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Le Conflit au Darfour

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par Mawuse Vormawor
Université Mohammed V, Soussi, Rabat - Licence 2008
  

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2. LA SITUATION DES REFUGIES

En droit international les déplacés internes sont les plus vulnérables, la définition donnée par la convention relative au statut des réfugiés 1951 ne fait aucune allusion à la population déplacés interne(PDI). Selon cette définition « craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays »39(*). La situation des réfugiés est régis par la Convention relative au statut des refugies relative de 1951 et le Protocol relatif au statut des refugies de 1967. Cette convention stipule que les pays doivent accorder l'asile aux réfugiés et ne peuvent pas contraindre un réfugie à retourner dans son pays d'origine contre son gré. Serait donc illicite au regard du droit des gens, tout mesure d'expulsion ou d'extradition prise à l'encontre d'un réfugié. Force est de constater ainsi que les PDI ne jouissent d'aucune protection du droit international, car pour être bénéficiaires de quelconque protection les PDI doivent avoir traversé les frontières nationales.

Selon les chiffres divulgués par l'ONU en 2005, il aurait environ 2,4millions de déplacés à l'intérieur du Soudan et environ 200 000 réfugiés au Tchad. Aujourd'hui la population civile touchée par le conflit est estimé à environ 4millions dont environ 1,5millions sont des enfants âgés de moins de 5ans40(*).

Freiné dans leurs actions par l'insuffisance des moyens financiers41(*) L'Onu et les travailleurs humanitaires présents dans la région ont tout de même réussir à développer une sophistication sans commune dans la mise en place de l'aide humanitaire. On compte à ce jour environ 150 camps des déplacés regroupés autour des gros points d'eau. Les tailles des camps sont variables, allant de quelques centaines à plus de 100 000 habitants.

Dans le secteur de la santé au Darfour, les organisations non-gouvernementales et les agences de l'Onu sont parvenues à répondre aux besoins rudimentaires des personnes nouvellement déplacés et à maintenir une assistance de base aux déplacés dans les camps et ce en dépit des difficultés logistiques auxquelles ils font face. De façon générale l'état de santé de la population soudanaise demeure délicat, et même si les besoins dans les camps de PDI semblent être en grande partie couverts, toute interruption imprévue des services peut créer des risques très élevés pour la santé de la population. Les agences de santé doivent faire face aux épidémies qui touché la région comme a été le cas de l'épidémie de cholera localisée en 2006 dans le camp de Kalma au sud du Darfour. Aussi la malaria et la diarrhée sont les causes principales de la mortalité infantile au des camps. De même des infections respiratoires aigues et les maladies sexuellement transmissibles sont présent dans les camps et peuvent toutes être des maladies mortelles si non traitées correctement.

En, dépit de la présence de forces de l'Union africaine dans la région, la sécurité dans les camps des déplacés laisse à désirer. Les civils vivant dans les camps de personnes déplacées au Darfour sont toujours régulièrement victimes d'attaques, qui incluent meurtres, viols et tortures délibérés. Bien souvent, les nouvelles recrues de la police, chargées de la « sécurité » des camps, sont accusées d'être des janjaweeds. « Hors des camps, ceux-ci rôdent, guettant les femmes sur les pistes qu'elles empruntent pour aller chercher du bois, pour les violer, les battre ou les dépouiller » observe Lavergne.

La situation actuelle au Darfour, fragile et imprévisible dans sa nature, est fortement susceptible de s'éterniser, risquant de compromettre dans une certaine mesure l'accès aux populations affectées par le conflit et la crise humanitaire. De nouvelles intimidations et des agressions à l'encontre des travailleurs humanitaires pourraient également mener à une recrudescence des suspensions temporaires d'activités, voire, dans un scénario critique, le retrait des organisations humanitaires, comme cela a déjà été le cas42(*). Le meurtre de 19 travailleurs humanitaires au Darfour depuis mai 2006, exhibe d'avantage ce besoin de renforcer la gestion de la sécurité.

Le choc culturel et religieux qu'a connu le monde arabo-musulman suite à la publication des caricatures de Mahomet43(*) dans le journal danois Jyllands-Posten, a eu des répercussions importantes sur la sécurité des humanitaires au Soudan. Les ONG scandinaves ont dû ainsi évacuer leurs effectifs sous la pression. Nous pouvons ainsi avancer que la mise en cause du positionnement des humanitaires dans le monde entier est sans doute une source permanente d'insécurité pour les travailleurs humanitaires. Pour pouvoir accéder aux victimes et l'ensemble des populations blessés il demeure primordial pour les humanitaires d'affirmer leur caractère neutre. Or vu les clivages entre l'occident et le monde arabo-musulman (surtout sur la question religieuse) rendent de plus en plus complexe et la perception des humanitaires44(*). Dans cet ordre d'idée Pierre Micheletti, président de Médecins du monde, observe que « Il n'est plus neutre d'être un volontaire français en Côte d'Ivoire, américain dans la bande de Gaza, chrétien en Afghanistan ou au Pakistan ».

Une autre bombe à retardement est aussi l'accroissement des ressentiments et tensions entre ethnies. Ceci demeure un risque supplémentaire à prendre en considération dans la mesure où il pourrait conduire à des ruptures imprévues de violence, notamment dans les camps de déplacés.

Il est certain aujourd'hui que le retour des déplacés et des réfugiés sur leurs terres est indispensable pour la résolution du conflit mais en absence d'un accord de paix il serait sans doute illusoire de vouloir restaurer l'ordre ancien.

De l'autre côté de la frontière, la situation des camps de réfugies au n'est guère différente. Si Eelko Brouwer, chef de délégation de la fédération internationale des réfugiés, déclare de son côté que « Jusqu'ici, la population s'est montrée très généreuse à l'égard des réfugiés », il demeure nécessaire de signaler ici que la tension entre les réfugiés et les habitants locaux continue de monter et l'accès aux ressources devient de plus en plus un sujet de friction. Autour de chacun des camps, les conflits avec les populations tchadiennes sont fréquents. La jalousie des habitants locaux se voir induire par tout ce qui se passe dans les camps voisins : écoles pour les enfants, programmes d'alphabétisation pour adultes, de formation professionnelle et d'éducation à la santé, avec distributions de vivres bimensuelles l'aide aux réfugiés. Certains d'entre eux constatent que « Les réfugiés reçoivent des vivres régulièrement. Pour eux, c'est bien. Nous, personne ne nous donne à manger. Nous n'avons rien, et tout le monde souffre ».

C'est le bois de feu qui cause les tensions les plus vives. Impossible d'éviter que les 43 000 réfugiés des camps, et en particulier les 14 500 habitants de Breijing et Tréguine, (les deux camps administrés par la Croix-Rouge), ramassent leur combustible sur le même territoire aride qui était naguère utilisé par les quelque 10 000 villageois locaux, deux jeunes hommes d'un village ont agressé une réfugiée âgée qui coupait du bois et lui ont entaillé le visage avec un couteau. Dès lors, il demeure en matière de combustible de cuisine, indispensable pour les ONG de trouver une autre option que le bois pour éviter que ces tensions se dégénèrent.

* 39 C'est la définition donnée par la Convention de 1951 relative au Statut des Réfugiés (Convention sur les réfugiés).

* 40 6 DECEMBRE 2007. Le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires, John Holmes dénonce, devant le Conseil de sécurité, la détérioration des conditions de travail des 13'000 travailleurs

humanitaires qui opèrent au Darfour pour venir en aide à quelque 4,2 millions de personnes touchées par le conflit, dont 2,4 millions de personnes déplacées.

* 41 Pour tout le Soudan y compris le Sud, les Nations unies avait reçu 25 millions de dollars sur les 500 000millions nécessaires

* 42 Les Janjawids ont récemment menacé de s'en prendre au personnel des Ongs. Ainsi, les Ongs Oxfam et Save the Children ont quitté le Darfour pour des raisons de sécurité...

* 43 Le journal marocain Journal Hebdomadaire a publié les caricatures de Mahomet, dans son édition numéro 242 du 11 au 16 février. Le Journal Hebdomadaire a reproduit les caricatures barrées de Mahomet et qualifié de rétrogrades certaines réactions qui se sont élevées contre la publication de ces dessins. Cette publication a suscité la colère de partis politiques et d'associations islamistes (Parti de l'Indépendance, Parti de la Justice et du développement, l'Union constitutionnelle, Le Club de la presse nationale, le Jamaat Al Adl wal Ihssan) qui ont manifesté le 14 février 2006 en réclamant l'arrestation des journalistes.

* 44 Le président Iranien Mahmoud Ahmadinejad aussi va en réplique aux caricatures de Mahomet prononcer un discours dans la foulé visant à ridiculiser l'Holocauste.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand