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Le Conflit au Darfour

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par Mawuse Vormawor
Université Mohammed V, Soussi, Rabat - Licence 2008
  

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B : LES PROTAGONISTES DU CONFLIT AU DARFOUR

Lorsque la guerre a commencé en février 2003, des négociations de paix avaient déjà débuté en juillet 2002 au Kenya entre d'une part le gouvernement central soudanais représenté par le vice président Ali Osman Taha et d'autre part les rebelles du Sud Soudan, la SPLA (Sudan People's Liberation Army) représenté par John Garang. Pour figurer eux-aussi à la table des négociations certains groupes armés lancèrent alors une rébellion. Cette section s'efforcera ainsi de non seulement recenser les forces en présence au Darfour mais aussi de donner un bref aperçu de l'organisation et objectifs de ces mouvements.

1. LES JANJAWIDS ET LES MOUVEMENTS REBELLES DU DARFOUR

En 2003, lorsque le drame actuel au Darfour s'éclate seuls deux mouvements rebelles était présents, il s'agissait du Mouvement/Armée de libération du Soudan (M/ALS) et le Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE). Depuis lors, ces deux mouvements se sont fragmentés en une pléthore impressionnante des factions souvent rivales. La signature le 5 Mai 200627(*) dans la capitale nigérienne va engendrer l'éclatement des mouvements rebelles traditionnels. Aujourd'hui il existe environs une quinzaine de groupes armés issue du MJE ou du MLS.

Le Mouvement/L'Armé de libération du Soudan (Fraction Abdel Wahid An-Nour)

Fondé par Abdul Wahid An-Nour en 1992 lorsque ce dernier faisait ses études de droit à l'université de Khartoum, le MLS demeure la faction la plus importante numériquement28(*). Elle revendique un Etat démocratique, libéral, fédéral et laïc dans lequel tous les citoyens seraient égaux quelque soit leur convictions religieuses, politiques et leurs traditions culturelles. Le Mouvement de Libération du Soudan aujourd'hui divisé en trois groupes est essentiellement composé des Fours et opère surtout sur les pentes du djebel Marra situé au centre du Darfour29(*). Mr Abdul Wahid An-Nour Abdul Wahid Mohamed el Nour, de la communauté des Fours, considéré par bon nombre de personnes comme le chef rebelle le plus populaire du Darfour avait refusé de prendre part au processus de paix tant que la Mission hybride des Nations Unies et de l'Union africaine (MINUAD) n'aurait pas été déployée au Darfour.

Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE)

Dirigé par M. Khalil Ibrahim, un Zaghawa apparenté à Idriss Déby, le président tchadien, le mouvement pour la justice et l'égalité est réputé avoir une idéologie islamique. Bien que ceci soit nié par MJE et Tourabie, ce mouvement est aussi accusé d'être liés à Hassan Al-Tourabie30(*) un islamiste et ancien chef des Frères musulmans31(*). Ce mouvement est dans sa composition exclusivement Zaghawa. Le MJE a boycotté les pourparlers de Syrte (Libye) pour protester contre la présence de mouvements de résistance qui, prétend-il, n'ont aucune influence et ne sont pas présents sur le terrain, au Darfour. « Riche de l'argent des Frères musulmans, le mouvement pour la justice et l'égalité exerce une influence sans commune mesure avec ses forces militaires réelles sur l'ensemble de la guérilla32(*) ».

Mouvement de libération du Soudan - Fraction Minni Minnawi (MLS-MM).

Dirigée par M. Minnawi, cette fraction s'est séparée du MLS originaire en novembre 2005. Minni Minnawi occupait le poste de chef Militaire du MLM avant sa désolidarisation du leader politique Abdul Wahid Mohammed. Presque entièrement composée de Zaghawas (l'ethnie de M. Minnawi), c'est la seule qui ait accepté de signer l'accord de paix d'Abuja. A la suite de cet accord Minni Minnawi va être nommé au poste de conseiller présidentiel sur le Darfour.

L'Alliance démocratique fédérale du Soudan (ADFS)

L'ADFS a à sa tête, Ahmed Ibrahim Diraige, une personnalité, selon plusieurs sources soudanaises, à laquelle il faudra être attentif. Le ADFS n'est pas lui une faction dissidente du MJE ni de l'ALS contrairement à la plupart des autres groupes armés.

Le Front des forces révolutionnaires démocratiques (FFRD)

Le front des forces révolutionnaires est mené par Salah Abdurahman Abu Surrah, Cette fraction regroupe en sein les communautés arabes. Cette faction déclare avoir accueilli en son sein certains de Janjaweeds (voir ci-après) en vue d'affaiblir le pouvoir du gouvernement dans la région.

Mouvement de libération du Soudan Al-Ikhtyar Al-Hur (MLS - Libre choix).

Ce mouvement avec à sa tête M. Abderrahmane Moussa est exclusivement composée de représentants de petites tribus du Darfour telles que les tribus Tunjurs et Dajjus. M. Abderrahmane Moussa, était l'ancien porte-parole du MLS-Abdul Wahid Nour aux négociations d'Abuja. Cette toute petite fraction s'est ralliée à l'accord de paix et va voir son leader Abderrahmane Moussa nommé au poste ministre d'Etat. Certains journalistes considèrent que si le mouvement de Moussa Abderrahmane s'est rallié à l'accord c'est non pas parce qu'il y croyait, mais parce que les populations des petites ethnies, très touchées par la guerre, n'ont pas eu accès aux camps de personnes déplacées et que les leaders tunjurs espéraient bénéficier des « corridors sécurisés pour l'aide humanitaire » prévus par l'accord. Or même si Moussa Abderrahmane occupe désormais le poste ministre d'Etat les tribus n'ont pas bénéficié de l'aide espérée.

Les Janjaweeds

Le terme janjaweeds signifie « cavaliers armés de kalachnikovs ». Ce sont des milices levés des tribus arabes du Tchad et du Darfour. Leur apparition remontre à la première guerre civile au Darfour en 1986, ils sont les successeurs des premières milices tribales arabes, les Muraheleen qui existaient depuis longtemps. Moussa Hilal qui publiquement s'est associés au janjaweeds est considéré comme leur leader. Ces milices dénoncé « pro-gouvernementale » lutte depuis le début du conflit aux cotés de l'armé soudanais contre les forces rebelles. Moussa Hilal est l'une des personnes dont le nom figure sur une liste des hauts responsables soudanais accusé des crimes contre l'humanité rendu public par le procureur de la cour pénale de justice.

* 27 Cet accord signé deux jours après l'élection du président Tchadien adopté d'ailleurs à l'initiative de ce dernier sera sans lendemain en raison du boycott des négociations par les forces rebelles à l'exception de la fraction dirigé par Minni Minnawi.

* 28 À noter que l'ALS est la branche armée du MLS. Ces combattants, généralement très jeunes, forment une troupe réputée pour être extrêmement disciplinée. Cette armée est aujourd'hui estimée à environ 10 000 hommes. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/ Armée_de_libération_du_Soudan.htm. Consulté le 19.05.2008

* 29 Pour aller plus loin voir l'article intitulé Les Protagonistes du conflit. Disponible sur « http://www.monde-diplomatique.fr// Les protagonistes du conflit (Le Monde diplomatique).htm » Consulté le 15.03.2008

* 30 « Hassan Abdallah al-Tourabi (en arabe ÍÓä ÚÈÏ Çááå ÇáÊÑÇÈí) né en 1932 à Kassala est un homme politique et religieux soudanais.. Al-Tourabi nait à Kassala à la frontière avec l'Érythrée en 1932. Son père est un cheikh soufi. Ancien chef des Frères musulmans soudanais, il prêche un panarabisme islamique en symbiose militante avec tous les mouvements islamistes du monde arabe, mais aussi non arabe. Le général Omar el-Béchir arrive au pouvoir par un coup d'État en 1989 et est fortement sous l'influence d'al-Tourabi. Il est élu président du parlement soudanais en 1995. En décembre 1999, il essaie d'évincer le général Omar el-Béchir du pouvoir mais sa tentative échoue et le parlement est dissout. En mars 2004, el-Béchir emprisonne al-Tourabi pour tentative de coup d'État datant de septembre 2003. Le 30 juin 2005, le président Omar el-Béchir, pour fêter le 16e anniversaire de son arrivée au pouvoir par un coup d'État, libère tous les prisonniers politiques soudanais, y compris al-Tourabi. En 2006, al-Tourabi est accusé d'apostasie pour avoir écrit dans un article que les femmes musulmanes devraient avoir le droit de se marier avec des chrétiens ou des juifs et qualifiant les avis religieux s'y opposant de "rétrogrades". Il s'est également déclaré favorable à l'organisation de prière non séparé entre hommes et femmes. Il a réitéré ses propos à l'université de Khartoum, qualifiant ses opposants traditionalistes de défendre des idées "périmées". » Voir  http://fr.wikipedia.org/wiki/Hassan_al-Tourabi.htm Consulté le 19.05.2008

* 31 Les frères musulmans est une organisation panislamiste ayant une vision d'instaurer un grand état islamique fondé sur la charia et basée sur la sunna. Le mot d'ordre de l'organisation est : « Allah est notre objectif. Le prophète Mahomet est notre chef. Le Coran est notre loi. Le djihad -guerre 'juste', appelé improprement guerre sainte- est notre voie. Mourir dans les voies d'Allah est notre plus grand espoir ».

* 32 Voir l'article Les Protagonistes du conflit. Disponible sur « http://www.monde-diplomatique.fr// Les protagonistes du conflit (Le Monde diplomatique).htm » Consulté le 15.03.2008

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle