pas aux mêmes problèmes que s'il
généralisait une méthode mathématique car il
faudrait encore prouver que tout peut se réduire en objets de
géométrie ou d'algèbre. Bien davantage, comme nous en
avons vu l'exemple sur la considération de sa physique et comme nous le
verrons sur la question de la substance, Leibniz soutient au contraire que
l'essence des choses ne peut être conçu comme objet des
mathématiques. Cela explique comment la critique leibnizienne de la
généralisation de la méthode mathématique
qu'entreprend Descartes peut s'associer sans paradoxe avec le goût et
l'admiration que portera Leibniz à cette matière. Mais comme la
logique et ses règles sont antérieures aux mathématiques
cela maintient la possibilité d'une compréhension rationnelle et
rigoureuse de l'essence des choses et des notions métaphysiques et
morales.
Pour résoudre les questions métaphysiques par
des raisonnements fiables et montrant la même rigueur que les
raisonnement qu'opèrent les géomètres, il ne faut donc pas
transposer purement et simplement les objets et les méthodes de la
géométrie mais bien plus construire des objets
métaphysiques appropriés à cette matière. Leibniz
prend ici exemple sur l'histoire des mathématiques où il constate
que de nombreux mathématiciens ont pu trouver de nouveaux moyens qui
résolvent simplement ce qui pouvait poser de grandes difficultés
auparavant. Et il se compte au nombre de ces mathématiciens, pour son
calcul infinitésimal qui permet de résoudre aisément des
problèmes dont Descartes avait jugé la solution inaccessible
à l'esprit humain. Ainsi, s'il est arrivé à la
métaphysique de se perdre dans des erreurs liées à un
manque de rigueur, ce n'est pas qu'une méthode logique lui soit
inaccessible, bien plus cela tient à ce que sa méthode doit
être perfectionnée, preuve en est les correction que Leibniz est
capable de fournir sur des questions métaphysiques par des raisonnements
syllogistiques rigoureux à partir de principes clairs et distincts. Il
est inutile sur ce point de donner immédiatement le moindre exemple car
la suite de notre exposé devrait en fournir suffisamment. Le grand
projet de Leibniz, mais projet inachevé, restera à ce sujet celui
de trouver une caractéristique universelle, propice à une langue
philosophique universelle, permettant un art de la combinaison et une
déduction sûre des vérités métaphysiques.
Aussi, dans ses réflexions physiques, s'il sait faire
un recours récurant aux données de l'expérience, Leibniz
estime tout de même que les principes d'un raisonnement fiable doivent
être posés préalablement. Ainsi fait-il, dans une
Lettre à Conring, une distinction essentielle et
fructueuse entre la synthèse et l'analyse, qui doit
montrer son intérêt aussi bien en mathématiques qu'en
physique. La première consiste dans la déduction de
vérités à partir d'autres déjà
établies et la seconde dans la démonstration d'une
hypothèse en la réduisant à des propositions
déjà connues comme vraies. Et cette dualité se remarque en
effet aussi bien dans les raisonnements dont sont capables les
mathématiques que dans ceux opérés en physique. Ainsi
remarque-t-on des démonstrations mathématiques qui
déduisent des théorèmes à partir de principes, ce
qui correspond à la synthèse et à la méthode
traditionnelle utilisée par les anciens. Leibniz participe à la
construction de l'analyse en mathématique, à laquelle contribua
également Descartes et d'autres, et il défend par
conséquent son usage dans les démonstrations de
mathématiques ; mieux encore affirme-t-il que les anciens devaient
posséder cette méthode bien qu'il n'y en ait aucune trace dans
leurs ouvrages. On retrouve ici l'idée de Descartes qui, remarquant
qu'Euclide semblait connaître a priori l'issue de certains
raisonnements menés par déduction, lui supposait une
méthode secrète qui lui permettait l'analyse bien que
nous n'ayons aucune trace de son exposition. Leibniz pour sa part, qui constate
son usage explicite chez Archimède, imagine davantage que les ouvrages
qui abordent cette méthode ont dû être perdus. Nous savons
maintenant que l'obscurité qui entourait l'usage de l'analyse chez les
grecs tenait davantage à ce qu'ils ne considéraient pas cela
comme une méthode viable de démonstration et qu'ainsi ils
l'utilisaient mais construisaient également toujours une
démonstration synthétique pour la remplacer.
De la même manière, si ces méthodes ont,
aux yeux de Leibniz, toutes les deux leur place en physique, leur usage est
l'objet d'une réflexion particulière de sa part. Leibniz a devant
lui la théorie de Descartes, qui suppose des fonctionnements
mécaniques derrière tout phénomène et ce dernier
construisit des explications, parfois erronées et souvent purement
fantaisistes, pour tous les phénomènes et qui ne font intervenir
que les notions d'étendue, de figure et de mouvement. Ainsi, s'il est
possible d'user avec efficacité de l'analyse sur la considération
des vérités éternelles, c'est qu'une hypothèse doit
être réduite en vérités établies en
conservant toujours des équations ou des propositions de même
extension, et cela est relativement aisé en mathématique ou en
logique. Mais cela n'est pas si simple en physique et Leibniz accuse Descartes
d'avoir pêcher précisément sur ce point en proposant un
système qui, s'il veut se ramener à des phénomènes
déjà connus, ne maintient pas la rigueur nécessaire au
sujet de l'extension : des principes différents d'explication
mécanique des mêmes phénomènes pourraient être
appuyés sur les mêmes données. Car « le plus
grand mérite d'une hypothèse (après sa
vérité) est dans sa capacité à établir des
prévisions, et même à l'égard de
phénomènes ou d'expériences dont on n'a pas encore fait
l'essai » (Lettre à Conring). Le système de
Descartes semble satisfaire à tous les phénomènes que l'on
peut rencontrer mais il ne parvient pas à prédire les
phénomènes. Leibniz reproche à la théorie
cartésienne de n'avoir servie à aucune découverte en plus
de ne pas être pleinement prouvée par analyse. Parce que si une
théorie physique peut être déduite a priori, elle
doit être confirmée par la suite grâce à des
expériences qui concordent avec ses prévisions, et cela constitue
une preuve beaucoup plus sûre de sa pertinence que toute analyse. Comme
nous allons le voir, puisqu'une théorie physique ne concerne pas
uniquement des vérités éternelles, l'expérience est
non seulement possible, mais aussi nécessaire, pour nous assurer a
posteriori de la viabilité d'une théorie.
On voit bien que le souci leibnizien de faire concorder les
déductions a priori avec les observations a posteriori
est un souci de méthode qui, s'il tient également à une
réaction aux erreurs de Descartes, est bien plus une conséquence
de la rigueur logique que Leibniz s'impose. Donc pour pouvoir accéder
à cette rigueur dans ses réflexions métaphysiques, il doit
poser clairement et distinctement des principes qui permettent la
déduction de vérités, qui devront en dernière
analyse concorder avec les éléments de l'expérience.
L'analyse est, de manière relativement évidente,
la méthode privilégiée de Leibniz. Outre l'apport qu'il
fait à la géométrie pour y permettre son usage, Leibniz la
considère plus efficace car elle est bien davantage orienté vers
les fins de son utilisateur, au contraire de la synthèse qui, bien
qu'elle est son utilité, revient à avancer à tâtons
et à ne faire des découvertes que fortuitement. La
Monadologie, en plus d'être un magistral exposé du
système leibnizien, constitue, selon nous, un exemple quasi-parfait de
la méthode logique que Leibniz applique à sa réflexion
métaphysique. L'exposé de sa théorie est réduit en
propositions les plus simples possibles et, à chacune de ses
affirmations, il introduit tous les principes et toutes les définitions
nécessaires pour que l'assertion puisse dévoiler
l'évidence dissimulée sous son prédicat.
Principe de contradiction, principe de raison suffisante
et théorie de la vérité
Deux principes ont cependant un statut particulier, ou
premier, pour leur rôle dans tout raisonnement viable et pour leur
intimité avec la question de la vérité, car des
déductions clés seront possibles à partir d'eux.
« Nos raisonnements sont fondés sur deux
grands principes, celui de la contradiction en vertu du quel nous
jugeons faux ce qui en enveloppe, et vrai ce qui est
opposé ou contradictoire... »
Le principe de contradiction veut qu'une proposition
qui implique contradiction soit nécessairement fausse. Une proposition
implique contradiction si elle affirme une chose et son contraire. Ce principe
est le même que le principe d'identité qui veut que toute
chose soit identique à elle-même. La version négative de ce
principe est cependant privilégiée dans la mesure où elle
est discriminante, elle implique directement la fausseté ou
l'impossibilité d'une proposition tandis que son pendant affirmatif
implique, pour sa part, indirectement seulement, qu'une proposition est vraie
si sa négation implique contradiction. On peut seulement dire, à
partir de ce principe, d'une proposition qu'elle est possible si ni son
affirmation ni sa négation n'implique contradiction.
« ...Et celui de la raison suffisante, en
vertu duquel nous considérons qu'aucun fait ne saurait se trouver vrai,
ou existant, aucune énonciation véritable, sans qu'il y ait une
raison suffisante, pourquoi il en soit ainsi et non pas
autrement... »
Le principe de raison suffisante veut que de toute
chose ont puisse rendre raison. Il y a toujours une raison pour qu'une chose
soit ainsi plutôt qu'autrement, qu'il n'y ait rien plutôt que
quelque chose. Si Leibniz n'innove guère en ce qui concerne le principe
de contradiction, il pose de manière originale le principe de raison
suffisante. Son usage était déjà implicite chez de
nombreux philosophes antiques mais Leibniz a le mérite de le
systématiser comme un principe aussi important que le premier et
complémentaire. Il montre son rôle irréductible au principe
de contradiction.
« ...Il y a aussi deux sortes de
vérités, celles de Raisonnement et celles de
Fait. Les vérités de Raisonnement sont
nécessaires et leur opposé est impossible et celles de
Fait sont contingentes et leur opposé est possible. Quand une
vérité est nécessaire, on en peut en trouver la raison par
l'analyse, la résolvant en idées et en vérités plus
simples, jusqu'à ce que l'on en viennent aux primitives »
(Monadologie).
Les vérités nécessaires ou
de raisonnement forment le premier genre de vérité.
Elles comprennent les vérités identiques qui sont les
propositions qui incluent expressément leur vérité en cela
que les nier impliquerait directement contradiction. Les autres
vérités nécessaires ne rendent pas raison
d'elles-mêmes mais sont réductibles par analyse en
vérités identiques ; l'esprit humain, en les
décomposant à l'aide de la logique, peut les réduire en un
nombre fini de propositions primitives. Les propositions identiques ne
nécessitent pas de démonstration tandis que les autres sont
démontrées en juxtaposant les définitions des termes
utilisés jusqu'à n'avoir plus qu'une somme de propositions
identiques, de sorte que l'inclusion du prédicat dans le sujet soit
évidente. Parmi les vérités nécessaires on compte
les propositions des mathématiques et les principes traités
ici.
Les vérités contingentes ou de
fait constituent l'autre genre de vérité. Elles ne
contiennent pas en elles-mêmes leur vérité mais, de la
même manière que les vérités nécessaires qui
ne sont pas identiques, elles ont leur raison hors d'elles. Cependant leur
différence tient à ce que les vérités contingentes
ne sont pas réductibles en un nombre fini de vérités
identiques, une vérité contingente trouvant toujours sa raison
dans une autre vérités contingente antérieure. Cela
constitue une suite infinie que l'esprit humain est incapable de parcourir,
cela n'est accessible qu'à Dieu, conçu comme l'être
nécessaire en dehors de la série et qui en rend raison.
« Toute proposition vraie universelle affirmative,
nécessaire ou contingente, comporte ceci, qu'il y a une connexion entre
le prédicat et le sujet. Pour celles qui sont identiques, leur connexion
est évidente par elle-même. Dans les autres en revanche, il faut
la faire apparaître par l'analyse des termes ». La
différence des vérités nécessaires et contingentes
tient donc à ce que, dans les secondes, « le progrès de
l'analyse va à l'infini, de raisons en raisons, de sortes que l'on
n'obtient jamais vraiment une pleine démonstration » (De la
contingence). Aucune démonstration dans les choses contingentes ne
peut accéder à ce qu'il est possible des vérités
nécessaires, à savoir en revenir au principe de contradiction
pour prouver la proposition en question.
Et les principes de contradiction et de raison suffisante
s'appliquent donc ainsi aux vérités nécessaires comme aux
vérités de fait. Les premières ont toujours leur raison
dans le principe de contradiction car, étant soit des
vérités identiques soit composées de vérités
identiques, leur négation implique contradiction et leur opposé
est pour cela impossible. Les secondes ne peuvent trouver leur raison dans des
vérités identiques car il est impossible de les y réduire,
ni leur négation ni leur affirmation n'implique contradiction et par
conséquent l'un comme l'autre sont possibles. Mais elles doivent tout de
même avoir une raison suffisante. Comme le détail infini du monde,
composé uniquement d'êtres contingents, ne contient pas
d'être nécessaire pour en rendre raison, il faut supposer une
cause inconditionnée hors de la série capable de constituer sa
raison suffisante. On assiste ici au déploiement, dans la plus grande
rigueur logique, d'une preuve de l'être absolument nécessaire,
d'une preuve de Dieu.
Contrairement à la doctrine cartésienne, Dieu ne
choisit pas arbitrairement les vérités éternelles, elles
sont contenues dans son entendement et ce dernier précède sa
volonté. Le principe de contradiction suffit pour en rendre raison donc
et il n'est pas nécessaire de les faire reposer sur le choix divin. La
volonté divine est cependant nécessaire aux vérités
contingentes car le principe de contradiction ne leur suffit pas, un choix a
dû être opéré pour rendre raison de toute
vérité contingente.
Indiscernables et continuité
Le principe des indiscernables est impliqué
directement par la théorie leibnizienne de la substance. En effet,
puisque celle-ci est simple, indivisible et inétendue, elle ne contient
pas de partie et ne connaît donc pas intrinsèquement la
quantité. Plusieurs monades ne peuvent donc se différencier
quantitativement. Une substance simple ne peut alors plus se distinguer d'une
autre que par un principe qualitatif. Si deux monades étaient
qualitativement identiques, il serait impossible de les distinguer. Ce principe
est d'une grande utilité pour Leibniz car une fois qu'il a montré
la nécessité d'un principe substantiel pour rendre raison de
l'étendue, il pourra dégager la nécessité de mettre
des qualités pures au fond de la matière. Et comme la
qualité n'a rien de matériel ni de géométrique,
c'est bien quelque chose d'analogique à l'âme et à la
perception qui devra ainsi être introduit comme essence des choses.
Justement parce que la qualité ne peut être proprement objet des
mathématiques, le principe des indiscernables constitue l'exemple d'un
principe admis en métaphysique mais en aucun cas en mathématique.
Il est une preuve supplémentaire que la logique est antérieure
aux mathématiques.
Le principe de continuité signifie pour sa
part que la nature ne fait jamais de saut, c'est-à-dire que tout
changement se fait par degrés, qu'une chose ne passe pas d'un
état à un autre sans connaître une infinité
d'états intermédiaires. Explicité de manière plus
précise, ce principe implique que « lorsque la
différence de deux cas peut-être diminuée au-dessous de
toute grandeur donnée in datis ou dans ce qui est posé,
il faut qu'elle se puisse trouver aussi diminuée au dessous de toute
grandeur donnée » (Lettre de M.L. sur un principe
général). Autrement dit, s'il nous est donné deux
choses qui varient d'une quantité infinitésimale, leurs
conséquences varieront également d'une quantité
infinitésimale. Si deux choses tendent à se confondre, comme la
courbe et son asymptote ou un mouvement décroissant et le repos, leurs
conséquences devront de la même manière tendre à se
confondre. Ce principe est admis aussi bien en mathématique, où
il tiendra un rôle essentiel pour la construction du calcul
infinitésimal, en physique, sur la question de l'inertie lors de la
critique des lois cartésiennes, et en métaphysique, pour la
hiérarchie des êtres.
Ces deux principes, s'ils sont moins
élémentaires que ceux de contradiction et de raison suffisante,
ont le mérite de montrer comment, pour le premier, un principe qui n'a
pas lieu d'être en mathématiques peut être admis en
métaphysique et, pour le second, qu'un principe peut aussi être
commun à ces deux matières. Cela peut suffire à montrer
leur racine commune, la raison, qui est la règle d'une
démonstration sûre dans tous les domaines où nous
exerçons notre pensée.
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