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Identification des contraintes et stratégies des structures de recherche face à la problematique de la recherche dans les universités sénégalaises:Cas des laboratoires de recherche de l Université Gaston Berger de Saint Louis


par Abdoulaye Dramé
Université Gaston Berger de Saint Louis - Maitrise 2005
  

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CHAPITRE II : Contraintes et stratégies des laboratoires de recherche de l'UGB

Cette partie s'intéresse aux contraintes et stratégies mises en oeuvres par les laboratoires pour produire. Pour ce qui est des contraintes, notre argumentation se fait en trois temps. D'abord, nous évoquons les contraintes d'ordre organisationnel, puis celles relatives aux financements des laboratoires de recherche et enfin les contraintes logistiques et matérielles. Par rapport à ces contraintes, les laboratoires développent trois sortes de stratégies, à savoir les stratégies financières, la stratégie du moindre coût et de sécurisation des travaux et enfin celle relative à la diffusion (produits de la recherche) et à la recherche.

I. Les contraintes

Les résultats de l'enquête révèlent une kyrielle de contraintes auxquelles sont confrontées les structures de recherche. Toutefois, trois grandes familles de contraintes peuvent être retenues :

y' Les contraintes d'ordre organisationnel ; y' Les contraintes financières ;

y' Et enfin les contraintes logistiques et matérielles

I.1. Les contraintes d'ordre organisationnel

I.1.1. Au plan interne

L'organisation des laboratoires de recherche de l'UGB, comme le révèle les résultats de l'enquête, est sous la responsabilité d'une équipe restreinte. La direction au sein des laboratoires est réduite au strict minimum, ou mieux, au strict « nécessaire ». Cette situation rend compte de toute l'opacité qui entoure l'organisation des structures de recherche et de la gestion paternaliste des laboratoires de l'UGB. C'est pourquoi, la survie des laboratoires de l'UGB dépend essentiellement du dynamisme du responsable qui constitue le pivot de la structure. Ce responsable note ceci : « dans notre laboratoire, je dirige tout, si je ne suis pas là, le laboratoire ne fonctionne pas, je suis le seul interlocuteur du laboratoire ».

La centralisation du pouvoir entre les mains des responsables affecte incontestablement le fonctionnement et la coordination des activités du laboratoire en empêchant ainsi la circulation des informations. En effet, un seul laboratoire a engagé une secrétaire qui travaille à plein temps dans la structure. Dans les autres laboratoires, ce sont des étudiants qui assurent les fonctions de secrétaires.

Par ailleurs, au niveau des membres des expressions comme « je ne suis pas responsable », « je ne suis qu'un simple membre sans responsabilité aucune », ou encore « je ne suis qu'un simple étudiant de DEA » reviennent tout au long de l'enquête et attestent une fois de plus leur non implication dans les activités du laboratoire. C'est pourquoi à la question « avez-vous entrepris une action pour le bon fonctionnement du laboratoire ? », la réponse a été catégorique et fut la suivante : non. Les raisons avancées pour rendre compte de cette situation sont les suivantes :

D'aucuns affirment : « nous ne sommes pas trop impliqué dans la marche du laboratoire », tandis que d'autres arguent qu' : « il n'existe pas de coordination et de suivi des activités du laboratoire ». La gestion de l'information, sa circulation constituent pour certains membres des éléments justifiant leur non implication dans les activités du laboratoire. Ces derniers l'expriment ainsi : « c'est le responsable qui dirige tout. Nous, nous ne sommes même pas informés du planning des activités du laboratoire. Pire encore, il n'existe pas de support pour les membres en vue de connaître les objectifs et les activités du laboratoire. A ce niveau, Il y a un flou total dans lequel baignent les membres des laboratoires de recherche ».

Sur le plan de la recherche, ces contraintes agissent négativement sur la dynamique de groupe, sur laquelle repose essentiellement la production des laboratoires. Ainsi face à cet environnement peu propice au fonctionnement des structures de recherche et face à la condition d'exercice du métier de chercheur, les membres des laboratoires ne sont plus motivés pour participer pleinement aux activités du laboratoire en général et la recherche en particulier.

En effet, comme le note un membre « le manque de suivi entraîne parfois de la part du chercheur de délaisser partiellement ces recherches. Mais s'il se trouve qu'on est dans un laboratoire ou le directeur est absent ou inaccessible comme c'est notre

cas, on ne peut pas produire mais surtout cela pose le problème de l'organisation des séminaires ».

Aussi, comme le remarque un autre membre, les responsabilités sont à situer au niveau des membres. C'est pourquoi il souligne l'inactivité des membres qui selon lui « ne proposent pas de projet porteur». Il ajoute que « chaque membre cherche dans son coin ce qui est en contradiction avec les objectifs du laboratoire ».

I.1.2. Les laboratoires et leurs relations avec le Conseil Scientifique du rectorat

Les rapports qu'entretiennent les structures de recherche de l'UGB et le Conseil Scientifique sont quasi nuls voire inexistants. En effet, le Conseil Scientifique, comme nous l'avons noté dans la deuxième partie, est la structure chargée de soutenir, d'organiser et stimuler la recherche dans l'Université. Dans cette dynamique, pour la réalisation de ses objectifs, le Conseil Scientifique se trouve dans l'obligation d'intégrer les laboratoires de recherche dans l'élaboration de sa politique de recherche. Paradoxalement, les résultats de l'enquête révèlent un manque d'intérêt de cette structure pour le fonctionnement des laboratoires. Mieux, le dialogue est rare entre les laboratoires de recherche et le Conseil Scientifique. Tour à tour, les responsables ont exprimé cette situation délétère entre ces deux entités. A ce propos, un responsable de laboratoire affirme : « je n 'ai aucun rapport avec le Conseil scientifique. Je n 'ai jamais été convoqué par cette structure. Je ne suis même pas au courant de son existence. Par contre l 'UFR prévoit un budget de 500.000FCFA pour les laboratoires et a mis à notre disposition un local et des outils de travail ».

Un autre responsable de laboratoire exprime sa mise en quarantaine par le Conseil Scientifique en ces termes : « à cause d'un conflit interne entre moi et une autorité de l'Université, on m'a ignoré dans le Conseil Scientifique. Les réunions se tenaient et je n'y étais pas invité. Chose tout à fait injuste, parce que comme les autres collègues, je suis aussi responsable de laboratoire ».

Toujours dans le cadre de la description des rapports entre les structures de recherche et le Conseil Scientifique, un responsable de laboratoire souligne : « le Conseil Scientifique a attribué une seule fois une subvention au laboratoire et ceci c'est

grâce à moi que j'ai pu l'obtenir. Il y a aucun contrôle de la part du Conseil Scientifique ».

Par contre un autre responsable, dans ses propos, note l'implication du Rectorat dans ses activités en ces termes : « chaque fois qu'il y a un projet, l'information est transmise au niveau du rectorat. La durée du projet, les modalités d'exécution et les moyens à mobiliser lui sont communiqués. Le Rectorat a mis à notre disposition des locaux et signe les conventions d'engagement de nos projets. Quant au Conseil Scientifique, nous avons été une fois financé par lui et c'était lors de nos premières activités ».

Le constat général qui se dégage à travers ces propos des responsables montre l'échec du Conseil Scientifique dans sa mission d'organisation de la recherche. En effet, l'article 7 de l'arrêté rectoral portant organisation et fonctionnement du Conseil Scientifique définit les responsabilités de cette structure en ces termes : «le Conseil Scientifique est chargé au sein de l'Université de la coordination de toutes les activités de recherche et de l'élaboration d'une politique scientifique pluri annuelle sur la base d'une programmation scientifique sélective et prioritaire de l'Université ».

Toutefois, le Président du Conseil Scientifique, pour sa part souligne l'absence d'un dialogue permanent et organisé avec les structures de recherche. En outre, il note l'inexistence d'un budget de fonctionnement. En effet note-t-il : « le Conseil Scientifique recevait un financement de la BM. Mais il y a de cela deux ans, le donateur a cessé d'alimenter le fond. » .

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille