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Constance et évolution du système americain de défense au regard des mutations du systeme international

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par Roland Kayembe mungedi
Université de Kinshasa - Licence 2005
  

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§5. La guerre froide16(*)

Née au 14ème siècle sous la plume de Juan Manuel d'Espagne, l'expression « guerre froide', utilisée en 1947 par Bernard Baruch, conseiller de Roosevelt et popularisée par l'éditorialiste Walter Lippmann, désigne essentiellement la confrontation soviéto-américaine qui façonne les relations internationales pendant près de 50 ans. A une époque où la guerre était, pour reprendre Clausewitz, la continuation de la politique par d'autres moyens, en succède une où l'arme nucléaire interdit toute confrontation directe. La dissuasion nucléaire appelle même une certaine rationalité entre deux belligérants qui, s'ils usent de l'intimidation, la propagande, la subversion, la guerre locale par alliés interposés, s'emploient d'abord à ce que cette guerre froide ne se réchauffe pas trop.

« Guerre improbable, paix impossible », selon la formule de Raymond Aron, guerre idéologique surtout, menée par deux pays « universalistes » au nom de la « démocratie » et de la « paix », la guerre froide n'en a pas moins provoqué une course aux armements, la mort de millions d'hommes, dans les tiers monde en particulier. Partageant le monde en deux sphères politiques, économiques et militaires, peu de régions échappant à son emprise, elle modèle aussi la politique intérieure des deux grands. Donnant l'occasion aux USA d'étendre leur influence sur le monde, d'assumer, en prenant la tête du monde libre, un leadership longtemps repoussé, la guerre froide fournit en outre au régime soviétique une raison d'être, un ennemi extérieur à combattre.

Pour ce qui est de ses origines, des responsabilités de la guerre froide nourrit-elle un débat historiographique passionné, essentiellement américain, les russes s'en tenant à l'histoire officielle soviétique mettant en cause l'Amérique pour avoir introduit l'élément atomique dans leurs relations.

Si du côté américain, la thèse orthodoxe rejetant la responsabilité de la guerre froide sur l'URSS règne longtemps sans partage, opposant moralement le totalitarisme et l'expansionnisme de l'URSS aux valeurs américaines de liberté, le débat qui épouse les rythmes de la vie intellectuelle américaine prend corps lorsqu'une école révisionniste autour de Williams, auteur de The Tragedy of Americain Diplomacy (1959), remet en cause « l'innocence », des USA : par delà l'idéalisme affirmé, la politique étrangère américaine, liée aux milieux d'affaires, s'avérait résolument impérialiste, ouvrant le monde à ses ambitions et à son économie. Dans cette perspective, l'URSS en position d'infériorité, confrontée à l'expansionnisme économique et idéologique de l'Amérique, est constamment sur la défensive. La responsabilité américaine lui apparaît d'autant plus engagée que la supériorité écrasante des Etats-Unis aurait dû lui permettre d'envisager plus sereinement la montée des antagonismes. Mais que l'URSS ait été une davantage par la hantise de la sécurité que par ses ambitions idéologiques, que les responsables américains aient diabolisé leur adversaire et surestimé la menace soviétique n'empêche pas l'école poste-révisionniste, aujourd'hui, dominante, de vouloir remettre les choses à leur place et souligner qu'à vouloir trop stigmatiser les travers américains, les révisionnistes ont gommé la nature effroyable et la culpabilité fondamentale du régime soviétique17(*).

* 16 VAISSE, M., et alii, Dictionnaire des relations internationales, au 20ème siècle, Armand Colin, Paris, 2000, pp.117-118.

* 17 VAISSE, M., et alii, op.cit., p.119.

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