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Evaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques liés aux effluents hospitaliers

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par Evens EMMANUEL
INSA de Lyon - Thèse de doctorat 2004
  

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V. Les incertitudes

V.1. La prise en compte des incertitudes

Plusieurs sources d'incertitudes peuvent intervenir depuis une évaluation de risques. Tout au long de la démarche et plus particulièrement au moment de l'élaboration du modèle conceptuel, il a dû énoncer des hypothèses qui ont conditionné le résultat final.

En effet, le développement du modèle conceptuel peut être considérer pour l'un des plus importantes sources d'incertitudes dans l'évaluation des risques. Si les relations les plus importantes ne sont pas prises en compte ou du moins sont spécifiées de manière incorrecte, la caractérisation du risque peut ne pas trop bien estimer les éventuels risques (EPA, 1998). Le manque d'informations sur le fonctionnement des écosystèmes et la faiblesse dans l'identification dans l'interrelation spatio- temporelle des paramètres sont également d'importantes sources d'incertitudes.

Les incertitudes peuvent surgir également de trop grandes considérations accordées aux effets secondaires. Dans certains cas, il est intéressant d'avoir une maîtrise du mode de transfert dans l'environnement, ou de l'état (par exemple la spéciation où un métal est plus toxique pour les organismes vivants) où il exerce des effets indésirables (EPA, 1998).

Plusieurs stresseurs peuvent se présenter sous la forme d'un amalgame, et dans le modèle conceptuel on tient compte que d'un seul stresseur. Les experts peuvent ne pas être d'accord avec un tel modèle. Toutefois, lorsque les modèles simplifiés et le manque d'informations sont inévitables, l'évaluateur des risques doit approfondir son étude bibliographique pour justifier son modèle et arranger les composantes de ce modèle dans un ordre hiérarchique d'incertitudes (SMITH et SHUGART, 1994).

Les incertitudes résultant du modèle conceptuel peuvent être explorés en considérant des relations alternatives. Si plus d'un modèle est possible, l'évaluateur de risque peut évaluer lequel des algorithmes de déduction plausible, fournit le meilleur résultant en appliquant séparément les modèles jusqu'à la phase d'analyse. Il peut également combiner les différents pour modèles pour développer un nouveau plus pertinent (EPA, 1998).

Les données toxicologiques et physico-chimiques des substances, la bonne connaissance de leur transfert et de leur mobilité dans les milieux de l'environnement, les caractéristiques des milieux, des populations humaines, des communautés écologiques, la fiabilité de la mesure des substances notamment dans des milieux complexes, etc. sont autant de valeurs présentant des divergences dans la littérature et dont les sources scientifiques plus ou moins fiables nécessitent de justifier le raisonnement retenu afin d'observer sa transparence. La discussion de ces incertitudes, au regard des choix qui ont été faits, est donc indispensable pour apprécier le risque dans toute sa dimension (ACADEMIE DES SCIENCES, 1998).

V.2. Les incertitudes et les effets environnementaux

La caractérisation des risques pour les écosystèmes nécessite de garder présent à l'esprit que les éléments en traces sont toujours présents sous différentes formes et à ces concentrations variables dans l'environnement. Leur présence est due à une origine naturelle (fond géochimique) ou résulte de pollutions liées à l'extraction des minerais, à leur transformation ou à l'emploi de certains de leurs dérivés. Les formes bio disponibles sont susceptibles d'interférer à différents niveaux des processus biologiques et d'être responsables de graves perturbations. Si certains éléments sont considérés comme des oligo-éléments indispensables à la vie chez certaines espèces (zinc, cuivre, sélénium, chrome, nickel) tous peuvent être à l'origine d'effets toxiques si les doses absorbées sont importantes (ACADEMIE DES SCIENCES, 1998).

Les hypothèses engendrant de l'incertitude sont nombreuses. Elles tournent autour des paramètres qui conditionnent la (bio) disponibilité et la mobilité des substances dans les milieux sur les essais de laboratoire qui ont permis de proposer des valeurs de références toxicologiques. Les expérimentations menées en laboratoire, dans des conditions simplifiées, ne simulent pas l'ensemble des situations de l'environnement. En outre, elles n'ont pas forcément été conduites sur des populations ou communautés représentatives de celles présentes sur les écosystèmes étudiés. Quant aux données concernant les expositions, elles sont difficilement interprétables car la représentativité des échantillons examinés est souvent limitée. De plus, elles tiennent rarement compte des possibilités d'évolution au cours du temps des formes présentes sous l'influence de la nature du biotope ou de l'activité de la biocénose. Toutes, ces incertitudes concourent à majorer le risque calculé. Dans le cas des effets environnementaux, l'appréciation chiffrée de cette incertitude globale est difficile voire impossible en l'état actuel des connaissances (ACADEMIE DES SCIENCES, 1998).

V.3. les incertitudes et les effets sanitaires

La quantification des risques sanitaires est attachée de nombreuses sources d'incertitudes qu'il est nécessaire de bien identifier afin d'estimer un intervalle de confiance pertinent autour du risque calculé. L'influence des hypothèses soutenues se fera dans le sens d'une sur ou d'une sous-estimation du risque encouru par les cibles choisies (ACADEMIE DES SCIENCES, 1998).

La première des incertitudes repose sur le raisonnement mono polluant établit classiquement. En effet, les données étant très rares sur les conséquences d'un mélange de polluants, on les distingue tous séparément. Les synergies et antagonismes sont donc ignorés délibérément. Dans le même ordre d'idée, on ajoutera que tous les polluants ne sont pas accessibles à la mesure. Dans ce cas aussi, leur ignorance peut être pénalisante car il n'est pas possible de tenir compte de leur toxicité (ACADEMIE DES SCIENCES, 1998).

Les valeurs toxicologiques de référence sont établies après affectation d'un certain nombre de facteurs de sécurité palliant la méconnaissance de l'extrapolation inter espèce, de la variabilité intra espèce, de l'utilisation d'un LO(A)EL plutôt que d'un NO(A)EL : elles vont plutôt dans le sens d'une surestimation. De plus, l'évaluateur aura tendance à choisir la valeur la plus pénalisante à titre de sécurité. Ici aussi, l'utilisation de lignes directrices dans la sélection d'une valeur toxicologique de référence est indispensable. L'évaluateur des risques doit pouvoir identifier les principales sources d'incertitudes et tenter d'y remédier, au moins pour les incertitudes majeures, sous forme de propositions de recherches (ACADEMIE DES SCIENCES, 1998).

V.4. La gestion de l'incertitude

La gestion de l'incertitude, note DUJET (1998), est au coeur des problèmes d'analyse des systèmes complexes. Nombreuses sont les incertitudes qui peuvent surgir de l'étape de conception jusqu'à celle de l'évaluation des anthroposystèmes.

Théoriquement, il existe deux types d'incertitudes. Un premier type d'incertitude qui naît de l'absence de frontières nettes entre une classe d'objets (états) et une autre classe, et le deuxième, une incertitude de type aléatoire (non spécifique) où se manifeste la difficulté à spécifier la solution exacte (DuJET, 1998). Dans les applications de la méthodologie générale d'évaluation des risques sanitaires et écologiques, GUYOMET et al (2002) notent deux démarches qui sont traditionnellement utilisées pour tenir compte de l'incertitude dans l'évaluation de l'exposition d'une cible vivante aux polluants contenus dans les rejets ou déchets des anthroposystèmes. Une approche que l'on qualifiera de « déterministe» et l'approche « probabiliste». La démarche déterministe consiste à attribuer des valeurs dites « sécuritaires et majorantes » aux paramètres incertains qui influencent le risque d'exposition. Si le risque calculé demeure en deçà d'un seuil maximal admissible fixé par l'autorité compétence, on estime alors que les rejets ou déchets de l'anthroposystème étudié ne pose pas de problème sanitaire ou écologique (GUYOMET et al., 2002). La démarche probabiliste consiste à représenter les paramètres incertains par des distributions de probabilité et à transmettre l'incertitude relative à ces paramètres sur celle du risque encouru par la cible, en appliquant par exemple la technique dite Monte Carlo (VosE, 1996).

Les données utilisées, le plus souvent dans les évaluations de risques manquent de précision, sont inexactes, incertaines et parfois trop aléatoires. Dans les situations, où l'information disponible n'est pas suffisante quantitativement pour la mise en oeuvre de distributions de probabilité statistiquement représentatives, il parait difficile de déterminer les incertitudes associées aux risques estimés. ZADEH (1965) a introduit, dans ses travaux sur la théorie des systèmes, la notion de « sous- ensemble flou» (en anglais « Fuzzy set»), à partir de l'idée d'appartenance partielle à une classe, de catégorie aux limites mal définies, de gradualité dans le passage d'une situation à une autre, dans une généralisation de la théorie classique des ensembles, admettant des situations intermédiaires entre le

tout et le rien. Les développements de cette notion, souligne BOUCHON-MEUNIER (1999), fournissent des moyens de représenter et de manipuler des connaissances imparfaitement décrites, vagues ou imprécises et ils établissent une interface entre des données décrites symboliquement (avec des mots) et numériquement (avec des chiffres). La logique floue conduit à raisonner sur de telles connaissances.

La théorie des possibilités, introduite par ZADEH (1978), constitue un cadre permettant de traiter des concepts d'incertitude de nature non probabiliste. Lorsqu'elle est considérée à partir de la notion d'ensemble flou, la théorie des possibilités constitue un cadre permettant d'exploiter, dans un même formalisme, imprécisions et incertitude.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein