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Contribution aux stratégies de communication pour l'éradication de l'infanticide rituel en milieu Baatonu de Bori, commune de N'Dali

( Télécharger le fichier original )
par Y. Vitalien Raoul ADOUKONOU
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Maîtrise 2007
  

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IV-

Analyse des résultats de l'étude

Les résultats de la recherche sur le terrain font ressortir quelques unes des raisons pour lesquelles l'éradication de la croyance en la nuisance des enfants sorciers n'est pas encore une réalité. Pour mieux cerner ce qui motive les populations baatombu en général et celles de Bori en particulier à perpétuer cette croyance, nous approfondirons notre réflexion sur les points suivants :

- l'atteinte des objectifs et la qualité, validité des résultats de l'étude ;

- le poids de la tradition ;

- la prise de conscience ;

- la scolarisation des enfants à Bori ;

- les causes liées à la pratique à Bori ;

- les actions des structures de lutte ;

IV-1- L'atteinte des objectifs de l'étude

Le présent mémoire a pour objectif de contribuer à l'amélioration des stratégies de communication dans la lutte contre le rejet des enfants sorciers. Dans cette logique l'étude sur le terrain visait un double objectif 

- étudier les causes de la pratique à Bori ;

- étudier l'adéquation des stratégies des structures de lutte contre la pratique et les besoins de la communauté.

Au terme de notre recherche nous avons pu :

o identifier les facteurs socioculturels liés au rejet des enfants sorciers

o déterminer les forces et faiblesses des structures luttant contre la pratique à Bori

o proposer de nouvelles stratégies sur la base des faiblesses de ces structures.

Les outils de collecte de données que nous avons utilisés nous ont permis d'atteindre approximativement l'objectif de notre étude. Les résultats reflètent la réalité même s'ils peuvent comporter quelques insuffisances.

IV-2 La force de la tradition

Comme naguère l'excision et le mariage forcé, le rejet des enfants sorciers est fortement ancré dans les mentalités des populations baatombu. Depuis des décennies, et de génération en génération, cette croyance est transmise. Dès l'enfance, les jeunes sont largement informés sur la pratique. Cette croyance fait partie intégrante de leur éducation et de leur culture.

Des exemples mythiques d'enfants sorciers qui ont massacré leur famille sont trouvés et donnés pour mettre en garde ceux qui douteraient de leurs forces maléfiques. Le résultat est bien probant. Tout le monde à Bori, du moins la grande majorité, croit qu'un enfant qui naît à 8 mois, par le siège, avec les dents, ou tout enfant qui fait la première dentition par le haut ou à 8 mois est un enfant dangereux pour sa famille.

Cependant, de nos jours, les critères les mieux connus sont : la poussée des premières dents par la mâchoire supérieure, poussée des premières dents à 8 mois. La construction des maternités a vraiment contribué à résoudre une partie du problème.

Pour que les enfants qui ont développé les critères de sorcellerie soient tolérés, ils doivent subir un rite de guérison48(*) pour «devenir» humain. C'est seulement après la guérison qu'un enfant sorcier peut être admis dans sa propre famille. Cependant, tout le monde n'opte pas pour cette solution. Des doutes subsistent. Pour cela, certains jettent simplement l'enfant. De toute façon, celui-ci n'est plus rituellement sacrifié49(*). Le constat sur le terrain et les témoignages des populations infirment dans une certaine mesure les affirmations de certains documents qui soutiennent que la pratique persiste à Bori.

Il faut signaler que l'option de la purification de l'enfant à Bori est générale. Même ceux qui disent ne pas croire aux enfants sorciers sont prêts à aller faire soigner leurs enfants s'ils présentent une des spécificités qui font d'un enfant, un sorcier. Certains chrétiens catholiques font aussi cette option, de même que des musulmans pratiquants. Seuls quelques uns surtout des jeunes élèves et cadres convertis aux religions révélées, et qui, selon des anciens ne savent pas de quoi ils parlent, sont contre la purification des enfants parce qu' « ils ne souffrent d'aucune maladie » selon eux. Comme on peut le constater une prise de conscience commence.

* 48En réalité il s'agit d'une cérémonie de purification. Le terme usuel à Bori est `'guérison''

* 49 Selon les populations, l'infanticide rituel est un triste passé à Bori. Cependant elle peut continuer dans d'autres communautés baatombu.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein