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crises financières et contagion: cas de subprime

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par zouari zeineb et hammami samir
IHEC Sousse - Maitrise en Actuariat et Finance 2008
  

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Section 1 : Les crises financières

1.1. Les modèles des crises financières 

Les analyses théoriques des crises financières font distinguer plusieurs types de modèles. Ceux-ci sont jusqu'ici présentés en trois générations.

1.1.1. Les modèles de première génération 

Dans une première génération des modèles, Krugman (1979) et Flood et Garber (1984) ont essayé d'expliquer les crises de balance de paiements des années 1970-1980 telles que la crise mexicaine de 1973-1982 et d'argentine de 1978-1981.

Selon ces modèles, les crises peuvent être expliquées par deux principaux facteurs résidant d'une part de l'effet négatif de la dégradation des fondamentaux macro-économiques et d'autre part, de la persistance de déficit des balances de paiements1(*). Ces deux facteurs peuvent engendrer un déséquilibre persistant sur le marché de la monnaie ou sur le plan budgétaire, en plus de la limitation des stocks des réserves de change. En effet, dans un régime de change fixe, un excès d'inflation peut engendrer une dépréciation de la monnaie locale. De ce fait, les autorités monétaires, notamment la banque centrale, rachète sa monnaie en appuyant sur les réserves de change. Par conséquent, les réserves s'épuiseraient progressivement jusqu'à atteindre un niveau limite.

Ces modèles indiquent que le déclenchement d'une crise n'est pas un phénomène purement aléatoire mais c'est le résultat de déséquilibre économique en mettant l'accent sur les contradictions entre des objectifs économiques. Les politiques monétaires et fiscales sont en général incompatibles avec un taux de change stable.

L'objectif de cette première catégorie des modèles est de montrer que l'occurrence d'une crise résulte logiquement de l'incohérence entre la politique intérieure et la politique de taux de change (stabilité de taux de change) et qu'elle n'est pas la conséquence d'irrationalité des opérateurs. En revanche, ces derniers jouent le rôle le plus important dans la deuxième catégorie des modèles.

1.1.2. Les modèles de deuxième génération

Ces modèles ont été développés dans les années 1990. Eichengreen et Wyplosz (1993), par exemple, ont traité des premières expériences de la globalisation financière dans les pays développés. Ils ont été suivi par Obstfeld (1994,1996) qui a analysé la crise du mécanisme de change Européen (MCE) en 1992-1993.

Ces modèles sont caractérisés par un jeu d'influence entre le gouvernement, représentés par les politiques économiques, et le marché, à travers le caractère auto réalisateur de l'anticipation des investisseurs. Généralement, on parle d'anticipation auto réalisatrice lorsque, par exemple, la prévision de l'augmentation du cours engendrera un flux d'achat qui le fait effectivement monter. Une anticipation que l'économie va sortir de la récession, donc que les revenus des ménages vont augmenter et les carnets de commande des industriels se remplir, engendre une croissance de la consommation et de l'investissement, donc de la demande, qui fait sortir effectivement l'économie de la récession.

Dans les modèles de première génération, la crise a un concept déterministe conduisant au déclenchement rationnel et prévisible d'une attaque spéculative. Quant aux modèles de deuxième génération, le scénario de crise est purement aléatoire, et dans ces contextes, les crises sont de plus en plus imprévisibles. En effet, la dégradation des fondamentaux macro-économiques n'est plus l'issue unique des crises, les spéculateurs sont susceptible de choisir une devise au hasard pour l'attaquer. En d'autre terme, les crises peuvent intervenir indépendamment d'une forte détérioration des fondamentaux. C'est-à-dire qu'on considère que les politiques économiques ne sont plus prédéterminés, mais adoptés selon les chocs touchant l'économie par secteur.

C'est ce que résume parfaitement Obstfeld (1996): « la question intéressante n'est pas de savoir si, oui ou non, la crise est justifiée par les fondamentaux, dans la mesure où tout le monde est d'accord pour dire que les fondamentaux jouent un rôle, mais si, oui ou non, les fondamentaux sont tels qu'ils font de la crise l'issue unique et inévitable ». On parle donc des crises auto-réalisatrices. En effet, et afin de mieux comprendre le déclenchement de la crise mexicaine de décembre 1994, Sachs, Tornell et Velasco (1996) introduisent cette hypothèse dans un cadre de crédibilité imparfaite de la politique de change du Mexique. Ils ont montré que les modèles de deuxième génération peuvent révéler des équilibres multiples auto-réalisatrices puisque les attaques spéculatives augmentent le coût de défense du taux de change. Par exemple, soit une économie où les politiques de gouvernement sont désignées pour l'entretien d'un taux de change ancré, mais le marché est dominé par le sentiment que la devise sera dépréciée. Si une attaque spéculative augmente le coût du maintient de l'ancrage (peg), elle pourrait par la suite forcer ainsi les autorités à l'abandonner. Les croyances des spéculateurs peuvent donc s'avérer auto réalisatrices.

On commence alors à reconnaître, dans la théorie des crises, que les équilibres de marché peuvent être multiples et que le libre fonctionnement des marchés ne conduit pas nécessairement à un équilibre unique, de sorte que les crises s'auto justifient, même si toutes les conditions macroéconomiques initiales sont saines et vérifiées. En outre, un grand nombre de spéculateurs peuvent provoquer un basculement des anticipations, non seulement sur le taux de change, mais sur l'avenir de l'économie tout entière, et ceux en spéculant sur la hausse ou à la baisse d'une monnaie. Dans ce contexte de crise de deuxième génération, si l'anticipation moyenne bascule, elle deviendrait alors auto réalisatrice.

Malgré leur importance, les conclusions des modèles des deux premières générations se sont révélées insuffisantes pour comprendre la crise asiatique de 1997-1998. Une troisième génération des modèles a vu donc le jour.

* 1 La balance de paiement est un état statistique dont lequel on trouve, sous forme comptable, les différents flux d'actifs réels, monétaires et financiers pendant un période donnée entre les résidents d'un pays et les non résidents.

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