![]() |
Constance et évolution du système americain de défense au regard des mutations du systeme international( Télécharger le fichier original )par Roland Kayembe mungedi Université de Kinshasa - Licence 2005 |
2. HYPOTHÈSES DE TRAVAILL'hypothèse d'un travail est définie comme étant une proposition qui tente d'expliquer le problème posé à partir de l'observation. C'est une idée directrice, une tentative d'explication des faits formulés au début de la recherche destinée à orienter l'investigation et à être maintenu d'après les résultats de l'observation et de l'analyse3(*). D'emblée, il faut bien admettre avec Thérèse Delpech que les années 1990, dont les attentats du 11 septembre sont l'apothéose inattendue, ont progressivement débouché sur une « géopolitique du chaos »4(*). Mais cette « géopolitique » s'accompagne d'orientations stratégiques inédites qui se profilaient discrètement avant de s'imposer après le 11 septembre sous la forme d'un plaidoyer pour une « action préventive tous azimuts » qui prend la relève d'une théorie de dissuasion. Par conséquent, nous pouvons dire que la politique américaine de défense au fil des années peut se comprendre ou être appréhendé sur base des éléments ci-après : - Priver tout agresseur potentiel de base d'attaque contre le territoire américain ; - Promouvoir l'autodétermination et la démocratie dans le reste du monde ; - Protéger et développer le commerce international ; - Etablir ou maintenir dans le monde un équilibre de forces favorables aux Etats-Unis5(*). Pour ce qui est de l'organisation de cette politique de défense nationale des USA, nous devons retenir qu'il existe des organes militaires et civils spécialisés en cette matière (Pentagone, CIA, FBI, DIA, CNS, NSA). En outre, la politique de défense américaine ne peut pas demeurer statique. Elle doit s'accommoder à la nouvelle situation qui se présente. Hier, on parlait de la guerre par procuration, guerre localisée. Mais aujourd'hui, il s'agit plutôt de la guerre préventive, guerre chaude, déterritorialisée. Partant de ce fait, et surtout des autres facteurs aussi importants, les Etats-Unis sont conscients que leur état d' « hyper puissance » et surtout leur façon de concevoir le monde ne sont plus les mêmes auprès des autres civilisations. D'où il faut prévenir que guérir en attaquant l'ennemi avant qu'il ne vous surprenne. Ce qui n'était pas le cas lors de la bipolarité. Car durant cette période régnait la dissuasion nucléaire empêchant les deux grands de s'affronter directement. A ce sujet, nous sommes du même avis avec Olivier MONGIN, Directeur de la rédaction de la revue internationale « Esprit » lorsqu'il affirme qu'aujourd'hui, alors que l'équilibre des Etats ne repose plus sur une lutte idéologique, alors que la terreur est un facteur de déséquilibre et que la menace ne concerne pas que les pays de la périphérie puisque même le territoire américain peut être touché, la stratégie post-guerre froide désormais suivie est une « stratégie tous azimuts qui s'appuie sur l'idée d'action préventive »6(*). En des termes clairs, couplé à la dissuasion nucléaire, le containment fut le principe organisateur de la stratégie américaine durant toute la guerre froide. Face au nouvel ennemi de l'Amérique, la nébuleuse du terrorisme islamique et les gouvernements susceptibles de les appuyer, l'administration Bush veut forger une nouvelle doctrine : l'action préventive7(*). * 3 LOKA NE KONGO, Schéma du travail scientifique, PUZ, Kinshasa, 1978, p.86. * 4 Thérèse Delpech, Politique du chaos. L'autre face de la mondialisation, éd. Le Seuil, Paris, 2002, p.42. * 5 CHASSE, J., cité par Barrea, J., Théories des relations internationales, éd. CIACO, Bruxelles, 1979, p.24. * 6 Mongin, O., « Une entrée brutale dans l'après-guerre froide », in Esprit, Août - septembre 2002, n°287, Paris, p.15. * 7 Exposé de Donald Rumsfeld au début du mois de mai 2002 à l'OTAN. |
|