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Le Rôle des Achats dans l'Offshore Outsourcing

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par Stéphane Houisse
ESSEC - MS Gestion des Achats Internationaux 2007
  

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3. Sélection du fournisseur : analyse micro

Une fois définit le mode d'offshore outsourcing puis la zone de localisation, il est nécessaire de choisir le bon prestataire.

Critères de choix :

Il existe de nombreuses sociétés de service capables de gérer des projets en Offshore Outsourcing. Il convient de bien évaluer les sociétés ainsi que leur capacité à faire. De nombreux éléments sont à prendre en compte mais voici ceux le plus couramment rencontrés.

D'abord, le prestataire doit bien avoir compris le besoin du client. Ainsi, la compréhension du besoin client exprimée dans la réponse au cahier des charges est cruciale dans un projet d'Offshore Outsourcing, car il sera difficile et couteux de réexpliquer ou redéfinir le besoin ensuite. Le fait que le prestataire pose des questions pendant la phase de consultation et identifie les points pouvant sembler obscure est un élément très positif.

Une fois le besoin compris, le prestataire doit être capable de s'engager. D'abord en terme de coût, notamment pour les missions de conseil ou de prestation informatique, l'acheteur doit favoriser au maximum l'engagement au forfait. Cela permet de cadrer la prestation en terme de volume et de délai, et cela entraine un engagement de résultat de la part du prestataire. Même si toute la prestation ne peut pas être au forfait, l'acheteur doit identifier les parties du projet qui peuvent l'être.

L'engagement doit aussi se faire sur la qualité, en mettant en place des indicateurs comme des
indicateurs de niveau de service (ou Service Level Agreement) pour suivre la prestation. Ces
indicateurs doivent être négociés et acceptés par les deux parties avant le démarrage de la

prestation. Ces indicateurs peuvent être associés à des pénalités et doivent pouvoir permettre au client de sortir du contrat.

La phase de réversibilité doit, elle aussi, être discutée en amont de la prestation et prévoir, au moins dans les grandes lignes, les actions du prestataire et du client au moment de la fin du contrat.

L'acheteur doit vérifier la capacité de production du prestataire. Il convient d'abord de vérifier l'existence même du prestataire, ainsi que sa présence dans le pays en question. Cela peut être une visite sur site, la remise de documents officiels attestant de l'activité de la société, les états comptables de la société, des renseignements fournis par des partenaires locaux,... Cette étape est très importante car l'offshore outsourcing est très à la mode et attire des sociétés plus ou moins sérieuses.

L'acheteur doit aussi vérifier la capacité de production des sociétés reconnues. Les sociétés occidentales commencent à s'internationaliser et ouvrir des centres dans les pays à bas coût. Certains sites sont pourtant en construction, et peuvent ne pas être complètement opérationnels. Quant aux prestataires locaux, ils peuvent ne pas avoir les compétences pointues requises (compétences techniques, fonctionnelles, linguistique,...) particulièrement dans les pays avec un turn-over important.

La vérification de la qualité pressentie de la prestation peut être validée en demandant des références sur des projets équivalents, avec des coordonnées de clients à contacter. Il peut aussi être opportun d'interviewer des ressources du prestataire pour s'assurer de leurs compétences et leur savoir-faire, en direct ou en visioconférence. Les implantations locales du client peuvent aussi fournir des éléments sur l'existence d'un prestataire. Enfin, dans le cas de prestations informatiques liées à un progiciel, l'éditeur de la solution est souvent une bonne source d'information.

La santé financière, l'historique ainsi que la stratégie de développement de la société doivent être pris en compte, pour s'assurer que la prestation pourra être effectuée jusqu'à son terme.

Les certifications sont des éléments souvent mis en avant par les prestataires. Il s'agit
évidemment d'un point important à prendre en compte mais il s'agit souvent d'un argument

de communication pour les prestataires. L'acheteur doit donc savoir ce qui se cache derrière ces certifications. Ainsi, la norme ISO 9001-2000 permet de vérifier l'existence de procédure chez le prestataire ainsi que leur bonne application. Elle ne juge en aucun cas de la qualité de ces procédures. De même, la norme CMMI (Capability Maturity Model Integration) ne s'applique qu'au projet de développement et d'intégration de projet informatique. Inutile donc pour d'autres types de prestation. Il s'agit encore d'une vérification des processus. Enfin, ITIL (Information Technology Infrastructure Library) est un ensemble de recommandations pour la gestion du système d'information d'une organisation. De plus, la certification ITIL se fait au niveau de l'individu, et non au niveau d'une organisation, comme pour l'ISO ou le CMMI.

Points importants à négocier :

De nombreux points sont à négocier avec le prestataire. En terme de coût, l'effet prix lié au différentiel de salaire et de frais de structure ne doit pas faire oublier que le gain se fait sur le coût total de la prestation. Ainsi, deux fois plus de volume de prestation payés deux fois moins cher n'a aucun impact sur le coût de la prestation. Une attention particulière doit donc être donnée sur la productivité des équipes locales.

Il est important de raisonner en coût complet, pour assurer une comparaison juste entre différents prestataires présents dans des zones différentes. De plus, c'est cette base qui permet de calculer les gains par rapport à l'existant. Ne pas prendre tous ces éléments en compte risque de décrédibiliser les gains affichés par les projets en offshore outsourcing. Voici une liste non-exhaustive des éléments à prendre en compte pour calculer le coût complet d'une prestation.

Optimisations possibles

1. Coûts du prestataire

1.1 Frais d'initialisation

Formation des équipes locales Investissement pris en partie en charge par le prestataire.

Constitution des équipes Négociation sur le profil de la personne en charge de cette phase.

Inclus une quote-part de frais

généraux.

1.2 Frais en opération

Taux journalier moyen personnes productives

Benchmark des coûts (salaires, structures,...), négociation du tarif et suivi de la productivité.

Frais d'encadrement

Déplacement / Hébergement Favoriser la videoconférence, négociation d'une grille plafonnée de remboursement.

Ecart de productivité Mise en place d'indicateurs

1.3 Risques

Risques financiers (Frais de change) Facturation en euros sans clause de réevaluation liée au taux de change

Risques de non-qualité (Bugs,...) Mise en place d'indicateurs qualité

Risques sur les délais Mise en place d'indicateurs délai

2. Surcoûts du client

2.1 Coûts de pré projet

Etude d'opportunité Développement d'une base de connaissance pour ce type de projet.

Processus Achats Amélioration du processus achats, Professionnalisation des pratiques

Offshore Outsourcing.

Contractualisation Amélioration du processus contractuelle, Utilisation du droit du client.

2.2 Frais d'initialisation

Formation des équipes clientes Développement d'une base de connaissance pour ce type de projet.

Frais installation télécom Stratégie télécom globale.

2.3 Frais récurrent

Frais télécom récurrents Stratégie télécom globale.

Coordination à distance Utilisation d'outil (groupware,...).

Frais de déplacement client Favoriser la videoconf.

2.4 Moyen mis à disposition pour le prestataire

Local Externalisation

Téléphone / Messagerie Externalisation

Le turn-over des équipes locales est un élément qui doit être discuté au préalable. Ainsi, le Niveau de Service peut contenir un indicateur du niveau de turn-over. De plus, en cas de turnover important, un plan d'action doit être proposé par le prestataire. Un turn-over important est un élément le plus souvent subi, mais dont le prestataire est souvent à l'origine. Ainsi, certaines sociétés bien qu'évoluant dans une zone à fort turn-over (en Inde par exemple)

parviennent à le limiter grâce à une politique de ressource humaine active, l'utilisation de la renommée de la société ou le fait de proposer des avantages supplémentaires aux salariés.

De plus, certains éléments sont à prendre en compte au niveau contractuel dans ce type de prestation, notamment la sécurité des données (clients ou salariés), la propriété intellectuelle ou la continuité de service (résilience).

La méthodologie présentée dans ce mémoire permet de fournir une réponse à un acheteur confronté à un projet d'achat en offshore outsourcing. Elle doit être améliorée avec la pratique, et doit être adaptée et enrichie en fonction du type de prestation concernée. Malgré tout, elle permet de sensibiliser l'acheteur sur un certains nombres de points clés, tout au long du projet. Une fois le prestataire choisi et la prestation démarrée, l'acheteur doit pouvoir suivre le déroulement de la prestation et ainsi voir les points d'amélioration pour les projets futurs.

Dans cette partie, j'ai pris comme hypothèse que le projet d'achat en offshore outsourcing était pris en charge par les achats. Mais cela est-il naturel ? Quel est la place des achats dans les projets d'achat en offshore outsourcing ?

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