![]() |
Constance et évolution du système americain de défense au regard des mutations du systeme international( Télécharger le fichier original )par Roland Kayembe mungedi Université de Kinshasa - Licence 2005 |
ABREVIATIONS1. ABM : Anti Balistic Missile Missile Anti-Missile Balistique 2. ASAT : Anti-satellite 3. AWACS : Airborne Warning and Controle System Système de detection aéroporté (SDA) 4. CENTAG : Central Army Group Groupe d'Armés Central 5. CERI : Centre d'Etudes et de Recherches Internationales 6. ICBM : Intercontinental Ballistic Missile Missile Balistique Intercontinental 7. IDS : Initiative Defense System Initiative de Défense Stratégique 8. IRBM : Intermediate - Range Ballistic Missile Missile Balistique de portée intermédiaire 9. MIRV : Multiple Independently Targetable Reentry Vehicule Corps de Rentrée Multiples à trajectoires individuelles commandées 10. MRBM : Medium Rang Balistic Missile Balistique moyenne portée 11. NMD : National Missile Defense Missile National de Défense 12. NORTHAG : Northern Army Group Groupe d'Armées Nord 13. OTAN : Organisation du Traité de l'Atlantique-Nord 14. PSI : Initiative Pan Sahélienne 15. SACLANT : Supreme Allied Commander, Atlantic Commandant Suprême Allié, Atlantique 16. SALT : Strategic Arms Limitation Treaty Traité sur la limitation des armes stratégiques 17. URSS : Union des Républiques Socialistes Soviétiques 18. USA : United State of America Etats-Unis d'Amérique
INTRODUCTION1. PROBLÉMATIQUELa société internationale est selon l'avis de certains spécialistes, caractérisée par une anarchie. Ce qui fait que chaque Etat poursuit son intérêt national, mais la politique leur permet non pas à l'harmonisation et la conciliation, mais l'ajustement des intérêts d'autant plus que cela est tributaire ou fonction des objectifs poursuivis par les différents acteurs de la vie internationale. D'un côté, depuis 1945, le monde parait fracturé, l'affirmation par les Etats-Unis d'un modèle politique et économique combinant la démocratie et un libéralisme plus ou moins bien aménager socialement. Formant un réseau imposant de partenaires et d'alliés en Europe, en Asie et au Moyen-Orient, les Etats-Unis disposent aussi d'une puissance militaire sans précèdent. A en croire François GERE, depuis 1998, le budget militaire américain (270 milliards de dollars) a repris sa progression pour la première fois depuis 1985, sans justification impérieuse1(*). Or, même si les Etats-Unis ne revendiquent pas explicitement une vocation impériale, mais un leadership, ils disposent de fait d'une supériorité qui s'exerce par l'effet quasi-mécanique d'une loi newtonienne de gravité de la puissance. En complément, l'action souvent brutale des entreprises américaines sur le marché mondial, les discours sur les bienfaits du leadership américain, la tentation affirmée par des hautes personnalités sorties de charge d'une OTAN qui prendrait une dimension mondiale, achèvent de susciter une défiance angoissée dans une vaste partie du monde. Une cause d'alarme supplémentaire vient de ce que les Etats-Unis, à ce jour, ne formulent aucune doctrine cohérente. N'avouant rien de prévis, ils laissent tout soupçonner. Au cours de l'été 1999, dans un discours solennel à l'Institut Aspen du Colorado, le Secrétaire d'Etat adjoint de l'Administration Clinton, M. STROBE TALBOT, soulignait que les Etats-Unis n'entendaient pas intervenir partout et tout le temps mais précisait qu'ils devraient avoir à certains moments clés et dans certains endroits la volonté et la capacité de s'opposer, de dissuader et, si c'est nécessaire, de vaincre les régimes antidémocratiques lorsqu'ils menacent d'autres Etats qui s'efforcent de se constituer sur la base des principes de la démocratie libérale »2(*). Cependant, il fallait attendre au lendemain du drame du 11 septembre 2001 que le Président Bush puisse déclarer que les Etats-Unis interviendront partout où leurs intérêts seront remis en cause par les ennemis de la démocratie. L'ingérence n'est érigée en principe. Pour autant, elle n'est pas récusée. Faute de mieux, la logique conclura que les Etats-Unis pratiqueront une stratégie opportuniste, au gré de leurs intérêts et de variations conjoncturelles de leur politique intérieure. Interventionnisme aléatoire qui ne peut qu'alarmer tous ceux qui, n'étant pas alliés des USA, peuvent penser qu'un jour ou l'autre, ils pourraient être une cible. De l'autre côté, se situe donc là, parmi les pays inquiets de la fin de la guerre froide, le second camp. S'y développe un discours politico stratégique qui revendique la multipolarité comme un état plus juste au regard du monde unipolaire, sous l'hégémonie des Etats-Unis et de leurs clients. Autour de cette thématique, se regroupent aujourd'hui des pays tels que la Chine, la Russie et leurs partenaires d'Asie centrale, dans le cadre du groupe se Shanghai crée en 1996, et sans oublier la France. A ceux là, il faudrait ajouter aussi cet acteur non étatique qui est le terrorisme, ne cessant pas de revendiquer la justice ainsi que l'égalité entre les Etats en récusant ainsi la politique étrangère des USA jugée injuste vis-à-vis de certains peuples. De ce fait, il ressort clairement que cette cassure ne ressemble en rien à la bipolarité de la guerre froide, rigidifiée par la course aux armements nucléaires entre les deux grands. Géographiquement et politiquement, hormis le terrorisme, les tenants de la multipolarité sont plus unis par leur crainte de l'hégémonie et de l'ingérence des Etats-Unis que le véritable partage des valeurs et d'intérêts communs. Cependant, puisqu'il existe une hypothèse généralement admise selon laquelle en relations internationales c'est la puissance qui détermine la place et le rôle d'un acteur dans le système international. Et aussi que l'intérêt minimum de chaque Etat est sa survie, la préservation de son identité politique et culturelle face aux Etats tiers. A la lumière de toutes ces considérations évoquées ci haut, nous nous posons un certain nombre de questions devant trouver des réponses au sein de notre travail : · Quelle est la stratégie américaine de défense et comment est-elle organisée ? · Comment se présente-t-elle face aux mutations du système international ? · Est-elle la même comme à l'époque de la bipolarité ou elle a évolué avec la recrudescence du terrorisme international ? Telles sont des interrogations auxquelles nous essaierons d'apporter une lumière tout au long de notre travail. * 1 Gere, F., « L'ordinaire de la guerre et le nouveau grand schisme », in puissances et influences, 2000-2001, éd. 1001 nuits, Turin, 2000, p.13. * 2 TALBOT, S., Cité par François GERE, op.cit., p.13. |
|