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Assurance et économie : cas du Sénégal

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par Amadou Seydou CISSE
Université Dakar Bourguiba - Maîtrise 2007
  

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SECTION II : DEVELOPPEMENT TECHNIQUE DE L'ASSURANCE

Au XIXe et plus encore au XXe siècle, les progrès économiques et techniques se sont traduits par un prodigieux développement de l'assurance. Il serait fort difficile d'établir aujourd'hui, une liste des risques maintenant couverts par l'assurance,

1 Source : Encyclopédie Encarta 2006.

d'autant plus que cette liste s'allonge chaque jour. On retiendra simplement que la Révolution Industrielle (I) a eu pour conséquence le renforcement des techniques de gestion des risques, notamment par l'élaboration de la statistique (II).

I/ REVOLUTION INDUSTRIELLE

En grande partie, la notion de risque résulte des progrès scientifiques et techniques car le développement de l'économie génère ses propres risques. En effet, on note une accumulation des richesses dans les fabriques, les aéroports et les marchés, suite aux lourds investissements acquis dans ces milieux. En outre, pour les besoins de leurs activités, les sociétés utilisent des matières dangereuses dans le processus de fabrication des produits commercialisés. De même, le phénomène de l'industrialisation accroît le nombre et l'importance des risques liés au travail.

Cette évolution motivera à la fin du XIXe siècle, la création d'un système d'assurance sociale, embryon de celui qui existe actuellement dans nos pays. La Prusse sera le premier pays à instaurer une solidarité interprofessionnelle en Europe et à rendre l'assurance sociale obligatoire. Le but était alors de contraindre les salariés les plus défavorisés à épargner pour leur retraite ou en prévoyance de la survenance d'un accident lié aux conditions d'exercice de leur profession. Ce n'est qu'à la fin de la seconde guerre mondiale que sera généralisé ce système de solidarité et d'assurance avec la création de la Sécurité Sociale.

Par ailleurs, l'essor du commerce international repose en partie sur l'existence de l'assurance car les négociateurs et armateurs acceptent les risques du transport, grâce à la couverture des assureurs. Cette certitude d'être indemnisé en cas de sinistre, a finalement rendu possible les voyages les plus lointains.

En conséquence, face à la modernisation et au développement du commerce ainsi qu'au nombre de plus en plus important des acteurs à la quête de couvertures, les assureurs ont senti la nécessité de renforcer les procédés de gestion du système d'organisation, via les mathématiques.

II/ ELABORATION DES LOIS MATHEMATIQUES

Conformément à la définition de Joseph HEMARD, le mécanisme de l'assurance s'appuie sur la compensation des risques : si tous les assurés sont soumis

à un risque, la probabilité de voir celui-ci se réaliser pour tous les assurés est faible, étant donné que le risque zéro n'existe pas. L'assureur doit donc être capable de prévoir, lorsqu'il établit ses polices, les charges qu'il aura à supporter. Pour cela, il doit se référer à la loi mathématique, notamment la loi des grands nombres (1).

Pour les besoins de la cause, PASCAL, à la demande d'un joueur passionné de cartes, le chevalier de Méré, découvre les bases du calcul des probabilités et la loi des grands nombres (La Géométrie du Hasard, 1654). Trois ans plus tard, le Hollandais Christian HUYGENS retrouve les calculs de PASCAL et fait paraître, en 1657, le calcul dans les jeux du hasard. À la même époque, Christiaan HUYGENS, aidé par son frère, rédige la première table de mortalité, et Jean de WITT, grand pensionnaire de Hollande, établit le premier calcul des rentes viagères, dont le coût était jugé arbitraire en l'absence d'indications statistiques valables sur la durée de la vie humaine.

Ces travaux sont complétés au XVIIIe siècle par l'astronome anglais HALLEY et le théologien allemand NEUMANN qui ont rassemblé de nombreux renseignements sur la mortalité. Ils sont couronnés à la fin du siècle, par le Français DEPARCIEUX à partir de l'expérience des « tontines », du nom du créateur, le banquier napolitain Lorenzo TONTI (1653). Auteur du premier traité d'actuariat, l'Anglais Richard PRICE mérite une place particulière. Son ouvrage, qui aura une influence notable sur le fonctionnement des premières compagnies d'assurances, démontre notamment la nécessité de prévoir des « réserves mathématiques ».

De nos jours, ces calculs scientifiques à la disposition de l'assureur sont effectués par des spécialistes appelés actuaires. Ces derniers intègrent dans le calcul de la prime, ou cotisation, les chargements, la prime pure, les taxes au profit de l'Etat, la marge d'incertitude, le bénéfice, les produits financiers.

En gros, malgré les transmutations accrues notées dans le domaine de l'assurance, ce n'est qu'au milieu du XIXe siècle que la science actuarielle permettra l'extension du domaine d'application, jusque là limité à l'assurance maritime, l'assurance incendie et l'assurance vie. Aujourd'hui, le secteur de l'assurance s'est développé à telle enseigne qu'on dispose d'un système juridique communautaire approfondi et d'un système professionnel modernisé.

1 La loi des grands nombres permet d'établir les lois de survenance des risques et en fonction de la probabilité de leur survenance et de leur fréquence, de déterminer le montant des polices d'assurances auquel s'ajoute les frais de gestion de l'assureur. Alors, il reste valable que la valeur de l'indemnisation varie selon la fréquence des sinistres et la valeur assurée.

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