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Dynamiques transfrontalières et développement local urbain dans un contexte de décentralisation: le cas de la commune de Rosso Sénégal

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par Souleymane Diallo
Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal) - DEA de géographie (Aménagement Environnement et Développement 2006
  

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PREMIERE PARTIE :

DYNAMISME FRONTALIER ET DEVELOPPEMENT LOCAL

CHAPITRE I: LE DYNAMISME DES ESPACES FRONTALIERS

Dans ce travail nous nous proposons de faire une étude plus approfondie des échanges transfrontaliers entre la ville de Rosso Sénégal, une petite commune nouvellement instituée, située dans le Delta du fleuve Sénégal quasiment à la frontière avec la République Islamique de Mauritanie. Seulement, à la vue des termes constitutifs de la charpente qui supporte le thème général d'étude, il est facile de constater que nous avons un ensemble de termes, de concepts qui, par leur complexité, leurs polysémies mais surtout du fait de leurs charges souvent très connotés, nécessite clarification et nous oblige à l'exercice de leur définition. Cet exercice nous paraît fondamental car il nous permet de mieux comprendre les mots clés du sujet, de mieux apprécier les réalités dont ils rendent compte mais aussi de mieux les appréhender pour analyser la problématique de la contribution des échanges transfrontaliers dans le développement local de la ville de Rosso Sénégal.

Aussi allons-nous d'abord nous lancer dans une tentative de définition de la notion de frontière d'abords, même s'il s'avère d'emblé un exercice délicat par la complexité et la pluralité des approches qu'en ont les auteurs. Des approches qui partent du géographique au politique en passant par l'économique, l'historique et même à la socio anthropologie. Il sera aussi bien venu d'observer les espaces transfrontaliers à travers leurs diverses caractéristiques, leurs comportements, et de tenter une typification ou une typologie des frontières et des espaces frontaliers. Cette démarche va s'appuyer sur les appréciations d'auteurs qui se sont intéressés aux problématiques des frontières et des espaces frontaliers ou transfrontaliers.

Ensuite, nous essaieront de comprendre d'avantage les échanges transfrontaliers au travers leurs dimension historique mais aussi économique et sociale. Nous tenterons de comprendre quels sont les mécanismes et les leviers de ces échanges frontaliers et quels sont leurs impacts dans la formation et la structuration des espaces qu'il concerne directement ? Dans ce sou thème nous étudierons les capacités des échanges frontaliers à se muer en de véritables facteurs ou vecteurs de développement surtout du développement local de la commune de Rosso Sénégal.

Par ailleurs, précisément dans une seconde partie, nous essaierons de faire un certain nombre de mises au point conceptuelles autours de la thématique du développement local et de la décentralisation. Voici deux vocables « développement local » et « décentralisation » qui sont très usités et très récurrents dans la recherche en sciences sociales et humaines de ces dernières décennies. Il sera pour nous question de les mettre en situation aux fins de les mettre en relation avec les dynamiques frontalières et ainsi étudier les relations qui en découlent et qui peuvent constituer un champ pertinent dans la réflexion pour l'émancipation sociale, économique et culturelle de la ville.

Cette démarche, nous semble appropriée. En effet, cette réflexion sur les échanges transfrontaliers au niveau de la commune de Rosso Sénégal ne nous serait pas utile si nous ne nous étions pas intéressés au contexte politique et le niveau de développement économique des les petites et moyennes villes ouest africaines et particulièrement sénégalaises. C'est pour participer à la réflexion, sur le développement d'une nouvelle commune périphérique et frontalière qui a travers un inventaire de certains aspects liés surtout à ses conditions de localisation géographique marquée par sa proximité avec la République islamique Mauritanie. C'est, autrement, à travers une certaine perception négative des échanges transfrontaliers dans certains documents de planification où les échanges transfrontaliers ne nous semblent point être une dimension prise en compte et traitée à leur juste mesure que nous nous sommes intéressés à cette problématique. Ainsi, convaincus que les échanges transfrontaliers ne peuvent pas toujours être perçus comme étant uniquement constitué d'activités illicites, illégales et informelles comme la fraude ou la contrebande, nous essayerons dans cette réflexion de voir les éléments susceptibles d'être des avantages comparatifs.

I. Essai de définition d'une notion très complexe et chargée : la frontière.

A- La frontière : quelles définitions ?

Dans le dictionnaire Larousse la  frontière  « c'est une limite entre deux Etats ». Assez souvent, la frontière est entendue comme une limite : « ce qui permet de circonscrire un ensemble spatial donné, une région, une construction sociale et politique. ». Si on considère la frontière comme une limite c'est parce qu'elle recouvre et revêt les mêmes caractéristiques que celle-ci. Elle apparaîtra alors comme « la périphérie d'un ensemble cohérant, construit à partir d'un centre, d'un pouvoir, de l'appropriation identitaire d'un espace.» 10(*) La frontière est la limite de l'exercice de la souveraineté d'un Etat11(*), d'une société reconnue et soudée autours de son histoire, de sa langue et de ses institutions sociales, politiques, administratives et religieuses. En cela, la frontière est un legs patrimonial, un héritage de l'histoire d'un groupe chargé de symboles, d'affectivité, de représentations et d'imaginaires. Pour PIERMAY. J. L. « la frontière ne peut être prise que comme une construction sociale, révélatrice d'une certaine réalité sociale. Cette dimension sociale de la frontière comme construction sociale en fait une construction vivante évoluant dans le temps.» 12(*)

Par ailleurs, la frontière est considérée comme une discontinuité. La notion de discontinuité relève du vocabulaire et du discours de l'analyse spatiale. Elle constitue une structure élémentaire de l'organisation des systèmes spatiaux. En tant que discontinuité, la frontière peut être une rupture brusque et brutale entre deux territoires construits et, comme suggéré par RENARD J.P. « une ligne de crête qui rassemble les différences et induit de ce fait divers effets sur l'organisation de l'espace proche »13(*).

Quelle que soit la posture de l'analyste, pour donner une définition à la notion de frontière, l'intégration des dimensions territoriales, politiques, historiques, identitaires, économiques, systémiques et spatiales sont à considérer avec une grande attention.

* 10 Jean Pierre RENARD, (2002), « La frontière, limite géopolitique majeure mais aussi aire de transition » in Limites et discontinuités, col. Dossier des images économiques du monde (dirigé par André GAMBLIN), SEDES/ PUF, France, pp. 40-66

* 11 Max DURRUAU, (1995-1996), géographie humaine, paris, Armand Colin /Masson. 468p.

* 12 Jean - Luc PIERMAY (2002), « des confins aux villes frontières : l'innovation à la marge » communication sur la table ronde sur « les confins du handicap à l'innovation » tenue en janvier 2002 dans le cadre des rencontres scientifique franco- sud africaine de l'innovation territoriale.

* 13 Jean Pierre RENARD, (2002), op.cit.

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