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Le Réseau Formation Fleuve au Sénégal : pour une régulation participative de l'offre de formation agricole et rurale

( Télécharger le fichier original )
par Xavier MALON
Université Toulouse 1 Sciences sociales - Diplôme d'Université - Ingénierie de formation et des systèmes d'emploi 2007
  

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III.3- LES PRODUITS DU SYSTÈME : QUELLE VALEUR AJOUTÉE ?

Le système mobilise des intrants pour mettre en oeuvre des process au service de sa production.

Les intrants

Ils sont constitués essentiellement de moyens financiers (frais de fonctionnement, salaire de l'animateur), de compétences sollicitées et du temps qu'y consacrent les différents acteurs.

Par exemple, le budget de l'année 2001 s'élevait à 11.5 MF Cfa et avait été exécuté à 90%. Sous l'intitulé « fonctionnement de l'animateur », le budget était ventilé entre frais généraux, frais de mission, carburant et entretien /réparation. Les fonds provenaient de la contribution du CIFA, pour 4.9 MF (soit 43 %), et de la coopération sénégalo-suisse pour 57 %. Celle-ci avait ajouté 1.8 MF, pour la tenue de deux journées thématiques d'information.

Plus proche de nous, le programme 2005 - 2009 d'appui au renforcement des capacités des acteurs du monde rural (de cette même Coopération) alloue au RESOF une enveloppe de 70 MF, dont :

30 pour le soutien à la promotion de programmes de formation régionaux ;

30 pour la contribution à un fonds de formation dans la région de Saint-Louis ;

10 millions pour le soutien à la concertation pour une régulation participative de la FAR.

Ce programme d'appui s'inscrit très fortement dans une démarche de recherche-action, par le biais d'expériences pilotes incitant les acteurs à travailler ensemble, destinées à servir de support à l'approfondissement de la réflexion, et à orienter les actions futures au vu des résultats obtenus.

Il en est ainsi des plans locaux de formation, conçus avec les services d'appui en réponse aux demandes des Organisations Professionnelles à la base, mais dont la phase préalable d'identification, puis les étapes de mises en oeuvre et de pilotage associent également les collectivités locales.

Il en va de même des fonds de formation, co-gérés par les OP et les Collectivités locales.

Le programme de ce partenaire vital, en renforçant les capacités des acteurs à la base par la formation, le conseil et l'information, « fait l'hypothèse qu'il contribue à leur donner les moyens de participer aux processus de concertation et de décision sur des questions stratégiques concernant leur développement économique et social ».

La cohérence de l'ensemble du programme, que nous ne pouvons pas développer ici car il soutient de nombreux acteurs, n'appelle pas de critique particulière. Cependant, le poids de l'unique partenaire financier du RESOF semble influer considérablement sur la stratégie de celui-ci, en lui faisant porter la responsabilité de fonds de formation locaux, et de programmes de formation régionaux.

Il n'est pas certain que ces nouvelles fonctions correspondent parfaitement aux missions d'un réseau d'échanges de pratiques entre professionnels et de capitalisation des expériences de ses membres, ayant pour finalité de contribuer à l'amélioration des pratiques de formation étendue, par effet d'entraînement, à l'ensemble des opérateurs de la Vallée.

Les processus de transformation des ressources mobilisées sont de différente nature :

Animation du réseau

Promotion, communication, diffusion (interne et externe)

Identification et/ou validation de besoins de formation, et appui à la mise en oeuvre de sessions de formation

Collecte de données

Organisation de journées de réflexion thématiques

Organisation de la concertation

Appui logistique aux membres

Pilotage d'exercices de capitalisation, pour valoriser ce qui a été réalisé et produire de l'information utiles aux membres et aux autres acteurs de l'environnement.

Tous ces processus apparaissent infiniment plus complexe que ceux nécessaires à la production d'un bien de consommation courante ! Ils ne sont pas normés, standardisés, et doivent s'adapter en permanence à des contextes et micro-contextes précis, non généralisables. De plus, le matériau de base est constitué d'hommes et de femmes, et d'organisations, éminemment complexes et imprévisibles.

Or, les flux d'échanges horizontaux, entre les acteurs du réseau, sont faibles comme il a été signalé ; c'est donc essentiellement sur l'animateur (ses capacités, dans la limite des contraintes auxquelles il doit faire face) que repose la mise en marche de ces processus, mais aussi leur contrôle jusqu'au produit final. L'indisponibilité prolongée de l'animateur risque de gripper derechef les processus engagés ; même sans aller jusqu'à cette extrémité, des retards chroniques dans les délais de réalisation sont à craindre.

Les « produits »

Nous en dresserons tout d'abord la liste indicative, puis nous reviendrons sur les extrants qui nous paraissent majeurs en raison de leur forte adéquation (ou l'inverse) avec notre problématique.

  • n La charte du RESOF, élaborée pour l'assemblée générale constituante
  • n Cartographie et base de données des membres
  • n Répertoire des compétences dans la Vallée
  • n Journées de réflexion (internes au réseau)
  • n Ateliers régionaux d'échange (sur le pilotage régional, l'implication de la SNFAR dans la Loi d'Orientation agricole, etc)
  • n Implantation d'organes déconcentrés
  • n 43 structures ont bénéficié d'appui sous diverses formes, entre 2003 et 2005
  • n 306 personnes ont eu à suivre une session de formation (2003-2005)
  • n organisation logistique d'une formation-action sur la construction sociale de la demande de formation
  • n plaquette, pour la promotion du Réseau
  • n documents de capitalisation
  • n reconnaissance au plan national (sollicitations et invitations)
  • n vulgarisation de la stratégie nationale auprès des acteurs régionaux
  • n amélioration du dialogue entre les membres des différentes organisations
  • n modification de la perception de « la formation » chez certains membres
  • n prise de conscience des acteurs institutionnels (non membres) de la nécessité de mettre en place un cadre de pilotage régional de la FAR, associant les différentes catégories d'acteurs concernés.

Quelle valeur ajoutée ?

Sans conteste, les missions assignées sont ardues : impulser une prise de conscience collective, chercher à influer sur les représentations et les comportements tant individuels que collectifs, alimenter la réflexion, accompagner jusqu'à leur terme des processus de capitalisation sont des tâches complexes, qui demandent beaucoup de temps, et dont l'aboutissement n'est jamais tout à fait palpable, ni l'irréversibilité garantie.

Tout ceci relève du domaine de l'immatériel, et la forme choisie (un réseau d'acteurs) ajoute à la difficulté de définir avec précision les contours de cet instrument et de son impact sur son environnement.

Au nombre des avancées, la mise en relation des acteurs est incontestable ; ils se connaissent mieux, le dialogue est constructif et la transparence plus grande. Cet acquis n'est pas mince, car la confiance ne se décrète pas ; il est porteur d'espoir pour construire durablement des partenariats plus performants et complémentaires, qu'ils soient axés sur des intérêts économiques ou sur l'intérêt général de plus long terme.

Cette avancée est appréciée à sa juste valeur à d'autres niveaux d'intervention, contribuant ainsi à la réputation du RESOF en dehors de « ses frontières ».

Nous nous risquerons par ailleurs à déduire que, si les membres historiques y sont toujours fidèles, en dépit de périodes parfois difficiles, c'est peut être qu'ils y trouvent un motif de satisfaction : un espace d'ouverture sur l'extérieur, de dialogue entre pairs sur une problématique importante mais souvent ignorée, ou encore un porte-voix à l'occasion des manifestations organisées.

A ce stade pourtant, le bénéfice direct de quelques actions de formation des membres ne nous paraît pas primordial dans leurs stratégies.

Cependant, l'appréciation globale reste mitigée. Au bout de six années, son influence sur la régulation semble mineure ; l'information imparfaite des décideurs locaux est toujours d'actualité, et le réseau éprouve des difficultés à susciter leur intérêt.

Le projet d'un pilotage partagé au niveau régional piétine depuis plusieurs années ; la production de nouvelles connaissances engendrée par l'intelligence collective reste méconnue : les travaux sont peu diffusés ; études de cas et partages de pratiques semblent confiner au confidentiel...

La recherche d'économies d'échelle recherchée à l'origine semble avoir été abandonnée en cours de route, et les instruments de communication prévus au démarrage se font toujours attendre (bulletin électronique, lettre d'information, site web).

Enfin, les activités pressenties telles qu'énumérées dans l'article 10 de l'annexe de la Charte, intitulé « Principes et règles de fonctionnement », semblent céder le pas à des actions de terrain plus directement opérationnelles, mais moins naturelles pour une organisation en réseau.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle