WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Efficacité de l'Aide Publique au Développement: cas du Sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Fatou Gueye
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - DEA 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.2.2.2. L'effet de l'Aide sur les réformes : évidence empirique

Une littérature abondante existe à propos du lien entre aide et réforme. Les premières études, notamment ceux de Mosley (1987), Mosley et al (1995) et Thomas et al (1991), ont conclu avec scepticisme sur la capacité de l'aide à promouvoir des réformes dans les pays où il n'y a pas d'engagement fort en leur faveur. L'étude de la Banque Mondiale en 1994 classe 26 pays d'Afrique subsaharienne selon l'évolution de la qualité de leur politique économique et selon l'évolution des flux d'aide. Cette étude montre que, pour la plupart des pays du continent africain ayant bénéficié de flux croissants d'aide, la qualité des politiques s'est détériorée, alors que pour une majorité des pays ayant vu diminuer leurs montants d'aide, les politiques se sont améliorées.

Avec le développement des études économétriques transversales, le débat sur l'efficacité de l'aide a pris une nouvelle ampleur. Ainsi, en 1997 Burnside et Dollar ont fait un test empirique de l'effet de l'aide sur la qualité des politiques économiques. Ils estiment une équation de politique économique en fonction des caractéristiques structurelles et politiques des pays. Alors que la qualité des politiques économiques semble dépendre des caractéristiques des pays receveurs, la variable d'aide est sans effet.

Alesina et Dollar (1998, 2000) examinent quant à eux l'effet de l'aide sur les changements de politique économique. Pour un échantillon de 60 pays, ils identifient une centaine scénarios d'augmentations et de diminutions importantes des montants d'aide et analysent les évolutions (avant, pendant et après) de l'ouverture politique (saisie par un indicateur de démocratisation) et économique (saisie par un indicateur d'ouverture commerciale). Les auteurs concluent, en comparant ces variables, que les variations importantes des montants d'aide ne semblent pas précéder les réformes politiques ou économiques. Ces analyses économétriques transversales permettent de conclure un lien entre l'aide et la qualité des politiques économiques. Cependant, selon Chauvet et Guillaumont (2004), l'aide peut inciter le pays receveur d'adopter une meilleure politique économique. Les travaux Amprou (2001)

montrent également que l'aide peut contribuer à la promotion des réformes en les rendant politiquement soutenables, grâce à une neutralisation des groupes d'intérêts ayant une capacité de résistance. En permettant de compenser partiellement et temporairement les torts subis par ces groupes, du fait de la disparition de situations de rentes, l'aide peut faciliter le processus de réformes.

Enfin, les études de cas concernant l'effet de l'aide sur la qualité des politiques et la promotion des réformes présentent des résultats plus nuancés que les analyses économétriques. Les analyses faites par Devarajan et al (2001) sur les liens entre l'aide et les réformes dans dix pays africains suggèrent que l'aide a joué un rôle significatif et positif dans deux pays réformateurs (le Ghana et l'Ouganda), mais que les pays donneurs n'ont pas distingué efficacement les différents types de pays receveurs et les différentes phases du processus de réforme. Ces auteurs considèrent notamment que : « des montants d'aide importants dirigés vers des pays ayant de mauvaises politiques économiques ont eu tendance à faire durer ces mauvaises politiques. Le financement a permis de différer les réformes ». D'après Berg et al (2001) dans les pays « réformateurs moyens », les études de cas suggèrent que l'aide a pu parfois influencer les réformes. Par exemple, en Côte d'Ivoire avant la dévaluation du FCFA en 1994, de nombreuses réformes visant à améliorer la compétitivité ont été mises en oeuvre sous la pression des principaux pays donneurs.

L'argument selon lequel l'aide n'a pas d'effet sur la politique économique est présenté dans le rapport Assessing Aid comme une justification de la nécessité d'une certaine sélectivité des pays receveurs. Néanmoins, alors que le constat d'échec de la pratique des conditionnalités traditionnelles fait l'unanimité, l'absence totale d'effet de l'aide sur l'amélioration des politiques est discutée et remise en cause par certaines études empiriques, suggérant que l'aide peut influencer les orientations de politique par un autre canal que celui des conditionnalités. Par ailleurs, au début des années 90, le débat sur l'efficacité de l'aide a commencé à prendre en compte le principe de réduction de la pauvreté.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams