2. Le terrorisme
révolutionnaire
Généralement l'objectif stratégique des
terroristes révolutionnaires est le même que celui des
nationalistes.
Ils veulent déstabiliser puis reverser un
système politique en amenant un gouvernement à militariser les
institutions puis à supprimer suffisamment de garanties
démocratiques pour que le peuple bascule dans la révolution.
Ce type de terrorisme correspond à une culture de
société. Il sévit surtout en Amérique latine et en
Europe. A un niveau nettement moindre, dans les pays arabes.
Depuis le 19ième Siècle,
l'Amérique Latine vit ainsi avec une tradition de
révolutionnaires qui pratiquent simultanément la guérilla
et le terrorisme. Leur objectif est de provoquer une réaction forte de
l'institution pivot de cette région : l'Armée.
En règle générale, ils ne sont jamais
déçus. Les exactions des militaires contre « le sentier
lumineux » au Pérou, les forces armées
révolutionnaires (F.A.R.C.) ou le mouvement M19 en Colombie, ont permis
aux rébellions d'asseoir leur base populaire.
En Europe occidentale, le terrorisme révolutionnaire
est très différent. De façon cyclique, chaque crise de
mutation des sociétés est accompagnée de périodes
terroristes. La bande à Baader, les Brigades rouges, Action directe sont
dans le droit de fil des poseurs de bombes qui luttaient contre la
révolution industrielle du siècle dernier. A chaque fois, il
s'agit d'une crise d'identité.
Mais aujourd'hui, le terrorisme est devenu plus
« scientifique ». Les cibles sont soigneusement choisies.
Sont visés en priorité des hommes politiques, des grands patrons
ou des magistrats qui symbolisent un système économique oppressif
et détesté, car dans la plupart des cas, les
révolutionnaires européens sont des extrémistes de gauche.
Aucun groupe n'a réussi jusqu'à présent
dans ses tentatives. Néanmoins, il est évident que la fraction
armée rouge allemande (R.A.F. de Baader) ou que les Brigades rouges
italiennes ont bénéficié à leur début, dans
les années 70, d'un certain soutien moral auprès des
étudiants, des intellectuels et des ouvriers.
La démocratie italienne a même été
un instant en danger, en 1978, après l'enlèvement, suivie du
procès révolutionnaire et de l'assassinat du leader de la
démocratie chrétienne, Aldo Moro.
Les réseaux terroristes révolutionnaires sont
difficiles à démanteler car ils vivent dans une
clandestinité absolue, protégés par une mouvance de
sympathisants.
La police finit généralement par réussir
à les infiltrer et à retourner certains militants. Mais la
coopération internationale entre les polices, aujourd'hui plus
satisfaisante, connaît encore beaucoup de difficultés à se
mettre efficacement en place.
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