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Le Réseau Formation Fleuve au Sénégal : pour une régulation participative de l'offre de formation agricole et rurale

( Télécharger le fichier original )
par Xavier MALON
Université Toulouse 1 Sciences sociales - Diplôme d'Université - Ingénierie de formation et des systèmes d'emploi 2007
  

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I.5.2- LA NAISSANCE DU RESOF EN 2000 : DES AMBITIONS COMMUNES AFFICHÉES, MAIS UNE INITIATIVE EXTERNE

Notre entretien avec Jacques FAYE, sociologue rural et ancien directeur général de l'Institut Sénégalais de Recherche Agronomique (ISRA) au moment des faits, éclaire les conditions dans lesquelles a émergé l'idée de faire travailler en réseau les acteurs de la formation agricole et rurale, dans la Vallée du Fleuve Sénégal. C'est lorsqu'il travaillait sur le nouveau projet d'établissement de l'ISRA, qui a conduit à la création du Fonds National de Recherche Agricole et Agroalimentaire, que cette idée a germé.

La question centrale était alors la suivante : « Comment s'organiser pour en faire davantage, sachant que nos pays disposent de moyens limités ? »

Le constat était unanimement partagé : des personnels nombreux, répartis dans de nombreuses institutions oeuvrant dans le développement rural. Il paraissait donc logique de les faire travailler ensemble, pour permettre d'additionner les avantages comparatifs de chaque institution, tout en décloisonnant des institutions qui travaillaient pour le même bénéficiaire final.

La question qui venait immédiatement après était donc  : comment on va s'y prendre ?

Deux options se présentaient alors  :

1) fusion de ces institutions

Mais très rapidement, les nombreux freins identifiés incitèrent à penser que cette solution ne menait nulle part.

2) les faire fonctionner en réseaux (sur des sujets d'intérêt commun).

Dans ce cas, il fallait que quelque chose motive les gens à aller dans ce sens car une limite apparaissait immédiatement : les moyens financiers. En effet, « outre le fait qu'il n'est pas illimité, l'argent qu'on « flaire » attire du monde, et pas nécessairement pour la bonne cause ».

Le contexte général était cependant favorable pour conduire certaines réformes ; le ministre de l'époque (Robert SAGNA) souhaitait redonner une image positive au ministère, et le gouvernement voulait remettre un peu d'ordre dans le secteur.

Il était également question de créer une véritable Direction de la Formation Professionnelle Agricole ; le président de la République avait donné le feu vert, et la Banque Mondiale et la Coopération Française étaient également d'accord pour l'appuyer.

Tous les décideurs s'accordaient sur la prégnance d'un exode rural déjà bien visible à cette époque. Il paraissait évident que tous les jeunes ruraux ne pourraient pas s'installer en tant qu'agriculteurs, et que la Formation (Agricole et Rurale) était un moyen de donner aux jeunes les clés pour entrer dans l'économie urbaine, et les armer pour qu'ils puissent affronter cette mutation avec un minimum de chances de réussite d'insertion.

« Au départ, l'idée était aussi de concéder le service public aux ONG et opérateurs privés qui souhaitaient gérer des centres de formation. Cette idée valait également pour le Conseil agricole, car selon moi, l'ANCAR ne devait pas disposer de personnels de terrain (contrairement à la version actuelle qui a été mise en place dans le cadre du programme des Services Agricoles et d'Appui aux Organisations de Producteurs(trices) PSAOP). »

« On a donc dit à ces acteurs, qui se situent dans le champ de l'opérationnel : « Si vous vous mettez en réseau, en nous expliquant pour quoi faire, on vous donnera les moyens de travailler » ! C'est la « carotte » que nous avions trouvé pour les inciter à aller dans ce sens. »

Six ans plus tard, Jacques FAYE reconnaît que les avancées sont minces, et en attribue d'abord la cause à l'alternance politique de 2000, la nouvelle équipe gouvernementale aurait découragé les acteurs impliqués en mettant « au placard » les dossiers en cours, hérités de l'équipe précédente.

En vérité, au nombre de ces acteurs figuraient en bonne place les paysans eux-mêmes, et ils ne semblent pas s'être beaucoup investi dans les réseaux émergents, peut être en raison du fait que cette initiative n'était pas parti d'une demande formelle de leur part.

Pourtant, l'idée de départ se limitait à rendre visible quelque chose qui existait en partie déjà dans les faits, au quotidien. Ainsi, les représentants de la profession, comme le président de l'imposante Fédération des Périmètres Autogérés, et l'Ecole Nationale d'Economie Appliquée, travaillaient déjà ensemble sur les problématiques du Conseil et de la Formation Agricole.

Cet éclairage nous incitera à nous intéresser au point de vue des divers membres du RESOF, lorsque cette idée leur a été proposée en 2000, pour mieux appréhender leurs motivations respectives et mieux comprendre comment celle-ci pouvait trouver sa place dans les dynamiques en cours.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe