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La relation d'aide: utile à l'infirmière en instution de protection de la jeunesse

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par Marie POLSKA
Ecole d'infirmière de Bruxelles - Diplome d'état d'infirmière 2007
  

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VII) Présentation d'un cas concret.

La jeune fille avec laquelle j'ai réalisé l'entretien est âgée de 16 ans, et issue d'une famille monoparentale. Son père a quitté le domicile familial il y a 5 ans et n'a plus donné aucune nouvelle. Quant à sa mère, elle est alcoolique et ne quitte plus son lit à part pour aller faire les courses. L'adolescente est donc livrée à elle-même depuis l'âge de 11 ans. Elle a deux demi-soeurs âgées de 18 ans qui sont le fruit d'une relation que la mère a eu avec un autre homme. Ces deux jeunes filles vivent avec leur père depuis qu'elles ont 2 ans. Elles ont toujours gardés contact toutes les trois.

Voici l'examen mental de la jeune fille :

Melle XX âgée de 16 ans, entrée à l'institution après avoir mis le feu à son école et pour agression sur personne âgée. Lors de mon entretien, son apparence vestimentaire était appropriée à la saison. Elle avait une bonne hygiène corporelle : pas d'acné, pas de cicatrice. La jeune fille avait un contact visuelle fuyant, était ouverte à la communication mais manifestait cependant une réticence à se confier (hésitation, bégaiement...). XX tenait un discours cohérent. N'avait ni hallucinations, ni illusions et ni dépersonnalisation. Il lui manquait du vocabulaire pour s'exprimer et elle faisait quelques fautes de langage. Elle avait une bonne mémoire, car quand je lui parlais, elle savait me raconter certains évènements qui s'étaient déroulés alors qu'elle n'avait que 5 ans et également ce qui s'était passé la semaine dernière.

a) ENTRETIEN N°1

Contexte : Cet entretien s'est déroulé dans la chambre de la patiente . C'est moi qui le lui ai proposé vu que j'effectuais un soin auprès d'elle. Voici comment il s'est déroulé :

- « Bonjour Melle X ».

- « Bonjour Mme ».

- « Comment allez-vous ? ».

- « Ca n'va pas ! ».

- « Ca n'va pas, que veux-tu dire par-là ? ».

- « J'en ai marre d'ici, ça m'fais chier de rester là ».

- « Tu en a marre, que veux-tu dire par là ? ».

- « Ben je viens de vous l'dire ça me fais chier d'être ici ».( avec un ton sec)

- « Silence ». (la regardant dans les yeux en hochant la tête)

- « Ma famille me manque...pas ma mère, ni mon père, mais mes soeurs ».

- « Tu as reçu une visite, non ? ».

- « Si c'était mes deux soeurs, j'étais contente ». 

- « Comment cela s'est-il passé ? ».

- « Bien, elles m'ont ramené du chocolat ».

- « Qu'as-tu ressentis quand elles étaient la ? ».

- « Ben, j'étais heureuse ca faisait longtemps qu'elles n'étaient pas venues ».

- « Il y a quelques minutes tu m'as dit que tes parents ne te manquaient pas, c'est bien cela ? ».

- « Ouais, ils n'ont jamais été présents pour moi, ça n'va pas changer aujourd'hui ! ».

- « Qu'est-ce-que cela suscite en toi ? ».

- «  De la rage, de la haine, et je m'en fous d'ailleurs ».

- « De la rage, de la haine, que veux-tu dire par-là ? ».

- « Ils m'ont abandonné tous les deux et à cause d'eux, je suis enfermée ici ».

- « Silence ».

- « Depuis que j'ai 12 ans je suis livrée à moi-même, je me suis débrouillée seule jusqu' `à maintenant, ; aujourd'hui je suis enfermée ici alors que ce sont mes parents qui devraient être punis pour m'avoir abandonné  !!».

- « Je sens beaucoup de ressentiments en toi, mais sache que cette institution n'est pas une prison, mais un lieu servant à t'encadrer et qui t'apprend les règles de bases permettant de s'insérer dans la société. Tu es encore mineure et tu es sous la responsabilité de l'Etat. Nous sommes là pour veiller sur toi et t'aider à choisir de bonnes voies. ».

- « C'est ce que tout le monde me dit ».

- « Tout le monde ? ».

- « Les éducs, l'assistante sociale, le psychiatre... »

- « En tout cas, si tu souhaite en reparler, saches que je reste à ta disposition ».

- « Merci Mme ». 

- « Au revoir X ».

- « Au revoir Mme ».

1) Analyse personnelle

Ce que je peux dire sur mon entretien, c'est que j'ai utilisé beaucoup d'investigations. Pourquoi ? Tout simplement parce que je souhaitais recueillir des informations sur le ressentis de la jeune fille. C'est le but de la relation d'aide puisque c'est en faisant part de ses ressentis que l'adolescente pourra avoir accès à ses processus internes, apprendre à se connaitre et ainsi prendre des décisions la menant vers de bons choix de vie.

J'ai également utilisé le silence car c'était une façon d'inviter la jeune fille à poursuivre et c'est ce qu'elle à fait. Je n'ai pas voulu utiliser trop de silence, car je me suis rappelé que dans la relation d'aide il est utilisé mais qu'il est conseillé de ne pas trop « en abuser » de peur que l'adolescente ne croie que je n'ai rien à dire ou que je ne l'écoute pas.

Quand j'ai utilisé le silence, je l'accompagnais d'un hochement de la tête : c'est de la communication non verbale et c'est très important de l'utiliser quand on se sert de la relation d'aide. Car que je ne le veuille ou non, mes gestes et mes mimiques sont une façon de communiquer avec autrui : Si j'avais froncé les sourcils, je suis persuadée que la jeune fille l'aurais perçu comme de l'inquiétude ou une désapprobation.

Je trouve que l'entretien aurait pu mieux se dérouler, car à un moment donné je me suis éloignée du but, qui était de savoir ce que ressentait la jeune fille. Elle m'a parlé du fait que ses parents ne lui manquaient pas et je ne lui ai pas demandé la raison tout-de -suite. J'ai lui ai demandé ce qu'elle ressentait quand ses soeurs sont venues la voir.

Toutefois, je me suis rattrapée, en lui posant la question à la prochaine interaction. Grace à cette interrogation j'ai pu me rendre compte qu'elle leurs en voulait de l'avoir abandonné et qu'elle désirait qu'ils soient emprisonnés pour cet acte. Elle voyait l'institution comme une sorte de prison et trouvait injuste le fait d'y résider. J'ai trouvé important le fait de lui rappeler le but de cet établissement. Malheureusement, à la fin de l'entretien elle m'a confiée que toute l'équipe pluridisciplinaire lui disait que l'institution était un lieu d'apprentissage des normes et des valeurs afin de s'insérer dans la société. J'aurai pu lui demander à ce moment la : »Et qu'en penses-tu ? ».

Cela m'aurait permis de savoir si elle était d'accord avec les professionnels de la santé ou pas.

Si c'était le fait d'en vouloir à ses parents qui l'ont poussé à considérer l'I.P.P.J comme une prison.

Enfin, j'ai utilisé l'aspect fonctionnel en lui rappelant que je reste à sa disposition si elle désire en reparler plus tard.

2) Conclusion.

Je ne suis pas trop satisfaite de cette entretien comme je vous l'ai dis auparavant, car, je ne lui ai pas demandé si elle était d'accord avec l'équipe pluridisciplinaire, sur le fait que l'institution est un lieu d'apprentissage des moeurs er des valeurs de la société, et non une prison. A part cela, j'au utilisé les différentes techniques de communication de la relation d'aide : investigation, reflet, silence. Grace à ces différentes techniques, j'ai pu constater que l'entretien a été facilité, que j'ai établit une relation de confiance avec la jeune fille et qu'à un moment donné elle a su me dire les sentiments exacts qu'elle ressentait. C'est un bon point de départ car c'est en ayant accès à ses propres sentiments que XX pourra ensuite apprendre à se connaitre et prendre des décisions justes.

Je pense que la relation d'aide est utile dans l'aide des adolescentes en difficulté. Ceci-dit, ce n'est pas évident de l'utiliser à bon escient. Il y a toujours des difficultés, comme celle que j'ai rencontré dans cet entretien. C'est au fur et à mesure de l'utiliser qu'on arrive un peu à éviter les « entorses ».

b) Entretien n°2 :

Contexte : Melle XX est venue me voir à l'infirmerie car elle désirait avoir un entretien avec moi, concernant son mode de vie actuel ainsi que sa vie future. N'étant pas disponible, je lui proposai qu'on se revoit à un autre moment de la journée. Elle a donc accepté. Voici la façon dont il s'est déroulé :

- « Bonjour Melle XX ».

- « Bonjour Mme ».

- « Comment vas-tu ? » (avec un léger sourire)

- « Ca va, un peu ».

- « Ca va un peu, que veux-tu dire par-là ? ».

- « Dans le corps, ca va... mais pas dans la tête ».

- « Ce que tu veux dire, c'est que physiquement ça va, mais pas psychologiquement , c'est bien cela ?».

- « Oui ».

- « silence » (tout en la regardant).

- « J'arrête pas de penser à ma vie de maintenant, et à ma vie de plus tard ».

- « Quand tu y penses, que ressens-tu à ce moment-là ? ».

- « Je suis triste, tracassée et en colère ».

- « Tu es triste, tracassée et en colère, que veux-tu dire par-là ? ».

- « Quand je dis triste, c'est parce que je vois que j'ai fais rien du tout jusqu'à maintenant, à part des conneries ; quand je dis la colère, c'est parce que je m'en veux beaucoup d'avoir fait les choses que j'ai fais quand j'étais dehors et j'ai peur pour demain parce que je sais pas ce que je vais faire plus tard dans ma vie ».

- « Ce que tu essaies de me dire, c'est que d'une part, tu regrettes d'avis commis de mauvais actes quand tu étais à l'extérieur, et que d'autre part, tu souhaites aujourd'hui te comporter différemment, car ton avenir t'inquiète, c'est bien cela ? ».

- « Ouais, c'est ça ».

- « Que penses-tu des cours que tu suis ici au pavillon ? ».

- « C'est cool, on fait les maths, la lecture, ça va quoi ».

- « Et dans la vie future, que souhaites-tu faire comme métier ? ».

- « Coiffeuse ».

- « Pourquoi souhaites-tu faire coiffeuse ? ».

- « Parce que je trouve que c'est un beau métier et c'est ce que je voudrais faire ».

- « En as-tu déjà discuté avec quelqu'un d'autre ? ».

- « Avec les profs et l'assistante sociale ».

- « Et qu'en pensent-ils ? ».

- « Que j'ai mes capacités d'apprendre et de le réussir ».

- « silence ». (tout en hochant la tête).

- « Ils m'ont dit qu'y a moyen d'aller faire la formation dehors, mais j'ai peur ».

- « Tu as peur, que veux-tu dire par-là ? ».

- « Ben, de rater » ? (en fronçant les sourcils)

- « Ecoute, il faudrait que tu évites de penser au fait que tu pourrais rater avant même d'avoir commencé formation. Je sais que la peur est un sentiment humain mais il ne faut surtout pas de décourager. L'équipe professionnelle est là pour te soutenir et t'aider à aller de l'avant, ai aussi confiance en toi, n'abandonne pas ».

- « Ah Mme c'est ce que je voulais entendre ». (sourire)

- « Que voulais-tu entendre ? ».

- « Que je peux y arriver, de ne pas abandonner ».

- « Silence ».

- « Je suis contente, ca me donne des forces. Plus je l'entends, plus je suis courageuse. ».

- « Je suis également contente pour toi, dans tous les cas, si tu souhaites en reparler, saches que je reste à ta disposition, ok ? ».

- « Merci Mme ».

- « Au revoir Melle ».

- « Au revoir Mme ».

1) Analyse personnelle

Je suis satisfaite de mes entretiens. En effet j'ai pu déceler ce qui rendais triste l'adolescente, et ceci en utilisant des investigations : « que veux-tu dire par la ? », mais également des questions ouvertes : « Que ressens-tu à ce moment-là ? ».

J'ai également réitéré ses propos afin d'en dégager les aspects essentiels : elle regrette d'avoir commis de mauvais actes et s'inquiète pour son avenir.

La jeune fille a pu se rendre compte de ce qu'elle ressentait et a su expliquer ses sentiments. C'est le but crucial de la relation d'aide, car comme elle a eu accès à ses processus internes, elle a découvert une partie d'elle qu'elle ne connaissait pas. Dans cette entretien, j'ai également utilisé la communication non verbale (léger sourire.. le regard). C'était une marque de soutien de ma part et je suis convaincu que la jeune fille l'a ressenti, car à un moment précis j'ai vu un sourire sur ses lèvres : la communication non verbale va dans les deux sens. J'ai aussi manifesté mon soutien quand je lui ai conseillé d'éviter de penser à l'échec avant même d'avoir commencer la formation, et lorsque je lui ai dit que nous sommes là pour l'aider. J'ai terminé mon entretien avec un aspect fonctionnel en rappelant à XX que je restais à sa disposition si elle désirait en reparler.

2) Conclusion.

Je suis satisfaite de cet entretien car comme je l'ai dit auparavant , il a eu un impact positif sur l'adolescente. Il a été perçu par elle comme une marque de soutien, de réconfort.

Elle est arrivée avec de l'inquiétude et de la tristesse, et est repartie avec un sourire et un remerciement. Je ne dis pas que cet entretien a pu changer la façon dont elle se comportait, ni ce qu'elle pensait. Mais sur le coup il y a quand même eu un changement d'attitude. Je m'explique : XX était triste et manquait de confiance en elle. Mon rôle premier était de lui demander pourquoi elle ressentait de la tristesse et de l'inquiétude. Elle a su m'expliquer parfaitement ce qu'elle ressentait ainsi que les raisons. Quel point positif !!

N'oublions pas que le but de la relation d'aide est d'instaurer la confiance, le respect et un soutien chaleureux. Qu'elle permet à l'adolescent de s'exprimer, de se rendre compte de son comportement et de l'aider à une prise de décision menant à une solution. Dans cet entretien elle m'a confié qu'elle se rendait compte qu'elle avait fait pas mal d'erreur et qu'elle souhaitais repartir d'un bon pieds, faire une formation. Elle m'a remercié pour mon soutien et je pense que ses remerciements étaient sincères. En résumé en utilisant la relation d'aide à bon escient, on peux aider la jeune fille à se comprendre et mieux résonner.

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire