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Efficacité de l'Aide Publique au Développement: cas du Sénégal

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par Fatou Gueye
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - DEA 2006
  

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Section 3 : Efficacité de l'Aide en termes de réduction de la pauvreté

Le débat sur l'efficacité de l'aide s'est toujours focalisé sur son impact sur la croissance. Mais toutefois depuis le début des années 1990, l'aide s'est progressivement recentrée sur l'objectif de réduction de la pauvreté, évolution concrétisée par l'engagement de 189 pays aux Nations Unies (NU) à réduire la pauvreté dans le monde de moitié d'ici à 2015. Ainsi, dans la perspective de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, la question

suivante: sur quels critères les pays donneurs doivent-ils allouer leur aide s'ils veulent avoir un effet maximum sur la réduction de la pauvreté ?, est d'une grande importance.

Dans une première partie nous rappellerons les conséquences du recentrage des objectifs de l'aide sur la lutte contre la pauvreté pour le débat sur son efficacité. Dans une deuxième partie, nous présenterons la démarche de Collier et Dollar, les principales conclusions de leur étude et les critiques qui leur ont été adressées.

3.1. L'efficacité de l'Aide : de la croissance à la réduction de la pauvreté

Le débat de l'efficacité de l'aide s'est déplacé d'une problématique de croissance vers celle de la réduction de la pauvreté entraîne deux interrogations : (i) quelle est l'influence de la croissance sur la réduction de la pauvreté ? ; (ii) existe-t-il un effet direct de l'aide sur la réduction de la pauvreté?

3.1.1. Relation entre croissance et réduction de la pauvreté

La fin des années 1990 a été marquée par la contribution positive de la croissance à la réduction de la pauvreté. Ainsi, un certain nombre d'études récentes ont tenté de déterminer dans quelle proportion les bénéfices de la croissance profitent aux populations les plus pauvres. Cette question a fait l'objet d'une très vaste littérature.

Suivant la démarche de Foster et Székely (2001), ces auteurs différencient les études en fonction du concept de pauvreté retenu. Ainsi, une première approche consiste à considérer un concept de pauvreté relative et à estimer l'élasticité du revenu par habitant du premier quintile de la distribution par rapport au revenu moyen. Par ailleurs les études de Birdsall et Londono (1997), Roemer et Gugerty (1997), Gallup, Radelet et Warner (1999) et Dollar et Kraay (2000) ont mis en évidence une élasticité égale à 1 entre la croissance du revenu moyen et le revenu des plus pauvres.

Une seconde approche consiste à examiner l'élasticité de la pauvreté définie en termes absolus par rapport à la croissance du revenu. Ravallion (2000), Ravallion et Chen (1997) et Bruno, Ravallion et Squire (1998) trouvent une élasticité de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté proche de 2, suggérant qu'une augmentation du revenu moyen de 10 % se traduit par une diminution du nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté de 20 %. Cependant, De Janvry et Sadoulet (2000) estiment des élasticités plus faibles (proches de 1) dans le cas de l'Amérique latine.

Par ailleurs, certaines conditions structurelles ou initiales sont susceptibles d'affecter la
contribution de la croissance à la réduction de la pauvreté. Ainsi par exemple, l'importance

des inégalités initiales a été soulignée par Bourguignon (2000), De Janvry et Sadoulet (2000) et Heltberg (2001). De même, la part de l'agriculture dans le PIB, les caractéristiques démographiques (taux de croissance de la population, distribution de la population entre les secteurs ruraux et urbains) peuvent affecter la contribution de la croissance à la lutte contre la pauvreté.

Enfin, la qualité et les caractéristiques de la croissance du revenu peuvent également jouer. Ravallion et Datt (1996) ont par exemple mis en évidence qu'en Inde, la croissance du secteur secondaire réduit moins la pauvreté que celle des secteurs primaires et tertiaires. Cependant, si l'influence positive de la croissance pour la réduction de la pauvreté est largement acceptée, sa relation avec les inégalités fait toujours l'objet d'un important débat.

Psacharopoulos et al (1995) ont mis en évidence dans le cas de l'Amérique latine, que les inégalités, comme la pauvreté, réagissent contra-cycliquement avec la croissance. Mais d'autres études sont moins optimistes. Par exemple, l'analyse de Ravallion et Chen (1997), sur 42 pays, ne leur permet pas de mettre en évidence une influence de la croissance du revenu sur le niveau des inégalités. De même, pour 12 pays d'Amérique latine, De Janvry et Sadoulet (2000) concluent que la croissance du revenu a certes permis de réduire la pauvreté, mais pas les inégalités.

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