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L'importance de la route dans le développement socioéconomique d'une région : exemple de la départementale 200 ou boucle du Blouf

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par Ansou MANE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Certificat d'aptitude à l'enseignement moyen (CAEM) 2007
  

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DEUXIEME PARTIE : Histoire et tracé de La Boucle du Blouf

Introduction

C'est à la fin des « années80 » qu'on donna à la Départementale 200 le nom de Boucle du Blouf ; cette route qui fait le tour du Blouf. Cette route était au départ un ensemble de sentiers reliant différents villages. Au cours de l'histoire, elle s'agrandira et aujourd'hui, longue de 94km, la Boucle du Blouf est au centre des préoccupations des populations et des autorités.

A. Histoire de la Boucle du Blouf

1. Avant la colonisation

Les différentes localités du Blouf étaient reliées par une multitude de voies, surtout des raccourcis qui traversaient forêts et champs ; en un mot des sentiers. Beaucoup de ces sentiers existent encore de nos jours parce que permettant d'aller d'un village à un autre plus rapidement pour éviter les nids de poule ou autres dégradations de la D200 qui fait perdre beaucoup de temps. A titre d'illustration : par la D200, le village de Dianki est à 15km de Thionck-Essyl. On y accède par car en passant par Mlomp, Kartiack ou par Mlomp, Thiobon, Kartiack (plus long). Or, en empruntant le sentier, on accède directement à Dianki (moins de 5km). Cependant, ces chemins sont tellement étroits qu'il était parfois difficile à des motocyclistes de s'y rencontrer en roulant. Aussi, pendant une partie de l'hivernage ils sont envahis par l'herbe et des arbustes si bien qu'en les empruntant le matin en période de brouillard ou de rosée on est trempé.

Plus tard les besoins des populations en matière de transport de bagages évoluant, puis avec l'arrivée de la colonisation, des voies plus larges et plus praticables apparaissent.

2. La colonisation et les prémices de la route du Blouf.

Comme partout en Casamance, la colonisation du Blouf est venue tard. C'est vers le début du XXe siècle qu'on nota réellement la présence française. A cette époque, selon Abdoulaye Djiba (notable et ancien président de la Communauté Rurale de Thionck-Essyl), le Blouf, une partie de l'arrondissement de Sindian et une autre partie de l'arrondissement de Diouloulou étaient réunis dans un vaste canton appelé Djigouttes sous l'autorité de Demba Soumaré, établi à Ebouck (Bodé). Demba Soumaré, ancien chasseur avait été nommé à la tête de ce canton pour freiner la progression de Fodé Kaba qui venait d'installer un camp dans le Bignona au début du XXe siècle.

Par la suite, des réformes de l'administration coloniale aboutiront à la création d'un canton qui ne couvrait que la province du Blouf mais divisé en en deux parties : Djigouttes Nord et Djigouttes Sud vers 1920.

D'après plusieurs sources, c'est surtout Baboucar Sagna plus connu sous le nom de Sagna Sagna qui a donné à la route du Blouf sa première configuration ; Arfang Sonko (Arfang Bessire), devenu lui aussi chef de canton de Djigouttes Nord en 1943, n'a fait que continuer son oeuvre.

Sagna Sagna, originaire de Diégoune, a fait une bonne partie de ses humanités à Thionck-Essyl comme berger ; puis au cours de sa jeunesse il a fait des voyages au Nord du Sénégal, à Dakar principalement. Ces voyages ont beaucoup guidé son action à la tête des Djigouttes. Non seulement il a construit des pistes entre les villages, mais aussi il a foré des puits (pour permettre aux populations de s'alimenter en eau potable au lieu de puiser dans les mares ou marigots) ; il a édifié des ponts en bois aux endroits où les routes sont coupées par des cours d'eau. Jusqu'aux années « 80 », la partie Sud de la route du Blouf était la voie principale de passage vers Bignona ou de Bignona vers le Blouf (Bignona -Tendimane-Balingor-Mandégane, jusqu'à Tendouck).

Cette voie d'environ 50km va perdre de son importance avec le projet d'amélioration des pistes de production en 1987 entrepris par l'Etat du Sénégal et qui a donné au Sud de la Boucle (l'axe Diégoune-Kagnobon-Bessire, jusqu'à Thionck-Essyl) un nouveau souffle. C'est ainsi que sur les 10 à 20 cars qui quittent quotidiennement Bignona pour le Blouf, les 7 à 15 empruntent «  la petite boucle » (de Diégoune à Thionck-Essyl).

B- Le tracé actuel de la Boucle du Blouf.

Carte 2 : plan de situation de la Boucle

1. Description du tracé de la Boucle du Blouf

L'entrée au Blouf peut se faire soit à partir du village de Koutenghor au Nord-Ouest de la commune de Bignona et à environ 2km de Tendième, puis Tendimane, Balingor, etc. ; soit à partir de Tendième. On peut ainsi entrer par Koutenghor, faire un tour de 94km et revenir par Tendième. L'entrée du Blouf, comme le montre la carte, ressemble à un cul de sac.

La Boucle du Blouf passe par tous les villages du Blouf à l'exception de Djimande, village le plus au centre et le plus continental (car n'ayant pas de mer) ; mais ce village n'est pas enclavé parce qu'il est relié à Diégoune et à Tendouck par l'une des meilleures pistes avant le projet de la Boucle du Blouf (qui est en cours) et à Thionck-Essyl par un sentier emprunté même par des camions jusqu'au début de l'hivernage

Conclusion

C'est probablement Baboucar Sagna ou Sagna Sagna, ancien chef de canton de Djigouttes Nord qui a donné à la route du Blouf sa première forme ; une route de grande importance qui passe par tous les villages du Blouf à l'exception de Djimande qui est cependant relié à Tendouck et Diégoune par une autre piste de production et même à Thionck-Essyl par un sentier.

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