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Impact des fluctuations pluviométriques sur la production agricole dans la région de Thionck- Essyl en Basse Casamance

( Télécharger le fichier original )
par Idrissa DIATTA
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Certificat d'aptitude à l'enseignement moyen (CAEM) 2007
  

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II- 2- Les précipitations

Les données pluviométriques, dont nous disposons pour notre analyse, couvrent la période 1980- 2006. Une seule station a été répertoriée : il s'agit du poste pluviométrique de Tendouck. Celui- ci a été choisie du fait de sa proximité de notre zone d'étude (Tendouck se situe à 3 à 4 km de Thionck- Essyl) et du fait de l'absence de données anciennes pour le poste pluviométrique de Thionck-Essyl.)

Pour ne retenir que les pluies de mousson, les hydrométéores recueillis en hiver boréal et liés aux incursions polaires ne sont pas comptabilisés dans les totaux annuels.

La pluviométrie de la région de Thionck-Essyl, comme tout le reste de la Basse Casamance et les zones soudanaise et sahélienne en général, est caractérisée par une variabilité intra et interannuelle.

II-2- 1- Variations interannuelles des précipitations

La pluviométrie d'une année est définie par la somme de la hauteur des précipitations mensuelles. La mesure de la variabilité de la pluviométrie sur une période donnée peut être réalisée grâce à la moyenne interannuelle. Celle- ci est une donnée évolutive dans le temps, car elle est fonction des nouvelles observations. Elle schématise l'instabilité des hauteurs annuelles des précipitations. Sans traduire la réalité climatique, elle retient les aspects essentiels des paramètres climatiques. Sa formule est la suivante :

P = x1

n : nombre d'années de la série

Xi : pluviométrie de la série

La pluviométrie annuelle est inférieure à la moyenne interannuelle dans le cas des précipitations déficitaires et supérieure à cette moyenne pour des pluies annuelles excédentaires.

En dehors de la moyenne interannuelle, il existe aussi d'autres méthodes qui permettent de montrer la variabilité interannuelle des précipitations. C'est le cas des écarts à la moyenne interannuelle. Cette méthode permet d'évaluer les excédents ou les déficits d'une année quelconque par rapport à la moyenne de la série. Sa formule est la suivante :

E M (valeurs absolues) = P1 - P ou

E M (valeurs relatives) = x 100

E.M. : écart à la moyenne

Pi : pluviométrie annuelle

P : moyenne pluviométrique interannuelle de la période

Cette étude des précipitations annuelles présente l'avantage de décrire et de caractériser leur distribution dans le temps et dans l'espace. Elle permet également d'apprécier l'ampleur des déficits et des excédents.

Tableau 2 : Pluviométrie à la station de Tendouck (1980 - 2006)

Années

Cumul pluviométrie annuelle

Écart à la Moyenne

Valeurs absolues

Écart à la Moyenne

Valeurs relatives

1980

716,1

- 343

- 33,3%

1981

1025,8

- 33,3

- 3,1%

1982

942,2

- 116,9

- 11,1%

1983

692,8

- 366,3

- 34,6%

1984

864,9

- 194,2

- 18,3%

1985

1144,2

85,1

8,1%

1986

1060,4

1,3

0,1%

1987

1303,3

244,2

23,1%

1988

1166,0

106,9

10,1%

1989

1359,9

300,8

28,4%

1990

1071,6

12,5

1,2%

1991

996,1

- 63

- 5,6%

1992

809,7

- 249,4

- 23,5%

1993

1104,0

44,9

4,2%

1994

1445,2

386,1

36,4%

1995

1237,6

178,5

16,7%

1996

889,3

- 169,4

- 16,7%

1997

1002,4

- 56,7

- 5,3%

1998

1080,5

21,4

2,1%

1999

1379,4

320,3

30,2%

2000

1206,3

147,2

13,9%

2001

1153,3

94,2

8,9%

2002

819,0

- 240,1

- 22,7%

2003

1165,3

106,2

10,1%

2004

749,0

- 310,1

- 29,2%

2005

1079,2

20,1

1,9%

2006

1130,0

70,9

6,7%

Source : Service départemental de développement rural de Bignona, 2007

Moyenne

 

1059,1

 
 

Figure : 4

Le tableau ci- dessus présente respectivement la variation interannuelle et les écarts à la moyenne (valeurs absolues et valeurs relatives) de la pluviométrie à la station de Tendouck sur la période 1980 - 2006. Les données des écarts à la moyenne sont illustrées par la figure 4. Celle- ci montre que la variation de la pluviométrie d'une année à l'autre est presque une règle.

Sur les 27 années d'analyses de la pluviométrie, 11 sont inférieures à la moyenne interannuelle (soit 40,8%) et 16 lui sont supérieures (soit 59,2%). Cette moyenne interannuelle s'élève à 1059,1mm. Le minimum pluviométrique est intervenu en 1983 (692,8mm) et en cette là, le déficit était de - 366,3mm, soit - 34,6%. Le maximum, pour sa part est survenu en 1994 avec un excédent de 386,1mm (soit 36,4%) par rapport à la moyenne interannuelle.

De 1980 à 2006, sept séquences peuvent être retenues :

- une période sèche de 1980 à 1984 dont la moyenne pluviométrique est de 848,3mm et représentant un déficit moyen de - 210,8, soit - 19,9% par rapport à la moyenne interannuelle. Cependant, le déficit pluviométrique est très creusé en 1983 (- 366,3mm, soit - 34,6%). Cette période coïncide à la deuxième grande sècheresse qui a lourdement frappé les zones soudanaise et sahélienne au cours des quatre dernières décennies. La première étant intervenue au début des années 1970 ;

- une période moyennement pluvieuse de 1985 à l990. La moyenne des précipitations reçues pendant cette période est de 1184,2mm, représentant un excédent de 125,1mm, soit 11,8% par rapport à la moyenne interannuelle. Cependant, à l'intérieur de cette séquence, on note des années moins pluvieuses : 1986 avec un excédent de 1,3mm et 1990 (12,5mm) ;

- une période sèche de 1991 à 1992, représentant un déficit moyen de - 156,2mm (soit - 14,7%) par rapport à la moyenne interannuelle.

- une période très pluvieuse de 1993 à 1995, qui représente un excédent moyen de 203,2mm (soit 19,2%). C'est dans cette séquence, où l'on retrouve le maximum pluviométrique de ces 27 dernières années : 1994 avec un excédent de 386,1mm, soit 36,4% ;

- une autre période sèche de 1996 à 1997. Le déficit pluviométrique moyen est de - 113,2mm (soit - 10,7%).

- une période pluvieuse de 1998 à 2001. La moyenne pluviométrique est de 1204,9mm, représentant un excédent moyen de 145,8mm, soit 13,8%.

- à partir de 2002, on note une alternance d'années sèches et d'années pluvieuses.

II-2- 2- Variations mensuelles des précipitations

L'analyse des précipitations mensuelles revêt une importance capitale dans la mesure où elle permet de saisir l'évolution de la pluviométrie au cours de l'année. En effet, la connaissance du début et de la fin de la saison des pluies constitue un fait majeur dans la planification du calendrier cultural. Cette opération consiste à aider les agriculteurs à mieux faire face aux caprices du climat notamment la déficience pluviométrique qui rend le plus souvent aléatoire les productions agricoles.

Tableau 3 : Variations de la pluviométrie mensuelle à la station de Tendouck (1980 - 2006)

 

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Total

1980

 
 
 
 

15,6

46,6

165,5

97,7

397,3

9,0

 
 

716,1

1981

 
 
 
 

22,0

20,4

529,6

242,1

158,8

59,3

 
 

1025,8

1982

 
 
 
 
 

63,7

252,8

351,5

135,9

116,3

 
 

942,2

1983

 
 
 
 
 

104,5

202,6

200,2

176,6

8,9

 
 

692,8

1984

 
 
 
 
 

170,9

260,9

152,3

213,0

67,8

 
 

864,9

1985

 
 
 
 
 

91,8

327,0

347,3

312,5

65,6

 
 

1144,2

1986

 
 
 
 
 

26,7

203,8

382,9

353,9

93,1

 
 

1060,4

1987

 
 
 
 
 

161,8

224,2

545,6

228,4

143,3

 
 

1303,3

1988

 
 
 
 

16,0

98,9

214,8

499,6

275,2

61,5

 
 

1166,0

1989

 
 
 
 

0,5

169,2

283,5

444,7

313,0

149,0

 
 

1359,9

1990

 
 
 
 
 

123,4

298,6

311,9

266,8

70,9

 
 

1071,6

1991

 
 
 
 
 

12,8

218,6

384,1

233,4

147,2

 
 

996,1

1992

 
 
 
 

2,0

18,5

280,1

262,2

217,7

29,2

 
 

809,7

1993

 
 
 
 
 

69,7

301,9

394,1

262,8

75,5

 
 

1104,0

1994

 
 
 
 

5,6

123,2

341,6

256,2

533,6

173,1

11,9

 

1445,2

1995

 
 
 
 

7,3

48,2

330,6

382,2

339,0

130,3

 
 

1237,6

1996

 
 
 
 

5,4

45,0

335,9

240,8

231,2

31,0

 
 

889,3

1997

 
 
 
 

3,3

144,0

171,0

289,8

384,1

10,2

 
 

1002,4

1998

 
 
 
 
 

25,5

259,1

434,9

308,1

52,9

 
 

1080,5

1999

 
 
 
 
 

116,0

282,4

611,1

281,4

88,5

 
 

1379,4

2000

 
 
 
 
 

92,8

343,5

360,5

247,4

162,1

 
 

1206,3

2001

 
 
 
 
 

144,7

346,8

367,0

247,1

47,7

 
 

1153,3

2002

 
 
 
 
 

48,4

61,7

299,3

373,5

36,1

 
 

819,0

2003

 
 
 
 
 

114,5

371,2

360,1

230,9

88,6

 
 

1165,3

2004

 
 
 
 
 

58,7

216,5

212,5

223,6

37,7

 
 

749,0

2005

 
 
 
 

1,7

62,5

230,1

339,7

330,1

115,1

 
 

1079,2

2006

 
 
 
 
 

166,8

195,7

341,2

317,9

108,4

 
 

1130,0

moyenne

 
 
 
 

7,3

85,7

266,4

330,1

279,1

78,6

11,9

 

1059,1

Source : Service Départemental de Développement Rural de Bignona, 2007

Les variations des précipitations mensuelles sont illustrées par le tableau ci- dessus. Celui- ci montre que les précipitations sont enregistrées dans la région de Thionck- Essyl, comme partout ailleurs au Sénégal, pour l'essentiel durant la période estivale boréale. Le reste de l'année subit une indigence pluviométrique parfois interrompue par des pluies hors saison. C'est ainsi que l'année climatique est divisée en deux saisons principales selon le critère pluviométrique : une saison sèche et une saison pluvieuse ou hivernage.

- La saison sèche :

Durant cette saison, la Basse Casamance est sous la prédominance du souffle des alizés maritime et continental, flux inaptes à engendrer des précipitations. Toutefois, des pluies dans une proportion faible sont souvent enregistrées. Ce sont les pluies hors saison ou « heug ». Leur mécanisme de formation est tout à fait différent des pluies enregistrées en été dites « pluies de mousson » ou d'hivernage. Selon le Professeur Pascal Sagna, « pendant l'hiver de l'hémisphère nord, l'air polaire est advecté le long de thalwegs d'altitude jusque dans nos régions tropicales. Quand cet air froid entre en conflit avec de l'air tropical ou équatorial chaud et humide véhiculé par le Jet Subtropical généralement orienté sud- ouest / nord- est, il se forme des systèmes nuageux denses (à l'étage moyen et supérieur) qui précipitent : ce sont des pluies hors saison ». (Pascal Sagna, Cours de climatologie tropicale, 2006 non publié). Ces pluies n'interviennent pas sur le calendrier agricole, mais elles participent à l'atténuation des températures et limitent ainsi l'évaporation excessive; ce qui est une chose importante pour les organismes végétaux.

La durée de la saison sèche varie entre 6 et 7 mois selon les années (novembre à avril, 37,1% des observations ou mai, 62,9% des observations).

Le mois de novembre, début de la saison sèche, se comporte comme un mois de transition.

Les mois de décembre, janvier, février constituent des mois sec et frais. Les températures sont moins élevées du fait de l'influence de l'air polaire ou hiver boréal.

Le mois de mars est le plus sec parce que durant cette période, l'harmattan souffle sur toute la région.

Avril annonce le début de la saison des pluies suite à la remontée de la trace au sol de l'équateur météorologique qui couvre déjà une partie du Sénégal oriental.

- La saison des pluies

C'est la période pendant laquelle se déroule l'essentiel des activités agricoles puisque celles- ci dépendent presque exclusivement de ce paramètre climatique.

La saison des pluies débute en Basse Casamance au mois de mai avec l'arrivée de la mousson qui envahit progressivement le pays (voir figure 3). C'est ainsi que du mois de mai à novembre, la Basse Casamance passe progressivement du régime d'alizé au régime de mousson.

La région de Thionck-Essyl reçoit ses premières pluies dans le courant des mois de mai (37,1% des observations) ou juin (62,9% des observations) selon les années.

La saison des pluies prend fin en octobre (96,2% des observations) ou Novembre (3,8% des observations).

À partir de mai ou de juin, les pluies reçues dans la région de Thionck-Essyl augmentent progressivement jusqu'au mois d'août qui enregistre parfois la plus importante quantité de pluies (59,2% des observations, voir tableau). À partir de septembre, les précipitations amorcent une diminution progressive jusqu'à la fin des pluies en octobre ou novembre selon les années.

L'analyse des moyennes pluviométriques mensuelles de la période 1980 - 2006 montre un maximum pluviométrique intervenant en août.

Tableau 4 : Pluviométrie moyenne mensuelle à la station de Tendouk (1980 - 2006)

 

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Total

1980-2006

 
 
 
 

7,3

85,7

266,4

330,1

279,1

78,6

11,9

 

1059,1

%

 
 
 
 

0,7

8,1

25,2

31,2

26,3

7,4

1,1

 

100

Figure 5 : Pluviométrie moyenne mensuelle à la station de Tendouck (1980- 2006)

À travers cette figure, on constate que les plus importantes quantités pluviométriques moyennes mensuelles sont réparties entre les mois de Juillet, Août et Septembre. Ces trois mois concentrent l'essentiel du cumul saisonnier. Ils représentent 82,7% du cumul pluviométrique.

Toutefois, l'évolution interannuelle de la pluviométrie montre que la position du maximum pluviométrique n'est pas toujours survenue au mois d'août (voir tableau annexe). A travers cette même figure, on constate que le maximum de la pluviométrie mensuelle est fonction de la durée de la saison des pluies quelle que soit la période de son intervention entre ces trois mois. La variation mensuelle des pluies étant plus quantitative que temporelle. En effet, le mois du maximum pluviométrique qui est généralement Août, garde une certaine stabilité.

Tableau 5 : Répartition mensuelle des occurrences du maximum pluviométrique saisonnier à la station de Tendouck (1980- 2006)

 

Juillet

Août

Septembre

Nombre de fois

6

16

5

% des occurrences

22,3

59,2

18,5

Figure 6 : Répartition mensuelle des occurrences du maximum pluviométrique saisonnier à la station de Tendouck (1980- 2006)

Cette variation interannuelle de la pluviométrie est aussi étudiée à travers le tableau 6 qui compare l'évolution des précipitations mensuelles au cours des années extrêmes (1994 et 1983).

Tableau 6 : Variations de la pluviométrie mensuelle au cours des années extrêmes à la station de Tendouck (1994 et 1983)

 

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Totaux

1983

 
 
 
 
 

104,5

200,6

200,2

176,0

8,9

 
 

692,8

1994

 
 
 
 

5,6

123,2

341,6

256,2

533,6

173,1

11,9

 

1445,2

Figure 7 : Variations de la pluviométrie mensuelle au cours des années extrêmes à la station de Tendouck (1983 et 1994)

À travers cette figure, on se rend compte que l'organisation de la saison des pluies a subi une perturbation. En effet, le maximum pluviométrique saisonnier qui d'ordinaire survient en août, est survenu en juillet pour l'année 1983 et en septembre pour l'année 1994.

En 1983, le début de la saison des pluies est tardive et sa fin précoce. L'hivernage en cette année là, totalisant 5 mois (juin à octobre).

En 1994, la saison des pluies était de 7 mois. Son début et sa fin sont normaux.

En somme, l'analyse des précipitations a montré une irrégularité et un rétrécissement de la longueur de la saison des pluies qui tourne autour de 5 à 6 mois et atteint de façon exceptionnellement 7 mois, des périodes relativement sèches (1980- 1984) et pluvieuses (1993- 1995). Ces fluctuations pluviométriques n'ont- elles pas des impacts sur la production agricole qui dépendent dans une très large mesure des conditions climatiques?

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