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Le protocole de Kyoto et le développement durable: cas de l énergie nucléaire


par tshitshi mbuyi
Université de Kinshasa - Licence en droit 2005
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

Nous nous trouvons devant une situation sans précédent. C'est la première fois dans son histoire que l'humanité voit planer sur elle non seulement une menace, mais aussi une véritable crise mondiale touchant toutes les créatures vivantes, toute la vie végétale, la totalité des systèmes où nous vivons, et toutes les nations, grandes ou petites, évoluées ou en voie de développement.

U.THANT, Secrétaire Général des Nations Unies à l'université du Texas le 14 mai 1970.

DÉDICACE

A Dieu Tout Puissant, source de vie en qui se trouve le trésor de la sagesse et de l'intelligence ;

A mes parents, Alexandre MBUYI et Anastasie KAPINGA pour tant d'affection et de dévouement ;

A mes frères Jean Jacques TSHAMALA et Valery KABAMBA pour leurs assistances morales et financières ;

A mes frères et soeurs ;

A tous les miens.

REMERCIEMENTS

Au terme de ce cursus universitaire jalonné de moments de peine et de répit, nous aimerions adresser particulièrement un mot au Professeur MAZYAMBO MAKENGO KISALA qui a bien voulu assurer la direction dudit travail. Ses conseils et suggestions nous ont été bénéfiques dans la mesure où ils nous ont permis de parfaire notre travail. Qu'il daigne trouver ici notre profonde gratitude.

A travers lui, nous tenons également à remercier tous les Professeurs, ces patients et infatigables artisans qui se sont relayés pour assurer notre formation des juristes.

De même notre gratitude s'adresse à l'Assistant Cadet NKAMBA qui, par sa disponibilité nous a secouru

Enfin, nous sommes heureux de témoigner notre reconnaissance à tous ceux qui généreusement nous ont offert leur soutien tant moral que spirituel. Nous pensons particulièrement à Serge TSHIBAMBA, Jim DIBA, Papy MUSUASUA, Belarmain KIMBULU, Nacha NZITA, Delly TUMBA,... la liste n'est pas exhaustive. A vous tous, je vous exprime mes sentiments fraternels.

MBUYI TSHIBANGU

ABREVIATIONS

AEN : Agence pour l'énergie nucléaire (de l'OCDE) 

AIE : Agence internationale de l'énergie

AIE : Agence internationale de l'énergie atomique

AOSIS : Etats - Iles et des pays aux deltas peuplés (Iles de

l'Océan Indien et du pacifique, Bangladesh)

APD : Aide publique au développement

CCNUCCC  : Convention cadre des Nations Unies sur les

changements climatiques

CFC : Les Chlorofluorocarbones

CIPR : Commission internationale de protection

radiologique.

CME : Conseil mondial de l'énergie

CO2 : Gaz carbonique

Convention  : Convention - cadre des Nations unies sur les

changements climatiques

Cop : Conférence des parties

Cop/RDP : Conférence des parties agissant en tant que

réunion de parties au protocole

FEM : Fonds pour l'environnement mondial

FFEM : Fonds français pour l'environnement mondial

G77+Chine : Groupe de négociation des pays en développement

GES : Gaz à effet de serre

GIEC : Groupe d'experts intergouvernementaux sur

l'évolution du climat

HCF : Les hydroflurocarbones

MDP : Mécanismes pour le développement propre

MOC : Mise en oeuvre conjointe

OAA : L'organisation alimentaire et agricole

OACI : Organisation de l'aviation civile internationale

OCDE : Organisation de coopération et de développement

économique

OMI : Organisation maritime internationale

ONG : Organisation non gouvernementale

OPEP : Organisation des pays producteurs du pétrole.

PANA : Programmes d'action nationaux d'adaptation

PED : Pays en développement

PEM : Politiques et mesures

PFC : Les hydrocarbures perfluorés

PIB : Produit intérieur brut.

PMA : Pays les moins avancés

Processus : processus d'échange d'informations

Protocole : Protocole de Kyoto

R & D : Recherche et développement

RDC : République Démocratique du Congo

REC : Réductions d'émissions certifiées

URCE-LD : (URCE de longue durée)

URCE-T : (URCE temporaire)

URCE : Unité de réduction certifiée des émissions

URE : Unité de réduction des émissions

UTCF : Utilisation des terres, les changements

d'affectation des terres et la foresterie

INTRODUCTION GENERALE

I. PROBLEMATIQUE

L'existence de la civilisation moderne est liée à diverses sources d'énergie. D'une manière ou d'une autre, l'homme quotidiennement a besoin des combustibles fossiles, que ce soit pour nous rendre au travail, pour cuisiner, ou encore pour éclairer, chauffer ou climatiser sa maison.

Or, l'utilisation des principales sources d'énergies est à la base du réchauffement de la planète.

En effet, le climat terrestre est déterminé par un flux continu d'énergie qui nous parvient du soleil sous forme de lumière visible essentiellement. Environ 30% de cette énergie est renvoyée dans l'espace, tandis que la majorité des 70% restants traverse l'atmosphère et réchauffe la surface de la terre. Pour que ne se réchauffe pas trop la surface de la terre, cette énergie doit être renvoyée dans l'espace. Cependant, notre planète, qui est beaucoup plus froide que le soleil, n'émet pas d'énergie sous forme de lumière visible mais sous forme de rayonnement infrarouge (invisible). Ce rayonnement ne traverse pas directement l'atmosphère, il est absorbé par des gaz (comme la vapeur d'eau, le dioxyde de carbone, l'ozone, le méthane, l'oxyde nitreux et les hydrocarbures halogénés, plus d'autres gaz industriels) présents dans l'atmosphère. A l'exception des gaz naturels, tous ces gaz existent à l'état naturel et représentant un peu moins de 1% de l'atmosphère. Ce pourcentage peut paraître infine, mais il est suffisant pour produire un « effet de serre » naturel qui maintient la terre à une température supérieure à 30% environ qu'elle serait en leur absence(1(*)).

Le problème vient du fait que les concentrations atmosphériques de tous les principaux gaz à effet de serre (à l'exception peut-être de la vapeur d'eau) augmentent sous l'effet direct des activités humaines. Les niveaux du dioxyde de carbone ont varié de moins de 10% au cours des 10.000 années qui ont précédé l'ère industrielle mais, depuis 1800 c'est-à-dire 200 ans, ils ont augmenté de plus de 30%(2(*)).

Bien que la moitié des émissions de gaz carbonique (Co2) soit absorbée par les océans et la végétation, les niveaux atmosphériques continuent de progresser à raison de 10% tous les 20 ans. C'est ainsi que la hausse des concentrations de dioxyde de carbone (imputables essentiellement à la combustion des combustibles fossiles), de méthane et d'oxyde nitreux (agriculture et changements d'affectation des terres), d'ozone (gaz d'échappement et autres sources) et de gaz industriels à longue durée de vie (CFC, HCF et PFC) accentuent le phénomène par lequel l'atmosphère piège le rayonnement infra rouge émis par la surface de la terre(3(*)).

Il en résulte une intensification de l'effet de serre qui provoque un réchauffement général de la surface de la terre et de la baisse atmosphérique qui à son tour, modifie le climat de la planète.

Les changements climatiques provoqués par les activités humaines risquent d'avoir des effets indésirables sur l'habitat et l'économie de la quasi-totalité de la planète.

Parmi les effets, on prévoit une augmentation des précipitations mondiales et une évolution de la gravité et/ou de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes, les tempêtes (Katrina aux USA, ...) et les inondations.

Les zones climatiques seraient remodelées, perturbant les forêts, les déserts, les zones climatiques ou de pature naturelle et tout autre écosystème non exploité ; ce qui pourrait provoquer le dépérissement ou le morcellement de ces systèmes et la disparition de certaines espèces. Au niveau mondial, la sécurité alimentaire ne devrait pas être menacée, bien que la production alimentaire puisse être localement menacée, provoquant ainsi pénuries et famines. Les modifications des régimes d'évaporation et de précipitations dans le monde se répercuteront sur les ressources en eau. Les activités économiques, la santé et les établissements humains subiront des multiples conséquences directes et indirectes de ce réchauffement. Les pauvres et les plus démunis sont aussi les plus exposés aux effets des changements climatiques. De plus, les populations vivant dans des régions arides ou semi-arides, des zones côtières de faible élévation, des zones sujettes aux inondations ou des petites îles, sont particulièrement exposées. L'augmentation de la densité des populations dans de nombreuses parties du monde a rendu certaines zones sensibles plus vulnérables à des risques comme les sécheresses en dépit des tempêtes et inondations(4(*)).

Les événements récents et douloureux qui ont eu lieu aux Etats-Unis d'Amérique (USA) causant plusieurs dégâts matériels estimés à plus de cent milliards de dollars et notamment plusieurs pertes en vies humaines(5(*)).

C'est dans ce contexte qu'a été adoptée à New York le 09 mai 1992, la convention-cadre sur les changements climatiques au terme de deux ans environ de négociations et qui

est entrée en vigueur le 21 mars 1994(6(*)). Cette convention a été ratifiée par près de 180 pays conscients de la nécessité de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère terrestre.

Un protocole à cette convention, dit protocole de Kyoto a été adopté par consensus à la troisième session de la conférence des parties (CoP3) en décembre 1997. Il est entré en vigueur le 16 février 2005. Il a pour objectifs d'élaborer les normes juridiques contraignantes pour les parties visées à l'annexe I, qui collectivement doivent réduire leurs émissions de six gaz à effet de serre d'au moins 5,2% avant la fin de la période de 2008-2012 (période d'engagement). Les réductions des émissions opérées pour chaque gaz sont traduites en « équivalents Co2 » qui sont additionnées pour donner un seul chiffre. Le protocole n'établit pas d'objectifs de réduction d'émissions pour les pays hors annexe I, pour la plupart des pays en développement, qui ont des obligations moins lourdes étant donné qu'ils sont économiquement moins avancés et qu'ils ont, à ce jour, émis moins de gaz à effet de serre (bien que les émissions totales de ce groupe augmentent aujourd'hui plus vite que celles des parties

visées à l'annexe 1)(7(*)).

Il existe de multiples moyens de limiter les émissions de gaz à effet de serre à court et à moyen terme. Les décideurs peuvent favoriser l'efficacité énergétique ainsi que d'autres moyens, mesures en faveur du climat, tant au niveau de la production d'énergie que de sa consommation, à titre d'exemple en créant un cadre économique et juridique qui réponde aux besoins des consommateurs et des investisseurs. Ce cadre doit être de nature à favoriser des initiatives rentables, l'utilisation des meilleures technologies actuelles et futures et le choix de stratégies sans regret.

C'est dans cet ordre d'idée qu'est née à la fin des années 1980, le concept du développement durable, qui a été défini dans le rapport BRUNDTLAND comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs »(8(*)). Dans son sens le plus large, le développement durable prône l'équité entre citoyens d'un même pays, entre pays et entre générations et englobe en outre la croissance économique, la protection de l'environnement et le bien être social.

Trouver des politiques permettant efficacement de contrer le changement climatique fait parti des défis à relever pour assurer un développement durable.

L'énergie nucléaire ne produit pas de carbone et contribue à réduire les émissions anthropiques de gaz à effet de serre qui sont responsables du réchauffement climatique de la planète ainsi que de la pollution atmosphérique au niveau local. Même si l'on a le choix entre plusieurs solutions techniques et mesures gouvernementales pour atténuer les risques d'un changement climatique planétaire, la stabilisation de la teneur en dioxyde de carbone de l'air nécessitera probablement des politiques d'envergure mettant à contribution tout un éventail de technologie et d'instruments économiques et réglementaires. L'intégration de l'option nucléaire dans l'ensemble des outils destinés à régler les problèmes du changement climatique est

donc conforme aux principes de précautions et aux objectifs de développement durable.

Les centrales nucléaires produisent près du quart de l'électricité consommée dans les pays membres de l'organisation de coopération et de développements économiques (O.C.D.E) et sont arrivées, après plusieurs décennies d'expériences, à la maturité commerciale. Quelques 350 tranches nucléaires sont connectées au réseau dans les pays de l'O.C.D.E, et sur ce nombre, la plupart resteront en service plus de 10 ans encore. A moyen terme, la demande d'énergie s'accroîtra principalement dans les pays non membres où ces projets nucléaires verront aussi de plus en plus le jour.

A la sixième session de la conférence des parties, lors de l'examen de l'article 12 du protocole de Kyoto les parties sont convenues « de reconnaître que les parties visées à l'annexe I doivent s'abstenir d'utiliser les unités de réduction certifiée des émissions générées par des installations nucléaires pour remplir leurs engagements au titre du paragraphe 1 de l'article 3 » c'est-à-dire que le protocole de Kyoto n'exclue pas les projets nucléaires du mécanisme pour le développement propre (M.D.P). Il prévoit pourtant que les parties de l'annexe I se doivent de s'abstenir d'utiliser les unités de réduction certifiée des émissions (URCE) générées par de tels projets pour respecter leurs engagements.

La lutte contre le changement climatique va être une des questions politiques structurantes de ce siècle nouveau. D'elle va largement dépendre l'équilibre des relations internationales. Cela étant, tout mécanisme tendant à réduire le réchauffement de la planète ne sera-t-il pas matière à réflexion ?

Dans la présente étude, nous nous proposons d'examiner la possibilité qu'a l'énergie nucléaire de lutter contre les changements climatiques, mieux à évaluer dans quelle mesure l'énergie nucléaire est compatible avec les objectifs du développement durable et comment elle peut contribuer à mieux les atteindre.

II. METHODE

Pour le professeur Ernest MIDAGU, la méthode est un ensemble de démarches raisonnées et suivies pour aboutir à un résultat(9(*)). Ainsi donc, pour mener à bien cette étude, nous avons fait appel à la méthode juridique.

En fait, notre réflexion s'appuiera sur l'étude des textes de base qui ont instauré le protocole de Kyoto.

III. ANNONCE DU PLAN

Hormis l'introduction générale et la conclusion, cette étude sera subdivisée en deux chapitres.

Le premier s'attardera au mécanisme international de lutte contre les changements climatiques, que nous étudierons en deux sections. L'analyse de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et le protocole de Kyoto dans une première. Tandis que les entraves au bon fonctionnement du protocole de Kyoto seront résumées dans une deuxième.

Le deuxième chapitre quand à lui, se consacrera à l'analyse de l'énergie nucléaire dans une perspective de développement durable. Nous l'aborderons en trois sections. Dans une première, nous parlerons du développement durable comme nécessité. alors que les questions liées aux indicateurs et aux principaux problèmes et rôles des gouvernements feront l'objet de la deuxième et la troisième.

CHAPITRE 1. LE MECANISME INTERNATIONAL DE LUTTE
CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

La déclaration de Stockholm du 05 au 16 juin 1972, a jetée les bases de la politique actuelle en matière de l'environnement. Elle consacre les droits de l'homme à un environnement de qualité et en contrepartie, le devoir solennel de protéger et d'améliorer l'environnement.

A l'issue de cette déclaration, les participants ont posé certains principes qui sont considérés comme un credo de l'environnement, il s'agit de

Principe 1 : « L'homme a un droit fondamental... à des conditions satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permet de vivre dans la dignité et le bien être ». ainsi donc, le droit à un environnement de qualité fait partie des droits de l'homme.

Principe 2 : « Les ressources naturelles du globe, y compris l'air, l'eau, la terre, la flore, la faune... doivent être préservés dans l'intérêt des générations présentes et à avenir par une planification ou une gestion attentive selon que de besoin ». Ce principe invite les Etats d'établir des règles tendant à la gestion et à la protection de l'environnement contre toute attente ou dégradation, dans le but de préserver les ressources naturelles, lutter contre toutes les formes de pollutions et nuisances et améliorer les conditions de vies des populations aussi bien présentes que futures.

L'environnement peut-être défini comme l'ensemble des éléments naturels et artificiels ainsi que des facteurs économiques, sociaux et culturels qui influent sur les êtres

vivants et que ceux-ci peuvent modifier (10(*)). La charte Africaine

des droits de l'homme et des peuples de 1981 a été la première à donner une consécration juridique formelle au droit de l'environnement. Le droit à l'environnement est proposé de nos jours pour faire partie des droits de l'homme de la troisième génération, après les droits civils et politiques - première génération et les droits économiques, sociaux et culturels - deuxième génération. Ce droit s'inscrit dans la logique de l'interdépendance de ces divers droits de l'homme.

La constitution de la Transition de la République Démocratique du Congo (RDC) du 04 avril 2003 reconnaît expressément le droit à l'environnement en son article 54 en tant que droit subjectif, un droit humain fondamental. Le projet de

constitution de la 3ème république en son article 53.

Il sied de signaler qu'après l'étude du mécanisme international de lutte contre les changements climatiques, une petite analyse s'en suivra pour des raisons de clarté.

Nous allons situer successivement, en des termes simples, l'analyse de la convention - cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et le protocole de Kyoto dans une première section. Tandis que les entraves au bon fonctionnement du, protocole de Kyoto seront résumées dans une deuxième section.

SECTION I. LA CONVENTION - CADRE DES NATIONS UNIES SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LE PROTOCOLE DE KYOTO

La présente étude vise à élucider les obligations des Etats dans la convention et le protocole (§1), les mécanismes de mise en oeuvre (§2), le mécanisme de contrôle et de sanction (§3), le traitement préférentiel accordé aux pays en développement (§4), ainsi que l'évolution future du régime (§5).

§1. Obligations des Etats dans la convention et le protocole

Un constat d'insuffisance des engagements des pays industrialisés a été fait en 1995 à Berlin lors de la Copl,..(11(*)). 11 s'est avéré nécessaire de renforcer ces engagements, c'est ce qui a abouti en 1997 à l'adoption du protocole de Kyoto.

Si le résultat à atteindre est clairement défini dans le protocole de Kyoto, les moyens pour y parvenir le sont moins. Le plan d'action de Buenos-Aires, établi à la quatrième conférence des parties en 1998, a dressé un programme de travail devant aboutir à fixer des règles d'application du protocole de Kyoto à la sixième conférence des parties. Le mandat du plan d'action de Buenos-Aires a été effectivement rempli lors des négociations de la CoP6 bis à Born en juillet 2001 et de la COP7 à Marrakech en novembre 2001.

Si le protocole de Kyoto et les accords de Bonn et de Marrakech traitaient pour une grande part des questions liées aux obligations des pays développés - fixation des objectifs d'une part, les accords de Bonn et Marrakech consacrent une large part de leurs textes aux pays du Sud.

A trois reprises s'est réunie la conférence des parties depuis l'adoption des accords de Marrakech, la huitième et la neuvième conférence des parties ont eu lieu à New Delhi en 2002 et à Milan 2003, et ensuite à Buenos-Aires (de nouveau) en 2004 s'est tenue la dixième conférence des parties.

La onzième conférence des parties est entrain de se tenir au Canada au moment de la rédaction de ce travail. Son accord final nous intéressera au plus haut point.

Plusieurs décisions ont été adoptées au cours de ces conférences lesquelles décisions complètent les accords de Bonn et de Marrakech sur les points précis.

Le contenu de l'ensemble de ces accords sera exposé dans les lignes qui suivent.

Le paragraphe sous examen sera subdivisé en deux points, le premier portera sur les politiques et mesures, et le second sur la communication d'information.

A. Politiques et mesures

Par son article 4.2, la convention parle des politiques et mesures (PEM) comme étant le moyen de diminuer les changements climatiques en ce qui concerne les responsabilités des pays développés.

Le protocole demande aux parties de l'annexe I de mettre sur pied des PEM au travers son article 2. Il fait mention de l'importance de promouvoir la coopération internationale dans le but de rendre plus efficace les PEM mises en place par chaque partie personnellement (article 2.1-b). Il fait également mention de

la nécessité de modérer les conséquences néfastes des PEM que les pays développés ont mis sur pieds dans les pays en développement (PED) (12(*))

Sur le plan international, le nouvel enjeu se base dans la continuité du processus d'échange d'informations (processus). Ce processus aura pour but de faciliter la comparaison des efforts fournis par chaque partie c'est-à-dire évaluer les effets et promouvoir la coopération au niveau international.

Préparée à la Haye, ensuite adoptée lors de la CoP7 à Marrakech, une décision sollicite à l'organe subsidiaire scientifique et technique de la convention de continuer avec le processus d'échanges d'informations pour pouvoir améliorer la transparence, l'efficacité et la comparabilité des mesures mises en place par les parties.

Il est également demandé aux parties de l'annexe I d'échanger des informations sur la manière dont elles ont limitées les conséquences néfastes des PEM sur les PED, par la même décision. Elle identifie la fonction que peut jouer la coopération au niveau international en vue de rendre plus efficace des PEM, ainsi que des moyens, différentes voies pour poursuivre le processus d'échange d'informations (mobilisations d'organismes internationaux, ateliers...). Cette décision reconnaît enfin, que cette dernière pourrait contribuer à l'objectif de l'article 3.2 du protocole qui exige aux parties de l'annexe I de rendre compte de progrès démontrables, dès 2005, dans la réalisation de leurs

obligations(13(*)).

Nous trouvons également les PEM dans la décision concernant les mécanismes de flexibilité et dans le plan d'action d'observance.

Une décision concernant le format du rapport sur les progrès démontrables à fournir avant le ler janvier 2006 a été approuvée à la CoP8.

Un débat complexe se poursuit sur la manière de traiter les transports internationaux aériens et maritimes, mais actuellement ce débat se base à titre principal sur la façon d'améliorer l'estimation des émissions. Le débat au sein de l'organisation de l'aviation civile internationale (OACI) et l'organisation maritime internationale (OMI) est entrain de se poursuivre sur les actions de maîtrise des émissions de ces secteurs.

Le rapport sur les progrès démontrables en 2005 constitue également l'un des thèmes qui vont guider les futures négociations. Le débat au sein de l'OMI et de l'OACI avance très lentement.

B. Communication d'information

Dans l'article 4 de la convention, il est prévu que les parties signataires fournissent à la CoP des inventaires nationaux de leurs émissions et absorptions relatifs à l'anthropie de gaz à effet de serre (GES) qui ne figurait pas au protocole de Montréal(14(*)). Il est demandé aussi aux parties à la convention de faire communication des informations relatives aux mesures et politiques adoptées, aux ressources financières consacrées aux

pays en développement, à la recherche et à l'observation systématique. Les questions relatives à la communication nationale qui n'allait pas être supérieure à 5 ans, à la période de l'inventaire qui allait être d'un an pour les parties à l'annexe I ont été traitée à Buenos-Aires lors de la COP4.

En ses articles 5, 7 et 8, le protocole impose des obligations plus soutenues comparativement à celles de la convention en matière de la communication d'informations relatives aux activités des parties en rapport avec le changement

climatique.

En son article 5.1, le protocole impose aux parties la mise en place avant 2007 d'un «système national d'inventaire »(15(*)) ainsi que les modalités de revue par des équipes internationales. L'inventaire doit également être établi selon les méthodes préconisées par le Groupe d'experts. intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), précise le même article. Lorsque les méthodes suivies ne sont pas en accord avec celles préconisées par le GIEC, il est prévu la possibilité de faire quelques ajustements aux données produites par les parties.

Quand à l'article 7 du protocole, il prévoit que les informations supplémentaires importantes pour la vérification du respect des engagements chiffrés des pays industrialisés (article 3) se trouvent dans l'inventaire annuel, et que dans la communication nationale se trouve les informations importantes pour la vérification de l'ensemble de dispositions du protocole. Les lignes directrices en rapport avec la préparation des informations relatives à cet article doivent être approuvées par la

CoP/ RdP ainsi que les modalités de comptabilisation des quantités attribuées

Et enfin, l'article 8 prévoit que les informations fournies aux parties doivent être examinées par des équipes d'experts, lesquelles équipes vont produire un rapport dans lequel elles passent à l'évaluation le respect par la partie de ses engagements. Les parties doivent également adoptées les lignes directrices concernant cet examen.

Concernant les sujets de la forêt, ils ont souvent des indices autres qu'environnementales ou économiques que les émissions ou absorptions de GES. C'est le cas de l'utilisation des terres, les changements d'affectation des terres et la foresterie (UT CF) où les normes d'ajustement pour les inventaires ne pourront être convenues qu'après la remise du rapport du GIEC sur les méthodologies d'inventaire de l'UTCF en 2003(16(*))

La disposition d'inclure chaque année dans l'inventaire des informations en rapport avec les termes de l'article 3.14 du protocole est considérée comme une victoire par les pays producteurs du pétrole(17(*)). Les pays développés auront l'exigence d'expliquer dans quelle mesure ils fournissent des efforts pour réduire au minimum les conséquences néfastes dans les pays en développement de leurs activités de réduction des émissions, particulièrement pour ceux dont les revenus dépendent de la production de combustibles fossiles.

Les accords de Bonn et Marrakech, ont également complété lors de la CoP7 dans certains domaines. C'est le cas de la mise au point des lignes directrices relatives à la revue ;

registres nationaux, quantités attribuées, méthode d'ajustement et traitement d'informations confidentielles, les modalités de rétablissement du droit d'utilisation des mécanismes de Kyoto pour les pays qui en ont été privé devront être précisées. C'est le cas également des méthodologies pour le calcul des ajustements à effectuer par les équipes de revue sur les inventaires de qualité

insuffisante(18(*)).

Comme le protocole est entré en vigueur, les pays de l'annexe I seront obligés de mettre sur pied un système national d'inventaire rigoureux qui répond aux normes de qualité qui figurent dans les lignes directrices adoptées à Marrakech. L'évolution de l'UTCF pourra également être conclu dans ce système.

La décision 280/ 2004 / EC du parlement et le conseil européen transpose les dispositions de communication d'informations et de revue au titre du protocole de Kyoto en droit communautaire(19(*))

§2. Les mécanismes de mise en oeuvre

Pour être plus explicite, nous nous sommes proposés de subdiviser ce paragraphe en trois points : le premier portera sur les mécanismes de flexibilité proprement dits, le deuxième examinera l'utilisation des terres, changements d'affectation des terres et foresteries et, le troisième abordera la question liée à l'éducation et la science.

A. Mécanismes de flexibilité

Le changement climatique entraîne des conséquences sociales et économiques néfastes (élévation des températures, fonte de la calotte glacière, relève du niveau des mers...) et cela nécessite que la décision soit prise dans le sens de fournir un effort à l'échelon national pour endiguer ce phénomène.

Rechercher un moyen pour diminuer les émissions les moins coûteux en termes de progrès et de croissance économique, que ça soit pour les pays développés que pour ceux en développement (dans une perspective de développement durable et d'actions ultérieures) s'avère être la préoccupation majeure.

C'est dans cet ordre d'idée que trois mécanismes de flexibilité pouvant permettre d'optimiser à l'échelle internationale l'efficacité économique des politiques nationales de lutte contre le changement climatique est prévu par le protocole.

La mise en oeuvre conjointe (MOC) (20(*)) et, le mécanisme de développement propre (MDP) (21(*)) font partie d'une logique de

projets. Le système international d'échange des crédits d'émission (article 17) s'inspire de l'expérience conduite aux Etats-Unis d'Amérique (USA) pour lutter contre les émissions de S02.

Concernant les deux premiers mécanismes (MOC, MDP) lorsqu'une entreprise qui relève d'un pays annexe I décide d'investir à l'étranger en tenant compte des émissions de GES, après négociation avec le pays d'accueil de l'investissement, l'entreprise peut se faire «créditer » d'un montant de tonnes d'équivalents « Co2 évitée », à partir de ce projet (articles 6 et 12).

La différence entre la MOC et le MDP, c'est que dans le cadre du MOC, les projets sont réalisés dans une partie à l'annexe I par les investisseurs relevant des parties à l'annexe I. Les « crédits » générés par la réalisation de ces projets, appelés unité de réduction des émissions (URE) ne sont pas considérés comme de création nette de droits d'émettre supplémentaires pour les pays annexe I compensés par des réductions d'émission dans des pays non annexe I.

Aussi signalons ici que ces projets doivent respecter certaines conditions, entre outres, les priorités du pays d'accueil en matière de développement durable, la consultation du public, une étude d'impact ... Ces projets génèrent les crédits, appelés unité de réduction certifiée d'émissions (URCE) qui sont calculés et certifiés par un auditeur externe. Une partie de ces crédits est prélevée pour l'alimentation du fonds destiné à financer des actions d'adaptation dans les pays en développement (PED) et faire l'autofinancement du système (article 12).

Le système d'échange international des crédits quand à lui se réalise entre parties de l'annexe I avec un objectif inscrit à l'annexe B du protocole (parties à l'annexe B veut dire les objectifs que doivent respecter les pays listés à l'annexe I de la convention sont inscrits à l'annexe B du protocole).

Le recours à ce mécanisme doit revêtir un caractère de supplémentarité par rapport aux actions domestiques que chacune des parties de l'annexe I devrait entreprendre (article 17).

Les petits projets permettant la plus marge diffusion du MDP au sein des PED doivent répondre aux critères techniques suivants : puissance installée inférieure à 15Mw pour les énergies renouvelables, économies d'énergies inférieures à

15Gwh/an pour les projets d'économie d'énergie, réduction d'émissions de GES plafonnées à 15.000 tep Co2/an(22(*)).

Dans le cadre de l'article 3.3 relatif au protocole, sont limités pour la première période d'engagement aux boisements et reboisements conduisant à un changement d'affectation des terres, les projets MDP visant l'augmentation des stocks de carbone par les puits. Les modalités et procédures de prise en compte de ces activités ont été élaboré à Milan, c'est le cas des URCE-T (URCE temporaire) et des URCE-LD (URCE de longue

durée)(23(*)).

La décision sur les puits fit complété à Buenos-Aires par l'élaboration des modalités et procédures simplifiées pour les activités de boisement et reboisement de faible ampleur, c'est-à-dire activités séquestrant au plus 8Kt C02/an et mises en oeuvre par des communautés ou particuliers à faible revenu(24(*)).

Au premier janvier 2005, le Comité Exécutif du MDP a approuvé 19 méthodologies et 2 méthodologies consolidées. Ces méthodologies sur des projets très divers : incinération du HCF 23, récupération du gaz des décharges, énergies renouvelables...2 projets ont été enregistré par le conseil exécutif : un projet portant sur la récupération du gaz des décharges et un petit

projet hydroélectrique(25(*)).

B. L'utilisation des terres, changements d'affectation des terres et foresterie (UTCF)

Les articles 3.3, 3.4 et 3.7 du protocole traitent de l'UTCF conservant les mesures nationales, les activités à l'étranger à travers les mécanismes de projets et enfin, les articles 5, 7 et 8 disposent sur les aspects méthodologiques.

L'article 3.3 parle des boisements, reboisements et déboisements directement dus à l'homme depuis 1990. L'article 3.4 quand à lui concerne les autres activités UTCF dues à l'homme ; il est applicable à la deuxième période d'engagement, mais il peut-être appliqué par une partie à la première période d'engagement si les activités en question ont eu lieu depuis 1990. C'est l'article 3.7 qui montre comment tenir compte de ces activités pour l'année de référence afin d'élaborer l'allocation initiale de permis.

L'organisation Alimentaire et Agricole (OAA) donne une définition de la « forêt » et sa définition est celle acceptée sous l'article 3.3 du protocole sous certaine souplesse dans le choix des paramètres pour traduire les circonstances spécifiques des pays différents. Boisements, reboisements et déboisements doivent s'entendre au sens de changements artificiels d'utilisation des terres, ils n'incluent donc pas la régénération après récolte en forêt, ainsi que les boisements naturels après déprise agricole. De même qu'une coupe rase n'est pas assimilée à un déboisement si la forêt se reconstituent.

Certaines activités hors forêts qui contribuent à augmenter les stocks de carbone dans l'espace rural ont été retenues, c'est le cas de la conservation des sols agricoles (zéro labour... )

Pour les augmentations de stocks hors forêts le résultat est plus contrasté. Les augmentations de stocks de carbone des sols cultivés sont beaucoup plus difficiles à mesurer. Si cela permet de mieux protéger les sols, comme le souhaitent à juste titre les spécialistes des sols, il n'est pas sûr que la rémunération de l'augmentation des stocks de carbone soit le meilleur moyen d'y parvenir. Les vérifications très fines sont très coûteuses. Il n'est pas certain que cela conduise à améliorer d'abord l'état des sols les plus dégradés. A terme il faudra de toute façon abandonner, on l'a vu, les comptabilités «net-net». Des politiques et mesures permettraient sans doute de prendre des décisions plus appropriées(26(*)).

C. Education et science

L'éducation, la formation et la sensibilisation du public sont traitées dans l'article 6 de la convention. Le programme regorge une liste d'activités pouvant être effectuées sur le plan national en vue de renforcer les programmes d'éducation sur le climat et pour améliorer la vulgarisation d'informations de même que les actions pour faciliter les partenariats et des activités en réseau, également sur le plan international(27(*)).

Les travaux se poursuivant encore sur la mise sur pied d'une plate-forme électronique d'échange sur l'article 6.

§3. Le mécanisme de contrôle et de sanction

Les engagements prisent par les parties à l'annexe I de la convention, ceux de réduire leurs émissions de GES dans l'intervalle de (2008-2012) par rapport à 1990 comme année de référence, ont permis de transcrire dans le protocole de Kyoto un

dispositif complet et cohérent qui pousse au respect de cet engagement de réduire et surtout de contrôler même ce respect, c'est-à-dire «un système d'observance ». L'article 18 du protocole de Kyoto renvoi à la première conférence des parties à la convention agissant en tant que réunion des parties au protocole (COP/RdPl). Pour approuver un certain nombre de procédures en rapport avec le non respect du protocole. Et aussi, dans le but de conférer à ces procédures un caractère contraignant comme celui d'un traité international, l'article 18 fait exigence d'amender le protocole pour que la CoP/ RdP puisse adopter un tel système.

A la CoP4, le plan d'action de Buenos-Aires a mis sur pied un groupe d'experts chargé spécialement de proposer ce système d'observance à la CoP6. Ce système adopté à Bonn et à Marrakech constitue une première en droit international de l'environnement par le fait qu'il embrasse toutes les dispositions du protocole, au travers sa structure à double volet ; facilitateur et coercitif, ainsi que son caractère quasi-juridictionnel.

Chargée de sanctionner le non respect avéré des principales obligations du protocole, la branche coercitive est compétente en matière des engagements quantifiés, des obligations d'informations et des critères d'éligibilité aux mécanismes de flexibilité.

Tandis que la branche facilitatrice est chargée d'aider les parties au protocole à respecter leurs engagements, soit au moyen d'un dispositif d'alerte qui se base sur la délivrance d'avis et recommandations soit par une assistance financière et technique particulière aux pays en développement et en transition.

Un autre dispositif de sanction a été prévue dans l'accord conclu à Bonn en juillet 2001 et celui conclu à Marrakech en octobre et novembre 2001.

C'est le cas de la suspension de droit de vendre de permis

d'émission lorsqu'il y a violation des engagements quantifiés(28(*)).

Le mode d'adoption du système d'observance n'a pas été arrêté à Marrakech comme prévu par l'accord de Bonn. La charge de l'arrêter est conférée àla CoP/ RdP et cette CoP/ RdP a la possibilité de l'adopter par amendement.

§4. Le traitement préférentiel accordé aux pays en développement

Dans ce paragraphe, nous parlerons du cas spécifique des pays en développement, des fonds dont-ils peuvent bénéficier dans le cadre de la convention et du protocole.

Dans les principes de la convention, les pays développés parties sont à l'avant-garde dans la lutte contre les changements climatiques y compris ses effets néfastes et elle exige également à ce qu'on puisse tenir compte de la situation spéciale des pays en développement surtout ceux qui sont vulnérables ceux effets néfastes du changement climatique. Ainsi toutes les parties à la convention sont tenues à quelques engagements sous l'article 4.1 de la convention, seulement les parties pays développés doivent assumer les engagements supplémentaires sous l'article 4.2. (29(*))

L'article 4.3, 4.4, 4.5 de la convention traite des ressources financières, du transfert de technologies vers les pays en développement et du renforcement des capacités. Il détermine

les engagements que doivent assumer les pays développés à l'exception des pays en transition vers une économie de marché c'est-à-dire les pays développés figurant à l'annexe Il de la convention pour répondre aux besoins et préoccupations particulières des pays en développement parties face aux effets néfastes des changements climatiques et à l'impact des mesures de riposte, l'article 4.8 de la convention recommande que les dispositions soient prises. Les besoins spécifiques des pays les moins avancés sont reconnus par l'article 4.9 de la convention.

La mesure avec laquelle les pays en développement s'acquitteront de leurs engagements sera fonction de l'efficacité de l'exécution par les pays développés de leurs propres engagements, surtout s'il faut prendre en considération que les priorités premières et essentielles pour les pays en développement sont le développement économique et social et l'éradication de la

pauvreté (30(*))

La distinction « Nord/Sud » est répétée dans le protocole et les nouveaux engagements quantifiés de réduction et de limitation des émissions de GES sont assumés seulement par les parties à l'annexe I de la convention. Et ces mêmes pays doivent faire l'effort de minimiser l'impact sur les pays tiers du respect de leurs engagements et de la mise en place des politiques et mesures. Le protocole n'ajoute pas des obligations nouvelles pour les pays en développement.

Le moyen pour les pays de l'annexe I d'exécuter une partie de leurs obligations de réduction des émissions à GES par des projets qui réduisent les émissions et favorisent le développement durable dans les pays en développement, est ajouté à l'article 12 du protocole, c'est le mécanisme de développement propre (MDP), cela permettra aux PED de générer des ressources.

Une opportunité pour faire venir des investissements supplémentaires est donnée par le protocole de Kyoto et ses mécanismes de flexibilité, précisément par le biais des mécanismes pour un développement propre.

D'après le genre de pays, les enjeux sont différents, c'est le cas notamment à titre d'exemple des pays les moins avancés (PMA), très faibles émetteurs de GES. Pour eux, il s'agit surtout d'être en mesure de s'adapter aux changements climatiques tandis que pour les pays émergents (Brésil, Chine, Inde...), il s'agit aussi de préparer l'après 2012, faciliter une inflexion des trajectoires d'émissions en vue de rendre possible un développement sobre en carbone, (et surtout dans le régime d'après 2012 favoriser leur participation active.

La plupart de décisions relatives à la mise en oeuvre de la convention et du protocole dans les pays en développement ont été prises avec les accords de Bonn et de Marrakech en 2001. Les textes en adéquation avec les besoins exprimés par ces pays ont été quand à eux arrêtés par les CoP (31(*))c'est-à-dire respectivement à New Delhi, à Milan et à Buenos-aires. C'est le cas des outils de financement.

A ce sujet, il existe un Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM), trois nouveaux fonds ont été crées : deux sous la convention, le fonds spécial pour le changement climatique et le fonds pour les pays les moins avancés ; et le fonds d'adaptation sous le protocole de Kyoto.

A. Le fonds spécial pour le changement climatique

Il doit être complémentaire du FEM dans le domaine du changement climatique et aux financements bilatéraux et multilatéraux dans les domaines de l'adaptation, des transferts de technologies, des actions d'atténuation dans le secteur de l'énergie, des transports, de l'industrie, de l'agriculture, de la foresterie et de la gestion des déchets, des activités permettant d'assister dans la diversification de leurs économies les pays en développement particulièrement vulnérables aux mesures de riposte considérés dans l'article 4.8 h de la convention c'est-à-dire particulièrement les pays en développement qui exportent le charbon et le pétrole.

Les lignes principales pour la gestion du fonds ont été arrêtées à la CoP9, à Milan. Les actions érigées en priorité concernent les mécanismes d'adaptation dans les domaines de la gestion de l'eau, la gestion des terres, l'agriculture, la santé, le développement d'infrastructures, la protection des écosystèmes, la gestion des zones côtières, la prévention des catastrophes

climatiques (inondation, sécheresse...) (32(*)).

B. Le fonds pour les pays les moins avancés

Ce fonds est géré par le secrétariat du FEM, il soutient le programme de travail des pays les moins avancés pour la préparation et la mise en oeuvre des programmes d'action nationaux d'adaptation (PANA).

Adoptées à la CoP7, les lignes directrices initiales pour le fonds pour les PMA ont été complétées à la CoP9. Ces lignes énoncent quelques principes tels que la nécessité d'activités impulsées par les pays et l'accès rapide aux ressources financières vu l'urgence de la situation des PMA face au changement climatique et ses effets néfastes.

Au terme de la CoP10, des consultations des représentants des PMA par le FEM vont être effectuées de façon à ce que de directives nouvelles puissent être énoncées à la CoP 1 1, qui porteront sur la mise en oeuvre des PANA.

C. Le Fonds d'adaptation du protocole de Kyoto

Comparé au FEM, ce fonds permettra de financer des programmes et des projets concrets d'adaptation pour assister les pays en développement qui deviendront parties au protocole à pouvoir faire face aux effets néfastes du changement climatique, tandis que le FEM finançait jusqu'alors seulement des études de vulnérabilité et des plans d'adaptation des pays parties à la convention. Il est aussi complémentaire du fonds spécial qui, sous la convention, peut aussi financier l'adaptation(33(*)).

Sont également invitées à fournir des ressources financières pour ce fonds, les parties de l'annexe 1 qui ont l'intention de ratifier le protocole (contributions volontaires des pays industrialisés).

Les parties de l'annexe II ont approuvé de soumettre des rapports annuels sur des contributions financières dans le cadre de la convention et du protocole au travers leurs communications nationales, en dépit de l'assistance financière et transferts de technologies.

Les pays industrialisés visés à l'annexe II devront le faire par le canal du FEM, le fonds spécial, le fonds les PMA ainsi que des contributions bilatérales et multilatérales ; alors que les

parties visées à l'annexe I ayant l'intention de ratifier le protocole le feront par le fonds pour l'adaptation du protocole(34(*)).

Au travers une déclaration politique du 23 juillet 2001 l'Union Européenne, le Canada, la Nouvelle Zélande, l'Islande, la Suisse et la Norvège, ont réaffirmé leur engagement d'apporter le soutien financier aux PED, conformément à leurs obligations sous la convention et aussi en vue de préparer l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto et surtout pour un démarrage accéléré du mécanisme pour un développement propre. A partir de 2005, ces pays se sont déclarés prêts à contribuer à hauteur de 410 millions (US $) dollars.

Cela pourra être comptabilisé dans les contributions au FEM (climat), dans les financements qui proviendront du prélèvement de 2% sur le MDP... A partir de 2005, la part de l'Union Européenne est de 369 millions US $/ an.

A côté des financements directs évoqués ci-dessus, nous avons des financements indirects, à savoir : les projets dans les pays en développement dans le cadre du MDP, les communications nationales des pays non annexe I, le transfert des technologies, le renforcement des capacités dans les pays en développement, l'adaptation aux changements climatiques, mesures de riposte, les actions concernant les pays les moins avancés.

Dans le cadre du MDP, les pays industrialisés de l'annexe I peuvent réaliser des projets pour satisfaire à leurs obligations de réduction des émissions. (35(*))

Un Conseil Exécutif supervise le MDP, il est opérationnel depuis 2001. Le projet avant sa présentation au conseil exécutif, les pays

hôtes doivent nommer une autorité nationale désignée qui va devenir responsable de la validation du projet.

Les projets éligibles au MDP ne sont pas mentionnés explicitement dans le protocole. Les projets d'utilisation des terres, de changement d'affectation et de foresterie, autres que le boisement et le reboisement ne sont pas éligibles(36(*)). Pour des activités de faible ampleur (projets de production énergétique inférieure à 15Mw ; projets qui consomment moins de 15Gwh/an ; projets qui émettent moins de 15KtCo2/an) les modalités et les procédures simplifiées ont été adoptée à New Delhi(37(*)). Les MDP peuvent être financés par les parties par le canal du fonds d'affectation spéciale pour les actions complémentaires de la convention.

Les projets nucléaires ne sont pas exclus du MDP par les accords de Bonn et de Marrakech, il est prévu par ces accords que les parties de l'annexe I s'abstiennent d'utiliser les unités de réduction certifiée des émissions (URCE) générées par ces projets (nucléaires) pour respecter leurs engagements.

Le comité d'Aide au Développement de l'OCDE a décidé à ce sujet que si l'Etat récupère des crédits MDP (unités certifiées de réduction d'émissions) à travers son aide publique au développement (APD), la valeur des crédits par l'Etat sera comptabilisée comme un flux négatif de l'APD c'est-à-dire le MDP pourra constituer une source de financement additionnelle pour les pays en développement(38(*)).

Les soutiens aux transferts de technologies par les pays développés vers les pays en développement est prévu par

l'article 4.5 de la convention. Cela peut se réaliser des façons bilatérales, c'est le cas de la France au travers le Fonds Français

pour l'Environnement (FFEM)... ou multilatérale.

Pour les actions qui visent à renforcer la mise en oeuvre de l'article 4.5, une décision a été adoptée à Marrakech concernant un centre d'information sur les technologies(39(*)).

L'élaboration des recommandations pour la mise en oeuvre du cadre des transferts des technologies a été donné à un groupe d'experts, lequel groupe devrait également prendre en compte l'intérêt des partenariats avec le secteur public tout comme le secteur privé(40(*)). C'est à la CoP12 que seront évaluées ces recommandations.

Pour permettre au pays en développement de mieux remplir leurs obligations sous la convention, un cadre pour le renforcement des capacités a été adopté à Marrakech. Les pays en développement concerné doivent identifier leurs propres besoins, choix et priorités, promouvoir la coopération Sud-Sud et la participation d'autres partenaires, dont les pouvoirs publics, les organisations nationales et internationales, la société civile et le secteur privé. Dans cet exercice, les PED doivent être assisté par les parties de l'annexe II par la fourniture des ressources financières et techniques. Une priorité spéciale est accordée aux besoins spécifiques des pays les moins avancés.

Le FEM, le fonds spécial pour le changement et d'autres financements bilatéraux ou multilatéraux devront soutenir les actions d'adaptation aux changements climatiques. Le fonds d'adaptation du protocole de Kyoto financera des actions

concrètes d'adaptation un programme de travail a été adopté à

propos(41(*))

Les principes qui concernent l'impact des mesures de riposte ont été adopté par les accords de Bonn et de Marrakech c'est-à-dire des règles acceptables pour les pays développés concernant la communication d'informations, et la priorité à donner à certaines actions...

Des façons générales, la décision sur l'article 3.14 du protocole.

Pour spécifier les prochaines actions à ce sujet, deux réunions seront tenues avant la CoP 13.

Le financement de la lutte contre les changements climatiques dans les PED sera mise en application à partir de 2005 selon la déclaration politique de Bonn.

§4. Evolution future du régime

L'article 4.2 (d) de la convention traite de l'adéquation des engagements des pays industrialisés.

Un constat d'insuffisance des engagements des pays industrialisés a été fait en 1995 à Berlin. Il s'est avéré nécessaire de renforcer ces engagements, c'est ce qui a abouti en 1997 à l'adoption du protocole de Kyoto. L'examen de la même question prévue à Buenos-Aires en 1998, n'a pas clos la question.

La CoP examine périodiquement les obligations des parties et les engagements institutionnels découlant de la convention en fonction de l'objectif, de l'expérience acquise lors de

son application et de l'évolution des connaissances scientifiques(42(*)). On pourrait se servir de ce point comme socle pour un nouveau mandat pour les engagements futurs, cela nous aidera à voir de près des actions des pays industrialisés comme celles des pays en développement.

L'élaboration d'un instrument international est une chose et son effectivité réelle sur le terrain en est une autre. La section suivante analysera des façons brèves et concises les entraves au fonctionnement du protocole de Kyoto.

SECTION IL. LES ENTRAVES AU BON FONCTIONNEMENT DU PROTOCOLE DE KYOTO (PROTOCOLE)

Dans le souci de mieux appréhender les difficultés que rencontrent le protocole dans sa mise en oeuvre, nous nous sommes proposés d'analyser cette section en trois points enlisement du protocole de Kyoto (A), les sources de difficultés actuelles (B), des pistes pour une reprise des négociations (C).

Au cours du mois de novembre et décembre 2005, les négociations devront été lancées sur l'avenir à court terme du protocole et sur le devenir de la seconde période d'engagement, au-delà de 2012 plusieurs défis et inconnues sont à prendre en compte.

Comme insuffisance du processus suivi à partir de Kyoto, nous retiendrons le manque de débat sur les modes de vie, l'insuffisance des politiques, effectivement conduites par les pays industrialisés et la lenteur des règles de l'organisation des Nations Unies (ONU) du fait que l'unanimité recherchée donne prise aux volontés de blocage des plusieurs intérêts qui différent.

La négociation qui porte sur le climat se confirme non seulement comme l'une des négociations internationales les plus difficiles, mais surtout comme exigeant une avancée déterminante de la gouvernance mondiale. Son moteur est puissant : notre communauté de destin sur cette planète.

A. L'enlisement du protocole de Kyoto

Les Etats-Unis restent à l'écart du protocole, ils le considèrent comme étant défavorable à leurs intérêts économiques et ils tirent profit de leur position dominante sur la scène internationale. Cette situation risquerait de perturber le processus du protocole de Kyoto concernant la première période d'engagement (2008-2012), mais elle peut également déboucher sur un blocage de la négociation sur les engagements de la période après 2012.

Ce n'est pas vraiment le sort du protocole qui sera mis en jeu mais celui des accords internationaux futurs de lutte contre le changement du climat.

L'ampleur de cette crise dépendra de l'évolution climatique elle-même. Lorsque des catastrophes climatiques surviennent et font de nombreuses victimes à la place de parvenir à faire leur deuil à la fois en occupant la fatalité et en exigeant un soutien de la communauté, les populations touchées mettent .aussi maintenant en cause les responsables politiques. L'accident climatique se transforme maintenant en une crise sociale et politique de plus en plus explosive.

En dépit de la question du multilatéralisme américain se pose celle de la capacité de l'humanité à faire face collectivement à son destin qui est posée. Aucun signe n'indique que ce siècle sera moins violent que le précédent.

L'alternative du retour des Etats-Unis (USA) à la table de négociations apparaît comme un scénario rose, y compris s'il s'avère trop tard pour eux pour ratifier le protocole en l'état quand à la première période d'engagement. On voit, par contraste, qu'il faudrait alors vivre sous un jour positif et constructif leur retour et s'atteler à préciser le contenu des efforts à convenir pour la période d'engagement suivante, plutôt que de pointer leurs insuffisances. Un moyen pourrait consister à englober la période qui couvre le protocole dans une plus large période, à titre d'exemple de 1990-2020, au cours de laquelle pourraient être négociés de nouveaux moyens et objectifs. L'alternative évoquée, aurait le bénéfice de récompenser les pays s'étant déjà engagés fortement dans le processus de Kyoto, puisque leurs efforts de réduction de leurs émissions seraient ainsi pris en compte, et de réintégrer les pays restés à l'écart.

Le manque de ratification américaine a suscité des oppositions internes. Les milieux économiques s'inquiètent justement des surcoùts qu'ils doivent consentir, tandis que les concurrents américains ou ceux des pays non annexe I en sont exonérés.

La grande majorité des pays de l'annexe I (la plupart de l'union européenne, le Japon, etc.) n'atteindront pas les objectifs qu'ils se sont fixés à partir des politiques domestiques.

Au sein de l'union européenne, trois catégories de pays sont à distinguer : les pays ayant mis en place des politiques et qui atteindront leurs objectifs fixés dans le cadre de la bulle européenne (Royaume - Uni, Allemagne, France), les pays dont les émissions dérapent inexorablement en l'absence de toute politique sérieuse (Italie, Belgique...) et les pays qui, bien qu'ayant le cadre de la bulle européenne, ont laissée leurs émissions explorer (Espagne, Grèce, Portugal, Irland), en raison de leur vive croissance depuis 1990(43(*)).

Au terme de l'échéance fixée à Kyoto, il faudra décider comment prendre en compte le large éventail des performances effectives des pays signataires. Les décomptes finaux des émissions de la période 2008-2012 ne devraient pas être connus avant 2015. Ces mauvaises performances pèseront lourd lors de la négociation des objectifs de la seconde période.

B. Les sources de difficultés actuelles

Nombre de pays de l'annexe I sont lents dans la mise en oeuvre du protocole. Ces pays ont fortement ralenti leurs politiques d'efficacité énergétique de suite des chocs pétroliers des années 80. La hausse du prix du pétrole de 1973 et de 1979 était dûe aux grands investissements dans la production de l'énergie (investissement de diversification vers le charbon et surtout le gaz, programme nucléaire...) et également petit à petit dans les économies d'énergie. Cela a eu pour résultat dans tous les pays industrialisés une situation de surcapacité (augmentation de l'offre et diminution de la demande). La détente des marchés de l'énergie a modifié la place de ce secteur dans le débat économique et politique. Après le contre choc pétrolier de 1986, il y a eu une faiblesse de prix, l'abondance des ressources et l'absence de tension géopolitique prolongée ont fait croire qu'en fin de compte l'énergie était devenu une activité industrielle mondiale. Les anciens monopoles d'Etats cédaient la place à la libéralisation du secteur. Ce mouvement de libéralisation était

devenu tellement puissant que l'interconnexion électrique croissante qu'a entraîné la construction européenne n'a pas eu d'autre cadre pour s'organiser que celui d'entreprises privées

ouvertes à la concurrence. (44(*))

Ce mouvement de libéralisation du marché de l'énergie a eu à constituer un premier frein aux moyens et politiques de lutte contre le changement climatique dans leur mise en oeuvre.

La problématique de l'effet de serre se pose à la fin des années 90, alors que la restructuration du paysage énergétique n'est pas terminée, cette situation a pris tout le monde de court. Une nécessité nouvelle s'impose aux Etats, celle d'intervenir efficacement dans les politiques énergétiques au moment qu'ils se pressent à le lâcher.

Lorsque nous interrogeons l'histoire, nous remarquons un mouvement de balancier avec une tendance à la privatisation quand les prix sont bas et les rentabilités fortes, et un besoin de ré implication des Etats quand les contraintes reviennent (hausse des prix, exigences environnementales, tensions internationales, difficultés technologiques...) (45(*)).

Comme d'habitude, un modèle politique et économique conjoncturel dans les pays industrialisés est transposé dans les pays en développement, sans tenir compte de leur réelle situation. Ce débat concerne aujourd'hui l'interconnexion et la gestion des réseaux électriques africains. Malheureusement vite apparaît les limites du modèle. L'extension des réseaux vers de nouvelles populations généralement pauvre n'est possible dans le cadre d'une péréquation qui bénéficie de la solidarité des

populations déjà raccordées, et ce que les compagnies soient privées ou publiques. En effet, pour gérer des réseaux énergétiques dans un cadre plus large que les frontières nationales, il faut l'émergence d'une capacité de régulation publique plus concertée et forte.

L'interrogation suivante retient notre attention ; la lutte contre le changement climatique ne se traduira-t-elle pas dans les décennies qui viennent, par un retour de balancier avec une ré implication des Etats dans le secteur de l'énergie ? Ce mouvement pourra d'ailleurs s'opérer via un cadre légal qui renforce les obligations d'intérêt général et de développement durable pour des entreprises privées en action sur le marché international.

Une fossée est remarquée entre l'opinion publique (presse...) et la négociation sur le climat. L'implication des scientifiques, des ONG et de la presse c'est-à-dire un grand travail d'information du public a été décidé à Rio, ensuite à Kyoto. La presse a également préparée des éléments pédagogiques pour expliquer les fondements scientifiques du changement climatique.

Malheureusement, une cassure est intervenue, c'est le cas notamment de la presse qui a arrêté d'expliquer cette négociation aux mécanismes obscurs et à parler des choix de politique énergétique.

Il est important de trouver un consensus dans le cadre de l'ONU étant donné que la règle de l'adoption à l'unanimité des pays dans le cadre de l'ONU s'accommode certainement bien mal des intérêts profondément divergents de ceux-ci. A titre illustratif, quelques pays insulaires, regroupés dans l'AOSIS, courent les risquent d'être submergé par la montée des eaux, par contre certains pays bénéficieront d'un climat plus doux, c'est le

cas de la Russie, et des pays où l'économie est fondée sur la production d'énergies fossiles, comme le pétrole craignent pour

leurs ressources financières d'abord.

La règle de l'unanimité accorde un pouvoir disproportionné à des pays défendant des intérêts nationaux contradictoires avec l'intérêt commun. (46(*)) Ce qui est en cause n'est pas la position de tel ou tel Etat, mais la capacité à faire prévaloir l'intérêt collectif.

Les pays de l'annexe I regroupe d'une part, les pays pleins, c'est-à-dire les pays à forte densité démographique, à croissance démocratique faible et ayant pour la plupart totalement épuisé leurs ressources des combustibles fossiles c'est le cas de l'Europe au sens large (sans la Russie), le Japon et la Nouvelle Zélande. Ces pays n'ont pas de choix autres que le recours au nucléaire et aux économies d'énergie. D'autre part, nous avons les pays vides, c'est-à-dire les pays industrialisés mais à densité démographique faible, c'est notamment les EtatsUnis d'Amérique (USA), le Canada et l'Australie. L'abondance d'espace se traduit par des modes de consommation et d'urbanisme gaspilleurs d'énergies. Disposant d'importantes ressources énergétiques, ces pays n'ont pas été confronté aux chocs pétroliers des années 70. Leur faible densité démographique a fait qu'ils n'ont jamais été confrontés au cours de leur histoire à des processus de saturation. Leur dynamisme économique ainsi que leur croissance démographique les font rejeter tout ce qui apparaît comme une entrave. Pour la première fois de leur histoire, ils sont confrontés à la question climatique, à une limite. Le refus américain est expliqué par cette situation.

Les pays en transition quand à eux sont en régression industrielle depuis les années 90. Ce sont principalement les pays

de l'ex bloc de l'Est (Russie et ses anciens satellites). A ce pays, il a été demandé une stabilisation tout court de leurs émissions,

bien qu'au moment de l'accord, leur production industrielle avait baissée jusqu'à 40%.

Avec l'élargissement de l'union européenne, les pays (de l'Est) partagent la même pauvreté en ressources énergétiques et les mêmes intérêts avec les autres Etats membres de l'union européenne.

Dans les G77, nous trouvons quatre courants dont les intérêts divergent parallèlement. Nous avons l'organisation des pays producteurs du pétrole (OPEP) et les pays producteurs de combustibles fossiles qui se sentent exposer à une réduction de leurs ressources financières par la négociation sur le climat. Les pays exportateurs de charbon sont l'Australie, l'Afrique du Sud, la Colombie, Indonésie ... Alors que les pays producteurs de gaz naturel (Emirats Arabes Unis, Russie et les Etats d'Asie Centrale issus de l'ex-URSS) sont favorisés par cette situation. Cette catégorie représente le premier courant.

Dans le deuxième courant nous avons les pays de l'AOSIS (Iles de l'océan Indien et du Pacifique, Bangladesh). Ces pays sont menacés dans leur existence même, ils débattent sur base d'équité et de gouvernance planétaire, ils mentionnent également le fait que le changement climatique aura pour victimes premières les pays en développement (incendies, montées des eaux, cyclones tropicaux, variations E Nino, désertification... )

Le troisième courant est celui dans lequel, nous

trouvons les pays les moins avancés « pays pauvres ». (47(*))

Considérés comme victimes. Ces pays n'ont pas des capacités d'adaptation face aux ravages du changement climatique et ne peuvent pas anticiper une technologie appropriée par manque des ressources. Ne pèsent pas grand-chose dans les négociations.

Enfin, dans le quatrième courant, nous trouvons les pays émergents. Ils sont caractérisés par une discrétion accrue. Alors qu'ils se débarrassent du sous développement, engagent des considérables investissements, un mal naturel vient perturber leur processus de développement.

Parce qu'atténuer leur consommation d'énergie c'est diminuer également leur croissance. D'où la crainte de se voir obliger de diminuer leurs émissions. C'est la raison pour laquelle, l'Inde et la Chine rappellent souvent que les pays industrialisés ont bénéficié d'une sorte de « crédit » gratuit d'émissions polluante à

partir du milieu du XIXème siècle.

Actuellement, un autre pôle des nouveaux pays industriels est entrain de prendre place par des concertations mutuelles, il regroupe quatre pays ; la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud et le Brésil. Ils ont la particularité de réunir près de la moitié de la population mondiale et de représenter les quatre continents ou sous-continent.

Au tant « rendre saine l'atmosphère que nous respirons est un devoir impérieux »(48(*)) autant également le changement climatique est devenu un sujet de plusieurs divergences d'avis sur le plan international. Ça sera trop rêver de croire que les avis

convergeront du coût au nom de l'intérêt supérieur de l'humanité. Ce débat a pénétré la sphère des grandes questions politiques. Entre la capacité de décision politique et la dégradation du climat, une course est engagée.

C. Des pistes pour une reprise des négociations

Ici, nous faisons l'analyse des questions techniques à résoudre et les conditions du succès de la future négociation.

De prime abord, il importe que chaque personne tienne compte de ses actes quotidiens de gaz à effet de serre et évaluer ses décisions d'achats et de comportement. Pour y parvenir cela nécessite une avancée de culture collective et non pas de la pression d'une imposition légale.

Pour la réussite des futures négociations, il est important de recueillir certains préalables politiques. L'effort de chaque pays est conditionné par la qualité des engagements des autres. Le fait que le pays le plus pollueur n'est pas encore partie au protocole et que déjà auparavant les pays développés n'ont pas respecté leurs paroles données à Rio, pourrait servir de prétexte à d'autres pays de repousser tout engagement quantifié de leur part.

Pour remédier à cette situation, il faudrait qu'il y ait :

« La sincérité et l'efficacité des efforts des pays du Nord( pays riches ou développés») (49(*))

C'est dire que la négociation des objectifs de la seconde partie doit s'appuyer sur des résultats effectifs.

Pour d'autres pays, cela dépendra de la mise en oeuvre effective ou non des mécanismes de flexibilité.

- Le renforcement de l'aide au développement

A dire vrai, pour que les pays du Sud

pauvres...) »(50(*)) puissent s'engager des façons concrètes, il faudrait qu'une contrepartie financière leur soit accordée dans le domaine de la formation, de l'aide au montage de projets et le transfert de technologies, mais aussi le financement des projets structurants (développement des énergies propres, équipements électriques, infrastructures de transport...). D'où la nécessité d'une forte implication des bailleurs de fonds internationaux (Banque Mondiale, Fonds Régionaux...) pour articuler prêts, MDP et aide au développement.

- L'engagement des pays du Sud

Il est difficile de fixer des engagements de même nature pour tous les pays de G77 pour autant que les intérêts et les points de départ en la matière sont très différents entre ces pays.

Pour pallier à cette situation, l'alternative la plus convaincante serait celle d'un engagement quantitatif pour tous en termes d'évolution de l'intensité carbone du produit intérieur brut (PIB) suivie d'un nombre très complet de politiques permettant de progresser avec les plus confrontés à des difficultés de développement.

Des politiques publiques non planifiées (solutions miracles), à effets à court terme soudains, risquent d'être plus coûteuses pour les économies que les politiques planifiées, à

effets progressifs(51(*)).

CHAPITRE II. L'ENERGIE NUCLEAIRE DANS UNE PERSPECTIVE DE DEVELOPPEMENT DURABLE

Au cours de ce chapitre, nous voulons clarifier les questions relatives à l'énergie nucléaire et au protocole de Kyoto. Il fournit des données et des analyses susceptibles d'être utiles dans les processus nationaux de prise de décision.

Trois sections seront abordées au cours de ce chapitre,

d'abord le développement durable comme nécessité (lère section), ensuite les indicateurs (2ème section), enfin les principaux problèmes et rôles des gouvernements (3ème section).

SECTION I. DEVELOPPEMENT DURABLE COMME NECESSITE

L'analyse des concepts et l'étude du nucléaire comme moyen de production de l'électricité émettant peu de carbone, feront l'objet de réflexion dans cette section.

§1. L'analyse de concept du développement durable

Le rapport Brundtland définit le développement durable comme étant un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs (52(*)). Ce rapport souligne que la définition du développement durable repose sur deux principaux concepts d'une part, le concept de « besoin», plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus grande priorité. Et d'autre part, l'idée des limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale impose à la

capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir.

En fait, le développement durable correspond à l'itinéraire d'un voyage qu'à une destination. Actuellement, l'importance est de prendre les mesures convenables pour étendre l'éventail des options disponibles plutôt que d'en supprimer ne serait-ce qu' une. chemin faisant, il sera convenable de procéder aux arbitrages et choix nouveaux.

La compréhension du concept suppose des éclaircissements par d'autres concepts qui vont toujours de pair, comme celui-ci. C'est entre autres la notion de l'actif, risque et incertitude, équité et participation, ressources naturelles, recherche, de développement et innovation, évaluation et comparaison - recherche d'indicateurs, les valeurs dans le temps - le taux d'actualisation, changements climatiques.

A. Actifs

Assurer pour tous les habitants le maintien au même niveau du bien être. Il faudra tout simplement s'imaginer la transmission de la capacité aux générations futures sous formes d'un stock d'actifs produits, naturels, humains et sociaux. Les équipements, les bâtiments et l'infrastructure (routes, ports et aéroports, systèmes d'adduction d'eau, réseaux de transport d'électricité), peuvent être inclues dans les ressources renouvelables non renouvelables et l'environnement. Les actifs .sociaux et humains quand à eux, comprennent l'enseignement, la santé, le savoir, les connaissances scientifiques, la culture et le comportement humain, la capacité de stocker et de communiquer les connaissances, les institutions et les réseaux sociaux.

La réalité c'est qu'on peut totalement consommer les actifs d'une catégorie mais transmettre davantage d'actifs d' « une autre catégorie à condition qu'il y ait une interchangeabilité. Cette alternative de substitution et d'arbitrage entre catégories d'actifs correspond et à la notion de « durabilité faible ». Dans le cadre de ce concept, certaines charges environnementales peuvent être transmises, soit l'utilisation des actifs, à partir du moment où cet héritage négatif est compensé par la transmission des richesses et de capacités nécessaires pour pouvoir l'assurer.

Les personnes humaines ont utilisé, transformé dans le passé quelques actifs naturels, à titre d'exemple en convertissant des herbages et des forêts en terres agricoles ou de l'énergie et des forêts en terres agricoles ou de l'énergie et des minerais en actifs produits. Cela étant, ils ont étoffé le stock de connaissances et fait progresser la science les arts de vie civique procurant ainsi à l'être humain des alternatives d'épanouissement inconcevables, ne serait-ce qu'il y a cent ans.

Se poursuivront-elles indéfiniment les croissances économiques et démographiques ? Ou bien y aura-t-il une limite au delà de laquelle les pertes de capital environnemental commenceront à réduire le stock total des actifs transmis ? Dans plusieurs endroits du monde l'eau et l'air propre sont rares. Les plus fortes concentrations de GES dans l'atmosphère peuvent entraîner des changements irréversibles du climat.

En rapport avec le concept de durabilité forte, on reconnaît que, certaines amenuités environnementales peuvent être essentielles et irremplaçables, que leur disparition peut-être définitive et qu'il n'existe aucune compensation possible. Voilà pourquoi, il est impérieux de limiter la dégradation des ressources environnementales pour ne pas porter atteinte à des systèmes nécessaires à la vie. D'où ce concept, recommandent

une préservation des systèmes écologiques cruciaux et la protection de l'air, de l'eau et d'autre biens environnementaux qui sont essentiels à la vie et ne peuvent être substitués.

B. Risque et incertitude.

Le développement durable nécessite que l'on prenne des décisions et mesures qui recourent un large éventail d'activités humaines, caractérisés chacune par ses risques et incertitudes, qui en plus une projection dans l'avenir. (53(*))

La manière d'évaluer et de gérer les risques vont être des instruments essentiels pour les décideurs qui désirent réduire les effets néfastes, éviter les catastrophes préserver les systèmes nécessaires à la vie et maintenir ou accroître l'ensemble du stock de capital.

Peuvent nous aider à tempérer les incertitudes en améliorant notre façon de comprendre des systèmes naturels et produits par l'homme, les investissements dans la recherche et le développement. Préserver un grand nombre d'options divers, dans le secteur énergétique et ailleurs, peut aider à éviter des perturbations lorsque l'une d'entre elles arrive à faire défaut. Les innovations au niveau des produits et des processus peuvent contribuer à franchir des étapes sur la vie du développement durable. Jusqu'à ce jour, l'humanité a été bien servie par les innovations mais leurs répercussions sont de fois si nécessaire que leurs prochains bénéfices globaux ne sont pas aisés à évaluer. Concernant des progrès susceptibles d'avoir d'énormes conséquences irréversibles, bien qu'incertaines, il serait prudent

de prendre certaines mesures préventives de mitigation. C'est là l'essence même du principe de précaution qui veut que l'on n'attende pas d'être scientifiquement sûr de la matérialisation d'un risque majeur pour adopter des mesures destinées à prévenir ou atténuer ce risque.

C. Équité et participation.

Une société qui respecte les normes du développement durable requiert plus d'équité que celle qui règne dans le monde actuel (54(*)) pourtant dans le monde, les individus aspirent à des niveaux de vie qui leur permettent au moins de satisfaire leurs besoins fondamentaux. Il faut faire un effort d'instaurer l'équité non seulement dans les pays membres de l'OCDE, mais entre pays Membres et non Membres si nous voulons réaliser les objectifs du développement durable dans le monde.

La population des pays membres de l'OCDE est estimée à 1 milliard habitants, moins de 20% de la population mondiale, possèdent 80% des richesses. Dans les années qui viennent, la quasi-totalité de la croissance démographique et une grande partie de la croissance économique interviendront dans les pays non-membres avec un impact croissant sur les possibilités de développement durable dans le monde. Les pays membre de l'OCDE détiennent quelques ressources importantes pour gérer ces problèmes de croissance : crédits, sciences et techniques, connaissance de savoir faire, institutions. Cela étant, les pays de OCDE vont chercher à s'intéresser aux décisions prises dans les pays non membre par devoir vis-à-vis de

l'ensemble de la planète. Il convient de mettre en oeuvre une coopération étroite entre les pays non membres de l'OCDE en vue de faire un transfert de ressource qui parvienne à une équité et par les efforts communs que l'on puisse atteindre les objectifs de santé et d'environnement. Et l'expertise institutionnelle sera aussi d'une grande importance.

Avant de mettre leur bien être direct en péril, bien de gens voudront être assurées que les transferts nécessaires sont équitables, qu'ils contribuent réellement aux objectifs globaux et que, dans l'idéal, ils se traduiront par quelques avantages en retour. Pour permettre à ces individus de faire un choix difficile mais indispensables, il faudrait qu'ils puissent comprendre le pourquoi de ces décisions. Voilà pourquoi, l'éducation et la participation seront indispensables pour le succès des politiques de développement durable. (55(*))

D. Ressources naturelles

Considérées comme un capital essentiel pour le développement durable, les ressources naturelles prennent des formes différentes : air et eau propres, terres agricoles, minerai et énergie, paysage et nature sauvage dans leurs diversités. Les entités naturelles deviennent souvent des ressources économiques que lorsqu'il y a une demande, elle-même suscitée par la découverte de leurs utilisations possibles, qui sont fonction de la technologie et du goût.

Donc, pour qu'une chose soit considérée comme un bien, il faut qu'il y ait une possibilité de s'en approprier(56(*)).

A titre d'exemple, on dira que, l'uranium n'est devenue une ressource énergétique que lorsque la fission nucléaire a été découverte en 1939. Présentement, il est considéré que les déchets recyclables sont des ressources. Voilà pourquoi, les ressources doivent toujours être vues dans un contexte dynamique en évolution constante.

1. Ressources non renouvelables

Même si limitées, les ressources non renouvelables ne semblent souvent pas poser de problème disponible en début du cycle. Il n'est pas rentable d'investir de vastes sommes dans la recherche de ressources pendant de nombreuses années encore, il n'est pas surprenant que l'on se borne à un inventaire des ressources disponibles pour le court terme. Au moment où les ressources nouvelles deviendront importantes, les efforts prospectifs seront financés et d'autres réserves seront définies. Le problème principal que pose à court et moyen terme les ressources non renouvelables provient, à la fin de leur cycle, de la capacité de l'environnement à absorber les déchets qu'elles génèrent.

Bien qu'aujourd'hui, la disponibilité et les coûts ne posent pas de problème, une consommation croissante, dans un monde fini aura inévitablement des répercussions. La diminution de l'utilisation des matières et de l'énergie grâce à l'abaissement de la consommation où à l'augmentation du rendement énergétique, aussi bien au niveau de la production que la consommation finale, ne peut qu'être bénéfique pour l'environnement. La productivité et l'efficacité de la ressource sont donc des facteurs essentiels de durabilité.

2. Ressources renouvelables

On peut différemment définir la durabilité des ressources renouvelables. Soit, on peut garder la production

économique d'un écosystème, à titre d'exemple une forêt exploitée, soit on peut préserver l'intégrité de l'ensemble de

l'écosystème (forêts primaires). Les écosystèmes ont une valeur d'information entant que modèles de fonctionnement de systèmes

essentiels au maintien de la vie, complexes et interdépendants, sur lesquels il nous reste beaucoup à apprendre.

Une pression plus forte que celle qui s'exerce sur les ressources non renouvelables, peut également s'exercer sur les ressources renouvelables. Certes, elles sont inépuisables parce qu'elles peuvent des façons permanentes être recyclées, mais cela n'enlève pas le risque qu'elles courent d'être détériorées. Les ressources renouvelables comme l'air, l'eau et la terre, sont soumises aux pressions d'usages multiples, parfois même incompatibles.

L'eau et l'air sont exposés des façons particulières à la pollution parce qu'il s'agit des ressources librement accessibles et facilement utilisables comme récepteurs et disséminateurs de déchets. Les habitats des espèces animales et végétales peuvent être extrêmement vulnérables à des effets environnementaux et facilement détruits. De ce fait, les ressources renouvelables doivent être considérées comme sensibles aux pressions et finies.

E. Recherche, développement et innovation

La R & D (recherche et développement) peut élargir la base de ressources existantes et créer de nouvelles catégories de ressources en permettant de trouver des moyens nouveaux et plus efficaces d'utiliser les matières premières. La R & D peut également diminuer les incertitudes grâce à une meilleure compréhension scientifique des technologies et de leurs impacts. Etant donné que les problèmes liés au développement durable sont globaux et complexes par essence, la R & D sera pour une grande part, de portée internationale et de nature interdisciplinaire.

En rapport avec l'importance de l'énergie concernant le développement durable et la nécessité de satisfaire une demande de plus en plus croissante de services énergétiques biens sur en limitant les répercussions globales sur l'environnement, ces R

D joueront un rôle décisif dans ce domaine. Les innovations auront à déterminer, l'impact de l'énergie sur les objectifs économiques, environnementaux et sociaux dans les prochaines décennies et à un horizon plus lointain.

F. Evaluation et comparaison - rechercher d'indicateurs

En vue de comparer les diverses répercussions des activités humaines, il est important de leur affecter des valeurs, comme on donne une valeur monétaire à des biens et services mis sur le marché. Même s'il est préférable d'utiliser un indicateur commun, ou une unité de mesure commune, pour faire la comparaison des répercussions, il n'est pas aisé de faire l'affectation des valeurs à des entités non marchandes. Au nombre de ces entités, nous comptons des actifs naturels comme l'eau propre et l'air pur, les écosystèmes tels que les montagnes et les déserts, les forets pluviales ainsi que les actifs sociaux comme les institutions, la participation aux débats démocratiques et l'accès de l'information. Il n'est également pas chose aisée de trouver un indicateur commun pour donner une valeur à ces entités, sachant d'autre part que les méthodes économiques risquent de ne pas traduire leur importance réelle pour la société, du point de vue de développement durable, des biens et services pour lesquels il n'existe pas de marché à l'heure actuelle.

Pour produire de l'électricité, les diverses sources d'énergie utilisables produiront des effets sanitaires et environnementaux différents dont il est difficile de comparer en

les plaçant sur le même plan. Les combustibles fossiles rejettent dans l'atmosphère des gaz acides et à effet de serre ainsi que des particules. L'énergie nucléaire produit des rayonnements et des déchets radioactifs. L'énergie hydraulique nécessite l'aménagement sur les systèmes fluviaux de barrages et de centrales, modifie l'écoulement des cours d'eaux et dans bien de cas oblige à noyer de vastes superficies pour créer les réservoirs. Pour d'autres sources d'énergies renouvelables, on peut s'inquiéter de l'affectation de superficies très étendues ou exceptionnelles à des systèmes de captage de l'énergie. Les unités de mesure utilisées pour un éventail aussi large de répercussions varient grandement. L'utilisation d'une unité commune ou de quelques brefs indicateurs exige à examiner les différentes répercussions dans un cadre commun.

G. Les valeurs dans le temps - le taux d'actualisation

Le développement durable a pour objectif notamment de prendre en considération les besoins des générations futures et nécessite donc d'attribuer une valeur explicite aux futures activités et actifs à un horizon très éloigné. Le taux d'actualisation est un outil essentiel de définition des politiques sous l'angle du développement durable dans la mesure où cela révèle notre survalorisation du présent aux dépens du futur(57(*)). Si le présent et le futur ont la même valeur cela sera indiqué par un taux d'actualisation nul. Dans l'optique du développement durable, toutes nos activités ont des répercussions à long terme qui devraient dans leur intégralité être gérées sans perdre de vue l'avenir.

Un taux d'actualisation élevé révèle une forte préférence pour le présent. Les gens démunies qui luttent pour survivre utiliseront indirectement un taux d'actualisation élevé car elles préfèrent les améliorations dont elles pourront bénéficier à très court terme. Les investisseurs privés utilisant directement des taux d'actualisation élevés.

Les décideurs d'instances publiques portent la responsabilité des conséquences sociales et environnementales à long terme des décisions adoptées aujourd'hui, d'où ils peuvent recourir aux taux d'actualisation faibles pour marquer la priorité accordée au bien être des futures générations.

La concurrence dans le secteur de l'électricité à l'échelle planétaire et d'autres secteurs, se traduit par une augmentation des pressions en faveur de l'utilisation de taux d'actualisation plus élevé dans les évaluations des projets. Cependant, dans le cadre des politiques de développement durable, il convient de chercher des mécanismes et des mesures permettant de récolter les éventuels bienfaits futurs d'option à forte intensité de capital lorsque l'on estime que l'on peut atteindre ainsi des objectifs de politique générale. Dans ces conditions les centrales nucléaires ne sont pas moins intéressantes.

H. Changement climatique

Le gaz carbonique et le méthane sont des principaux gaz à effet de serre. La combustion de combustibles fossiles produit de tonnes de carbone sous forme de gaz carbonique, auxquels il faudrait ajouter des tonnes supplémentaires produites par la combustion des forêts. Les pays membres de l'OCDE

produisent aujourd'hui plus de la moitié des émissions de carbone produites par les combustibles fossiles.

Dans les prochaines décennies, l'augmentation de la consommation d'énergie et, par conséquent, des émissions de carbone se situera essentiellement dans les pays non-membres. De même, l'accroissement de la demande d'énergie pour les besoins de la production d'électricité et des transports sera particulièrement rapide en dépit de l'amélioration du rendement énergétique.

L'électricité contribuerait à diminuer le risque du changement climatique au niveau de la planète. Faire la construction des centrales électriques à l'échelle voulue constituera un défi majeur, pas en raison des ressources en combustibles requises mais plutôt du fait du financement, des institutions, de l'infrastructure et des technologies qui sont indispensables pour faire face aux impératifs économiques et environnementaux. Les sources non émettrices du carbone comme l'énergie nucléaire et les énergies renouvelables devront se révéler compétitives dans les conditions existantes et, de plus, sûres et acceptables par la population dans le cas de la première. Et cela dans un optique de développement durable « un développement durable pour une économie durable. Il s'agit en premier lieu d'améliorer les conditions d'existence des populations tout en respectant les limites de l'environnement »(58(*)).

§2. L'énergie nucléaire comme mode de production de l'électricité émettant peu de carbone

A. Définition et utilité de l'énergie nucléaire

Le petit Larousse définit le nucléaire comme étant ce qui est relatif au noyau de l'atome, à l'énergie qui en est issue, à la physique qui l'étudie. Il ajoute encore que le nucléaire est l'ensemble des techniques, des industries qui concourent à la mise en oeuvre de l'énergie nucléaire. En termes claires, l'on dira que la réaction nucléaire est celle au cours de laquelle le noyau est modifiée (fissions, fusion, radioactivité, transmutation).

L'énergie nucléaire exerce aujourd'hui comme il y a 25 ans une fascination particulière. Le respect plein d'étonnement d'hier pour le monde mystérieux de l'atome laisse place actuellement à la conscience d'une évolution importante pour l'avenir de l'humanité.

Ce changement est de date récente. Après HIROSHIMA et NA GASAKI, « l'homme de la rue » que nous sommes tous à des degrés divers a en effet encore de la peine à dissocier l'énergie nucléaire de la puissance dévastatrice de la bombe atomique. Poser la question : «quels sont les développements récents de la physique susceptibles de revêtir une valeur significative pour notre génération», c'est immanquablement appeler à une réponse qui tient en trois mots : « la bombe atomique ».

L'homme moderne, c'est certain, est profondément inquiet. La nature terrifiante des armes atomiques modernes, conjuguées à la profonde division du monde et aux tensions continuelles sur la scène internationale sont sans conteste. à l'origine de l'inquiétude qui trouble les rêves du citoyen du

monde. Plus récemment ces inquiétudes se sont accentuées par les préoccupations écologiques d'une société qui voit s'amenuiser ces ressources indispensables à la vie qui sont l'eau, l'air pur... ces préoccupations conduisent bon nombre de personnes à s'interroger sur l'utilité de l'énergie atomique. Et pourtant une estimation fut-elle rapide, de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire révèle un acquis fort impressionnant pour

l'humanité(59(*)).

L'énergie nucléaire se trouve aujourd'hui fondamentalement axée non dans la poursuite de buts de destruction mais bien dans la recherche la plus pure et la plus désintéressée au service de l'humanité.

L'énergie est un facteur essentiel dans la croissance économique et sociale des Nations. L'un des caractères distinctifs de notre monde moderne hyperindustrialisé est en effet la multiplication à l'infini des ( esclaves mécaniques » qui consomment davantage de l'énergie, principalement sous les formes chimiques et électriques. La mise en oeuvre de ces esclaves mécaniques, n'aurait pas été possible sans la domestication de l'énergie.

Les techniques nucléaires contribuent au bien être de l'humanité dans plusieurs domaines, nous citerons quelques uns à titre illustratif pour nous atteler au rôle que joue l'énergie nucléaire dans la lutte contre le changement climatique, précisément dans la production de l'électricité.

Dans le domaine de l'agriculture, les recherches portent sur le rôle des oligo-éléments et autres minerais dans la productivité agricole, l'action des engrais, l'étude de l'humidité des sols par la sonde à neutron. L'utilisation des rayonnements pour la production de la santé animale, la lutte contre les parasites et les insectes nuisibles, la recherche sur mutations radio induites en phytogénétiques.

Dans les domaines d'hydrologie, de géologie, de matière première, l'activité de la recherche dans ce domaine se centre sur la prospection, l'exploitation et le développement des minerais énergétiques, sur les problèmes de l'érosion et l'étude des eaux superficielles et souterraines au moyen de traceurs radioactifs.

Dans les domaines des sciences médicales et biologiques, les communications et publications disponibles s'intéressent notamment au diagnostic et au traitement des certaines maladies tropicales comme les maladies de la glande tyroïde (comme le goitre endémique en République Démocratique du Congo par exemple), les conséquences de la malnutrition, les infections parasitaires, l'anémie. L'étude de certains processus biologiques tels que l'absorption du fer dans le corps, le métabolisme de la méthionine, etc. est entreprise dans plusieurs centres universitaires(60(*)).

Il apparaît déjà que, bientôt, semble-t-il, l'énergie nucléaire est appelée à concurrencer et peut-être à relayer un jour les sources traditionnelles d'énergie. On peut en effet l'utiliser comme source d'énergie électrique, mais aussi comme moyen de propulsion de navires, d'avions, ou de fusées.

Elle a déjà trouvée dans la propulsion des moyens de transport un usage sûr et régulier ; c'est même surtout dans ce domaine qu'elle a pu le plus manifestement démontrer ses avantages sur l'énergie chimique de combustion(61(*)).

Ainsi, le sous marin Triton reprenant la route de MAGELLAN autour du monde, a parcouru 70.000Km pendant 84 jours, sans faire surface (62(*)).

Les pays en voie de développement sont en général trop pauvres, trop petites et trop inexpérimentés pour faire partie du monde de la grande technologie nucléaire. Ceci s'exprime au travers la rareté de leurs ressources en devises fortes ; de l'absence d'une équipe formée capable de superviser le fonctionnement de l'installation.

Cependant, il importe de remarquer que des raisons autres que d'économie d'échelle peuvent commander l'installation dans un pays en voie de développement d'une centrale de puissance plus réduite. Une des raisons est la nécessité d'acquérir l'expérience nécessaire avant le démarrage d'un programme ambitieux de production d'énergie d'origine nucléaire. Il est souvent préférable de démarrer un programme nucléaire avec des unités de puissance limitée (de l'ordre de 200 à 300Mwe), quitte, dans une étape ultérieure â monter à des unités plus puissantes (63(*)). Question de se mettre à jour avec l'évolution de la science et de la technologie en vue de faire face aux impératifs de la mondialisation.

Compte tenu du retard de l'Afrique dans tous les secteurs traditionnels du développement socio-économiques

nationale et du poids démographique, il est évident que toute stratégie acceptable de développement doit s'attacher au minimum :

- à élargir et à approfondir la base industrielle et agricole de l'économie de façon à garantir le nombre d'emplois productifs comptable avec le taux de croissance de la population ;

- à assurer à chaque individu, pour le moins, la satisfaction de ses besoins de base que sont l'énergie, la nourriture, l'habillement, le logement et le transport (64(*)).

Avec les guerres politico-tribales que connaît l'Afrique ce dernier temps, particulièrement l'Afrique centrale. L'accroissement de la population rurale bat son plein dans les centres urbains et cette population rurale se dirige principalement dans les capitales. Ces déplacements massifs et incontrôlés de la population y compris ces guerres sont à la base de plusieurs maux que connaissent les sociétés Africaines notamment la famine, l'augmentation du taux de HIV/ Sida...

En effet, l'exode rural est le phénomène qui caractérise le drainage régulier et systématique d'une partie de la population des campagnes vers les centres urbains.

Pour réduire la pression urbaine et les besoins d'infrastructure coûteuse qu'elle suscite et ainsi se conformer aux exigences du développement durable, il semble qu'il ne soit pas suffisant de préconiser un simple glissement des priorités du projet national de développement des zones urbaines vers les zones rurales, ou d'accorder un traitement préférentiel aux perspectives villes plutôt qu'aux grandes agglomérations. Il faut plus généralement prendre des mesures qui permettent une meilleure utilisation des ressources nationales par une réduction

des prix des facteurs. Il s'agit en particulier d'économiser les ressources disponibles et d'accroître leur efficacité, notamment par une plus grande vérité des prix et des taxes en matière de transport, de logement, de distribution des fluides et de l'approvisionnement énergétique(65(*)).

Et l'énergie nucléaire pourrait jouer un rôle déterminant à ce sujet en améliorant la qualité de vie de la population des milieux urbains comme celle des milieux ruraux, en améliorant les plantes alimentaires et médicinales pour lutter contre la pauvreté, étudier microbiologiquement l'eau et les aliments en vue d'améliorer la santé de la population, mettre en place les engrais à moindre coût et disponible en toute saison pour accroître la production alimentaire et ainsi lutter contre la malnutrition. Pour les populations non desservies en eau potable procéder à des investigations pour la rechercher des nappes souterraines dont les eaux n'exigent aucun traitement préalable avant leur consommation. Ceci pour garantir d'une manière durable l'alimentation en eau et la protection contre les maladies liées à la consommation d'une eau impropre. Déterminer la teneur en protéines, en matières grasses, en éléments minéraux, en vitamines et en facteurs antinutritionnels dans les denrées alimentaires ainsi que du taux d'humidité des produits agricoles, élaborer des recettes d'aliment pour les enfants, les personnes adultes et le bétail, conserver les denrées alimentaires par irradiation gamma en vue de prolonger leur durée de vie ou pour retarder la germination (cas de pomme de terre, ignames,...), proposer des techniques culturales appropriées pour des bons rendements en conservant le sol et sans polluer l'atmosphère (environnement).

B. Baisse des émissions de Co2 imputables aux centrales nucléaires en service aujourd'hui

A la fin de 2000, 438 réacteurs nucléaires étaient exploités dans 31 pays, soit une puissance installée totale de 350 GWe (près de 85% de cette puissance se trouvent dans les pays membres de l'OCDE). En 2000, les centrales nucléaires ont produit 2450 Twh, ce qui présente 10% de la production totale d'électricité dans le monde ou encore près de 6% de la consommation d'énergie primaire commerciale. L'énergie nucléaire permet aujourd'hui de réduire de plus de 8% les émissions de C02 du secteur énergétique dans le monde (pour le seul secteur électrique, ce pourcentage est d'environ 17%). S'agissant des pays de l'OCDE, l'énergie nucléaire a contribué de manière significative à abaisser les quantités de gaz à effet de serre produites par les centrales électriques dans les pays de l'OCDE au cours des quarante dernières années. En l'absence de cette énergie, les émissions de dioxyde de carbone des centrales seraient aujourd'hui d'environ un tiers supérieures, ce qui représente une économie annuelle de 1200 millions de tonnes de dioxyde de carbone, soit 10% des émissions totales de C02 liées à la consommation d'énergie dans la zone OCDE. l'es objectifs du protocole de Kyoto appellent à une réduction des émissions de dioxyde de carbone des pays de l'OCDE de 700 millions de tonnes d'ici 2008-2012 par rapport aux niveaux de 1990. Si toutes les centrales des pays de la zone OCDE devraient cesser de fonctionner dans les décennies qui viennent, le montant des réductions effectives à réaliser serait accru de 1200 millions de

tonnes(66(*)).

La figure 3 présente le pourcentage d'émissions de dioxyde de carbone évitée, à l'échelle de la planète, grâce à l'exploitation des centrales nucléaires et hydrauliques entre 1905 et 1993. On constate que le pourcentage de Co2 que le recours à l'hydraulique a permis d'éviter a peu progressé, à savoir de 6,4% en 1965 à 8,6% en 1993, tandis que le chiffre pour l'énergie nucléaire passait de 0,2% à plus de 8%. Il apparaît par conséquent que le développement des parcs électronucléaires a largement contribué à éviter des émissions de C02 mondiales.

Les figurent 4 et 5 illustrent le cas de la France, qui prouvent à suffisance que les contributions des différentes sources d'énergie à la production d'électricité par l'entreprise Electricité de France (EdF) ainsi que les émissions de Co2 de cette même entreprise. La figure 4 montre que le développement rapide du parc nucléaire français s'est effectivement opéré au détriment des combustibles fossiles. En 1993, Edf produisait 82,5% de son électricité dans des centrales nucléaires (si l'on inclut la production d'autres entreprises, l'énergie nucléaire représentait près de 78% de la production totale de l'électricité de la France). La figure 5 illustre la baisse spectaculaire des émissions de Co2 d'Edf correspondant au déclin des combustibles fossiles. La reprise temporaire des émissions entre 1988 et 1991 s'explique par les faibles précipitations dont a souffert la production hydraulique ainsi que par des problèmes qui ont empêché d'utiliser à plein les centrales nucléaires. Cette conjonction d'événements a conduit à exploiter d'avantage les centrales thermiques classiques. Si la puissance nucléaire installée n'avait pas continué d'augmenter, cette hausse des émissions aurait pu être plus importante(67(*)).

Figure 3 : Emissions de CO2 de centrales EDF

Figure 2. Production d'électricité d'EdF par différentes sources

Figure 1. Pourcentages des émissions de CO2 évitées par l'énergie hydraulique et lénergie nucléaire

C. Implication du MDP pour l'énergie nucléaire

La participation éventuelle de l'énergie nucléaire au MDP a fait l'objet d'âpres discussions, en particulier lors de la sixième session de la conférence des parties à la CCNUCC (CoP6). Il est évident que le fait d'utiliser l'énergie nucléaire, comme les énergies renouvelables d'ailleurs, dans les projets de MDP destinés à remplacer les installations à combustibles fossiles, permettrait de réduire les émissions de Co2. Par conséquent, si la réduction des émissions de Co2 était le seul objectif du MDP, il serait logique de n'écarter aucune technologie susceptible d'y contribuer, sachant que, dans chaque situation, ce sera l'option la plus rentable qui sera finalement choisie.

A la CoP6, lorsqu'on examinait l'article 12, les parties se sont convenues « de reconnaître que les parties visées à l'annexe I doivent s'abstenir d'utiliser les unités de réduction certifiée des émissions générées par des installations nucléaires pour remplir leurs engagements au titre du paragraphe 1 de l'article 3 ». Par contre les parties se sont également convenues « d'affirmer qu'il appartient à la partie hôte, dont c'est la prérogative, de confirmer si une activité de projet exécutée au titre du mécanisme pour un développement propre contribue à l'instauration d'un développement durable ». Par conséquent, la partie hôte aurait la faculté de déclarer qu'un projet électronucléaire contribue au développement durable. Néanmoins, il est peu vraisemblable qu'un pays de l'annexe 1 participe à la mise en oeuvre d'un projet nucléaire au titre du MDP, s'il n'a pas la possibilité d'utiliser le REC ainsi obtenues pour remplir ses engagements.

Le protocole de Kyoto, y compris les mécanismes de flexibilité, est le résultat d'un processus éminemment politique

qui exige plusieurs arbitrages et compromis pour rapprocher les intérêts contradictoires des parties et interlocuteurs en présence. De ce fait, il n'est pas chose aisée d'identifier les objectifs et les principes fondamentaux des mécanismes prévus : le MDP ne fait

pas exception(68(*)).

Ces projets à grande échelle, quels qu'ils soient, ne sont pas durables, et que le MDP doit être réservé à des projets destinés à favoriser les énergies renouvelables et à améliorer l'efficacité énergétique. Selon ce principe, la plupart des projets nucléaires, le plus souvent de très grande échelle devraient être exclus (bien que l'on mette au point actuellement des centrales de plus petite taille), mais aussi des grands projets hydrauliques et les technologies du « charbon propre » avec séquestration du Co2. Un autre facteur pertinent. en particulier pour les petits pays en développement, est que les grands projets qui ne peuvent être envisagés que par des grands pays épuiseraient rapidement les investissements disponibles au titre du MDP.

Aucun projet de MDP ne doit être imposé à un pays hôte dans la mesure où il appartient au pays hôte de déterminer si un projet contribue à son développement durable. A l'inverse, l'exclusion de certaines technologies de ce mécanisme a été vue par certaines parties ne figurant à l'annexe I comme une violation de leur droit souverain à décider de la filière technologique qu'elles souhaitent suivre et elle a pour corollaire d'imposer d'autres technologies(69(*)) .

Il est important de souligner que si les pays de l'annexe I ne sont pas autorités à bénéficier des réductions de GES dûes à

la construction des tranches nucléaires dans des pays hors annexe I, cependant, ils gardent la liberté d'exploiter l'énergie nucléaire chez eux pour respecter leurs engagements de Kyoto.

D. Le MDP et l'énergie nucléaire après 2008-2012

Aujourd'hui, le MDP ne concerne que la période d'engagement du protocole de Kyoto (2008-2012) étant donné qu'il n'a pas été fixé d'objectif d'émissions au-delà de cette période. Même si les projets nucléaires devraient bénéficier des dispositions du MDP, il est peu probable qu'ils puissent être menés à bien et produire des REC d'ici 2012, étant donné les délais nécessaires pour les planifier et les construire. Par conséquent, l'énergie nucléaire n'a de chance de pouvoir contribuer de manière significative à la réduction des émissions de GES dans le cadre du MDP qu'après la période d'engagement du protocole de Kyoto. C'est également à cette échéance que la réflexion sur la place de l'énergie nucléaire dans une perspective de développement durable prendra toute son importance.

Même si l'énergie nucléaire est exclue du MDP pour la période d'engagement actuelle des façons symboliques (parce qu'on aurait de toutes les manières marginalisées sa contribution), elle revêt de l'importance dans la mesure où elle risque de perdurer lorsque seront fixés les périodes d'engagement et objectifs d'émissions ultérieurs. Par ailleurs, il y a lieu de se demander si des projets (qu'ils soient nucléaires ou autres) démarrés sous le régime du MDP actuel, mais qui ne produirait pas de REC avant la fin de la période d'engagement courante, pourraient au cours de périodes d'engagements prochaines bénéficier des REC.

Cela aura pour conséquence, le fait que les discussions sur l'énergie nucléaire qui ont amené à l'exclure du mécanisme actuel du MDP pourraient avoir des répercussions après 2008 2012. D'où, il importe donc que les organisations comme l'AEN, l'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le conseil mondial de l'énergie (CME) diffusent des informations objectives et fiables sur le rôle potentiel de l'énergie nucléaire dans des stratégies visant à atténuer ou stabiliser les émissions de GES du secteur énergétique.

SECTION 2. INDICATEURS

A partir du moment où l'on considère l'énergie nucléaire dans l'optique du développement durable, il faut analyser ses caractéristiques en termes d'incidence économiques, environnementales et sociales, positives et négatives, en vue de déterminer dans quelle mesure et dans quelle condition, l'énergie nucléaire contribuera dans la mesure du possible à réaliser les objectifs du développement durable.

A. Dimension économique

1. La concurrence

Compte tenu de leur compétitivité avec les centrales thermiques, les centrales nucléaires déjà existantes peuvent être regroupées en trois catégories selon les coûts de leur production(70(*))

- un premier groupe pourra concurrencer les nouvelles centrales à combustibles fossiles même si la totalité des coûts en capitaux des centrales nucléaires sont pris en compte. Ce groupe d'installations seront les principales candidates à la prolongation de la durée de vie ; le deuxième groupe sera concurrentiel sur la base des coûts marginaux (coûts d'exploitation et de maintenance, combustible) mais ne saura amortir la totalité des capitaux investis qui formeront la dette restante. Néanmoins, comme leurs coûts en capitaux ont déjà été déboursés, il peut sembler plus avantageux de continuer à les exploiter, afin de récupérer au moins une partie de l'investissement. Lorsqu'il parait important de continuer à les exploiter en raison de leurs faibles émissions, pour des raisons de sécurité énergétique et/ou pour sauvegarder les compétences nucléaires et préserver l'option nucléaire dans l'avenir, on peut envisager des mesures d'aide ;

- le troisième groupe n'est pas compétitif sur le plan des coûts marginaux de sorte que les installations de ce groupe ont toutes les chances de fermer si leurs performances ne s'améliorent pas.

La majorité des centrales nucléaires en service, ont été accordées aux réseaux dans les années 70 et 80. Il faudrait les remplacer en 2030, étant donné que leur durée de vie est programmée pour 40 ans. Bien qu'il ait été estimé que quantité d'entre elles verront leur durée prolonger de 10 ans, voire plus, de réacteurs nouveaux modèles. plus novateurs, devront essentiellement être mise au point. Sur base de la totalité des coûts, ils seront en concurrence avec d'autres sources d'électricité, bien sûr en continuant à respecter des normes élevées de sûreté. Il faudrait que leur construction soit moins coûteuse et plus rapide comparativement aux centrales actuelles et qu'en plus leur maintenance soit plus facile. Si l'on veut que l'énergie nucléaire soit viable à long terme, voilà, un défi à relever qui est en même temps une condition sine qua non.

Les estimations du coût aux quelles on se réfère pour la prise des décisions dépendent énormément du taux d'actualisation adopté. Des taux d'actualisation bas reflétant une valeur relativement élevée dans l'avenir, ce qui est peut-être recommandé pour un développement durable, augmentent la compétitivité des technologies à forte intensité de capital comme le charbon et l'énergie nucléaire.

2. Subventions

Sur un marché déréglementé, pour arriver aux objectifs du développement durable, il est important d'abolir les subventions non nécessaires.

Dans le secteur nucléaire, il s'agit des subventions accordées pour aider les activités de la R & D autres que la recherche scientifique et fondamentale, pour pouvoir financer les exportations ainsi que les garanties de l'Etat courant les charges financières et la responsabilité civile en cas d'accident grave. Les aides à la R & D sur une technologie donnée doivent être évaluées en fonction des objectifs de politiques générales du pays, notamment la sécurité de l'approvisionnement en énergie et la protection de l'environnement.

Eviter de transmettre de trop lourdes charges aux futures générations,(71(*)) tel est l'un des objectifs essentiels du développement durable. D'autres charges financières associées au déclassement des installations et au stockage des déchets, radioactifs nécessiteront peut-être des subventions si les fonds provisionnés par l'industrie pour ce faire se révèlent insuffisants. Dans la mesure où le démantèlement et le stockage des déchets

interviennent longtemps après la production d'électricité, il se peut que l'acteur économique responsable de l'installation et des déchets n'existe plus lorsque viendra l'heure de verser les fonds. Il semblerait que dans les pays de l'OCDE, le coût du stockage des déchets et du déclassement des centrales nucléaires est inclus pour une large part dans les coûts de production et répercutée sur les utilisateurs actuels de l'électricité.

La R & D publique y compris la construction et l'exploitation d'équipements, comme les réacteurs de recherche, continuera vraisemblablement à être la principale subvention à l'énergie nucléaire. Les aides publiques à la R & D doivent être justifiées par la combustion attendue des résultats à des objectifs de politique générale, comme le bien être social, la protection de l'environnement et le développement durable.

3. Coûts et avantages externes

Constituent des externalités négatives, les coûts des impacts sanitaire et environnemental des émissions et charges résiduelles. Les réglementations et les normes diminuent les incidences de la chaîne de production d'électricité et internalisent de fait les coûts de la production de la santé et de l'environnement. La société dans sa globalité supporte les coûts externes restants dans son ensemble sous forme des taxes. On peut assimiler à des avantages consentis aux producteurs et utilisateurs des technologies à l'origine des effets, les coûts non internalisés. Lorsque ces coûts ne sont pas reflétés dans les prix du marché, ils empêchent que le développement durable soit favorisé par les mécanismes du marché.

La sécurité énergétique est une autre dimension des coûts externes, particulièrement la diversité à l'intérieur du

système de production d'électricité. L'énergie nucléaire est une source d'énergie nouvelle et abondante qui n'existerait pas autrement, élargissant ainsi la base des ressources énergétiques de la planète et contribuant à un renforcement de la sécurité d'approvisionnement et de la diversité grâce à ses caractéristiques uniques. Bien que la plupart des pays n'attribuent pas une grande importance à la sécurité de l'approvisionnement, il faut souligner que les réserves de pétrole conventionnel, la principale source d'énergie fossile, sont concentrées au Moyen Orient, ce qui ne serait pas sans soulever quelques problèmes en cas de troubles politiques dans cette région, quoiqu'on considère aujourd'hui que ce marché fonctionne bien. La diversité et la sécurité de l'approvisionnement sont décrites comme des priorités dans les objectifs communs des pays membres de l'AIE.

B. Dimension environnementale

Les critères relatifs à la gestion des ressources naturelles, au changement climatique, à la qualité de l'air et de l'eau, à la biodiversité et au paysage sont compris dans les principaux indicateurs de la composante environnementale du développement durable. Les risques environnementaux associés à l'énergie nucléaire proviennent essentiellement des émissions et des déchets radioactifs.

L'électricité d'origine nucléaire dans sa chaîne de production ne rejette pas de gaz ou de particules qui acidifient les pluies, contribuent au Smog urbain ou appauvrissent la couche d'ozone. La quantité de dioxyde de carbone émis par la totalité du cycle du combustible nucléaire est négligeable une centrale nucléaire permettra aussi d'éviter les émissions de Sox, de Nox et de particules, contribuant ainsi sensiblement à la qualité de l'air local.

1. Gestion des ressources naturelles

Dans le secteur de l'énergie, l'efficacité d'utilisation des ressources est un indicateur fondamental du développement durable. Une très petite quantité de matière est extraite, transformée, entreposée et transportée pour produire l kWh d'électricité qu'avec d'autres sources, et le volume des déchets est aussi proportionnellement plus petit.

Entre de nombreux pays situés dans différentes régions du monde sont réparties les réserves et les ressources d'uranium, assurant donc la diversité et la sécurité de l'approvisionnement en combustible. Elles sont présentes dans les formations rocheuses différentes en règle générale de celles qui contiennent des réserves de combustible fossile de sorte qu'il existe aussi une diversité géologique. La forte teneur en énergie du combustible, la stabilité de sa forme céramique et la faible part du combustible dans le coût de production de l'électricité nucléaire font qu'il est possible et rentable de conserver des réserves stratégiques de combustible sur les sites des réacteurs qui assurent une très grande sécurité, laissant beaucoup de temps pour trouver une solution en cas d'interruption de

l'approvisionnement (72(*)).

En outre, le combustible nucléaire peut provenir de plusieurs autres sources que l'uranium fraîchement extrait, c'est le cas des matières recyclées et du thorium.

En faisant la conversion du gros de ressources d'uranium en matière fissile dans les surgénérateurs à neutrons rapides, ou dans d'autres types des réacteurs avancés, il est

rapides, ou dans d'autres types des réacteurs avancés, il est possible de produire au moins 60 fois plus d'énergie à partir d'une quantité donnée d'uranium qu'avec le cycle actuel du combustible sans retraitement. Les stations d'entreposage se transformeraient en une véritable mine de combustible nucléaire si l'on prenait la décision de passer à ces types de réacteur et de cycle du combustible. C'est l'une des raisons pour lesquelles, il est important de préserver la possibilité de récupérer le combustible usé, le transformant ainsi d'un déchet en une source.

Etant donné que ce type de cycles du combustible permettrait de valoriser au minimum une unité de volume de thorium ou d'uranium naturel, des minerais à bien plus faible teneur pourraient devenir rentables. Ainsi, l'énergie nucléaire pourrait devenir une source d'énergie à long terme qui pourrait satisfaire une grande partie de la demande mondiale croissante d'énergie. Cette possibilité de recyclage contribue à éteindre davantage la productivité et l'efficacité totale des ressources et ainsi atteindre les objectifs du développement durable.

2. Radioprotection

S'il faut que l'énergie nucléaire soit compatible avec le développement durable, la protection radiologique est indispensable. Malgré le fait que les risques associés à la radioactivité font partie des dangers les plus étudiés par ceux auxquels l'homme est soumis, nombre de facteurs augmentent la crainte que suscite les rayonnements dans le public. Ils sont invisibles, mal connus, difficiles à comprendre et ont des effets probabilités, ce qui pour le public est synonyme d'incertitude. Les rayonnements produits par les installations du cycle du combustible nucléaire demandent l'intervention des technologies complexes, sont réglementés et contrôlés par des institutions qui peuvent paraître très éloignés de l'expérience locale. Toutefois, l'énergie nucléaire n'est pas la seule dans ce cas.

La Commission internationale de protection radiologique(CIPR), organisme non gouvernemental formé d'experts, rédige des recommandations relatives à la protection de la population contre les effets nocifs de rayonnements ionisants dont les pays s'inspirent dans leur réglementation nationale.

Le premier objectif de la radioprotection comme le souligne le CIPR, est celui d'assurer un niveau de protection adéquat à l'homme sans limiter indûment les pratiques bénéfiques qui sont à l'origine de la radio-exposition. Les recommandations et normes sont définies en cherchant à pondérer par toutes les voies précaution mais non en tentant de les éliminer complètement. La protection, en matière des pratiques produisant une exposition, repose sur trois principes : justification de l'activité, limitation, c'est-à-dire maintien des doses individuelles dans les limites règlementaires ; et optimisation, c'est-à-dire maintien des doses au niveau le plus bas que l'on peut raisonnablement atteindre, compte tenu des facteurs sociaux et économiques.

Les politiques et les procédures sont des facteurs déterminants à cet égard bien que la formation et l'information sur les dangers des rayonnements, le régime de radioprotection et les risques en général jouent aussi un rôle important.

A notre avis, il serait nécessaire d'accorder dans la mesure du possible et selon les circonstances, des procédures qui accordent une place égale à deux types de critères sans sacrifier ni l'un ni l'autre : la nature scientifique des risques en jeu et le

droit démocratique des citoyens de participer aux décisions qui les concernent et de voir leurs préoccupations légitimes prises en compte.

3. Sûreté

Pour que l'énergie nucléaire puisse bien jouer son rôle dans les politiques du développement durable, il faut que la probabilité d'un accident grave se traduisant par des rejets hors site soit très faible et que les conséquences de ces rejets, le cas échéant, soient limitées.

L'AIEA a publié pour la première fois en 1961, les règlements destinés à assurer la sûreté du transport en matière radioactive, et sont révisés et mis à jour en permanence. Ce régime règlementaire s'est révélé efficace à en juger par les résultats engagés au cours des trente dernières années au cours desquelles on n'a enregistré aucun cas de dommages physiques importants produits par la radioactivité par suite du transport de matières radioactives civiles.

Depuis le milieu des années 80, des améliorations apportées à la conception des installations et aux procédures d'exploitations ont permis d'abaisser sensiblement le risque d'accident, et les indicateurs de la sûreté des réacteurs ainsi que la radioprotection ne cessent de s'améliorer. Il s'agit pour les nouveaux modèles des réacteurs, d'abaisser le risque d'un facteur 10 par rapport aux modèles en service(73(*)).

La sûreté n'est pas assurée par le seul fait de la conception et la qualité de construction du réacteur, associées à des pratiques d'exploitation sûres. Les analyses des causes et conséquences des deux accidents nucléaires qui se sont produits à Three Mile Island aux Etats-Unis en 1979 et à Tchernobyl en Ukraine en 1986, ont permis d'améliorer sensiblement la sûreté des réacteurs. En particulier, ils ont mis en évidence la nécessité de prêter une plus grande attention aux facteurs humains, notamment à la formation et aux procédures prévues pour les opérateurs, et ont révélé en outre l'importance de la culture de sureté.

En effet, la culture de sûreté signifie tout simplement qu'on donne une priorité absolue aux problèmes de sûreté, à tous les niveaux : législation nationale au sommet, ensuite procédures règlementaires, responsables de l'organisation de l'exploitation et., enfin chaque individu susceptible d'influer sur la sûreté. La culture de sûreté implique également d'assurer la remontée de l'expérience d'exploitation de la base au sommet, de tirer des enseignements de l'expérience de l'ensemble de l'industrie nucléaire et de comprendre les causes premières des incidents pouvant aboutir à des accidents. L'indépendance des autorités de sûreté revêt à cet égard une importance primordiale.

Les autorités de sûreté, les exploitant et les gouvernements doivent se méfier des attitudes des complaisances pouvant les amener à accorder une moindre priorité à la sûreté, surtout à l'époque où les réacteurs vieillissent et où les pressions de la concurrence se renforcent.

La coopération internationale sur les problèmes de sûreté est essentielle pour assurer des hauts niveaux de sûreté dans le monde entier, surtout si l'énergie nucléaire doit être utilisée dans un nombre croissant de pays.

4. Responsabilité civile

La responsabilité civile nucléaire a un régime unique qui répond à un certain nombre de problèmes relevant du développement durable. Tandis que l'assurance classique concerne des événements à forte probabilité mais à faible conséquence, le régime instauré pour l'énergie nucléaire s'applique à des événements de faible probabilité mais aux conséquences importantes. On réclame de plus en plus que les régimes d'assurance couvrent des dommages d'échelle comparable provoqués par des catastrophes environnementales et naturelles, qui sont devenus très coûteux ces dernières années.

Même, si les normes de sûretés élevées de l'industrie nucléaire se traduisent par un très faible risque d'accident, l'ampleur des dommages qui pourraient être causés aux tiers par suite de cet accident peut-être considérable. D'où il faut un régime spécial pour indemniser les victimes des accidents nucléaires ; on ne doit pas faire une simple adaptation des règles ordinaires de la législation délictuelle et contractuelle pour traiter de manière efficace et rationnelle ce type de situation.

Les régimes internationaux sont définis par les conventions suivantes : la convention de Paris sur la responsabilité civile dans le domaine de l'énergie nucléaire de 1960 telle que révisée à ce jour, conclue sous les auspices de l'OCDE, et la convention de Vienne relative à la responsabilité civile en matière de dommages nucléaires de 1963, conclue sous les auspices de l'AIEA, qui est de portée mondiale. Ces deux conventions sont reliées par un protocole commun.

Après l'accident de Tchernobyl, il s'est avéré nécessaire de promouvoir un régime mondial qui recueille l'adhésion de tous les pays. C'est dans cet ordre d'idée que s'est tenu une conférence diplomatique de 1997 qui a produit la convention sur la réparation complémentaire des dommages nucléaires ainsi que le protocole d'amendement de la convention de Vienne. Une adhésion généralisée à ces instruments contribuera grandement à internaliser entièrement les coûts des accidents nucléaires et à refléter les objectifs du développement durable.

5. Gestion des déchets radioactifs

Dans l'optique du développement durable, la manière de gérer les déchets doit permettre d'assurer le confinement et le stockage à l'aide des méthodes qui permettront de réduire au minimum les effets nocifs sur l'être humain et l'environnement à tout moment. Les déchets radioactifs peuvent avoir une vie longue ou courte selon leur taux de décroissance. Le principal problème auquel est confronté l'énergie nucléaire est celui des déchets à vie longue qui restent dangereux pendant des très longues périodes. Néanmoins, les déchets radioactifs ne sont pas seuls à être dans ce cas. D'autres types de déchets toxiques, comme les métaux lourds, restent dans la biosphère indéfiniment ou ont un impact suffisamment important à court terme pour que celui-ci se prolonge à l'infini. Les déchets issus de l'utilisation de l'énergie nucléaire ne représentent que des petits volumes, généralement moins de 1% de la totalité des déchets toxiques dans les pays dotés d'un programme nucléaire et peuvent en outre être isolés de la biosphère aux moyens des techniques existantes.

Les matières dont la contamination radioactive est relativement de courte durée, constituent un danger faible. Leur radioactivité décroît et tombe en quelques centaines d'années au niveau de la radioactivité naturelle. Ces matières peuvent être placées dans des dépôts de surface ou subsurface.

Les déchets à vie longue, essentiellement des déchets à haute activité solidifiés ayant subi un retraitement, ou le combustible usé dans les pays qui ont décidé de ne pas le recycler ne représentent qu'une petite portion de l'ensemble de déchets. Les déchets de haute activité peuvent rester dangereux pendant des milliers d'années et doivent donc être isolés de l'environnement sur des périodes équivalentes.

Les options utilisées pour mesurer la sûreté des dépôts ont été essayées dans la nature. Il y a plus d'un milliard d'années au Gabon, un réacteur nucléaire naturel a fonctionné par intermittence pendant plusieurs millions d'années, modéré par un écoulement d'eau naturel à travers un dépôt de minerai d'uranium. Les produits de fission engendrés par ces réactions nucléaires ne se sont pas déplacés de plus de quelques centimètres de leur lieu d'origine.

Les experts et les chercheurs estiment que les déchets nucléaires peuvent être maniés en toute sécurité et isolés de l'environnement pour des milliers d'années, si ce n'est plus, jusqu'au moment où ils deviendront inoffensifs. Les techniques de construction et d'exploitation des dépôts sont à présent suffisamment au point pour pouvoir être mises en oeuvre, grâce à l'expérience acquise à l'échelle mondiale dans des laboratoires de recherche souterrains ou, comme c'est le cas dans plusieurs pays, dans des installations souterraines de stockage de déchets

radioactifs ou sont enfouis, entre autres, des déchets contenant des composés radioactifs à vie longue. Le premier dépôt géologique spécialement construit pour recevoir des déchets à vie longue, qui a été mis en service en mars 1999 aux Etats-Unis, fournira un retour d'expérience supplémentaire.

Il est convenable d'approuver un cadre réglementaire strict et une démarche cohérente ponctuée d'étapes prédéfinies pour prendre des décisions après concertation avec le public. Les informations techniques quand à elles, seront un élément essentiel de la discussion mais pas le seul. Si les problèmes posés par la gestion des déchets radioactifs sont d'ordre sociaux et politiques, la solution, bien que reposant sur des bases scientifiques et technologiques solides, doit-elle aussi être de nature sociale et politique. Le développement durable ne relève pas uniquement des sciences et de la technologie ; il implique aussi l'équité et la participation.

C. Dimension sociale

1. Capital humain

Le capital humain dans le cadre de l'énergie nucléaire, inclut une main d'oeuvre hautement qualifiée qui est essentielle pour la conception, la construction et l'exploitation d'installations complexes de l'ensemble du cycle du combustible, y compris l'extraction d'uranium et la gestion des déchets radioactifs, ainsi que pour les activités règlementaires et la R & D. Ces compétences sont un élément essentiel de l'éventail complet des ressources scientifiques et technologiques d'une société moderne.

Le renouvellement du capital humain et de la capacité de recherche et de développement du secteur nucléaire pourra permettre à l'énergie nucléaire de continuer à apporter sa part de connaissances scientifiques et de développements technologiques dans le cadre et au-delà du cycle du combustible nucléaire.

2. Cadre institutionnel

Il est unique le cadre institutionnel crée autour des activités nucléaires pacifiques. Découverte en 1939, la fission nucléaire a eu pour première application importante les armes nucléaires. Compte tenu des implications pour la sécurité nationale, les gouvernements des pays qui ont mis au point les applications pacifiques de l'énergie nucléaire ont agi aux niveaux politiques les plus hauts en faisant appel à des institutions spécialisées. Ces institutions avaient souvent des objectifs civils et militaires à la fois, dans les Etats dotés d'armes nucléaires. Les institutions nucléaires nationales ont habituellement précédé à la création d'organismes consacrés à l'énergie dans son ensemble. Il en est de même au niveau international, puisque, la création de l'AIEA et de l'agence pour l'énergie nucléaire (AEN) de l'OCDE en 1972, le 20 avril, lorsque le Japon est devenu membre a précédé de plusieurs années celle de l'agence internationale de l'énergie et d'autres organes s'occupant de l'énergie dans un contexte plus large. Encore aujourd'hui, l'énergie nucléaire est l'un des domaines souvent examiné par les plus hautes autorités de l'Etat dans la plupart des pays.

Dans leur majorité, les premières institutions nucléaires n'étaient pas indépendantes. Pour la simple et bonne raison que la sécurité l'emportait à l'époque sur la sûreté et la protection de l'environnement. Les activités qui n'ont pas été administrées de manière indépendante et adéquate ont été à

l'origine de nombre de problèmes de sûreté et d'environnement les plus graves rencontrées par l'industrie nucléaire. Bien que l'exploitant soit au premier chef responsable de la sûreté, un appareil règlementaire indépendant et efficace, soutenu par une législation solide, est primordial pour la sûreté nucléaire et la culture de sûreté. Il contribue notamment à élargir la confiance dans l'énergie nucléaire.

Il est chose aisée d'avoir des autorités de sûreté efficaces dans les pays démocratiques où la législation votée par un parlement élu définit des normes de sûreté acceptables pour le public, et où les institutions sont plus susceptibles d'être fiables et de conquérir la confiance du public. Il est indispensable de préserver des autorités de sûreté efficaces et indépendantes si nous voulons que l'énergie nucléaire contribue aux politiques de développement durable.

Généralement, dans des pays qui ont des activités nucléaires, il existe des textes législatifs stricts assurant la santé, la sûreté et la sécurité des travailleurs et du public ainsi que la protection de l'environnement. C'est le cas de la République Démocratique du Congo (RDC) avec sa loi n°017/2002 du 16 octobre 2002 portant dispositions relatives à la protection contre les dangers des rayonnements ionisants et à la protection physique des matières et des installations nucléaires.

Néanmoins, tous les pays ne sont pas dotés d'une législation nucléaire complète, et même lorsque les textes législatifs incorporent explicitement les objectifs de développement durable, il peut y avoir des lacunes dans la mise en application de ces prescriptions. Les autorités de sûreté nucléaire ont besoin de ressources, de pouvoirs juridiques et d'incitations au respect de la législation suffisant pour pouvoir

veiller à l'application de la réglementation relavant de leurs compétences. Il faudra concevoir, réglementer et financer les institutions destinées à gérer à long terme avec la plus grande attention les déchets nucléaires.

3. Non-prolifération

Si nous voulons que l'énergie nucléaire arrive à concourir à la réalisation des objectifs du développement durable, elle ne doit pas contribuer à la prolifération des armes nucléaires. Les dirigeants politiques et le public craignent que des matières nucléaires sensibles, en particulier le plutonium et l'uranium hautement enrichi, de même que la technologie et l'équipement mis au point et utilisés dans le cadre d'activités civiles ne soient détournés et employés à des fins militaires ou terroristes. C'est le cas de la crainte que suscite le programme nucléaire IRANIEN dans les chefs des Etats-Unis (USA). Toutefois, ce ne sont pas seulement les utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire qui sont à la base du risque de prolifération des armes nucléaires des façons que l'abandon de cette énergie n'entraînerait pas la disparition de ce risque.

La menace de la prolifération doit être considérée dans le contexte politique de la sécurité internationale et du rôle stratégique d'ensemble des armes nucléaires. Le défi politique à relever consiste avant tout à améliorer les relations internationales, et de mieux faire comprendre les conséquences de la guerre nucléaire jusqu'à ce que les pays ne voient plus dans ces armes des instruments légitimes de défense ou de la diplomatie. (74(*))

Après la guerre froide, il y a diminution du risque d'un conflit nucléaire entre les superpuissances confrontés à des ennemis et pays puissants dans les régions où les tensions sont fortes, les pays isolés seront probablement ceux qui seront les plus susceptibles d'être séduits par ces armes. C'est le cas de l'INDE et le PAKISTAN et aussi celui de l'État HEBREUX et la PALESTINE.

En trouvant d'autres solutions à leurs problèmes de sécurité, on réduira peut-être leur tentation de les acquérir, mieux de les utiliser.

Le principal instrument mis en place pour décourager la production et le détournement de matières à usage militaire est le traité de non prolifération des armes nucléaires de 1970. Ce traité engage les Etats parties et incite explicitement les Etats non dotés d'armes nucléaires à recevoir les bénéfices de la technologie nucléaire pacifique en échange de leur consentement à renoncer aux armes nucléaires. Le respect des engagements ainsi contractés est contrôlé par un régime international de garanties, régis par l'AIEA.

Grâce à son système de garanties, l'AIEA peut s'assurer que les activités nucléaires des Etats non dotés d'armes nucléaires, parties au traité de non prolifération, sont exclusivement utilisées à des fins pacifiques. La plupart des pays sont parties à ce traité et acceptent que leur programme nucléaire soit soumis aux contrôles prévus dans le cadre du régime international des garanties. L'efficacité des contrôles consiste en ce que l'AIEA soit en mesure d'assurer avec certitude que des matières nucléaires déclarées n'ont pas été détournées et d'attester que des matières et des activités nucléaires non déclarées n'existent pas.

Il convient de signaler que les techniques de construction de base des armes nucléaires sont largement connues même si beaucoup d'aspects de la production des matières fissiles et des armes sont encore soigneusement protégés. C'est dire qu'un pays qui a la volonté politique et les fonds nécessaires sera en mesure de fabriquer ces armes à partir du moment où il dispose du savoir-faire industriel et scientifique adéquat. Il suffit d'une décision politique pour qu'un pays puisse acquérir des armes nucléaires indépendamment de tout programme nucléaire civil.

Des toutes les façons, les programmes électronucléaires civils régis par les garanties internationales ne se prêtent guère à la fabrication clandestine d'armes, dans la mesure où tout détournement de matières soumises aux garanties aurait de fortes chances d'être détecté.

Il revient à la communauté internationale de continuer à s'employer à éviter et décourager tout détournement de matières sensibles. Il s'agit là d'un objectif essentiel du développement durable dont la réalisation doit être assurée grâce à des normes des pouvoirs publics et aux progrès technologiques. Toutefois, la convention sur la protection physique des matières nucléaires et le programme de l'AIEA, destinés à prévenir les commerces illicites se révèlent déjà des outils très efficaces.

4. Participation du public et aspects politiques

La réalisation des objectifs sociaux du développement durable a pour conditions essentielles en termes d'équité et de transparence la participation du public à la définition des politiques et son acceptation des procédures et décisions. Dans

les démocraties, il revient aux décideurs de se pencher sur les préoccupations du public et sur les aspects politiques des projets et des mesures. Pour l'énergie nucléaire, comme pour un certain nombre d'autres techniques, la majorité des craintes proviennent de la manière dont le public perçoit les risques en jeu.

Pour parvenir à rendre l'énergie nucléaire acceptable, il faudra comprendre la perception des risques et la communication en la matière et en outre créer des mécanismes et des institutions qui permettent une plus grande participation du public. Même si cette participation peut freiner momentanément l'utilisation de l'énergie nucléaire, elle s'avère être la clef de l'acceptation sociale indispensable pour qu'une technologie contribue au développement durable efficacement.

Une discipline en pleine évolution est formée par l'évaluation et la gestion du risque et la communication correspondante. Auparavant, on pensait que les divergences fréquentes entre la perception du risque par les experts et le public provenait du fait que les experts avaient totalement raison et que le public avait tort parce qu'il manquait de connaissances et d'informations sur ces risques. Il s'agissait donc d'éduquer le public afin qu'il puisse comprendre les risques et par là même tomber d'accord avec les experts. Plus récemment, certains ont affirmé que le public n'avait pas tort et qu'il fallait traiter ses préoccupations en se plaçant dans son point de vue. Il ne faut pas se contenter d'informer le publie mais il faut aussi savoir dialoguer et le faire participer.

i

A elle seule, le fait de diffuser les informations exactes ne semble pas suffisant. La communication est un échange, et la confiance accordée au processus de communication semble souvent plus importante que la présentation de données spécifiques sur des problèmes techniques.

Une information péremptoire peut-être offensante si elle implique que l'audience doit recevoir cette information en toute confiance et se dire que ses craintes ne sont dues qu'à son ignorance. En outre, même s'il est essentiel de comparer les différentes options disponibles pour prendre des bonnes décisions, faire remarquer que d'autres activités que le nucléaire peuvent être à l'origine de bien plus grands maux n'inspire pas en soi véritablement confiance ; en effet, la comparaison des risques dans un contexte de polémique peut-être assimilé à une volonté de banaliser les anxiétés et de cacher les problèmes. Le cadre et les critères de comparaison doivent être acceptés pour que les résultats de celui-ci soient crédibles.

La façon de percevoir les risques est influencée par plusieurs facteurs. D'abord, la perception n'est pas la même lorsque le risque est librement choisi ou imposé. Des risques choisi à titre d'exemple, ceux liés à la conduite d'une voiture, sont plus facilement acceptés que ceux que l'on estime imposés (cas de

l'énergie nucléaire) (75(*)).

A partir du moment où les installations nucléaires sont familières et considérées comme bien gérées, les risques tendent à être mieux acceptés.

Cela ne veut pas dire que les décisions devront être basées sur des impressions plutôt que sur la science. En fait, il faut à la fois la science et la confiance. La confiance une fois

gagnée, le reste devient plus facile.

Le développement durable exige une démarche globale à long terme et à l'échelle mondiale. L'énergie nucléaire doit donc faire la preuve de son efficacité aux deux niveaux. La prise en compte des préoccupations du public et la négociation des solutions acceptables constitueront un défi.

5. Coopération internationale

Malgré qu'il existe plus de deux cents quarante traités internationaux sur l'environnement négociés au cours du dernier demi-siècle, la dégradation de l'environnement mondial se poursuit.

En septembre 2002, les Nations Unies ont convoqué le sommet mondial sur le développement durable à Johannesburg, en Afrique du Sud. De bien des façons cette conférence fut un test pour savoir si la communauté internationale était prête à prendre les mesures nécessaires pour inverser la détérioration environnementale de la terre avant qu'il ne soit trop tard. Conscient de ce fait, le secrétaire général des Nations Unies, KOFFI ANNAN, avait déclaré, dans un discours à l'Université Tufits, dans les Massachusetts, en 2001 : « Nous devons cesser de nous montrer aussi défensifs économiquement et commencer à être plus courageux politiquement »(76(*)).

Dans le domaine de l'énergie nucléaire, les activités nucléaires d'un pays ont un impact sur les programmes des autres pays. A l'instar des autres polluants, les rejets radioactifs peuvent avoir des effets transfrontaliers. Il existe déjà un cadre de coopération internationale établi dans le domaine nucléaire, qui couvre la R & D, la réglementation et les aspects juridiques, les échanges d'informations, les transferts de technologies et le commerce des matières. Il sera possible, grâce au renforcement de la coopération internationale, de faire la mise en oeuvre plus efficace des politiques nucléaires compatibles avec les objectifs du développement durable.

Actuellement, l'électricité d'origine nucléaire est produite essentiellement dans les pays membres de l'OCDE, son expansion dans les futures décennies devrait très probablement se situer pour l'essentiel ailleurs, dans les pays en transition et en développement. Ces pays auront besoin de coopération et d'aide pour se former, créer et consolider les institutions, la législation et la réglementation ainsi que d'un échange complet d'informations sur l'expérience d'exploitation en vue d'assurer la sûreté et obtenir des bonnes performances.

Dans le domaine de la R & D, la coopération internationale est particulièrement nécessaire pour augmenter l'efficacité générale des efforts nationaux et faciliter le développement des technologies. Les gouvernements et les industries pourraient profiter d'une mise en commun des ressources et de la réalisation d'études en commun.

SECTION 3. PRINCIPAUX PROBLEMES ET ROLES DES GOUVERNEMENTS

Il revient aux gouvernements de susciter la vision nationale d'une économie et de prendre les mesures économiques écologiquement définies qui sont nécessaires pour la construire.

Edifier le soutien public à un changement d'une telle échelle ne sera pas chose aisée, car cela implique la remise en question d'intérêts économiques acquis. Une économie durable n'émergera pas par accident, mais uniquement par un effort concerté et intelligent de populations informées soutenant des dirigeants politiques forts(77(*)).

Les gouvernements continueront à jouer un rôle important dans la définition du cadre indispensable au développement technologique, bien que la réglementation économique donne prépondérance aux mécanismes du marché. Ils auront à évaluer l'énergie nucléaire dans le contexte de l'ensemble de leurs politiques en matière d'énergie, d'environnement et de développement durable. Les résultats seront différents en fonction des ressources énergétiques nationales, de la dépendance actuelle et passée à l'égard de l'énergie nucléaire, de même que l'attitude du public vis-à-vis du nucléaire et de considérations politiques. La radioprotection, la sûreté, la responsabilité et la non-prolifération concernent les gouvernements et font partie de leurs responsabilités, l'on tient compte des problèmes transfrontières soulevés par les installations nucléaires. C'est aux gouvernements qu'incombera également le rôle d'assurer la transparence d'information transmise aux autres pays sur la sûreté nucléaire.

Transmettre un ensemble d'actifs aux générations futures tout en minimisant les charges et les impacts environnementaux, tels sont les objectifs du développement durable et l'analyse des caractéristiques de l'énergie nucléaire révèle que la démarche adoptée dans ce secteur correspond aux objectifs du développement durable. Les organismes publics et les gouvernements doivent s'employer à maintenir un cadre cohérent destiné à mesure le progrès dans ce domaine.

La contribution future de l'énergie nucléaire aux politiques du développement durable est rendue incertaine par certaines de ses caractéristiques. Même si l'on arrive d'établir des règles du jeu plus équitables, la compétitivité économique des centrales nucléaires continuera à poser un problème, et les craintes suscitées dans le public par les risques nucléaires et leur gestion pourraient bien aboutir à une limitation de l'utilisation de cette énergie. Le rôle qui revient aux gouvernements à jouer ici est celui de définir un juste prix, qui favorisera l'introduction des technologies les mieux adaptées, et de créer le cadre règlementaire qui contribuera à convaincre le public de notre capacité de maîtriser et de gérer les risques technologiques.

Des toutes les façons, dans l'optique du développement durable, la compétitivité des différentes options énergétiques doit être évaluée sur la base des coûts totaux pour la société, en tenant compte des coûts externes, de la suppression des subventions inappropriées ainsi que de la contribution de ces options à la diminution du risque de changement climatique mondial, à la sécurité et à la diversité des approvisionnements dans un système énergétique mondial largement dépendant des combustibles fossiles. Il serait important à ce sujet, de réaliser des études approfondies sur les effets sanitaires et

environnementaux respectifs de diverses options, tant au niveau national qu'international. Les gouvernements pourront se faire aider dans ce domaine par certains organismes internationaux comme l'OCDE, l'AIE, l'AIEA...

Toutefois, les gouvernements seront responsables en dernier ressort, du choix et de la mise en oeuvre des mesures destinées à parvenir au juste prix tout en réalisant les autres objectifs de politique générale.

Etant donné que « gouverner c'est prévoir »(78(*)) les pouvoirs publics auront pour mission essentielle de définir les cadres et les politiques règlementaires permettant une approche progressive et cohérente du démantèlement des installations nucléaires et du stockage définit de tous les types de déchets radioactifs. Il leur incombera de définir les stratégies d'évacuation des déchets à vie longue ainsi que des mesures garantissant que des sommes suffisantes prélevées sur les usagers au moment où ils tirent profit de l'énergie nucléaire seront mises de côté et pourront couvrir en temps voulu les dépenses de démantèlement des installations et du stockage des déchets.

Toujours dans le cadre de la coopération internationale, le CANADA est hôte de la conférence de Mont Réal sur le climat qui se tient du 28 novembre au 09 décembre 2005, où les Nations du monde se penchent sur le changement climatique.

Le nouvel accord international doit mettre en place un cadre qui favorisera la prospérité, le caractère innovateur et l'efficacité des économies du 2lème siècle, en plus d'engendrer des réductions plus considérables d'émissions de GES.

L'accord doit poursuivre six objectifs clés, il doit :

- prévoir une plus vaste participation, assortie de buts équitables, de tous les pays industrialisés et des- principales économies émergentes

- donner des résultats qui permettront d'accomplir de réels progrès à long terme ;

- offrir des encouragements à investir dans le développement et le partage des technologies environnementales transformatrices afin de réduire les émissions au pays et à l'étranger ;

- optimiser le déploiement des technologies propres existantes ;

- appuyer un marché mondial du carbone nationalisé et efficace;

- prendre en compte tant l'adaptation que l'atténuation(79(*)).

CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre étude, nous pouvons dire que dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, il faut faire émerger une conception dominante durable.

En effet, le processus de lente négociation du protocole

de Kyoto a permis d'entrevoir les contours d'un pôle leader

capable d'entraîner le processus autour du triptyque suivant :

- la fixation d'engagements pour la prochaine période sur une route qui mène à la stabilisation du climat avec un objectif de convergence des intensités carbone ,

- une progression vers des modes de vie et de consommation économes davantage proches des standards européens ou japonais que celui des américains comme perspectives pour les pays en développement,

- le déploiement d'un ensemble d'instruments complet dans le cadre d'une « observance forte », soutenu par un renforcement de l'aide au développement.

Nous avons essayé de montrer dans quelle mesure l'énergie nucléaire peut-être utilisée dans une perspective de développement durable, dans le but de permettre aux Etats parties de remplir leur engagement de Kyoto sans préjudicier la demande interne d'énergie.

Les énergies renouvelables sont très faibles du point de vue de leur rendement. Décider de les utiliser à elles seules, demanderait de rompre totalement avec les modes de vie actuelle, ce qui est pratiquement impossible.

L'énergie fossile (charbon) émet beaucoup de gaz à effet de serre, qui est responsable du réchauffement planétaire.

L'énergie nucléaire n'émet pas de gaz à effet de serre mais pose le problème de sûreté et des déchets radioactifs,

Il n'existe pas de développement sans risque, la production et l'utilisation de chaque énergie génèrent toujours des conséquences néfastes d'une manière ou d'une autre. Il appartient à l'homme de pouvoir maximiser la rentabilité et diminuer les risques dans l'utilisation de l'énergie, surtout compte tenu du fait qu'on ne peut vivre sans énergie. Tout est fonction de l'utilisation qu'on en fait (bonne ou mauvaise).

Somme toute, nous proposerions que les médias continuent à disséminer l'information nécessaire sur le protocole de Kyoto tout en élargissant également les options des moyens à mettre en place concernant l'adaptation et l'atténuation aux effets du changement climatique. Que les médias puissent s'organiser pour traiter des questions et des évolutions mondiales.

BIBLIOGRAPHIE

L OUVRAGES

1. AEN (agence de l'OCDE pour l'énergie nucléaire), L'énergie nucléaire et le protocole de Kyoto, OCDE, Paris, 2002.

2. CHELET (Y), L'énergie nucléaire, édition du seuil, Paris, 1961.

3. CHOVIN (P), La pollution atmosphérique, 4ème édition, PUF, Paris, 1979.

4. KALAMBAY LUMPUNGU, Régime général des biens, volume I, 2eme édition augmentée, PUC, Kinshasa, 1989.

5. LESTER R. BROWN ; Eco-économie une autre croissance est possible, écologie et durable, éditions du seuil, Paris, septembre 2003.

6. MALU Wa KALENGA ; Implications énergétiques de l'exode rural et de l'explosion démographique en Afrique au sud du Sahara, PUZ, Kinshasa, 1985.

7 . MALU WA KALENGA ; Les utilisations de l'énergie nucléaire cas de l'Afrique, PUZ, Kinshasa, 1977.

8. MALU Wa KALENGA ; Science et technologie en Afrique (histoire, leçons et perspectives), ARSOM, Bruxelles, 1992.

9. MALU Wa KALENGA, L'énergie nucléaire, ses promesses, ses craintes. Le cas de l'Afrique, IHS (éditions et publications des pères jésuites), Caire, Mars 1976.

10. MALU Wa KALENGA, Les solutions possibles du problème du déficit énergétique de la région du Shaba en République du Zaïre, ONRD, Kinshasa, 1972.

11. PNUE et UNFCCC, Changements climatiques : fiches informatives, publiée par le PNUE et UNFCCC, France, septembre 2002.

12. RADANNE (P), Les négociations à venir sur les changements climatiques ; bilan et perspective, IEPF, Québec, 2003.

13. RIEDACKER (A), Changements climatiques et forêts, Silva et Riat, France, août 2004

14. STAN D' SOUZA Q. BOUTE (J), Population et pauvreté aujourd'hui. Les enjeux d'un développement intégral, lumen vitae, Bruxelles, 2004.

15. WATSON (R), Bilan 2001 des changements climatiques : Rapport de synthèse, Banque mondiale, New York, 2002.

Il. ARTICLES ET REVUES

1. ARROW (K.J.) et al (1996), Equité entre générations, actualisation et efficacité économiques. Tiré du changement climatique 1995, aspects sociaux et économiques de l'évolution du climat. Contribution du groupe de travail III au second rapport d'évaluation du groupe d'experts intergouvernemental PNUE/OMM pour l'étude du changement climatique, Cambridge university press, New York, Etats-Unis, PP. 125-144 in, www.nea.fr.

2. BANURI (T) et al. (1996), Equity and social considération, tiré de changement climatique 1995, aspects sociaux et économiques de l'évolution du climat. Contribution du groupe de travail III au second rapport d'évaluation du groupe d'experts intergouvernemental PNUE/ OMM pour l'étude du changement climatique, Cambridge university press, New York, Etats-unis pp. 79-124 in, www.nea.fr.

3. BRUNDTLAND (G), Présidente de la commission mondiale sur

l'environnement et le développement (1987),

notre avenir commun (rapport Brundtland), Oxford university press, in, www.fr.wikipedia.org /wiki/rapport.brundtland.

Dernière modification de cette page le 8 novembre 2005 à 06 :11.

4. Centre d'information sur les technologies, in http : www.unfccc.int.

5. Changements climatiques : Guide explicatif des accords internationaux, publié sous la direction de la mission interministérielle de l'effet de serre, en collaboration avec le ministère des affaires étrangères, le ministère de l'Ecologie et du développement durable et l'office national des forêts, in http: / /www.effet- de-Serre. gouv.fr

6. Commission des Nations Unies sur le développement durable, «+10 time to get started », CSD up date special issue, août 2000, in www.johannesburgssumit.org, Koffi Annan, discours d'ouverture, Tufts University Fletcher School of law and diplomacy, 20 mai 2001.

7. GONZALEZ DE UBIETA (A), (1999), Economic sustainability of

nuclear power, dans nuclear in changing

world, proceedings (vol II), commission

européenne, Bruxelles, Belgique, PP 35

50 in, www.nea.fr.

8. HOGBERG (L) (1998), Reactor safety, dans nuclear in a changing world, proceedings (Vol II), commission européenne, Bruxelles, Belgique, PP. 75-93 in, www.nea.fr.

9. Issue in the negotiating process - Kyoto protocol mechanisms: « joint implementation », the clean development mechanism and emissions trading, 25 juillet 2005, in www.unfccc.de/issues/mechanisms.

10. Les conséquences des changements climatiques in, www.tv5.org

11. Notre avenir à tous, la commission mondiale sur l'environnement et le développement, éditions du Fleuve, publications du Québec, P. 5, in http://www.agora2l.org/dd/rapport brundtland.html.

12. Projet vert - Aller de l'avant pour contrer les changements climatiques, un plan pour honorer notre engagement de Kyoto, sa majesté la Reine du chef du Canada, 2005, in, www.changementsclim atiques.gvc.ca

13. STARR, C. (1991), Social benefit versus technological risk, science, vol. 165, PP. 1232-38, 1969 twenty - year retrospective on 1969, science paper of STARR, risk analysis, plenum press, New York, Etats-Unis in, www.nea.fr.

III. Cours

1. BAKANDEJA WA MPUNGU, Droit économique, Premier Graduat B, Faculté de Droit, UNIKIN, 2000-2001, inédit.

2. KALAMBAY LUMPUNGU (G), Droit de l'environnement, notes polycopiés, Deuxième Licence, Faculté de Droit, UNIKIN, 2004-2005.

3. MAZYAMBO MAKENGO KISALA, Relations économiques internationales, Première Licence, Faculté de Droit, UNIKIN, 2003-2004, inédit.

4. MIDAGU BAHATI, Méthode de sciences sociales, deuxième graduat B, Faculté de Droit, UNIKIN, 2001-2002, inédit.

5. NTIRUMENYERWA KIMONYO, Droit de la sécurité Internationale, Deuxième Licence, Faculté de Droit, UNIKIN, 2004-2005, Inédit.

6. NTUMBA LWABA, Science politique, Premier Graduat, Faculté de Droit, UNIKIN, 2000-2001, Inédit.

7. YEZI MPIANA, Relations Internationales Africaines, Première Licence, Faculté de Droit, UNIKIN, 2003-2004, Inédit.

V. Documents officiels

1. Convention cadre sur le changement climatique(Cfr. Portail francophone), in www.unfccc.int consulté le 20 mars 2005.

2. La charte Africaine des droits de l'homme et des peuples de 1981.

3. La Constitution de la Transition de la République Démocratique du Congo du 04 avril 2003.

4. La déclaration du Stockholm du 05 au 6 juin 1972.

5. La déclaration politique du 23 juillet 2001.

6. Le Projet de Constitution de la 3ème République.

7. Loi n°017/2002 du 16 octobre 2002 portant dispositions relatives à la protection contre les dangers des rayonnements ionisants et à la protection physique des matières et des installations nucléaires.

8. Textes officiels de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le protocole de Kyoto et les accords de Bonn et Marrakech, in www.unfccc.int.

TABLE DES MATIÈRES

EPIGRAPHE I

DÉDICACE II

REMERCIEMENTS III

ABREVIATIONS IV

INTRODUCTION GENERALE 1

I. PROBLEMATIQUE 1

II. METHODE 7

III. ANNONCE DU PLAN 8

CHAPITRE 1. LE MECANISME INTERNATIONAL DE LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES 9

SECTION I. LA CONVENTION - CADRE DES NATIONS UNIES SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LE PROTOCOLE DE KYOTO 11

§1. Obligations des Etats dans la convention et le protocole 11

§2. Les mécanismes de mise en oeuvre 17

§3. Le mécanisme de contrôle et de sanction 22

§4. Le traitement préférentiel accordé aux pays en développement 24

§4. Evolution future du régime 32

SECTION IL. LES ENTRAVES AU BON FONCTIONNEMENT DU PROTOCOLE DE KYOTO (PROTOCOLE) 33

CHAPITRE II. L'ENERGIE NUCLEAIRE DANS UNE PERSPECTIVE DE DEVELOPPEMENT DURABLE 44

SECTION I. DEVELOPPEMENT DURABLE COMME NECESSITE 44

§1. L'analyse de concept du développement durable 44

§2. L'énergie nucléaire comme mode de production de l'électricité émettant peu de carbone 56

SECTION 2. INDICATEURS 68

A. Dimension économique 68

B. Dimension environnementale 72

SECTION 3. PRINCIPAUX PROBLEMES ET ROLES DES GOUVERNEMENTS 91

CONCLUSION GENERALE 95

BIBLIOGRAPHIE 97

TABLE DES MATIÈRES 101

* 1 PNUE et UNFCCC ; Changements climatiques, fiches informatives, publiée par le PNUE et la UNFCCC, France, septembre, 2002, p.2.

* 2 I PNUE et UNFCCC, Op.cit, p.3.

* 3 Idem, p.1.

* 4 PNUE et UNFCCC ; op.cit, p.9.

* 5 Les conséquences des changements in, www.tv5.org,

* 6 Convention cadre sur le changement climatique (Cfr. Portail Francophone), in www.unfccc.inf, consulté le 20 mars 2005.

* 7 Textes officiels de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques,  le protocole de Kyoto et les accords de Born et Marrakech, in http://unfccc.int

* 8 Notre avenir à tous, la commission mondiale sur l'environnement et le développement, Editions du FLEUVE, Publications du Québec, p.5, in http://www.a.ora2I.org/dd/rapport-brimdtlandhtml

* 9 MIDAGU BAHATI, cours de methode de sciences sociales, deuxieme graduat B,Faculte de Droit,UNIKIN,2001-2002(inédit)

* 10 G. KALAMBAYI LUMPUNGU, Cours de Droit de l'environnement notes polycopiées Première Licence, Faculté de Droit, Unikin, 2004-2005, p.3.

* 11 Textes officiels sur le protocole de Kyoto, in http://unfccc.2nt, cop.1

* 12 Art 2.3 et 3.4 du protocole de Kyoto

* 13 Textes officiels de la convention - cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le protocole de Kyoto et les accords de Bonn et Marrakech, in http:// unf'ccc.int, la Cop7

* 14 Convention cadre sur le changement climatique (cf. portail francophone) in www.unfccc.int, consulté le 20 mars 2005.

* 15 Textes officiels de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le protocole de Kyoto et les accords de Bonn et Marrakech, in http://unfecc.int

* 16 Textes officiels de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le protocole de Kyoto et les accords de Bonn et Marrakech, in http://unfcce.ini, la huitième conférence des parties (CoP8).

* 17 Idem, CoP8

* 18 Textes officiels de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le protocole de Kyoto et les accords de Bonn et Marrakech. in http://unfccc.int, la huitième conférence des parues (CoP8).

* 19 Changements climatiques : guide explicatif des accords internationaux, publié sous la direction de la mission interministérielle de l'effet de serre, en collaboration avec le ministère des Affaires Etrangères, le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable et l'office National des Forêts, in http://www.effet-de-serre.zouv.fr p.15, consulté le 20 mai 2005.

* 20 Art. 6 du protocole de Kyoto

* 21 Art. 12 idem

* 22 Textes officiels sur le protocole de Kyoto in http://unfccc.int, Cop8

* 23 Textes officiels sur le protocole de Kyoto in http://unfccc.int, CoP9

* 24 Idem, p.10

* 25 Changements climatiques : Guide explicatif des accords internationaux, publié sous la direction de la mission interministérielle de l'effet de serre .../in http://www.effet-de-serre.gouv.fr, p.38.

* 26 Arthur RIEDACKER Changements climatiques et forêts, Silva et Riat, France, Août 2004, p. 138

* 27 Textes officiels sur le protocole de Kyoto, in http: //unfccc.int, CoP8

* 28 Testes officiels de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le protocole de Kv-oto et les accords de Bonn et Marrakech, in http://unfccc.int

* 29 Art 4 de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques

* 30 Art 4.7 de la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques

* 31 Textes officiels sur le protocole de Kyoto, in http:/ /unfccc.international,. les cop 8.9.10.

* 32 Textes officiels de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le protocole de Kyoto et les accords de Bonn et Marrakech, in http://unfccc.int. CoP9

* 33 Changements climatiques ;Guide éxplicatif des accords internationaux publié sous la direction de la mission interministérielle de l'effet de serre...in htpp ; //www.effet-de-serre.gouv.fr p.15

* 34 Textes officiels sur la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, ... in http://unfccc.int

* 35 Art 12 du protocole de Kyoto

* 36 Textes officiels sur le protocole de Kyoto, in http://unfccc.int. la CoP8.

* 37 Changements climatiques : Guide explicatif des accords internationaux, publiés sous la direction de la mission interministérielle de l'effet de serre.... in http://www effet-de-serre.gp iv.fr. p.26

* 38 Textes officiels sur le protocole de Kyoto in http //unfccc.int. la CoP8.

* 39 Centre d'information sur les technologies, in http://ttciear.unfccc.int, page consulté le 28 juin 2005

* 40 Textes officiels sur le protocole de Kyoto, in http://unfccc. int, la CoP 10

* 41 Textes officiels sur le protocole de Kyoto, in http://urifccc.int. la Copl0.

* 42 Art. 7.2 (a) de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

* 43 Pierre RADANNE, Les négociations à venir sur les changements climatiques ; Bilan et Perspective, IEPF, Québec. 2003, p.5

* 44 Pierre RADANNE, op.cit, p.6.

* 45 BAKANDEJA vva MPUNGU. _Cours de Droit économique, premier graduat B. Faculté de Droit. Unikin, 2000-2001. (inédit)

* 46 YEZI MPIANA, Cours des Relations Internationales Africaines, première Licence, Faculté de Droit. Unikin. 2003-2004, Inédit.

* 47 MAZYAMBO MAKENGO KISALA ,Cours des Rélations Economiques Intérnationales , première Licence, Faculté de Droit, UNIKIN, 2003-2004, inédit.

* 48 Paul CHOVIN, La pollution atmosphérique. 4" éd., PUF. Paris. 1979, p.111.

* 49 MAZYAMBO MAKENGO KISALA, op.cit.

* 50 MAZYAMBO MAKENGO KISALA , op.cit

* 51 WATSON R Bilan 2001 des changements climatiques : Rapport de synthèse. Banque Mondiale. p.162.

* 52 G. BRUNDTLAND_ président de la commission mondiale sur l'environnement et le développement, (1987). Notre avenir commun (rapport Brundtland), oxford university press, in http: //fr. wikipeka_org/wiki/ rapport_Brundtland. Dernière modification de cette page le 8 novembre 2005 à 06:11.

* 53 G., BRUNDTLAND, Op.cit,

* 54 T. BANIRI et al., (1996), Equity and social considération, tire de changement climatique 1995-Aspects sociaux et économique, de l'évolution du climat. Contribution du groupe de travail III au second rapport d'évolution du groupe d'experts intergouvernemental OMM pour l'étude du changement climatique, Cambridge university press, New York, Etats-Unis, pp.79-124, in www.net.fr.

* 55 Notre avenir à tous, la commission mondiale sur l'environnement et le développement, Editions du FLEUVE. Publications du Québec,p5,in http ;//www.agora21org/dd/rapport-brundtland.html

publications du Québec, p.5. in http://www.agora2lorg/ddlrapport-brundtland.html

* 56 G. KALAMBAY LUMPUNGU, Régime général des biens, Volume 1, 2" édition augmentée, PUC.

Kinshasa, 1989, p.26.

* 57 ARROW K.J et al.. (1996). Equité entre générations, actualisation et efficacité économique. Tiré de changement climatique 1995 - Aspects sociaux et économiques de l'évolution du climat. Contribution du Groupe de Travail 111 au Second rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental PNUE/OMM pour l'étude du changement climatique, Cambridge university prens. New York Etats-Unis. pp. 125-144. in www.nea.fr

* 58 STAN D'SOUZA & Joseph BOUTE ; Population et pauvreté aujourd'hui. Les enjeux d'un développement intégral, Lumen Vitae, Bruxelles. 2004. p.188.

* 59 MALU WA KALENGA, L'énergie nucléaire, ses promesses, ses craintes. Le cas de l'Afrique. IHS (EDITIONS ET PUBLICATIONS DES PERES JESUITES). Caire. Mars 1976, P.3.

* 60 MALU WA KALENGA. Op.cit p 37

* 61 Yves CHELET, L*énergie nucléaire. Edition du Seuil. Paris. 1961, p.161.

* 62 Idem, p.163.

* 63 MALU WA KALENGA. Les solutions possibles du problème du déficit énergétique de la région du Shaba en République du Zaïre, ONRD. Kinshasa 1972. p.96.

* 64 MALU WA KALENGA, Science et technologie en Afrique. (Histoire. leçons et perspectives). ARSOM. Bruxelles. 1992, p.231.

* 65 MALU WA KALENGA, Implication énergétiques de l'exode rural et de l'explosion démographique en Afrique au Sud du Sahara, PUZ, Kinshasa. 1985, p.24

* 66 AEN (agence de l'OCDE pour l'énergie nucléaire), l'énergie nucléaire et le protocole de Kyoto, OCDE. Paris ,2002,p21,22,24.

* 67 AEN (agence de l'OCDE pour l'énergie nucléaire), op.cit. p.24. 25. 26.

* 68 Issues in the Negotiating piocers-Kyoto mechanisms : «joint implementation », the Clean Development Mechanisine and Emissions Trading, 25 juillet 2005. in www.unfccc.de/issues/mechanisms.

* 69 AEN (agence de l'OCDE pour l'énergie nucléaire), op.cit. p.36.

* 70 GONZALEZ DE UBIETA A., (1999). Economic Sustainability of Nuclear Power. dans Nuclear in clang world. proccedings (Vol. Il). Commission Européenne. Bruxelles. Belgique.. pp.33-50. in www.nea.fr

* 71 G. BRUNDTLAND, Op.cit

* 72 MALU WA KALENGA Les utilisations de l'énergie nucléaire. Cas de l'Afrique. PUZ, Kinshasa, 1977 p.170

* 73 HOGBERG L.(1998), Reactor Safety, dans Nuclear in a changing world, proceedings(vol II), commission européenne, BRuxelles, Belgique, pp.75-93, in www.nea.fr.

* 74 NTIRUMENYERWA KIMONYO : Cours de Droit de la Sécurité Internationale, deuxième Licence, Faculté de droit, Unikin, 2004-2005. Inédit

* 75 STARR C. (1991). Social Benefit Versus Technological Risk. Science. Vol. 105 pp.1232-38 1969. Twenty - Year Retrospective or 1969. Science paper of C. STARR. Risk Analysis. Plenum Preus. New York. Etats-Unis, in www nea. fr

* 76 Commission des Nations Unies sur le développement durable. « +10 time to get started ». CSD up date special Issue. août 2000. in ww w._Johannesburg ssumit.org - Koffi Annan. discours d'ouverture. Tufis

University Fletcher School of Law and diplomacy. 20 mai 2001.

* 77 R. LESTER BROWN. éco-économie une autre croissance est possible. écologique et durable, Editions du Seuil. Paris, septembre 2003, p.382

* 78 NTUMBA LWABA, Cours des sciences politiques, Premier graduat, Faculté de Droit, 2000-2001. inédit.

* 79 Projet vert - Aller de l'avant pour contrer les changements climatiques. Un plan pour honorer notre engagement de Kyoto.. sa majesté la Reine du Chef du Canada. 2005 . P.37.i n www.changementselimatiques.gvc .ca






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