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Union Douanière de l'Uemoa : Impact à court terme sur les échanges extérieurs du Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Moutaïrou BALLOGOUN
Université d'Abomey Calavi - Technicien Supérieur de la Statistique 2000
  

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SECTION II : ANALYSE GRAPHIQUE DES EFFETS DE LA PREFERENCE TARIFAIRE DE L'UEMOA

Dans cette section, nous considérons le régime préférentiel à son étape finale c'est-à-dire que les échanges commerciaux communautaires se font en franchise totale de droits et taxes d'entrée. Compte tenu du fait que les effets sur les pays ne sont pas identiques, l'analyse se fera séparément pour chaque groupe de pays distingué.

Paragraphe 1 : Importation de produits primaires par les grands pays de l'UEMOA

Le graphique 2 illustre le cas du bien 1 (produits primaires) dans le pays A (Côte d'Ivoire et Sénégal). Ce bien est essentiellement importé du pays B (dont le Bénin). Initialement, son prix est égal à P1B* (1+tB). L'exportateur de B reçoit P1B*, la différence étant versée comme droit de douane.

P1B*(1 + tB)

 

C

 
 

E

 
 

P1B*

 

D

MA 1

Q1 Q2 Importations

Graphique 2

Avec l'instauration de la préférence tarifaire communautaire, le droit de douane est éliminé, le prix passe donc à P1B*. Cela se traduit pour les consommateurs, par une augmentation de leur demande du bien 1. Et puisque toute la demande d'importation du pays A est satisfaite par le pays B pour ce bien, les exportations de celui-ci augmentent et passent de Q1 à Q2.

La hausse de la consommation compense la perte de recettes et permet même de dégager un gain net de bien-être pour le pays A, égal au triangle CDE. Le pays partenaire B quant à lui, du fait des coûts constants ne gagne ni ne perd rien en terme de bien-être.

Cela veut dire que pour les produits primaires (bien 1), il y a un gain net pour l'Union dans son ensemble (triangle CDE) entièrement au bénéfice des consommateurs du pays A.

Paragraphe 2 : Importation de produits industriels par les autres pays de l'Union

Le graphique 3 illustre le marché du pays B. Avant la formation de l'Union, le prix domestique était de P2C*(1 +tC) aussi bien pour les importations en provenance de C que pour celles en provenance de A.

P2C*(1+tC) K E H

Prix

P2C*

L F G

A'

E2 A E2

Importations

Graphique 3

La mise en place de la préférence tarifaire laisse inchangé le prix domestique dans le pays B, mais permet le déplacement de E2A à E2A' de la courbe d'offre d'exportation adressée aux résidents de B. Ceci permet aux exportateurs de A d'accroître leurs ventes de KD à KE au détriment du reste du monde. L'Etat en B perd le rectangle KEGL en recettes douanières dont une partie, la surface KEFL, est récupérée comme gain par les producteurs du pays A. Par contre le triangle EGF représente une perte sèche (qui n'est récupérée par aucun des pays), perte due à l'inefficacité de la production de A qui est incapable, à ce prix (P2C*), de satisfaire toute la demande d'importation exprimée par le pays B.

Si par contre, le niveau du droit initial et la différence de coûts entre A et C sont tels que la suppression des droits d'entrée sur les produits de A permet à celui-ci de vendre à un prix inférieur au prix de C droits inclus, alors on a une situation un peu plus intéressante pour l'Union. Le graphique 4 ci-après décrit ce cas :

MB

2

Importations

P2C*

P2C*(1+ tC)

P2A*

A' E2 A E2

D E F

G

M

L

K

N

I J

Graphique 4

Sous cette hypothèse, le prix d'acquisition auprès de A devenant meilleur, le pays B importera la totalité du bien 2 de ses partenaires de l'UEMOA au prix P2A*. Il achète donc MG au lieu de la quantité DF préalablement achetée. Il perd la surface DFJN en recettes douanières. Les consommateurs de ce pays récupèrent la partie DFLM et obtiennent en plus le triangle FGL qui constitue leur gain net de bien-être. Les producteurs de A récupèrent la partie MLKIN et en plus, le triangle LGK. Au total, sur les pertes de recettes douanières de B, seul la partie KJI est véritablement perdue du fait de l'inefficacité de la production du pays A. C'est la comparaison des aires (KJI) et (FGL+LGK) qui permettra de savoir s'il y a perte ou gain de bien-être.

En résumé, la vente de produits industriels par les "grands pays" de l'Union sur le marché des autres partenaires accroît, à la fois, leurs exportations et le bien-être qu'ils tirent du commerce. Les pays partenaires (pays B) des exportateurs de produits industriels quant à eux perdent du bien- être compte tenu de la baisse de leurs recettes douanières. L'Union dans son ensemble se trouve alors confrontée à une perte sèche due à l'inefficacité de la production dans le pays A par rapport à celle du reste du monde.

Cette conclusion peut être relativisée si l'institution de la préférence tarifaire communautaire s'accompagne d'une baisse du prix des produits importés par le pays partenaire car, plus la droite MG s'éloigne en dessous de DF, moins l'aire KJI (c'est-àdire la perte sèche) est importante. Dans ce cas, une amélioration du bien-être apparaît pour les "petits pays" à travers une amélioration du surplus de leurs consommateurs.

Mais au niveau de l'UEMOA prise globalement, la situation reste mitigée puisque l'apparition de gain ou de perte dépend de l'ampleur de l'inefficacité de la production dans les pays membres, par rapport à celle du reste du monde.

Le modèle vient de montrer que l'instauration de la préférence tarifaire au sein de l'UEMOA a deux (02) types d'effets sur l'économie des pays membres de cette institution sous-régionale. Le premier est l'opportunité qui s'offre pour une augmentation des flux commerciaux intra-zones, pour les deux (02) catégories de pays qui ont été distinguées au sein de l'Union. Le deuxième effet est le remplacement des importations venant des pays tiers par des productions communautaires bien que celles-ci soient peu efficaces : c'est ce qui est dénommé "effet de détournement de commerce".

En effet, profitant de la réduction de tarif dont elles bénéficient, les entreprises de l'Union aux coûts de production élevés donc ne survivant que grâce à une forte protection, peuvent désormais écouler leur production sur un marché beaucoup plus élargi : le marché communautaire. Si l'on sait que l'inefficacité du système productif communautaire est une source de baisse du bien-être, les pays membres doivent procéder à une adaptation de leurs appareils productifs respectifs afin de pouvoir répondre à moindre coût à la demande nouvelle qui se présente à eux, du fait de la mise en oeuvre de la préférence tarifaire.

Après cette analyse théorique de l'impact de l'instauration de la préférence tarifaire de l'UEMOA sur le commerce extérieur, la deuxième partie de ce document abordera l'étude sous une approche beaucoup plus pratique.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld