FACULTE DE DROIT ET DES SCIENCES SOCIALES DE POITIERS
SOUS LA DIRECTION DE
JEAN-BAPTISTE GEFFROY
LA FISCALITE DANS LES PROGRAMMES PRESIDENTIELS DE 2007
PRESENTE
PAR :
ALKHALIL-HILEOU BRAHIM
KIMBEMBE-LEMBA AYMAR
TCHICAYA FRANCK
SOMMAIRE
I-LE PARADIS FISCAL DANS LES PRESIDENTIELLES
DE 2007
A-LES CANDIDATS DES PARTIS DOMINANTS
B- LES CANDIDATS DES AUTRES PARTIS
II- L'ENFER FISCAL DANS LES PRESIDENTIELLES
DE 2007
A- LA CRAINTE DE LA REMISE EN CAUSE DES
ACQUIS
B- LES SUJETS TABOUS DES CANDIDATS
INTRODUCTION
L'Etat a besoin des ressources pour assurer son fonctionnement.
Celles-ci proviennent de
plusieurs horizons dont les impositions de toutes natures.
L'impôt en fait parti. Il peut être
défini comme un prélèvement à
caractère obligatoire et sans contre partie, qui est perçu au
profit d'une collectivité publique. Cette
définition s'enrichit de plusieurs composantes qui
donnent à l'impôt son image contemporaine. Dans un
Etat respectueux d'une justice sociale, il sera perçu en fonction des
facultés contributives des citoyens1(*). Il sera souvent distingué de la taxe qui
s'analyse comme un prélèvement tout aussi obligatoire mais
perçu à l'occasion de la prestation d'un service par la
collectivité publique. Cette distinction est aujourd'hui
dépourvue de portée pratique.
L'organisation fiscale d'une société répond
à une vision sociale. La fiscalité joue un rôle dans le
financement d'une politique économique. Elle répond à une
vision de la société. Les acteurs politiques, dans leur
quête du pouvoir, servent ou développent des idéologies qui
sont leur vision de la société. En ce sens qu'ils cherchent
à résoudre les problèmes de la société. Les
gouvernants ont imaginé à confier à l'impôt des
missions qui traduisent une volonté d'interventionnisme fiscal. Ce fut
d'abord la redistribution sociale : l'impôt est perçu avec
une intensité confiscatoire sur les contribuables riches d'une part,
afin qu'ils deviennent moins riches et d'autre part que les sommes ainsi
collectées soient affectées par l'Etat à la
réalisation des dépenses sociales destinées à
améliorer le sort des citoyens économiquement faibles.
Ainsi sera resserré l'éventail des patrimoines et
des revenus qui est le gage de l'homogénéité
nécessaire à la paix sociale. L'intention est
généreuse, l'idéologie est au rendez-vous et pas le
résultat attendu : les expériences menées dans cette
optique se sont révélées naïves,
simplement parce qu'elles ne prenaient pas en compte le facteur
psychologique en particulier
l'allergie absolue du contribuable aisé à se
laisser tendre comme un « mouton docile »2(*).
Ensuite, l'impôt a pour ambition de garantir une certaine
neutralité ; en d'autres termes un impôt neutre a pour vertu
de ne pas peser sur le choix des opérateurs, lesquels se
détermineront en fonction d'une rationalité
économique et non pas sous l'influence de tel ou
tel avantage fiscal.
Dès lors, les différentes propositions fiscales,
objet de notre étude, formulées par les candidats
aux élections présidentielles d'avril et mai 2007
entrent dans cette logique philosophique des
acteurs politiques. Ces derniers concernent les
différentes associations politiques ayant pour
but la gestion de la collectivité publique ; chacune
aimerait atteindre la magistrature suprême.
Ces acteurs : l'UMP, le parti socialiste, le parti
communiste français, l'UDF, le front national,
la Lutte ouvrière, etc. s'interrogent sur la baisse du
pouvoir d'achat des citoyens. Les réponses
apportées par les uns et les autres divergent autour de
l'impôt qui est considéré comme un
facteur déterminant pour pallier les difficultés
liées au pouvoir d'achat. Face à cela, les
candidats à la course de l'Elysée de 2007 trouvent
dans le régime fiscal actuel un Léviathan à
éliminer pour résoudre le problème. Mais ce
Léviathan ne se situe pas au même niveau, dans
le cas inverse, ils ne proposent pas les mêmes solutions
pour arriver à leur fin.
Le débat sur la fiscalité n est toujours pas la
préoccupation première des candidats lors des
élections présidentielles dans la V ème
République à l'exception de celles en occurrence de
1981. Aujourd'hui, on observe le retour de la fiscalité
dans le débat politique de la compagne
en particulier L'ISF et l'impôt sur la succession sont au
centre du débat.
La complexité de l'impôt est la source de plusieurs
erreurs. Les contribuables ignorent
toujours la somme annuelle qu'ils ont mise à la
disposition de l'administration fiscale. Ils ne
sont conscients que du montant figurant sur leur
déclaration d'imposition. Pour un même
revenu, ils sont imposés à maintes reprises sans
qu'ils s'en rendent compte. Cette complexité
peut aider les politiques pour amadouer leur électeur.
Elle devient la source d'un discours
fictif pour un populisme. Les populations sont ainsi
séduites.
Cette étude a sa raison d'être dès lors que
le discours politique des candidats a une des
finalités séduire les électeurs. Ils
parlent de la fiscalité dans cette fin. Cela se comprend tout
le long de cette pré-compagne où certains candidats
ont revu à la baisse leur propos sur la
fiscalité.
Par rapport à tout cela, il faut rappeler que la France
n'a pas un bipartisme sinon un
multipartisme dominé par les PS et UMP. Ainsi, comment le
régime fiscal peut-il être la
source de sous-emploi ? Les candidats formulent-ils des
propositions fiscales en vertu des
courants d'idées qu'ils représentent ?
Ces questions constituent l'ossature de notre démarche.
Pour bien les élucider, on va procéder par présenter les
différentes propositions fiscales des candidats d'un côté
(I) avant de nous pencher sur les zones d'ombre de la compagne, disant la
complexité (II). Cette approche se fonde sur le niveau de recherche qui
ne s'est contenté que de la presse et des émissions
télévisées auxquelles s'ajoutent les
publications fiscales pour bien comprendre la fiscalité
dans la compagne. Il ne s'agit pas de confronter les propos des
candidats mais de les analyser
en vertu du régime pour ne pas vexer les diverses
sensibilités.
I/- LE PARADIS FISCAL DANS LES PRESIDENTIELLES DE
2007
Les différents candidats aux élections ont
formulé des propositions dans leur programme
électoral dénommé « contrat de
législature », « pacte
présidentiel »...selon les considérations
idéologiques. Ces programmes peuvent être
regroupés en deux catégories. D'un côté les
programmes des partis dominants (A) et de l'autre ceux qui sont
moins représentés (B).
A/ LES CANDIDATS DES PARTIS DOMINANTS
Il s'agit de présenter les propositions fiscales des
partis qui ont dirigé la France au cours de
ces trois dernières décennies. Ceux-ci partent d'un
même repère : le travail et le pouvoir
d'achat mais les procédés qu'ils empruntent
diffèrent.
En effet, pour le candidat de l'UMP la revalorisation du travail
et l'augmentation du pouvoir
d'achat ne seront possibles que par une reforme fiscale
fondée sur divers points.
Primo, il compte exonérer les heures
supplémentaires des charges sociales et fiscales pour
créer un choc en faveur des revenus du travail3(*). Si le PS veut que les
salariés travaillent moins pour gagner moins, mais l'UMP propose le
contraire. D'où une augmentation des heures de travail (plus de 35
heures pour ceux qui veulent travailler plus). Secundo, la création d'un
impôt sur les sociétés à taux réduit au
profit des entreprises de moins de cinquante salariés. Alors, le PS
souhaite réduire les charges des entreprises qui exportent et celles qui
favorisent l'embauche.
Troisièmement la consécration constitutionnelle
d'un taux maximum de prélèvements
obligatoires à l'échelle nationale tandis que
la candidate du PS propose un referendum sur la question.
Quatrièmement toute personne pourra transmettre à
sa progéniture du fruit de son travail en franchise des droits. Il est
favorable à l'exonération complète des droits de
succession .
Cinquièmement a contrario du PS qui est pour le maintien
du régime actuel de l'ISF, l'UMP voudrait une exonération totale
ou partielle de la résidence principale pour les ménages qui
payent l'ISF. En plus, d'un côté le candidat de l'UMP est
favorable pour la baisse de l'impôt sur les sociétés sur la
moyenne des Etats membres de l'Union européenne (une Europe des 15)
ainsi qu'une réforme de la taxe professionnelle et une
spécialisation des impôts locaux.4(*)
Et d'un autre côté, le PS propose une reforme
de la TVA qui n'est pas équitable. Cela
nécessite que le cadre social et fiscal soit défini
avant la fin de l'année. Il se dit favorable au maintien du taux de
prélèvements obligatoires. On ne peut prétendre
réduire le taux de prélèvements5(*) obligatoires ainsi que la dette.
Il critique le barème actuel de l'IR car il est à
l'origine des inégalités sociales, ce qui s'est
passé sur les tranches les plus hautes n'est pas
juste. On est dans un contexte où l'impôt sur le
capital et l'ISF seront maintenus.
Mais les entreprises qui exportent bénéficieront
d'une baisse des taxes ainsi que celles qui
investissent leur bénéfice dans l'entreprise.
Il est vrai que la droite est favorable à une baisse de
l'impôt car l'idée de progressivité de l'impôt est
toujours plus ou moins perçu comme une spoliation. Elle est favorable
pour un impôt proportionnel. En principe l'impôt doit
forcément être neutre comme le souligne J-B
GEFFROY6(*),
cette conception née après la guerre est perçue comme
l'indifférence de l'impôt à l'égard des structures
économiques et des moyens de production. Une fiscalité trop
lourde freine l'esprit d'initiative et la consommation. On
observe que l'opposition entre la droite et la gauche sur la politique fiscale
en certains cas a perdu sa valeur d'autrefois. C'est le cas pour l'ISF. En
effet, les candidats de la droite refusaient l'idée même de cet
impôt7(*).
Aujourd'hui, ils l'admettent mais avec une réduction. Dans la conception
de la gauche, l'impôt est au service d'une égalité sociale.
En effet, elle dénonce les charges excessives qui pèsent sur le
revenu du travail par rapport à celles qui pèsent sur les revenus
du capital. Mais, il n' y a pas une proposition de la hausse de l'impôt
sur le capital. Dans l'argumentation précédente on a fait
référence à la politique du PS sur les entreprises
favorables à l'embauche et actives sur le marché mondial. Cette
tradition gauche-droite fait apparaître le centre et les extrêmes.
Dès lors, il convient d'examiner les propositions de ces partis.
B- LES CANDIDATS DES AUTRES PARTIS
Ce sont les candidats de l'UDF, du FN, du PCF, du LCR, etc. qui
développent dans leur
compagne une fiscalité reflétant leur
idéologie politique. En effet, l'UDF préconise une imposition sur
le patrimoine à base large, mais à un taux léger. Il en
ressort l'idée que les patrimoines supérieurs ou égaux
à 750 000 euros auront un prélèvement de un pour mille
(1%).
Pour F. BAYROU l'ISF actuel a un taux parmi les plus
élevés au monde atteignant 1,8%8(*). Le régime de l'ISF encourage les patrimoines
à s'investir hors de France. C'est pourquoi
l'imposition du patrimoine doit être réformée
complètement9(*) afin
d'éviter l'exil des citoyens
les plus riches, source d'un appauvrissement10(*) de l'Etat. La correction de
cet impôt a pour but
d'élargir le cercle des contribuables du fait de la
suppression des exemptions ; mais le taux de
prélèvement sera faible. Ainsi, l'UDF, tout en
admettant l'exonération complète des droits de
succession jusqu'à 200 00011(*) euros, refuse la baisse des impôts car il faut
faire face à la dette .Ainsi, il critique le programme fiscal de L'UMP
sur le bouclier fiscal incluant la contribution fiscale
généralisée et la contribution du rendement de la dette
sociale à 50% du revenu. Une mesure que L'UMP promet d'appliquer des
l'été 2007,celle-ci va plus loin que l'actuel bouclier fiscal
en abaissant encore le taux (réduit à 60% depuis le
1er janvier).
La LCR et le PCF envisagent une réforment fiscale
fondée sur une forte taxation des fortunes et profits12(*), la réduction
progressive de la TVA sur les produits de première
nécessité et l'allègement de l'impôt sur le revenu.
Mais le PCF va plus loin en évoquant l'augmentation du nombre de
tranches de l'impôt sur le revenu pour favoriser la progressivité.
Il souhaite une hausse des taxes sur les revenus financiers des entreprises et
pénaliser les entreprises qui font le choix des profits contre l'emploi
et les salaires13(*).
Par ailleurs, le FN ne se démarque pas trop de son
programme de 2002. Il est favorable à la baisse des impôts. Il
propose la suppression des impôts sur le revenu, la fortune et la
succession14(*).
II-L'ENFER FISCAL DANS LES PRESIDENTIELLES DE 2007
Les candidats sont confronté a un dilemme dans leur
compagne.d'une part, ils peur de la remise en cause de leur acquis fiscaux et
d'autre part,ils ont peur d'aborde les sujets tabous .
A-LA CRAINTE DE LA REMISE EN CAUSE DES ACQUIS
FISCAUX
Les candidats appartiennent a des parties politiques qui au fil
des années ont acquis des avantages fiscaux, reflet même de leur
conception sociale. Ces acquis fiscaux sont diversifier d'ou l'opacité
et les cote obscure de la fiscalité constitue des avantages pour des
futurs élus qu'ils entendent bien conservé15(*) les proposition fiscales de
tous les candidats sont dans un moule générique.En effet,
l'idéal pour un candidat est de dévoiler l'essentiel de son
programme sans entrer dans les détails. Les zones d'ombre peuvent sur
un mal entendu être plus bénéfique a un candidat qu'un
programme qui prévois les moindre Detaille .ces programmes sont
poursuivi par une sorte de fatalité historique qui fait que jamais il
ne se réalise 16(*).
Aucun contribuable ne connaît le montant global de ses
impositions annuelles. a l'opposé , il connaît le montant
figuré dans son avis d'imposition .La diversité des impositions
fait que tout citoyen ne connaît que les catégories d'impôt
les plus médiatisé tel est le cas de l'ISF. Beaucoup on une seule
certitude dans le domaine fiscale c'est qu'ils doivent payer l'impôt.
Cette attitude qui semble les combler ne doit pas être abusée par
les candidats.
Ce caractère obscur de la fiscalité joue au
profit du fisc, c'est aussi un atout pour éviter toute évasion a
l'étranger des patrimoines. Il permet également d'adoucire tous
les remous des contribuables qui arriverait avec transparence à
évaluer les charges qui pèsent sur leurs revenus.
Déjà pour un même revenu, on est imposé à
maintes reprises. Avec un même gain, le contribuable s'acquittera
l'impôt sur le revenu la taxe d'habitation, la TVA pour ses
dépenses de consommation.. Il devra enfin s'acquitte des droits de
succession lors qu'il adviendrait à léguer ses avoirs à sa
progéniture.
La crainte de perdre ces acquis fiscaux débouche sur des
nombreuses contradictions au sein d'une même famille politique. A
témoins l'opposition entre la candidate du PS et le secrétaire
du dit parti. Ce dernier a manifesté une volonté d'augmenter l'
impôt sur le revenu des contribuables qui on un traitement mensuelle
supérieure ou égale à quatre mille euros. Quant a UMP, il
a raboté les promesses de son candidat par une baisse des droits de
succession moins forte que prévu. 17(*)On est donc passé de quatre points de
prélèvements obligatoires à réduire au cours de la
législature a un seul point18(*). Les candidats se contentent donc de séduire
leur électorat.
Les candidats qui auront plus de crédit sont ceux qui par
leur programme sur la fiscalité répondront à l'attente des
populations.
B- LES SUJETS TABOUS DANS LES PROGRAMMES DES CANDIDATS
Comme nous l'avons précédemment dit, les candidats
évitent d'entrer dans leur discourt sur la fiscalité ils savent
qu'ils risquent de raviver des tentions entre contribuables. L'UDF en
prônant que l'Etat soit gère à l'image d'un ménage
normal souhaite réhabiliter « un principe de bon sens
19(*) pour un
équilibre des finances publiques » . Il est favorable a
ce que la fiscalité devienne lisible la multiplication des niches et des
dérogations la survivance des impôts archaïque et des
certains impôts locaux rendent la fiscalité en France illisible
complexe et injuste. Il en résulte que la reforme de la fiscalité
locale doit être aborde car 75% des investissements civil sont pris en
charge par les collectivités locales.
Les candidats ne sont pas prononces sur la double imposition ou
plus des contribuables le salaire d'un contribuable est soumis a l'impôt
sur le revenu,a la contribution sociale généralisé et a la
contribution au remboursement de la sociale. S'il dépense son argent il
devra payer la TVA et mainte autre taxe comme les taxes fiscales sur la viande
l'eau etc. S'il choisit de les placés, il devra s'acquitte un
prélèvement sur les produits de placement. Au cas ou il choisi
d'être propriétaire de son logement, outre la taxe d'habitation,
il devra s'acquitte la taxe foncière.Par ailleurs,si ce contribuable a
la chance d'avoir une situation financier confortable il devra payé
l'ISF.Largent ainsi gagné par ce contribuable sera taxé au cour
de sa vie a peu près sept fois20(*)
* 1 GROSCLAUDE J. et MARCHESSOU
P., Droit fiscal général, Dalloz, 2003
* 2 expression utilisée
op.cit p 4
* 3 Contrat de
législature 2007-2012 de l'UMP, pp 28
* 4 Voir le programme
précité, pp 59
* 5 cf. Les Echos du 15 mars
2007
* 6 J-B GEOFFROY,Grands
problèmes fiscaux contemporains, PUF, 1993, pp 26
* 7 thèse
* 8 www.bayrou.fr
* 9 idem.
* 10 Le Monde du 24
février 2007
* 11 idem
* 12présidentielle 2007
in
www.lepoint.fr,
* 13 présidentielle 2007
du 16 mars 2007 in www.plusnews.fr
* 14 voir l'article
ci-dessus.
* 15 Thèse p247
* 16 le Monde 23-04-1981
* 17 le monde du 17-02-2007
* 18 Cf. la réduction
des quatre points obligatoire dans le contrat de législature de
l'UMP.
* 19 Cf François
Bayrou
* 20 thèse p255