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Efficacité de l'Aide Publique au Développement: cas du Sénégal

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par Fatou Gueye
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - DEA 2006
  

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2.2. La sélectivité de l'Aide

Selon le rapport Assessing Aid, l'hypothèse de sélectivité de l'aide est justifiée par deux arguments majeurs : l'aide est fongible et elle est sans effet sur la politique économique.

2.2.1. La fongibilité de l'Aide

Le concept de fongibilité de l'aide fait référence à la possibilité, pour le gouvernement receveur, de réduire ses propres dépenses dans le secteur ciblé par l'aide pour transférer ses fonds à d'autres secteurs. Elle a donc pour conséquence un relâchement de la contrainte budgétaire du pays receveur et l'aide s'ajoute simplement aux ressources totales de l'Etat. Elle empêche ainsi les bailleurs de fonds de cibler l'aide comme ils l'entendent.

L'analyse économétrique menée par Feyzioglu, Swaroop et Zhu (1998) aborde la question suivant trois dimensions. Tout d'abord, les auteurs tentent de déterminer si l'aide augmente les dépenses du gouvernement ou permet au contraire au pays de réduire les taxes ou le déficit public. Sur un échantillon de 38 pays, les résultats de l'étude montrent qu'un dollar d'aide n'augmente les dépenses du gouvernement que de 33%, suggérant un degré élevé de fongibilité.

Ensuite, les auteurs examinent si l'aide finance les dépenses d'investissement ou de
consommation. Des estimations sur l'échantillon restreint de 14 pays en développement

mettent en évidence que seul 29% d'un dollar d'aide sont dirigés vers des dépenses d'investissement, le reste allant à la consommation du gouvernement.

Enfin, Feyzioglu et al analysent si l'aide finance effectivement le secteur ciblé par le pays donneur. Sur leur échantillon de 14 pays, il semble que l'aide aux secteurs des transports et des communications ne soit pas fongible, tandis que le résultat opposé apparaît pour l'éducation, l'agriculture et l'énergie. Cette étude a toutefois fait l'objet de nombreuses critiques le pouvoir explicatif de leur modèle économétrique est très faible et le caractère significatif des coefficients est discutable. De plus, les analyses transversales de la fongibilité ne laissent pas transparaître les fortes différences existant au sein des pays en développement. Par ailleurs, Pack et Pack (1990,1993) soulignent l'importance des caractéristiques des systèmes budgétaires de chaque pays en montrant que l'aide est fongible dans le cas de la République dominicaine, mais pas dans celui de l'Indonésie.

Cependant les fondements des modèles de réponses fiscales ont été étudiés par Heller (1975), McGillivray et Morrissey (2000). Ces modèles examinent les mécanismes par lesquels l'aide peut engendrer des comportements du gouvernement qui sapent l'effet même de l'aide sur la croissance. Ils ont donné lieu à des applications économétriques qui suggèrent en général une certaine proportion de fongibilité dans les flux d'aide, mais dont l'ampleur varie. Par exemple, les estimations de Franco-Rodriguez, Morrissey et McGillivray (1998) mettent en évidence dans le cas du Pakistan, sur la période 1965-1995, que la moitié de l'aide a un impact sur la consommation du gouvernement et qu'elle a eu un effet faible mais positif sur l'investissement public et un impact négatif sur l'effort de taxation.

Enfin, de nombreuses critiques soulignent que la fongibilité ne constitue pas un problème. Selon Hjertholm, Laursen et White (2000), si le pays receveur possède une plus grande connaissance de la façon à maximiser l'impact de l'aide, la fongibilité est susceptible d'être en fait un facteur positif pour la croissance sous l'hypothèse que le pays receveur poursuit des objectifs de croissance et de développement efficace. Ainsi, la question de l'influence positive ou négative de la fongibilité dépend des caractéristiques propres de chaque pays et des interactions entre les objectifs des pays donneurs et receveurs.

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