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La SNFAR du SENEGAL : Appui à la mise en oeuvre des Dispositifs de Formation des ruraux par la Demande

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par Abdourahmane FAYE
Université des Sciences Sociales de Toulouse 1 - Master 2 Pro Ingénierie de la Formation et des Systèmes d'Emplois 2008
  

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Chapitre 2

L'Approche par la Demande :

Théories ; Applications ; Implications

1 - Genèse et évolution de l'utilisation du terme au Sénégal :

1 - 1 : D'où est partie l'utilisation de ce concept au Sénégal ?

Les actes répétés de corruption, détournements avérés de deniers publics, de même que les cas de mauvaise gestion, dont se rendaient coupables les gestionnaires publics non soumis au contrôle populaire, étaient identifiés comme une des causes déterminantes de la crise qui s'est emparée du secteur agricole et rural depuis 1980. La première entreprise publique de la filière arachidière2(*) a été liquidée en 1979 pour mauvaise gestion, avec une ardoise de 100 milliards de CFA (154 millions d'euros) dus aux banques et aux paysans.

L'aide publique au développement allouée au Sénégal, la plus importante de toute l'Afrique (cf. graphique), n'a pas impacté significativement la pauvreté et la croissance même si on peut considérer que la situation aurait été pire sans cette aide (J. Morisset, 2006). L'économiste principal de la Banque Mondiale au Sénégal estime que si toute l'aide reçue en 2004 était redistribuée à la population, chaque personne aurait perçu 100$ (50.000 CFA) et le revenu des ménages serait augmenté jusqu'à environ 1000$ (500.000 CFA). Ces montants sont loin d'être dérisoires dans un pays où le revenu annuel moyen ne dépasse pas 640 dollars et où plus de la moitié de la population vit avec moins de 1 dollar par jour. Ce qui repose l'autre problème de l'efficacité de l'utilisation de l'aide.

Le Programme d'Ajustement Structurel mis en vigueur, sous l'instigation du FMI et la BM, pour endiguer les effets de cette crise, et relancer l'agriculture, exigeait un engagement accru des citoyens dans la gestion des politiques qui affectent leur sort, pour atténuer les méfaits de la mauvaise gestion publique, et sécuriser l'utilisation des ressources communes.

Cette exigence de participation était concomitante aux progrès démocratiques enregistrés dans la société globale, sous la poussée des aspirations des acteurs civils à plus de liberté d'expression, d'opinion et d'appréciation sur la gestion des affaires publiques.

Une décennie auparavant, dans les années 60 - 70, aux Etats-Unis d'Amérique d'où sont originaires les inspirateurs du Programme d'Ajustement Structurel, le gouvernement fédéral, dans la lancée du Projet de la « Grande Société » du Président Johnson, adoptait une législation pour combattre la `grande pauvreté' dans les zones à bas revenus, notamment afro-américaines. Pour y garantir la visée égalitaire qui guide le Projet, une disposition inédite fut introduite dans le langage législatif : les textes exigeaient que « tous les programmes soient élaborés, conduits et administrés en s'assurant de la plus grande participation possible de la part des habitants des zones visées et des membres des groupes concernés3(*) ». C'est le début d'une nouvelle ère dans les relations administration-citoyens aux USA, et l'expérience sera transposée ultérieurement dans les relations entre les institutions de Bretton Woods et les pays en développement.

Dans nos programmes agricoles étroitement encadrés par ces deux institutions financières, cette exigence d'engagement citoyen se traduisait par une obligation faite aux administrations publiques et aux gestionnaires de projets, d'associer les populations et de tenir compte de leurs avis. Sinon ils ne seraient pas éligibles aux financements des bailleurs de fonds. L'apogée a été atteinte avec la Décentralisation et le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), où il est question de donner des ressources et des pouvoirs aux communautés locales et aux collectivités territoriales, pour qu'elles déterminent leurs priorités et gèrent elles-mêmes leurs objectifs. Elles sont supposées avoir les moyens pour résoudre leurs problèmes, alors que les administrations ne leur proposent que des services qui ne correspondent pas forcément à leurs attentes.

A ce stade le concept d'engagement s'est mué en participation des populations aux évolutions en cours dans les sphères politiques, économiques, et sociales.

Cette logique de maximisation de la participation citoyenne a été marquée dans les processus d'ajustement par un accès des organisations professionnelles aux instances d'orientation et de pilotage des sociétés publiques par un mécanisme d'actionnariat. L'Agence Nationale de Conseil Agricole et Rurale (ANCAR) devrait passer avant 2010 sous contrôle des producteurs qui possèderont 51% des actions de l'entreprise.

En résumé il y a lieu de retenir que le concept est « importé » en situation de crise agricole et dans un contexte de pauvreté généralisée. Et même si les résultats de cette lutte contre la pauvreté sont encore maigres (baisse - contestée - de 4 points en 10 ans), l'idée d'une participation des citoyens s'est renforcée au lieu de s'affaiblir.

* 2 Il s'agit de l'Office National de Coopération et d'Assistance au Développement (ONCAD)

* 3 John Clayton THOMAS. Dans « Action publique et participation des citoyens. Pour une gestion démocratique revitalisée. Ed. Nouveaux horizons, Avril 2002 »

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille