WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La participation de la femme à la vie politique au Tchad:1933-2003

( Télécharger le fichier original )
par Eugène Le-yotha Ngartebaye
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Sciences Sociales option Sciences Juridiques et Politiques 2003
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

§ 2. Les années de l'indépendance

La première République ou le régime de Ngarta Tombalbaye (A) connut ses premières années de paix avant de sombrer dans les troubles dus aux rébellions (B).

A-Le régime de Tombalbaye

Dans le contexte des années de l'indépendance, la scène politique tchadienne resta marquée par un certain foisonnement de partis politiques : Le PPT - RDA, l'Union Démocratique Tchadienne (UDT), le Mouvement Socialiste Africain (MSA), l'Union Nationale Tchadienne (UNT), le parti National Africain (PNA), l'Action Socialiste Tchadienne (AST), le Gouvernement des Indépendants Ruraux du Tchad (GIRT), etc.

Le plus important de ces partis fut le PPT-RDA, vainqueur des élections législatives de 1959 au cours desquelles Mme KALTOUMA GUELMBANG fut élue député. Leader du PPT-RDA Ngarta Tombalbaye dirigea le Tchad des années 1960. En face de ce parti-dominant, se dressèrent l'UDT, le MSA ainsi que les autres partis. Cette situation amena Michel Ngangbet à dire : « le schéma politique tchadien était calqué sur celui de la France métropolitaine. On assistait à une lutte entre la droite et la gauche. A gauche, le PPT-RDA, ayant pour base sociale les petits fonctionnaires, s'implanta dans le sud [...]. A droite, l'UDT, qui de session en session à produit l'action sociale tchadienne (AST) et le Groupement des Indépendants Ruraux du Tchad (GIRT) [...] avait pour zone d'implantation le Nord, soumis à la domination des sultans et des marabouts...29(*)»

Cette situation ne durera pas longtemps car, un an après les indépendances, un congrès fut convoqué par le Président Tombalbaye à Abeché sur le thème de l'« unité nationale », lequel congrès s'était soldé par un ralliement des principaux partis d'opposition à celui du Président.

Tombalbaye affirma alors sa volonté de créer un parti unique où il pourrait régner en maître. Il prononça la dissolution de tous les autres partis politique le 19 janvier 1962 et ce, grâce à la Constitution de la même année. La nouvelle législature de 1962 connut, elle aussi, l'élection de trois femmes : KALTOUMA GUELMBANG ; BOURKOU LOUISE ; HADJE HALIME.

Il institua, à l'instar de tous les autres chefs d'Etat de l'Afrique Francophone, un régime présidentiel30(*).

Un climat de méfiance s'installa dans les rangs de l'opposition dont les leaders traqués, n'avaient pour seule issue que la lutte clandestine. En septembre 1963, une sanglante répression suivie de l'arrestation des principaux dirigeants, se déroula à Fort-Lamy. Ces événements, déclenchèrent un mouvement de mécontentement populaire dans le nord jusque là latent, et qui débouchera sur une rébellion.

B- La naissance de la rébellion

En 1964, l'Etat se vit obligé de d'emprunter l'argent chez des particuliers. L'emprunt national constitua un prétexte aux administrateurs du Nord, majoritairement issus du Sud, pour justifier toutes sortes d'exaction contre les éleveurs. C'est dans ce climat qu'en 1963, éclata à Mangalmé (Est du Tchad), une révolte des paysans contre les agents de l'administration pour abus de prélèvements d'impôts. Ce qui n'était qu'une jacquerie donna naissance au Front de Libération National du Tchad (Frolinat), créé lors de la Conférence de Nyalla (au Soudan) sous la direction d' Ibrahim Abatcha. A ce Congrès se retrouvaient des gens aux options politiques hétérogènes : musulmans, intégristes, communistes, nassériens. Le Frolinat avait donc dès sa naissance du plomb dans l'aile. Il utilisera comme moyen d'action tantôt la religion tantôt la tribu31(*).

A partir de 1973, l'insécurité grandit dangereusement à l'Est et au Nord, les arrestations arbitraires reprirent de plus belle. Devant cette situation, le Président décida de dissoudre, en Août 1973, le parti unique, le PPT - RDA, pour le remplacer par le Mouvement National pour la Révolution Culturelle et Sociale (MNRCS) dont le but était de promouvoir une révolution culturelle authentique « en réactualisant des cultures traditionnelles tchadiennes notamment à travers la pratique du yondo »32(*). Le yondo avait été institué pour créer un climat de confiance entre les ressortissants du sud face à la menace de ceux du nord; car tous les initiés devaient faire allégeance à TOMBALBAYE. On assista aussi à l'incorporation des militaires au bureau du parti politique. Le régime se dégrada progressivement, affaibli par sa propre paranoïa, plusieurs officiers accusés de complots se retrouvèrent sous les verrous.

L'armée se vit dans l'obligation de prendre ses responsabilités, et fomenta le coup d'Etat du 13 Avril 1975, mettant de ce fait fin à la vie du premier dirigeant politique tchadien internationalement connu et une nouvelle ère naissait pour le Tchad.

* 29 N'GANGBET M., Peut-on encore sauver le Tchad, Paris, Karthala, 1984, p 12

* 30 N'Gangbet, Op. Cit. p. 14

* 31 DADI A. Tchad, L'Etat retrouvé, Paris, L'Harmattan, 1987, p. 44.

* 32 Ces changements concernaient aussi bien le nom des villes que celui des individus : Fort-Archambault devient Sarh ; Fort-Lamy devient N'Djamena et pour donner le ton François Tombalbaye devient Ngarta Tombalbaye

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard