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Le Conflit au Darfour

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par Mawuse Vormawor
Université Mohammed V, Soussi, Rabat - Licence 2008
  

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B. LES INSTRUMENTS DE L'ACTION DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

Depuis le début du conflit, les organisations internationales et non gouvernementales(ONG) participent à apaiser la souffrance humaine et oeuvrent pour la résolution pacifique du conflit. Parmi ces organisations, les actions de certaines organisations telles que l'Union Africaine et L'Organisation des Nations-Unies méritent une attention particulière. A coté de ces deux organisations traditionnelles, d'autres Etats individuellement comme les Etats-Unis d'Amérique ou collectivement comme l'Union Européenne ont manifesté leur préoccupation par des pressions sur le gouvernement soudanais et par le financement des troupes de maintien de paix de l'Union Africaine qui joue le rôle de contrôle du cessez-le-feu signé le 8 Avril 2004 et la protection des observateurs internationaux sur le terrain.

Malgré un tel investissement de la communauté internationale la situation au Darfour persiste. C'est ainsi que M. Lavergne61(*) estime que « Le large écho qui a été fait à cette crise, du fait de son internationalisation et de l'intérêt manifesté par l'ONU, les Etats-Unis et l'Union Européenne à partir de l'été 2004, n'a pas contribué à dissiper la complexité du problème. On peut constater également que l'approche humanitaire de la résolution du conflit a été favorisée au détriment d'un engagement politique et diplomatique. Ce désengagement diplomatique explique en grande partie la lenteur du processus de paix.

Cependant, il convient de souligner qu'une solution durable au conflit ne peut être envisagée en l'absence d'une volonté de parties impliquées. Le rôle de la communauté internationale est certes incontournable. Nous allons dans les pages qui suivent parler du rôle que joue l'Union Africaine pour qui ce conflit présente une chance de crédibiliser son capacité de prendre en charges les conflits qui secouent quotidiennement le continent africaine et celui de L'Onu.

1. L'UNION AFRICAINE

Le passage de l'Organisation de l'Unité Africaine à l'Union Africaine est une manifestation de la volonté de redynamiser sa mission d'intégration des pays Africaines dans la société internationale contemporaine. Cette action de dynamisation serait également une traduction de la volonté des Etats membres de mieux prendre en charge les conflits régionaux qui touchent constamment les pays africains et donc par la création un mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits. Il convient toutefois de préciser que ce mécanisme ne date pas de juillet 2001 (l'année de ratification de l'acte constitutif de l'Union Africaine), car il s'agit d'un mécanisme adopté sous l'égide de l'Organisation de l'Unité Africaine au Caire lors d'une séance de travail à huis clos le 30 juin 1993 et donc celui-ci n'a connu qu'un simple remodelage.

Dans le souci de se démarquer de l'influence des puissances coloniales, les Etats africains ont essayé de constituer leurs propres forces d'intervention. La première puissance régionale à agir en ce sens fut la CEDEAO (la Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest). Avec l'autorisation du Conseil de Sécurité via le chapitre VIII de la Charte des Nations Unies qui permet de déléguer à une organisation régionale la tâche de maintenir la paix dans son territoire elle a ainsi envoyé ses soldats en Sierra Leone et au Liberia. Les progrès enregistré par l'Ecomog de la CEDEAO (et malgré de nombreuses erreurs), vont pousser les autres organisations sous-régionales africaines à imiter cet exemple en renforçant leur politique de sécurité et de défense. Bien qu'avec des fortunes diverses La Southern African Development Community (SADC), la Communauté Economique des Etats d'Afrique Centrale (CEEAC), Intergovernmental Authority Development, (l'IGAD) ont tous travaillé en ce sens. L'Organisation de l'Unité Africaine n'a pas également résisté pour longtemps à cette vague déclenché par La CEDEAO.

L'OUA va depuis le début des années 1990 essayer de mieux se préoccuper de défense et de sécurité. Cependant, ces progrès avaient été largement gênés par les principes de souveraineté et de non -immixtion dans les affaires intérieures de chaque Etat. Ceci explique pourquoi, certains gouvernements ont entrepris de promouvoir une réforme de cette organisation. L'OUA est ainsi devenue l'Union Africaine (UA). Cette nouvelle appellation dévoile aussi une nouvelle ambition, notamment en matière de sécurité et de défense. Créé en 2003, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine est composé de 15 États : Afrique du Sud, Algérie, Cameroun, République du Congo, Éthiopie, Gabon, Ghana, Kenya, Lesotho, Libye, Mozambique, Nigeria, Sénégal, Soudan et Togo. Son premier sommet a eu lieu les 10 et 11 janvier 2005 à Libreville, au Gabon. Il était consacré à la situation en Côte d'Ivoire, en République démocratique du Congo et au Darfour.

La résolution tant sur le plan politique que sécuritaire du conflit au Darfour constitue un véritable galop à essai pour l'Union Africaine qui entreprend pour la première fois depuis sa création, une intervention en Afrique. « African solutions for African problems » semble être le nouveau mot d'ordre de la communauté internationale pour tenter de résoudre d'une part le problème politique entre le pouvoir centrale et les rebelles, et d'autre part pour apporter des solutions durables et efficaces au drame humanitaire provoqué par le conflit. Descendant d'une organisation qui n'a jamais brillé par son efficacité, l'enjeu s'annonce donc de taille pour l'Union Africain.

Six après l'éclatement du conflit, le bilan du rôle joué par l'Union Africaine est mitigé. C'est sous son égide qu'un cessez-le-feu de 45 jours a été signé le 8 avril 2004. Pour supervisé ce fragile accord et assurer le maintien de paix, elle a envoyé 133observateurs aidés par une force de protection composée d'environ 300 Rwandais et Nigérians sur le terrain. Le 5 Mai 2006, ce cessez-le-feu a été suivi par un accord de paix signé à Abuja (Nigéria). Cet accord de paix, plus connu sous le vocable « l'accord d'Abuja » prévoit le déploiement d'une force strictement Africaine au Darfour pour y assurer un mandat de maintien de paix et de sécurité. Composée d'une dizaine des contingents issus de pays africains, la force compte environ sept mille cinq cents hommes.

Force est cependant de constater, l'action de l'Union Africaine n'est toute fois pas sans incidence. Déjà, il s'est avéré très rapidement que les effectifs de la force est trop faible pour couvrir l'ensemble d'un territoire aussi grand que la France. En outre, la force de maintien de paix ne dispose que d'un mandat « ridiculement » restrictif. La force n'a pas le droit d'effectuer des patrouilles offensives. La force « Mission de l'Union africaine au Soudan (MUAS), en anglais African Union Mission in Sudan ou (AMIS) » est aussi confronté des problèmes financiers. Elle demeure une mission qui est entièrement financée par des entités occidentales telles que l'Union Européenne et les Etats-Unis d'Amérique (qui n'y contribue que marginalement).

* 61 LAVERGNE Marc Darfour : éléments pour l'analyse d'une guerre civile en milieu sahélien. Disponible sur http://www.marc-lavergne.com/travaux/caf/darfour%20Afrique%20contemporaine.pdf.

Consulté le 15.03.2008

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