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Dynamiques transfrontalières et développement local urbain dans un contexte de décentralisation: le cas de la commune de Rosso Sénégal

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par Souleymane Diallo
Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal) - DEA de géographie (Aménagement Environnement et Développement 2006
  

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B- La dimension historique d'un concept actuel.

Dans les pays de l'Afrique au Sud du Sahara, les frontières, telles qu'elles se présentent, sont en grande partie, une part intégrante de l'héritage laissé par la colonisation. En effet, dans leur majorité, les Etats africains sont logés dans des territoires qui sont le fruit du découpage administratif colonial. Pour rappel, la première balkanisation de l'Afrique est survenue lors de la conférence de Berlin de 1885 et fût l'oeuvre de puissances impériales dont le souci majeur était la préservation des intérêts et l'élargissement des territoires de leurs empires. Ceci fait dire à IGUE. J.O. que les frontières ont été érigées par les puissances métropolitaines occidentales non pas «pour permettre le développement des pays africains mais uniquement dans le souci de créer des espaces dont la signification ne dépasse pas celle d'un cadre de prélèvement colonial. »14(*) Abondant dans le même sens, nombre de thèses établissent des liens étroits entre la situation de continent sous développé qu'occupe l'Afrique et son morcellement ou, pire, son émiettement en de multiples Etats « ou bien trop petits, ou bien trop grands »15(*)qui conservent une caractéristique commune : la lancinante question posée par leur viabilisation et à laquelle ont a du mal à trouver une solution.

A la survenue des indépendances, ce morcellement spatial et politique a été un facteur primordial de la différenciation de l'espace et de la création des jeunes Etats nations. « L'Etat étant synonyme de frontières », les lendemains des indépendances ont fini par ''sacraliser'' les frontières légués par les régimes coloniaux malgré les veux pieux, les déclarations d'intention, et le combat acharné de quelques grandes figures de l'histoire pour l'unité et l'union africaine ».16(*) Pour le cas de l'Afrique au Sud du Sahara, il faut noter que les frontières sont au centre de la genèse des Etats17(*). A considérer seulement le cas du Sénégal, on constate que c'est un pays dont la superficie atteint à peine 200.000 km² mais referme toutes les formes de frontières répertoriées à l'échelle de la planète : - « frontières naturelles (cours d'eau comme les fleuves), - frontières artificielles (allant à travers champs), - frontières maritimes. »18(*)

C- La frontière : une conception systémique et spatiale.

La frontière revêt un aspect multidimensionnel qui lui permet de jouer plusieurs rôles. Cette démultiplication des fonctions et des rôles de la frontière vient du fait qu'elle est un puissant catalyseur d'énergies. Pour RATTI. R., la notion de frontière revoie à

« un concept duel à la fois, doté de fonctions de séparation entre : des systèmes politiques et institutionnels différents, autour des aspects légaux de contrôle et de pouvoir, mais aussi un rôle de contact et d'intermédiation, entre sociétés et collectivités différentes telles qu' on les observait dans les régions transfrontalières et doté d' effets selon que la barrière économique, le rôle de filtre, plus ou moins perméable ou de celui de zones de contact voire d'intégration économique, se replient ou ouvrent les horizons et les relations.»19(*)

Au travers cette définition, apparaît une certaine ambivalence des frontières que RENARD analyse d'un point de vu fonctionnel. Pour lui, les frontières sont à la fois «couture et coupure», « des lieux d'interdiction, de séparation, de contrôle, de défense en même temps qu'elles invitent à la transgression et aux échanges. »20(*) . Les frontières sont aussi des «ruptures stables ce qui ne les empêche pas, comme d'autres ruptures, d'être le lieu de dynamismes particuliers »21(*). En effet, la frontière a la capacité de faire émerger des pôles d'attraction qui exercent un effet magnétique sur les hommes et sur leurs activités.

* 14 JOHN. O. IGUE cité par Karine BENNAFLA, (1999), « La fin des territoires nationaux ? Etat et commerce transfrontalier en Afrique Centrale », Politique africaine N° 73

* 15 Roland POURTIER (2001), L'Afrique Noire, col. Point carré,

* 16 Souleymane DIALLO, (2004-2005), « Dynamiques transfrontalières et développement local urbain : Les échanges transfrontaliers entre les la ville de Rosso Sénégal et la Mauritanie : Organisation et impacts ». Mémoire de maîtrise, UGB, section de Géographie, 112 pages.

* 17 Pape Demba FALL, (2004), Etats nations et migrations en Afrique de l'Ouest : le défi de la mondialisation, UNESCO, 22pages (document en ligne)

* 18 Pape Demba FALL, (2004), op. Cit.

* 19 Henri NOON, (2001), idem.

* 20 Jean Pierre RENARD, (2002), op. Cit

* 21 Roger BRUNET, (2001), Le déchiffrement du monde : théories et pratiques de la géographie, Paris, Blin.

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