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Constance et évolution du système americain de défense au regard des mutations du systeme international

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par Roland Kayembe mungedi
Université de Kinshasa - Licence 2005
  

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§8. Sécurité nationale

Il est un concept qui a évolué à travers les époques, beaucoup d'auteurs ont tenté d'en donner un sens, mais il reste un sujet à controverse. Il n'existe pas de consensus sur la question de savoir quand est intervenu le tournant conceptuel menant à la notion telle qu'elle est entendue aujourd'hui. Trois propositions se partagent le champ dissensuel.

Selon Helga Haftendorn, la sécurité nationale est le produit direct de l'institutionnalisation progressive de l'État souverain depuis le XVII siècle.

Quant à Ernest May, il décèle l'usage du concept de « sécurité nationale» dans la doctrine politique réactive dévouée à la protection de la souveraineté étatique, qui se serait développée surtout après la Seconde Guerre mondiale25(*).

Enfin, liée à la deuxième proposition, l'idée de sécurité nationale a émergé aux États-Unis après 1945, comme une expression forte de la remise en cause du cadre restreint des études et des politiques de défense. Le but de ce tournant sémantique était de resserrer les liens entre les activités défensives de l'État et celles du département d'État, afin d'établir la politique étrangère des États- Unis au sein d'un cadre politique plus large que celui dessiné symboliquement par la notion d'intérêt national26(*).

Qu'est donc la sécurité nationale ? Autant la clarification conceptuelle est absente, autant il existe plusieurs définitions de la sécurité nationale et internationale, sans une réelle interaction. Notons-en quelques-unes. Penelope Hartland-Thunberg écrit « la sécurité nationale est la capacité d'une nation à poursuivre avec succès ses intérêts nationaux tels qu'elle les voie à n'importe quel endroit du monde »27(*).

Selon Giacomo Luciani, « la sécurité nationale, c'est la capacité de résister à toute agression étrangère »28(*).

Pour Frank N. Trager et Frank Simonie, « la sécurité nationale est cette partie de la politique gouvernementale qui a comme objectif central la création de conditions nationales et internationales favorables à la protection et à l'extension de valeurs vitales nationales contre des adversaires existants ou potentiels »29(*).

Arnold Wolfers, quant à lui, établit une distinction : « Dans un sens objectif, la sécurité mesure l'absence de menaces pesant sur les valeurs acquises ; dans un sens subjectif, elle désigne l'absence de peur que ces valeurs soient attaquées »30(*).

Enfin, selon Barry Buzan, « dans le cas de la sécurité, la discussion consiste à se soustraire à la menace. Dans le contexte du système international, la sécurité désigne la capacité des États et des sociétés à préserver l'autonomie de leur identité et leur intégrité fonctionnelle »31(*).

Ces définitions appréhendent tout le concept à travers un ou plusieurs biais restrictifs. Relevons-en quelques-uns. Les trois premières définitions tombent facilement dans la catégorie d'une vision réaliste de la politique internationale au sein de laquelle l'objectif de l'État est la quête de la puissance à travers l'intérêt national. Elles restreignent considérablement le champ d'application du concept de « sécurité nationale ». Par ailleurs, la définition de F. N. Trager et de F. Simonie recèle l'inconvénient d'être élitiste et bureaucratique. Ils font de la sécurité nationale un pur instrument de promotion et d'extension des « valeurs nationales vitales ». Cette idée peut être interprétée comme étant la manifestation d'une volonté de puissance impérialiste. En effet, parmi les valeurs nationales, il y a assurément l'idéologie organisatrice de l'État. Un État, à mesure que sa puissance croît, peut être amené à penser que sa culture et son mode de gouvernement sont les parangons à suivre pour un meilleur développement économique et social.

* 25 May, E., « National Security in American History », in Graham T. Allison, Gregory F. Treverton (eds.),

Rethinking America's Security : Beyond Cold War to New World Order, New York, Norton, 1992, p. 235.

* 26 Lippmann, W., U.S. Foreign Policy. Shield of the Republic, Boston (Mass.), Little / Brown, 1943, p.122.

* 27 Hartland-Thunberg, P., « National Economic Security : Interdependence and Vulnerability », in Frans A. M. Alting von Geusau, Jacques Pelkmans (eds.), National Economic Security, Tilburg, John F. Kennedy Institute, 1982, p.50.

* 28 Luciani, G., « The Economic Content of Security », Journal of Public Policy, vol. 8, n° 2, 1989, p. 151.

* 29 Trager, F.N. et Simonie F.L., « An Introduction to the Study of National Security », in Franck N. Trager, Philip S. Kronenberg (eds.), National Security and American Society, Lawrence, University Press of Kansas, 1973, p. 36.

* 30 Wolfers, A., « «National Security» as an Ambiguous Symbol », Political Science Quarterly, vol. 67, n° 4, 1952. Réédité dans Arnold Wolfers, Discord and Collaboration. Essays on International Politics, Baltimore (Md.), Johns Hopkins University Press, 1962, p. 150.

* 31 Barry Buzan, Security : A New Framework for Analysis, Boulder (Col.), Lynne Rienner, 1998, pp.18-19.

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