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Constance et évolution du système americain de défense au regard des mutations du systeme international( Télécharger le fichier original )par Roland Kayembe mungedi Université de Kinshasa - Licence 2005 |
CHAPITRE QUATRIÈME : ANNALYSE COMPARATIVE DE LA STRATEGIE AMERICAINE DE DEFENSE AU REGARD DES MUTATIONS DU SYSTEME INTERNATIONALIl va s'agir dans ce chapitre de faire un parallélisme entre les éléments reflétant la stratégie américaine : de défense pendant la période de la guerre froide après la guerre froide en vue de déboucher au constat qui nous amènerait à affirmer la Constance ou l'évolution de cette stratégie de défense américaine. Cependant comme nous l'avons stigmatisé dans les lignes précédentes, la stratégie américaine de défense est partie de l'endiguement (il fallait contenir les forces soviétiques) avec ses différentes manifestations selon les administrations qui se succédaient à la destinée des Etats-Unis d'Amérique à celle que Ghassan Salamé a dénommé dans son ouvrage « la stratégie néo-impériale »67(*). Si l'on en croit à cet auteur, cette stratégie, quand bien même elle est en action, mais ne fait pas d'unanimité au Etats-Unis. C'est d'ailleurs moins sur des bases morales ou légales que, le plus souvent, l'opposition s'exprime, qu'en fonction pratique d'une telle stratégie et sur ses effets pour l'intérêt national des Etats-Unis68(*). Qu'à cela ne tienne, étant donné que la stratégie néo-impériale traduit le mélange du statut unipolaire et de transformer aussi rapidement que possible l'avantage en situation durable qui puisse permettre au Etats-Unis d'interdire qu'aucune autre puissance ne songe même à remettre en cause ce statut, les éléments clés sont : · Une fois profonde dans la nécessité d'une puissance militaire inégalable ; · Un engagement à perpétuer la suprématie militaire américaine aussi longtemps possible ; · La maximisation de l'activité de cette puissance par plan d'action globale. D'une manière générale, l'analyse comparative se fera entre les éléments de la stratégie américaine de défense de la période de la guerre et de celle post-guerre froide. Ainsi, il est impérieux que nous puissions passer aux éléments qui vont nous servir de base d'analyse comparative, avant d'arriver au constat ayant trait à la constance ou à l'évolution de la stratégie américaine vis-à-vis des bouleversements du système international. SECTION I. LES ELEMENTS D'ANALYSE COMPARATIVE§1. Au niveau du système de défenseAu point de vue du système de défense il apparaît clairement que ça soit l'endiguement ou la stratégie néo-impériale, toutes visent à protéger le sol américain mais avec une nuance pour ce qui est de la protection des alliés. A l'époque de la guerre froide », l'endiguement, à part la protection du sol américain, il visait aussi celle de ses alliés, raison pour laquelle l'OTAN existe. Ce dernier, avec des bases militaires et des théâtres d'opération assurait la défense des intérêts américains et des alliés. Par ailleurs, avec la stratégie de l'après 11 septembre 2001, les américains font appel à la mobilisation de la communauté internationale, c'est-à-dire, ils font voir au Etats que tous le monde est menacé. D'où, il faut se coaliser pour faire face à l'ennemi ambulant, sans domicile fie, qu'est le terrorisme. Ils démontrent, à cet effet, qu'ils ne seront pas capables d'assurer la défense de leurs alliés d'autre fois. Il leur suffit d'accepter de collaborer avec les Etats-Unis dans la guerre contre le terrorisme. Un autre élément à considérer est que, depuis le 11 septembre, c'est la protection du sol américain qui est la priorité de la politique de défense à Washington et c'est aussi une petite révolution. Certes, la défense anti-missiles, qui avait précisément l'ambition terroriste sa version stratégique de défendre le territoire des Etats-Unis, avait déjà défragé la chronique internationale avant les événements. Mais il s'agissait surtout de se préparer à des menaces futures. La National Missile Defense (NMD) envisageable la possibilité d'une attaque et extérieure provenant de la Corée du Nord ou de l'Iran, mais seulement à l'horizon d'une dizaine d'années. L'attaque a donc eu lien beaucoup plus vite que prévu et elle est venue de l'intérieur, tout en faisant plus de victimes que Pearl Harbour. Elle a ainsi conforté l'idée que le territoire américain était menacé, que les citoyens des Etats-Unis seraient désormais atteints sur leur sol et que certains ennemis de l'Amérique lui portaient une haine sans limites. Il convient de signaler qu'en dehors du programme NMD, un vaste programme de défense du territoire doté des moyens financiers conséquents (37 milliards de dollars en 2003), est mis en place et directement rattaché au président des Etats-Unis69(*). Par ailleurs, le professeur Ghassan Salamé, pense que, face à l'ennemi de l'époque (URSS), il s'agissait d'opposer un endiguement actif, et ce, en augmentant les défenses militaires pour le dépasser techniquement (notamment par la fameuse IDS ou « guerre des étoiles », censée affaiblir ses capacités offensives en matière de missiles intercontinentaux) et en le plaçant ainsi devant un choix difficile : ou il se lançait à son tour dans la course engagée, quitte à s'essouffler économiquement, où il déclarait forfait70(*). Avec G.W. Bush à la Maison-Blanche, une doctrine fut appliquée, la guerre au sens strict est considérée comme un complément de la diplomatie. Ce la revient à l'ordre du jour en Afghanistan puis en Iraq, avant de l'être sans doute demain ailleurs. Mais l'interventionnisme en déça de la guerre proprement dite n'est pas exclu non plus. Comme pendant les dernières années de l'ère Clinton, le militaire est l'instrument privilégié de la diplomatie, mais au lieu de devoir choisir entre les grands conflits et les interventions limitées, l'administration Bush semble les favoriser à égalité. La guerre d'Afghanistan avait paru inéluctable au lendemain du 11 septembre. Celle d'Iraq est encore en cours, sa nouveauté est multiple et son issue indécise ; son actuel ensablement constitue un obstacle certain à des nouvelles équipées dans le court terme, aussi souhaitées soient-elles. C'est pourquoi il est encore hasardeux d'en tirer des conclusions générales ou de savoir en particulièrement si elle sera la première ou, définitive, la seule et unique application de la stratégie proclamée en septembre 2002. D'une manière brève, nous pouvons dire avec Paul Hassner que la stratégie militaire américaine actuelle combine donc deux traditions. La première tradition peut être résultée ainsi : on n'y pas du tout, ou on y va massivement. Et la seconde, ainsi : on fait se battre les autres, on n'y va pas nous-mêmes. Tout cela se combine dans le primat de l'arme aérienne71(*) . * 67 Salamé, G., op cit, p. 103. * 68 Idem, Pp. 117-118 * 69 Rapport annuel américain de défense, www.usinfo.state.gov. * 70 Salamé, G, op.cit, p 221 * 71 Hassner, P ., « L'action préventive est - eller une stratégie adaptée ? , un esprit , août-seprt. 2002, p.65 |
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