§2. Le pacte de Varsovie
Traité « d'amitié, de
coopération et d'assistance mutuelle » établi le 14 mai
1955 en réplique au réarmement allemand et à
l'intégration de la RFA dans l'OTAN neuf jours auparavant, le pacte de
Varsovie, copie conforme de l'OTAN, rassemble sous commandement militaire
soviétique toutes les forces armées des pays d'Europe de l'Est,
à l'exception de la Yougoslavie. Institutionnalisant en fait des
relations militaires établies par traités bilatéraux entre
1945 et 1948 entre l'URSS et les pays de son glacis, à l'exception de
l'Allemagne de l'Est, le pacte est aussi un moyen pour l'URSS, à la
veille de la signature du traité d'Etat autrichien, de justifier sa
présence militaire en Hongrie et en Roumanie. Outre cette logique de
guerre froide, l'instauration du pacte s'inscrit dans les débuts de la
déstalinisation : au système stalinien où la mainmise
soviétique sur des pays satellites ignore les identités
nationales, succède un pacte en théorie plus égalitaire,
mais Moscou joue le rôle prééminent en plaçant le
commandement unifié aux mains d'un maréchal soviétique, en
déterminant souverainement la politique militaire de cet organisme qui
ne comporte pas d'état-major comparable à celui de l'OTAN, et
surtout, en installant des troupes soviétiques dans plusieurs pays
membres. Plus qu'une alliance militaire véritable, le pacte de Varsovie
vise essentiellement à maintenir l'ordre en son sein et à
préserver l'hégémonie politique et militaire de l'URSS sur
l'Europe de l'Est.
1. Objectifs du pacte de
Varsovie
Bien qu'il ne soit pas facile de discerner les buts politiques
et militaires à long terme des soviétiques et de leurs
alliés de l'ex pacte de Varsovie, leur objectif principal, en temps de
paix, était toujours d'exploiter les points faibles de l'OTAN. Au cours
des dernières années, l'Union soviétique s'est
lancée dans une habile et subtile campagne de relations publiques visant
à minimiser la menace que constitue le Pacte aux yeux des Occidentaux.
Elle a annoncé des réductions unilatérales d'armements et
de dépenses militaires et elle a fait connaître sa nouvelle
doctrine militaire défensive. De plus, les manoeuvres de l'armée
soviétique comportaient souvent des opérations
défensives.
2. Dissolution du pacte de
Varsovie
Alors que les démocraties populaires revendiquent avec
de plus en plus de virulence un égal partage des responsabilités
au sein du pacte et un accès indépendant aux armes les plus
avancées.
En 1983, les autorités Est allemandes et
tchécoslovaques montrent ouvertement leur peu d'enthousiasme face
à la décision de Moscou de déployer des missiles SS-20 sur
leur territoire, l'alliance Gorbatchev un regain de tensions avec
l'arrivée de Gorbatchev au pouvoir en mars 1985, le lancement de la
perestroïka et l'affaiblissement de l'Union Soviétique qui
l'accompagne.
Après l'effondrement des régimes communistes et
celui du mir de Berlin en 1989, les nouveaux gouvernements appellent à
la transformation de cette alliance militaire anachronique en une alliance
politique. En juin 1990, Gorbatchev les rejoint dans ce souhait et met fin
à 45 ans de domination militaire soviétique sur l'Europe de
l'Est. Mais en septembre 1990, l'Allemagne de l'Est quitte le pacte deux
semaines avant la réunification. La structure militaire du pacte est
dissoute en mars 1991, et sa structure politique en juillet. Les troupes
soviétiques (564000 hommes au total en 1990) sont rapatriées
progressivement, de Hongrie et Tchécoslovaquie en 1991, de Pologne en
1993, d'Allemagne enfin en septembre 1994 conformément à l'accord
« 2+4 » de réunification.
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