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Enjeux politiques et sociaux d'un changement spatial

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par Audrey LELONG
Université de Rouen - Master 2001
  

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Source : site Internet de la ville de Rouen.

Bien que certains quartiers en reconversion (quartier Saint Marc/Croix de Pierre, quartier Pasteur et quartier Ouest) attirent de plus en plus d'habitants, le quartier Monet Cathédrale reste le plus peuplé en logement et en habitants. Loin de se déserter, ce quartier a vu augmenter sa population de 10% en 9 ans (entre 1990 et 1999) et ses constructions de logement de 17,2% entre ces mêmes dates.

En centre-ville de Rouen, on note un important centre historique. Dans le seul quartier Vieux marché/Cathédrale on peut trouver une multitude de monuments classés (La Cathédrale, l'Office du tourisme, l'Hôtel de Ville, le Gros Horloge, l'Eglise Sainte Jeanne d'Arc, le palais de Justice, la place du vieux marché...)

La ville de Rouen s'est étendue à partir de son quartier historique. D'après R. Ledrut, le quartier historique constitue ce qu'il appelle une centralité « morte », opposé à la centralité vivante qui est celle qui s'est étendue autour du centre historique de Rouen. La centralité vivante est caractérisée par le centre des affaires, le centre commercial et administratif :

« Les propriétés géométriques de l'espace, l'antériorité historique du noyau initial à partir duquel la ville s'est étendue, les représentations symboliques qui lui sont associées sont autant d'éléments qui tendent à faire du coeur géographique de l'agglomération le principal point d'appui et le lieu emblématique d'un grand nombre de fonctions centrales »4(*). Ainsi, pour Henri Lefebvre5(*), l'histoire de la ville est souvent celle de son centre historique construit, il y a longtemps. La centralité est donc l'essence de la ville.

Nous verrons si à Rouen le centre historique ne constitue pas une centralité morte.

Rouen n'a pas la seule spécificité d'être une ville historique. Le coeur de la ville a également une fonction commerciale. L'objectif du développement des rues piétonnes est d'ailleurs de faire fonctionner ce commerce foisonnant qui tend à prendre de plus en plus d'importance. La fonction symbolique qui s'exerçait par l'intermédiaire d'édifices et d'objets qu'il n'était pas question de s'approprier a connu une grande mutation. Les monuments de la ville moderne sont plus encore les boutiques et les grands magasins que la cathédrale et l'hôtel de ville6(*). On arrive donc à l'extension des agglomérations qui tendent à créer de nouveaux centres spécialisés, autour d'équipement regroupant les loisirs, les services et les commerces, autrement dit, des centres secondaires. Les centres commerciaux, les regroupements de commerces et de services dans un espace clos tendent à remplacer les centres-villes. Cette évolution des centres-villes tend à mettre à mal la thèse de Raymond Ledrut qui propose le couple de centre/non centre et intériorité/extériorité puisque les centralités peuvent se construire en dehors du coeur de la ville.

On peut prendre l'exemple de la constitution du centre Saint-Sever dans les années 1970.

À l'origine, le centre-ville de Rouen occupait la rive droite de la Seine. Aujourd'hui, il déborde largement. Avec le centre Saint-Sever et son centre commercial, le centre rive gauche apparaît comme un véritable prolongement du centre-ville de Rouen. Mais au fil du temps, les deux centres-villes se distinguent spatialement et socialement. En effet, le centre ancien peut apparaître réservé aux couches sociales les plus privilégiées alors que le centre récent rive gauche n'est pas fréquenté par toutes les couches sociales de la population de l'agglomération7(*). Il concentre et attire principalement les classes sociales les plus défavorisées. Les habitants de la rive droite et de la rive gauche sont perçus au travers des différenciations sociales, car ceux de la rive droite sont représentés comme ayant un niveau social et d'études élevées et n'ayant pas d'accent et habitant un centre d'activité intellectuel8(*).

Avec la reconquête du centre-ville, ces assimilations vont-elles perdurer ?

La ville va être modifiée, le coeur historique va être retouché et cela va nous conduire à parler du rapport au patrimoine des habitants et de leur participation aux projets de ville.

* 4 Grafmeyer Y., Sociologie urbaine, Paris, Nathan, 1994.

* 5 Clavel M., Sociologie de l'urbain, Anthropos, 2002, p. 59.

* 6 Ledrut R., Sociologie urbaine, PUF, coll. SUP, 1968, p. 159.

* 7 Cité par Clavel M., op.cit, 2002.

* 8 Bulot Y.,Langue urbaine et identité, langue et urbanisation linguistique à Rouen, L'Harmattan, 1999.

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