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Bis Repetita Placent : la collection comme mode de construction de la cinéphile

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par Stéphanie POURQUIER
Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse - Master Sciences de l'Information et de la Communication 2007
  

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Introduction

Pour étudier l'acte de collectionner dans la construction de la culture cinématographique, il nous a fallu délimiter un terrain de recherche. Le film qui nous a particulièrement intéressé, Dirty Dancing, semblait propice à une étude particulière dans la mesure où il faisait l'objet de conversations, de réminiscences, de critiques, formulées bien souvent dans des cadres informels et de la part de personnes de sexe féminin9. Le fait qu'un film fasse autant parler de lui été d'autant plus intéressant que les personnes rencontrées précisaient l'avoir vu un bon nombre de fois et le regarder encore.

Aussi, il nous paraissait particulièrement intéressant de rencontrer cette génération de jeunes femmes qui avaient regardé Dirty Dancing à la fois celle est en groupe et qui avait fait de ce film leur film fétiche. Pour délimiter notre terrain de recherche, nous avons fait le choix de faire passer des entretiens à 15 jeunes femmes de 20 à 35 ans. Les délimitations d'âge ont été faites d'une part, en fonction de la date de sortie du film ; 1987, et d'autre part, nous voulions étudier Dirty dancing comme un objet de jeunesse. C'est-à-dire un film qui était apparu dans l'adolescence des jeunes femmes et qui avait contribué à la construction de leur identité à la fois cinéphile et culturelle. Nous avons donc choisi un âge limite en supposant que la jeune femme aurait eu 15 ans10 l'année de la sortie du film. Pour rencontrer ces jeunes femmes, nous avons procédé par réseau en essayant de diversifier les âges et les situations géographiques.

Dès lors, nous avons procédé à des entretiens directifs, à partir d'une grille que nous avions élaborés. Bien que la trame ait été définie, nous avons eu de cesse de nous réadapter aux propos tenus par les jeunes femmes que nous rencontrions.

9 Nous avons particulièrement été sensible à cette référence cinématographique récurrente qui revenait dans le cadre de conversation privées et féminines (partagées par des jeunes femmes entre 22 et 25 ans) mais aussi par des propos plus « people ». Ainsi, la chanteuse Diam's dit « Vers 10-12 ans, ça a été la Boum et Dirty Dancing, que j 'ai vu deux mille fois ! Je rêvais d'être Bébé, l'héroïne du film, et trouvais Patrick Swayze plutôt beau gosse, et puis ça touchait à la danse, à la musique » magazine STUDIO paru en novembre 2006 (n° 228)

10 Âge symbolique, majorité sexuelle.

Lors des entretiens, les jeunes femmes avaient l'impression de se confier car elles parlaient de leurs enfances, de leurs adolescences, de leurs premiers amours, et de cette expérience spectatorielle qu'elles jugeaient très personnelle. Tout d'abord, les jeunes femmes que nous ne connaissions pas ont instaurées d'elle-même le tutoiement en précisant que, étant donné qu'elles allaient raconter des choses sur leur vie « privé », cela ferait de nous des intimes. Les entretiens étaient donc partagés entre récits de vie et auto-analyse. La dimension subjective de l'entretien est importante car elle apparaît comme un facteur d'interprétation au premier degré des propos de la jeune femme rencontrée. De la même manière que l'énonce Bernadette Bawin- Legros11 : «II faut être terriblement prudent lorsqu'on recueille des récits de vie est pas extrapoler trop vite, car les acteurs ont souvent tendance à rationaliser a posteriori, à mettre volontairement un sens là où la vie les a simplement entraînés » (p.93).

La dimension subjective, l'analyse sauvage élaborée par les spectatrices apparaît comme un facteur d'évolution dans la réception qu'on a d'un objet cinématographique particulier. Aussi, nous nous ne devions pas l'occulter et la considérer avec prudence. Il s'agissait de comprendre pourquoi ce film avait particulièrement compté, et pourquoi il l'avait fait l'objet de visionnage récurrent. À la fois étude d'une pratique, d'un public et un objet spécifique, notre travail de recherche tend à explorer la circulation d'une oeuvre à travers la manière dont elle a été reçue.

Dans une première partie, nous proposerons la notion de film fétiche de salon que nous définirons à travers l'exemple de Dirty Dancing. Cette partie fera l'objet d'une analyse spécifique de l'objet film. La deuxième partie traitera plus spécifiquement de l'acte de collectionner, nous nous interrogerons sur ce mode de consommation et ce qui en découle. Enfin, nous nous interrogerons sur la circulation du cinéma, de la pratique de sortie à la domestification du septième art.

11 BAWIN-LEGROS, Bernadette, Génération désenchantée-le monde des trentenaires- Payot, Paris, 3006, 213 p.

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