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Le transport des animaux d'abattoirs

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par Lorie VERLAQUE
IPAG - Master 1 2004
  

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Introduction générale

Depuis toujours, l'homme essaie de domestiquer les animaux. Il les élève, les transporte et les abat afin de se nourrir. Au cours du temps, l'élevage des animaux, le transport et l'abattage ont pris de nouvelles formes.

Au cours du XIXème siècle, les premières législations sur la protection des animaux ont fait leur apparition en Angleterre puis en Allemagne. Par la suite, chaque pays européen s'est alors doté d'une législation visant à protéger les animaux.

De nos jours, la notion de bien-être animal dans l'élevage, le transport ou l'abattage prend tout son sens. Cette notion vient de deux courants complémentaires : d'une part, de l'évolution même de l'élevage, du transport et de l'abattage au travers de l'industrialisation ; d'autre part, de l'évolution du statut de l'animal, en tant qu'être vivant et en tant qu'être sensible.

De nombreux progrès ont été réalisés au XXème siècle en ce qui concerne l'élevage, le transport et l'abattage des bêtes. De nombreux travaux ont été réalisés dans le but de garantir une viande de qualité. Néanmoins, les travaux en matière de transport des animaux semblent aujourd'hui bien insuffisants.

Il est aujourd'hui primordial de faire évoluer tant la législation européenne que les modes de transport des animaux d'abattoirs. Dans ce mémoire de fin d'étude, alliant la logistique et la qualité, nous nous intéresserons aux transports des animaux en Europe. En effet, comment garantir une viande de qualité, un marché sous-jacent évolutif sans prendre en compte des notions de qualité totale ?

Comment un investissement en qualité des transports (des animaux d'abattoirs) et une réglementation renforcée peuvent-ils accroître le bénéfice pour les entreprises et le consommateur ?

Afin de répondre à cette question, nous diviserons le plan en trois parties.

Nous nous attarderons dans un premier temps sur la réglementation actuelle du transport des animaux à l'échelle européenne. Nous analyserons son évolution et la remettrons en question.

Dans un second temps, nous expliquerons en quoi le transport des animaux est une phase capitale dans la chaine logistique. Nous verrons son influence sur la qualité de la viande et verrons comment l'optimiser.

Enfin, nous verrons quels peuvent être les avantages (commerciaux, sanitaires et éthiques) d'un investissement en qualité des transports sur le long terme du point de vue des consommateurs et de l'entreprise.

I. Les règlementations européennes du transport international d'animaux d'abattoir.

L'industrialisation et la spécialisation de l'agriculture ont engendré l'apparition de nouveaux moyens de transport bien plus performants et bien moins chers qu'auparavant. Ainsi, l'élevage, le transport et l'abattage d'animaux ont atteints de nouvelles dimensions.

Le transport n'a plus la dimension locale ou régionale (voire même nationale) qu'il avait autrefois. De nos jours, plus de 300 millions d'animaux (porcs, bovins, ovins, caprins ou encore équidés) par an sont transportés à travers l'Europe voire même au-delà et la durée des trajets ne cesse d'augmenter. En effet, pour des raisons économiques les petits abattoirs tendent à disparaître (par le biais de rachat, de fusion ou autres...) au profit de géants européens de l'abattage, plus compétitifs puisqu'ils permettent d'accueillir un plus grand nombre d'animaux dans des délais toujours plus courts. Les animaux sont donc abattus de plus en plus loin de leur lieu d'élevage.

Il est important de souligner que plus un voyage est long plus le risque est grand d'imposer à l'animal des souffrances : stress, fatigue d'être debout, recherche de l'équilibre, chaleur, humidité ou froid, abreuvement et affouragement rares voire inexistants.

Au-delà de la protection « éthique » des animaux, les longs transports affectent la qualité de la viande. Il est donc impératif de les contrôler et de soumettre les transporteurs à une législation stricte afin de préserver l'animal et le consommateur.

Dans un premier temps, nous étudierons l'historique des législations européennes au travers d'un tour d'horizon des travaux effectués, puis, dans une seconde partie, nous nous attarderons sur la règlementation européenne actuelle. Il conviendra enfin de démontrer ses limites dans une dernière partie.

1. Tour d'horizon des travaux effectués

L'approche que nous avons en ce qui concerne la protection des animaux (d'abattoirs ou de compagnie) est fortement influencée par nos valeurs morales, éthiques et culturelles mais aussi par la prospérité économique de la société.

Néanmoins, de manière générale, les consommateurs européens se soucient tant de l'animal et de son bien-être (condition d'hébergement, transport, abattage...) que de la qualité de la viande qu'ils ont dans leurs assiettes.

Dés 1950, les associations et autres organisations de protection des animaux ont revendiqué les souffrances animales. Sous cette influence, les milieux politiques au niveau national, communautaire et européen ont entrepris de réglementer la protection des animaux lors du transport ou de l'abattage.

1.1 Les travaux du Conseil de l'Europe

Un certain nombre de textes français, communautaires ou européens réglementent la protection de l'animal en transport international.

Au début des années 1960, l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe a entrepris des travaux sur les transports internationaux d'animaux. Le 22 septembre 1961, le Conseil de l'Europe émettait et adoptait une recommandation s'y référant.

Deux ans plus tard, le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe décidait de constituer un comité d'experts ayant pour mission d'ériger un projet de convention.

La Convention européenne sur la protection des animaux en transport international1 verra le
jour le 13 décembre 1968. De 1969 à 2004, 24 Etats membres du Conseil de l'Europe l'ont
ratifiée (dont la France le 29 juillet 1974). La Convention est entrée en vigueur le 20 février

1 La Convention européenne sur la protection des animaux en transport international STE n°65

1971. La dite Convention règle tout ce qui concerne le chargement des animaux en vue d'un transport international c'est-à-dire la préparation des animaux, la conception des moyens de transport, l'aptitude des animaux au transport, les conditions de transport, les contrôles vétérinaires, le traitement des animaux, les certificats et les aspects spécifiques aux différents modes de transport (rail, route, bateau, avion).

A la fin des années 1980, cinq recommandations sur le transport, notamment celui des chevaux, des porcs, des bovins, des moutons, des chèvres et des volailles ont été détaillées. Ces directives visaient principalement les transporteurs et toutes personnes influant de prés ou de loin sur le transport international des animaux.

En 1996, à la suite de vastes campagnes médiatiques dénonçant de nombreuses irrégularités dans le transport d'animaux en Europe, les Etats membres du Conseil de l'Europe et signataires de la Convention européenne sur la protection des animaux en transport international se sont à nouveau réunis afin de réagir au plus vite. Ils ont pris connaissance et approfondie la recommandation de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Dans cette recommandation, l'Assemblée se disait: «Particulièrement préoccupée par de nombreuses informations sur les mauvais traitements aux animaux en transport international et la souffrance infligée aux animaux par l'attente inutile aux frontières». Et suggérait: «De demander aux Parties à la Convention européenne sur la protection des animaux en transport international d'améliorer d'urgence les conditions de transport international de bétail et de renforcer les mécanismes de contrôle de la mise en oeuvre de la législation».

Par la suite, les Etats signataires de la Convention ont décidé d'amender l'ancienne convention et de l'adapter en fonction des nouveaux éléments et des résultats scientifiques obtenus au cours des trente années de travaux.

La nouvelle Convention Européenne sur la protection des animaux en transport international2 est entrée en vigueur le 14 mars 2006 suite à la ratification de quatre Etats. Il s'agit d'une convention-cadre s'appliquant à toutes les espèces d'animaux vertébrés. Nous détaillerons le règlement CE 1/2005 relatif à la Convention Européenne sur la protection des animaux en transport international dans la seconde partie.

2 La nouvelle Convention Européenne sur la protection des animaux en transport international STCE n°193

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand