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Bis Repetita Placent : la collection comme mode de construction de la cinéphile

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par Stéphanie POURQUIER
Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse - Master Sciences de l'Information et de la Communication 2007
  

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Partie I Le film fétiche de salon :
le parangon Dirty Dancing

Chapitre I Analyse de l'objet

Dirty dancing est sorti en 1987 au cinéma, aussi, peu nombreuses sont les jeunes filles entre 20 et 35 ans aujourd'hui à l'avoir vu sur grand écran. Néanmoins, il n'a eu de cesse d'être partagé et débattu par cette génération de jeunes femmes. En étudiant la réception de ce film étatsunien, il ne s'agit pas d'étudier uniquement un objet cinématographique mais également, par la force des choses, par la force de sa diffusion, un objet télévisuel.

Ainsi, nous avancerons que Dirty dancing est un film avant tout domestique. Cette première caractéristique nous permet de joindre les termes « de salon » avec ceux de « film fétiche ». Par film fétiche, nous entendons parler de films ayant fait l'objet d'une réception bien spécifique d'un public étudié bien spécifique dans la réception à la fois participative, active, qui fait l'objet d'une analyse sauvage de la part de ce public rencontré. En effet, les personnes interrogées se livrent à une analyse subjective de leurs propres pratiques, et de facto, de leur propre personne.

Le film fétiche de salon est alors le film domestique par excellence, celui que notre public féminin regardera, seul ou en groupe, mais toujours dans un espace domestique. Domestique à la fois de manière physique, dans un lieu que l'on reconnaît, ou que l'on habite, mais domestique aussi dans le sens ou symboliquement, il s'agit de domestiquer un dispositif, un support et de se les approprier.

A- Présentation de l'objet

Réalisé par Emilio Ardolino, Dirty Dancing est une comédie romantique12 américaine, sortie en France le 23 décembre 1987, c'est à dire quatre mois13 après sa sortie américaine14.

Le film raconte l'histoire de Frances (Frédérique en Version Française) « Bébé » Houseman, jeune fille de 17 ans, qui part en vacances avec ses parents dans une pension familiale. Elle rencontre alors Johnny Castel et sa bande de danseurs, issus d'un milieu social inférieur. Ces derniers ne vivent que pour la danse. Alors qu'elle doit remplacer la partenaire habituelle de Johnny, elle fait « l'apprentissage de l'amour », parallèlement à celui de la danse, contre l'avis paternel. Jeune et rêveuse, elle va découvrir petit à petit les aléas de l'existence sur fond de quête personnelle.

En France, Dirty Dancing sort sur les écrans français en même temps que Les Innocents15 d'André Téchiné, et Les Dents de la Mer 4 : la revanche16. A l'époque, le public connaît déjà La Boum17 et Flashdance18. Dirty Dancing est un petit (film, réalisé avec un) budget de 6 000 000 de dollars. Le film connaît cependant un succès phénoménal comme le souligne il y a peu Joël Augros : « L'important succès de Dirty Dancing (Dirty Dancing, Emile Ardolino) en 1987 (63 millions de dollars de recettes en salle aux Etats-Unis) conduit la compagnie indépendante Vestron à doubler le nombre

12 « comédie romantique » est la catégorisation la plus souvent utilisée, on parle aussi de « comédie sentimentale » et de « teen-movie ».

13 En effet, le film est sorti le 21 Août 1987.

14 Dirty Dancing ( titre original : Dirty Dancing) d' E. Ardolino, ( Etats- Unis, 1987) Produit par Linda Gottlieb et distribué par Artisan Entertainment. Le film est sorti le 21 Août 1987 aux Etats-Unis.

15 Les Innocents, d'André Téchiné, Drame (France), 1h35, 1987, avec Sandrine Bonnaire, Simon de La Brosse et Abdellatif Kechiche.

16 Les Dents de la Mer 4 : La Revanche (titre original Jaws : the revenge) , de Joseph Sargent, Aventure (USA), 1h29, 1987, avec Lorraine Gary, Lance Guest et Mario Van Peebles.

17 La Boum, 1et 2 sont deux films réalisés par Claude Pinoteau , avec Sophie Marceau, Brigitte Fossey, Claude Brasseur et Pierre Cosso. Réalisés en 1980, 1982. Ces deux films racontent l'apprentissage de la vie de Vic, au début et pendant son adolescence. Elle découvre l'amour, la vie, les conflits, et la musique classique grâce à Denise Grey, qui joue une grand mère dynamique et moderne.

18 Flashdance, film musical d'Adrian Lynes, réalisé en 1983 (USA), avec Jennifer Beals et Michael Nouri. Jeune adulte, Alex travaille comme soudeur le jour et danse dans un cabaret la nuit. Mais guidée par sa passion pour la danse, elle va tout faire pour entrer dans une prestigieuse école. Le film raconte l'effort de l'héroïne pour concilier rêve et réalité, ainsi que le travail, condition nécessaire à la réalisation de ses rêves.

de films produits... »19 En effet, Dirty Dancing est alors un film indépendant, le réalisateur et les comédiens ne sont pas des grosses têtes d'affiche. Toutes les critiques ne sont pas élogieuses à l'instar de celle de Télérama :

« 1963. le docteur Houseman, sa femme et leurs deux filles passent les vacances d'été dans un camp de loisirs...Le film fut un triomphe mondial. En dépit d'une succession ahurissante de clichés sur les sixties, la drogue, les jeunes et le sexe. Avec dénouement sirupeux, proclamant, évidemment, la victoire de l'Amour, de la gentillesse et de la morale. Musique insipides et chorégraphies filmées sans imagination. G. C » 20

Pourtant, vingt ans après, on parle de film culte. Dirty Dancing fait partie de ces références culturelles populaires et féminines récurrentes. Nous pouvons noter des références à ce film dans des lieux de paroles parfois inattendus, bien souvent sur le ton de l'anecdote. On peut citer , une scène de shopping dans Sex and the City 21(saison 6, épisode 19).

« Anthony: «On ne laisse pas Bébé dans un coin!!»

Charlotte: Quoi ?

Anthony: Dirty dancing!!»

Ici, le personnage d'Anthony fait clairement référence au film en en citant une réplique essentielle.

Plus récemment, sur TF 1, nous avons pu assister à une scène de « porté » faisant directement référence au film. Cette imitation a été réalisée dans l'émission de real-TV « Secret Story », les candidats s'amusaient alors autour et dans la piscine. L'extrait a été montré dans l'émission quotidienne du 24 juin 2007.

19 Joël Augros est maître de conférences en économie du cinéma à l'Université Paris VIII. Il participe à l'ouvrage collectif dont est tiré cet extrait : AUGROS, Joël, Hollywood 1980-1990, in GIMELLOMESPLOMB, Frédéric (sous la direction de), Le Cinéma des années Reagan, un modèle Hollywoodien ?, Paris, Nouveau monde édition, 2007, p.40.

20 Télérama, Hors-série le guide du cinéma chez soi - 10 000 Critiques pour mieux choisir vos films, Paris, Editions Télérama, 2002.

21 Sex and the city, série américaine, crée par Darren Starr en 1998 qui comporte six saisons et 94 épisodes. Cette série raconte les histoires amoureuses de quatre célibataire new-yorkaises jouées par Sarah Jessica Parker, Kim Catrall, Cinthia Nixon et Kristin Davis. L'épisode auquel nous faisons référence ici s'intitule « An Américan Girl in Paris (part one) ». La série s'est arrêtée en 2004.

De plus, la société de jeux vidéos Codemasters online gaming a annoncé, pour l'automne, la sortie d'un jeu vidéo pour PC Dirty Dancing a l'occasion du 20ème anniversaire de la sortie du film.

Ce film traverse les années, et pourtant demeure une référence omniprésente. Pourquoi ? Quel rôle a joué Dirty Dancing dans la construction du patrimoine culturel des spectatrices rencontrées ? Quelle place ce film a t'il aujourd'hui ? En analysant son afficherie et en arguant des horizons d'attentes du public de notre étude, nous allons étudier la réception et la participation jusqu'à aujourd'hui.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry