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Le règlement pacifique du conflit en RDC: étude juridique pour une paix durable dans la Région des Grands Lacs

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par BALINGENE KAHOMBO
Université de GOMA (RDC) - Licence en Droit public 2005
  

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CONCLUSION

Ce travail qui s'achève sous l'intitulé de « Le règlement pacifique du conflit en RDC: étude juridique pour une paix durable dans la région des Grands Lacs » est composé de deux titres divisés chacun en deux chapitres. Il se veut une évaluation de chances de l'action menée par trois organisations internationales, à savoir la SADC, l'UA et l'ONU, d'aboutir à la paix et s'est limité, de ce fait, à l'analyse de leur apport politico-juridico-diplomatique au processus de paix.

Pour cela, le titre premier a tenté d'expliquer et de faire comprendre le pourquoi de la réaction internationale qui s'avère non seulement tardive mais aussi contradictoire face au conflit si l'on considère les faits de celui-ci et le droit international applicable. Il a été démontré, dans le premier chapitre, que la République démocratique du Congo a fait face, depuis le 02 août 1998, à un conflit international mais « internisé  » : une agression armée au départ et des rébellions mises en place par la suite, en cours des événements, avec l'aide même des agresseurs. Nous avons démontré au chapitre second que, plutôt que de recourir au chapitre VII de la Charte de l'ONU pour enrayer l'acte d'agression, la Communauté internationale a préféré le règlement pacifique de celui-ci. Nous avons tenté d'expliquer cette contradiction par le blocage de l'action coercitive du Conseil de sécurité par des puissances, les Etats-Unis en tête, qui entretiennent des liens étroits et amicaux avec les pays responsables de cette agression. Et ce prisme de la contradiction se répercute sur l'ensemble du processus de paix et justifie, en conséquence, la non prise en compte de certains problèmes dont l'intégration dans l'action internationale serait pourtant bénéfique à la réalisation de la paix.

Ce sont des problèmes que l'on a qualifiés de faiblesses du règlement pacifique du conflit. Afin de pouvoir les épingler et proposer des pistes de remèdes, le second titre s'est attelé à l'examen critique de ce règlement dont on a montré qu'il poursuit une double finalité. Le premier chapitre du titre expose la première finalité : l'instauration de la sécurité et de la stabilité en RDC. Ici, nous avons expliqué que l'action de la communauté internationale est de deux sortes : aussi bien une action qui associe toutes les parties au conflit partenaires au processus de paix, qu'on a nommée « l'action concertée internationale », qu'une action qui affirme l'autorité de la communauté internationale sur celles-ci, qu'on a appelée «l'action unilatérale internationale ». De part et d'autre, il s'est agi de brosser les différents organismes et mécanismes juridiques qui ont été institués pour assurer le succès du processus de paix. Rappelons, en particulier, la création de la MONUC et du CIAT afin d'aider à mettre en oeuvre les accords de paix négociés et conclus sous l'égide de la SADC, de l'UA et de l'ONU.

Comme bilan positif, on peut noter : l'arrêt des hostilités à grande échelle, le retrait des troupes armées régulières étrangères et la tenue des élections démocratiques qui pointe à l'horizon en RDC. En revanche, la paix est encore loin d'être acquise et il n'y a pas eu du tout d'exagération quand on a soutenu qu'elle risque d'être compromise par deux problèmes majeurs : l'absence, d'une part, de la justice pénale pour éradiquer l'impunité généralisée des crimes commis au cours du conflit et, d'autre part, de la démocratisation des pays qui, confrontés à des problèmes politiques internes, ont agressé la RDC au motif de vouloir y traquer des groupes armés qui leur sont opposés. Cette difficile question des groupes armés demeure pour autant.

Les pistes de remèdes à ces problèmes ont été envisagées au second chapitre du titre, lequel chapitre a eu l'ambition de répondre à une question fondamentale en termes de finalité aussi du règlement pacifique du conflit :la paix dans la région de Grands Lacs est-elle possible ? Ces pistes de remèdes se rapportent sur trois domaines distincts, mais de réalisation simultanée pour réunir les conditions de la paix. L'action internationale est dictée par l'ensemble des moyens juridiques et politico - diplomatiques à la disposition des organisations internationales intervenantes et par la volonté politique de celles - ci de les utiliser. Pour énumérer ces pistes, on a d'abord parlé de la garantie de la justice pénale car il n'y aura pas de paix sous le règne de l'impunité, ces deux concepts - justice et impunité - étant inconciliables, des antipodes. Ensuite, il faut qu'une action internationale soit menée en faveur de la démocratisation de l'Ouganda et du Rwanda. En RDC comme Burundi, a-t-on remarqué, il se dégage une progression dans ce domaine. Cependant, les cas de l'Ouganda et du Rwanda où les régimes bénéficient d'une tolérance internationale, qui y constitue un obstacle à une véritable démocratisation, a fondé notre inquiétude sur, notamment, l'impact négatif que cela pourrait avoir sur la sécurité et la stabilité en RDC où des groupes armés originaires de ces pays continuent à opérer.

Et pourtant, nous l'avons fait observer, l'ouverture démocratique de ces pays peut permettre de résoudre, par le dialogue politique, cette difficile question des groupes armés, en même temps qu'elle favoriserait, de façon conséquente, ces pays étant stabilisés, le retour rapide de la paix en RDC, sans lequel il ne peut y avoir de paix durable en Afrique des Grands Lacs. Enfin, la coopération régionale doit coiffer et consolider la paix et la stabilité dans chacun des pays de cette partie de l'Afrique. L'organisation de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, sous les auspices des Nations unies et de l'Union africaine, va dans ce sens.

L'action internationale vise à aider les 11 Etats membres de la Conférence à définir le cadre de leur coopération dans quatre domaines prioritaires : paix et sécurité, démocratie et bonne gouvernance, développement économique et intégration régionale, questions sociales et humanitaires. Sous le même cadre, un mécanisme de Prévention, de Gestion et de Résolution des Conflits (PGRC) est en train d'être mis en place et devrait reposer sur la Conférence appelée à devenir une organisation internationale devant servir de lieu de concertation permanente entre les Etats membres afin de résoudre des problèmes susceptibles de mettre en péril la paix et la sécurité dans la région.

Ainsi, pour autant que tous ces problèmes évoqués ne sont pas résolus ou ne le sont que partiellement, on peut imaginer que le havre de la paix dont on rêve tant en République démocratique du Congo et en Afrique des Grands Lacs pourra demeurer un leurre.

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